Quelque part en Chine, un ciel bleu intense sans aucun nuage dont le soleil éclairait à travers les immenses vitres toute une salle immense comblée par une grande foule. L’impatience pouvait ce faire ressentir au beau milieu de cet énorme aéroport dont quasiment tout les regards étaient projetés en direction de ce grandiose panneau annonçant les horaires des différents vols dont un en direction du japon avait été retardé jusqu'à nouvel ordre. Tous les regards… non pas tous il y’en avait un parmi tout les autres qui fixait… le plafond ! oui oui le plafond, derrière ces splendides lunettes de soleil s’y trouvait son fameux regard toujours aussi ennuyé, vous l’aurez compris Luxia était là, assise sur une des nombreuses chaises la tête penchée vers l’arrière. Elle ne portait qu’un simple shorty accompagné d’un T-shirt plutôt court ainsi que ces fameux escarpins sous oublier les lunettes de soleil bien sûr, le tout accompagné de sa chaine dorée qui portait son médaillon, l’ensemble faisait un peu trop étroit pour les généreuses formes que présentent la jeune demoiselle attrayant certains regards par ci par là. Les rayons du soleil ne s’arrêtaient qu’au niveau du bassin de la jeune fille, ce qui bien sur l’agaçais énormément puisque ne rien faire en étant réchauffée fait partie de ces activités favorites.

« Tche…. Alors même toi t’es incapable de faire ton taf correctement hein, dire que j’espérais pouvoir faire une petite bronzette moi…» -Long soupir-

Luxia se leva en trainant des pieds et en adoptant une marche à sa façon, il serait même plus préférable de dire à sa vitesse, en d’autres mots lenteur Max ! après être passée au toilettes elle se dirigea vers la sortie de l’aéroport en jetant un dernier coup d’œil aux places de stationnement ou se trouvait la deuxième chose à laquelle elle tenais le plus, après elle bien sûr, sa fameuse voiture de sport, il faut dire qu’entre elle et Luxia c’est une grande histoire mais qui vous sera raconter une autre fois pour l’instant revenons en a nos moutons. Les portes coulissantes automatiques de l’aéroport venaient de s’ouvrir laissant passer la jeune fille dont le premier réflexe fut immédiatement de ce diriger vers le taxi le plus proche, à peine entrée et sans même jeter un seul coup d’œil au chauffeur, elle s’exclama brièvement.

« Le plus loin d’ici possible pour cette épave et a vitesse grande L »

Seulement quelques minutes de passés et une centaine de mètres plus tard que l’on pouvait déjà parfaitement l’entendre ronfler, c’était certain, en question d’assoupissement éclair Luxia était une véritable championne, vu que lorsque l’on ne fait rien évidemment on finit bien par s’endormir d’une manière ou d’une autre. C’est seulement au bout de deux heures que la voiture cessa de rouler, peu de temps après la jeune fille sortie de son sommeil, avant de se redresser tout en se frottant les yeux avec le revers de ses mains.

-bâille longuement- « Ça y’est on est arrivés.. ? Combien je vous dois ? »

Toujours aucune réponse de la part du chauffeur, excédée Luxia eu à peine le temps de poser une main sur la poignée de la portière en tournant la tête vers celle-ci, qu’un déclic, qu’elle connaissait bien puisqu’elle l’avait entendue durant toute son enfance, se fit entendre. La jeune fille esquissa un sourire sans même prendre la peine de regarder d’où provenait ce bruit, elle avait déjà parfaitement compris ce qui ce passais en sentant l’embout glacial et dur du revolver plaqué contre sa tempe. L’homme ouvrit la portière la forçant à passer la première, une fois dehors Luxia leva la tête voyant en face d’elle un bâtiment à l’architecture féodale et mesurant au moins 5 étages, à ce moment la toujours en gardant son sourire comme si la situation l’amusait simplement, une seule pensée avait traversée son esprit.

*Et merde….*

Les mains en l’air, toujours en avançant ils venaient de pénétrer dans l’édifice, la jeune fille y découvrit en écarquillant les yeux, un long couloir parsemé de portes, d’escaliers, et d’âme innocentes flottant par ci par là, ainsi que plusieurs personnes portant toutes le même accoutrement. Après avoir atteint le deuxième étage toujours sous la menace du sois disant chauffeur de taxi, il la fit entrer dans une pièce à l’allure dérisoire ou se trouvait seulement une chaise en plein centre et un bureau en face du mur à l’extrémité gauche de la pièce sur lequel un autre homme y était adossé en dégustant des âmes innocentes se trouvant sur une assiette posé sur le bureau. La salle était cependant assez bien éclairée car elle possédait étonnamment un nombre élevé de grandes fenêtres coulissantes. Les rayons du coucher de soleil submergeaient la pièce laissant entrevoir les minuscules fibres de poussière illuminés par la lumière, l’homme força Luxia à prendre place sur la chaise avant de lui attacher fermement les poignets derrière la chaise à l’aide d’une corde, elle ne pût s’empêcher de pouffer de rire à ce moment précis, ce qui lui valût une belle gifle bien placée. Le faux chauffeur sortit de la pièce par la suite laissant la jeune demoiselle seule à seule avec l’autre inconnu qui commençait déjà à s’avancer vers elle. Celui-ci tenait en main un couteau de chasse et s’accroupis en face de Luxia avec un regard des moins rassurants passant sa langue sur la lame du couteau puis se redressant laissant s’ébruiter un léger rire, puis s’apprêtant a retourner vers son bureau tournant le dos à Luxia, dont le regard avait totalement changé, ses pupilles en fentes verticales, les sourcils froncés, plus aucun sourire n’était présent sur ces lèvres.

*C’est maintenant ou jamais, cet abrutit est trop sûr de lui.*

Un sourd bruit métallique venait de se faire entendre, la lame jaillissante du poignet gauche de luxia et mesurant environ 80 cm trancha immédiatement les cordes, sans perdre une seule seconde elle se rua en direction de l’homme qui s’était à peine retourné ayant juste le temps de se mettre en garde en s’écriant en chinois, il devait surement appeler à l’aide, mais après l’avoir entendue Luxia s’arrêta en pleine course, en s’esclaffant au point de se tenir le ventre tant elle était hilare les larmes aux yeux, l’homme en profita pour se jeter sur elle visant la gorge avec le couteau, il n’avait surement rien compris à ce qui suivis, pourtant lui qui pensais l’avoir poignardée en pleine gorge entendit juste un choc métallique voyant la lame de Luxia stoppant celle du couteau, sans perdre une seule seconde, elle dévia la lame du couteau en rabaissant la sienne en diagonale avant de faire un seul tour sur elle-même la lame remontant vers le torse de l’homme toujours dans le même sens jusqu'à ce qu’elle atteignis sa carotide. C’était terminé, il gisait là avant de laisser place suite à un flash à une âme de démon qu’elle s’empressa de dévorer avec délice mais sans prendre le temps de savourer car plusieurs voix et bruit de pas rapides se rapprochaient de la pièce. La jeune fille sprinta en direction des grandes vitres avant de bondir lorsque la porte fut défoncée par plusieurs hommes portant des armes à feux, des coups de feux résonnaient, les balles affluaient visant Luxia qui en plein saut brisa une des vitres lorsque plusieurs des balles atteignis son épaule droite et son avant-bras droit, elle se laissa tomber dans le vide en fermant les yeux et se disant que c’était finis et qu’a cette hauteur elle succombera, c’est suite à un lourd impact du dos qu’elle ouvris les yeux en gémissant et s’apercevant avec surprise qu’elle était toujours en vie et pas seulement. Elle remarqua seulement après s’être redressée avec beaucoup de mal, qu’elle se trouvait sur un de ces cours bateaux assez rapide qui lui-même se trouvait être porté par ce qui ressemblais a peu près a une camionnette.

-Soupir de soulagement- « Jackpot… »

La fameuse camionnette s’arrêta près d’une plage, la jeune fille n’attendit pas plus longtemps pour bondir hors du bateau de course en se tenant le bras droit blessé, malgré la douleur et le fait d’avoir frôlé la mort une fois de plus, c’était un sourire radieux qui pouvait ce lire sur ses lèvres, en effet ce qu’elle voyait en face d’elle aurait rendu le sourire à n’importe qui certainement, Les rayons du soleil en plein couché se reflétaient sur l’eau de la mer la faisant briller tandis que le ciel était coloré d’un rose magnifique, Luxia ôta ses escarpins avant de commencer une marche toujours lente au bord de la plage, la sensation du sable chaud sous ses pieds suffisait à lui faire oublier tout ce qui venais d’arriver. Elle se laissa tomber en arrière toujours en gardant ce sourire joyeux à ses lèvres, admirant le fantastique paysage offert par ce couché de soleil jusqu'à ce qu’une autre chose attire son attention, elle se redressa l’air médusée observant une forme un peu large entièrement noir flotter sur l’eau en direction de la plage, elle n’en croyait pas ses yeux, la chose venait d’atteindre la plage juste devant elle porté par les vagues, Luxia croyait rêver mais non, c’était bel et bien…. Un cercueil !

Il faisait noir, si noir. Je n’avais pas peur, seulement l’impression de n’être plus aussi consistant qu’avant. Si j’avais un corps, j’ai dû le perdre… Je m’endormis de nouveau. Je voyais les visions de mon passé, encore et toujours les mêmes choses. Je n’étais pas sûr que ce fut des visions de mon passé car je ne me rappelais qu’à peine ces événements et il y avait pas mal de trou qui me gênait horriblement. Tout commençait de la même manière : mon maître me parlait en utilisant parfois une voix étrange. Dans ces moments- là, ses paroles m’étaient plus qu’étrangers. Je ne comprenais que les mots, pas ce qu’elle voulait me dire.

« Arthé… Arthé… Attention… Ô mon élève… les sorcières ne sont pas des nôtres… Tu n’es pas des leurs… Tu ne le seras jamais… »

Soudain, la vision se brouillait pour complètement disparaître. Je ne connaissais ni n’avais jamais vu de sorcière, pourquoi m’enquiquiner avec ses histoires ? Ensuite, j’avais l’impression d’être dans un tunnel de lumière, accélérant de plus en plus. J’avais la nausée, on aurait dit que je me dirigeais vers l’éternité. Il n’y avait pas de fin, pas de porte de sortie. Combien de temps pouvais-je bien prendre cette route qui traine en longueur ? Sûrement des années. En même temps… Où étais-je ? Un brusque changement d’environnement me faisait toujours immerger dans un lieu qui m’était complètement inconnu, avec des tours de hauteurs inimaginables et des femmes à la beauté translucide qui volaient sur des balaies ou des manches sans rien au bout. Dans tous les cas, je me croyais dans un conte de fée. Je me dirigeais alors petit à petit vers une chambre en passant par des paysages à la fois verdoyants et vieillots. Je me voyais alors cousant comme à mon habitude, mais avec un acharnement irréel. Ce ne pouvait être moi, je haïssais beaucoup trop mon art pour y mettre... mon cœur ? Comment le savais- je ? Parce que j’avais déjà vu un véritable maître coudre avec toute la force de sa passion et je donnais l’air de me trouver dans cet état là. La première fois que j’ai eu cette vision, j’avais cru voir mon propre maître. Mais il fut certain que cette tignasse mal peignée était mienne.

Si au moins je cousais pour un client important ou une grande maison de couture. Rien de tout cela, je filais et mesurais avec attention pour faire une simple écharpe. Le tissu de base était d’un rouge éclatant, on aurait pu voir le futur possesseur du vêtement dans la purée de poids de Londres. D’étonnement en étonnement, je me découvrais plus perfectionniste que je ne l’espérais : je jetais mes œuvres à chaque accro, même ceux qui me paraissaient négligeables pour mes plus gros clients. Ma chambre était dans un désordre sans nom, j’avais des cernes dans les yeux et ne m’occupait ni de manger ni de me laver. Je ne voulais qu’une chose : faire cette écharpe au plus vite avec la perfection qui caractérise les gardiens de l’art de la couture. Quand je l’eus finit, je la levai devant mes yeux juste en face de la fenêtre éclairée par le soleil jaune, ses rayons embellissaient au possible ma création. Elle allait l’aimer, j’en étais certain. J’allais le lui offrir et elle m’aimerait. J’allais sûrement me ridiculiser pour qu’elle me voie d’un œil nouveau. J’avais hâte qu’elle revienne me voir.

J’ouvrais alors les yeux de nouveau, pour la énième fois, la tête dans un carcan qui ne me quittait plus. Je serrais mon poing droit par réflexe, je tenais bien le vêtement rouge. Mais pour qui ai-je fais une chose pareille ? Qui m’a rendu aussi superficiel ? Qui a osé m’enlever mon indépendance ? J’avais envie de jeter loin de moi ce que je tenais dans la main, mais j’étais complètement immobilisé. Ce que je ne comprenais pas, à part ce que je faisais là, c’était ce qui me balançait depuis si longtemps de gauche à droite. Étais- je dans un véhicule ou un manège ? Dans les deux cas, j’allais détruire la personne –oui détruire- qui m’a fait entrer dans un espace clos. Je découvrais au fil du temps que j’avais un zeste de claustrophobie qui ne me laissait pas tranquille malgré le temps passant. Lorsque j’essayais de me relever, je sentais ma prison s’enfoncer sous son reposoir mouvant, comme s’il était plus mou qu’elle. Et puis, les tremblements et secousses me déséquilibraient avant même que je ne me serve de ma tête pour défoncer la paroi supérieur. Je retombais mollement sur le dos à cause de ma phobie qui se renouvelait et de la force que je perdais en soulevant tout mon corps avec seulement mes coudes. En outre, je me sentais très affaiblis à cause de la faim et de la soif.

Un changement subit me fit un haut le cœur que je réprimais rapidement. Ma prison s’élevait de plus en plus, mon dos était plaqué contre elle, je n’arrivais plus à bouger du tout. Au bout d’un moment, je redescendais à grande vitesse avec une douceur qui me mit plus à l’aise que d’habitude. Alors que je me croyais tranquille, je… roulais. C’était bien le mot, ma prison roulait sur une terre solide. Je me cognais sur les parois avec force, j’avais des égratignures au niveau des bras et des genoux. Je sentais le sang chaud tacher les vêtements à cause du mouvement, raclant ma chaire à vif qui perdait en peau. Quand je cessais de bouger, j’étais sur le ventre, les avant- bras sous mon ventre pour amortir les chocs et réduire la douleur. Je soufflais de soulagement, ma prison ne bougeait vraiment plus. Il n’y avait même plus l’incessant déplacement d’avant, je souris.

Le cercueil était bien là, a moins d’un mètre d’elle dont les yeux totalement écarquillés ne quittait pas le sarcophage une seule seconde, Luxia était totalement abasourdie. Elle commença alors toujours sous le choc à s’avancer le plus discrètement possible à quatre pattes vers le cercueil en murmurant.

« C…c’est quoi… ce délire… après la triade un cercueil, et puis quoi après.. ?»

La jeune fille tendit le bout de son index vers la face avant du cercueil avant d’être parcourue d’un frisson lors du contact, elle ne comprenait pas cette sensation et bizarrement… cela la fit plus rire légèrement qu’autre chose. Reprenant son sérieux elle rapprocha sa tête et colla son oreille à la face avant avec la plus grande attention dans l’espoir de saisir le moindre bruit ou son en provenance du sarcophage. Au bout de quelques instants elle entendit un…. Gargouillis ! Luxia recula rapidement, choquée le souffle haletant sa main gauche au niveau de son cœur ce tenant la poitrine. Elle n’en croyait pas ses yeux, quelqu’un ou quelque chose du moins était à l’intérieur et bel et bien en vie ! Plus que déterminée elle se dirigea à nouveau vers le cercueil toujours à quatre pattes en collant son oreille à chaque face et coté du sarcophage, le côté gauche suivis du côté droit, où au bout d’un certain temps elle pouvait parfaitement distinguer un souffle régulier et plutôt faible, plus aucun doute possible s’assura la jeune demoiselle, quelque chose de vivant ce trouvait à l’intérieur. Sans perdre une seule seconde Luxia se releva et contourna le cercueil afin de chercher un moyen de l’ouvrir. Elle avait beau pousser, tirer, rien n’y fait le sarcophage ne daignait bouger, c’est seulement après avoir repris son souffle qu’un son métallique retentit. La lame recouvrant la surface de sa main gauche était là a nouveau, sans perdre de temps elle tenta de trancher la partie horizontale recouvrant le cercueil et pourtant à l’impact c’était l’épatement. La lame venait de rebondir lors de l’entrechoc en faisant ces fameuses étincelles colorées, Luxia était sous le choc, peu importe ce qu’elle tentait cela s’avérais être un échec cuisant. C’est donc en esquissant un sourire et en fronçant les sourcils qu’elle fit disparaitre sa forme d’arme partielle et posa ses deux mains sur le cercueil, puis grimpa dessus avant de s’allonger sur le ventre en fermant son poing et de toquer simplement trois fois en disant.

« Toc, toc, qui est là… ? » -éclate de rire-

Que devais- je faire? Je n'en savais absolument rien. Sûrement trouver un moyen de me sortir de là. Pourtant, je ne pensais aucunement à m'échapper, je ne sentais plus aucun de mes membres. Je commençais à m'engourdir les bras, j'étais sûr que mon sang s'était arrêté de circuler sous mes avant-bras. Il devait y avoir une armée de fourmis à l'intérieur, bouchant mes artères et parcourant chaque centimètre sous la peau en vue d'une inspection avant emménagement définitif. Je voulais absolument me relever, mais ne pouvais que serrer les dents en secouant doucement la tête pour disperser les engourdissements du cerveau. Quand l'excitation générale retomba, mes muscles ne m'obéissaient plus. Mon ventre gargouilla plus d'une fois sur toutes les sonorités existantes. En baissant les yeux sous le coup de la douleur, je posais mon visage sur mes pouces et sentis l'ossature marquante de mon menton. J'avais perdu plusieurs kilos, je ne tiendrai pas une journée de plus dans ces conditions.

Il y avait quelqu'un à l'extérieur. Au début, j'avais cru entendre mes propres soupirs de douleur. Cependant, le métal en lui-même résonna un moment tout seul. J'avais même la sensation que quelque chose de granuleux ricochaient sous moi, par la boîte où j'étais enfermé. J'avais alors tendu l'oreille en espérant capter un bruit, mais il me fallait aiguiser mon toucher pour en avoir le cœur net. Je n'attendis même pas quelques secondes avant que les bruits étranges reprennent. Je pouvais crier pour qu'on me sorte de là, mais qui me disait que ce n'était pas ceux qui m'en fermèrent là qui décidèrent de revenir? Alors que je délibérais avec moi-même, plusieurs coups firent tinter le métal, ce qui me donna des migraines à répétition. Mon cœur commença à battre la chamade, j'avais de nouveau une poussée d'adrénaline. Je voulais crier et frapper contre quelque chose de consistant. Ma prison bougea quelque peu, mais rien de bien exubérant. Et toute cette agitation mettait mon humeur à mal. Ce qui déclencha la crise, car s'en fut une, fut la voix qui me parvint comme venant d'en haut:

« Toc, toc, qui est là… ? »

Et un rire cristallin éclata dans le noir de mon esprit torturé: je criai. C'était plutôt un hurlement de douleur, mais il n'était pas non plus anodin. Je voulais lui signifier, à la personne qui m'a trouvé, que j'étais vivant et bien portant. La méthode était un tout petit peu disproportionnée malgré son efficacité sans conteste. Et à la poussée d'adrénaline de tout à l'heure, s'ajouta une autre qui me provoqua un mouvement désordonnée qui se traduisit par une forte poussée sur mes avant-bras. Il en résulta une encore plus forte douleur dans le dos quand je heurtai la paroi supérieur lamentablement. Je retombais brusquement sur le ventre, les bras le long du corps, en rebondissant trois fois. Je me sentais beaucoup mieux, je redevins silencieux quelque temps. Trente secondes passèrent, j'ouvris les yeux lorsque je me rendis compte que je les avaient fermées depuis que j'avais entamé le hurlement. Je passais ma langue sur mes lèvres afin de les humecter, puis me maudissais juste après car je perdis une précieuse humidité, se traduisant par un asséchement rapide de la langue sans que le palais ne puisse rien n'y faire malgré mes coup de lape.

"Hey ho! Y a quelqu'un? Je suis enfermé là-dedans! Vous pouvez me sortir de là avant que je vous latte la gueule pour outrage au type le plus cool de la planète?"

Visiblement, je n'avais aucune notion des situations, surtout lorsque j'étais dans la merde. Mais cela, je ne devais jamais l'apprendre.

A peine Luxia eut le temps de reprendre son souffle suite à son rire, qu’un hurlement retentit en provenance du cercueil. Surprise Luxia tomba sur le côté en poussant un léger cri avant de s’écraser lamentablement sur le sable. Sans perdre de temps elle se redressa mécontente de constater qu’elle venait d’être apeurée ce qui eut pour effet de la faire rougir délicatement avant de se relever rapidement en fronçant les sourcils en se disant.

*On dirait que ma petite blague ne lui a pas plu*

Mais la jeune demoiselle repris vite son sérieux, car maintenant qu’elle savait que quelqu’un était en vie et apparemment assez en forme au point de pousser un hurlement, elle était plus que déterminée il fallait sortir cette personne de là ! C’est donc en s’avançant à nouveau vers le cercueil avant de poser uniquement sa main gauche sur le dessus et se préparant à forcer, puisque sa main droite était inutilisable, qu’elle poussa vers le haut de toutes ces forces dans l’espoir d’ouvrir le sarcophage mais c’était peine perdue. Elle arriva simplement à glisser sur le sable avant de tomber à genoux, c’était clair elle était épuisée, après tout ce qui venait de lui arriver et le plaisir de ressentir le sable chaud sous ces pieds nus qui ne faisait qu’augmenter son envie de s’allonger et de fermer les yeux. Essoufflée elle se laissa tomber en avant son front claquant contre la partie gauche du cercueil, ses yeux ce fermaient tout seuls elle était sur le point de s’assoupir lorsqu’une voix charmante ce fit entendre la maintenant éveillée.

"Hey ho! Y a quelqu'un? Je suis enfermé là-dedans! Vous pouvez me sortir de là avant que je vous latte la gueule pour outrage au type le plus cool de la planète?"

Un long moment de silence suivi après cela jusqu'à ce que Luxia se releva brusquement comme si des ailes venaient de lui pousser dans le dos. Plus résolue que jamais en affichant un grand sourire avant de croiser les bras et d’éclater de rire.

« Le type le plus cool de la planète hein… je me demande si le type le plus cool du monde se retrouverait enfermer dans un cercueil en criant à l’aide… »

Un bruit métallique retentit, la jeune demoiselle venait de prendre sa forme partielle pourtant ces jambes tremblaient mais elle affichait tout de même un sourire audacieux. Luxia ferma les yeux et respira plus lentement rassemblant toute sa concentration laissant place à une légère brise qui parcourue sa lame, puis elle finit par ouvrir hâtivement les yeux dont les pupilles c’étaient élancés prenant la forme de fine fente verticale. Elle murmura par la suite,

« Anguis…. »

Avant de reprendre en haussant la voix,

« la prochaine fois que tu demande de l’aide essaye de ne pas menacer ta sauveuse okay ? »

Elle s’écria par la suite de toute ses forces.

« Galleggiante !!! »

Luxia releva sa lame en diagonale repoussant d’un vif mouvement l’air, projetant ainsi une mince couche de cet air en direction du sarcophage, la vague augmentant en vitesse et devenant assez fine horizontalement pour pouvoir trancher percuta le cercueil de plein fouet avant de se dissiper dans un son aigu qui résonna. La jeune fille n’en croyait pas ces yeux, pas même une seule égratignure sur le sarcophage, elle s’exclama exaspérer.

« Mais il en diamant ou quoi ce p-»

Elle tomba à quatre pattes avant même d’avoir pu finir sa phrase, en effet la technique qu’elle venait d’utiliser engendre une grande fatigue et elle n’était déjà pas très en forme, sa vision commençais à devenir floue, exténuée elle se traina vers le cercueil avant de donner un faible coup de poing dans le côté gauche de celui-ci. Des gouttes de sueur perlaient le long de ses joues mais pas seulement…elle enchaina encore deux ou trois coups de poing en fixant le sable la tête baissée tremblante de la tête aux pieds et finit par se retourner pour s’y adosser. Luxia leva alors la tête en direction du ciel étoilé brillant de mille feux, avant de s’exprimer les larmes aux yeux d’une voix tremblotante.

« Je sais très bien ce que c’est… de se retrouver seul… sans avoir personne sur qui compter » –essuie rapidement ces larmes d’un revers de la main en esquissant un sourire audacieux- « Je te sortirais de la coute que coute !!! Si t’es vraiment le mec le plus cool du monde alors attend moi ici. »

Elle se releva en usant de ces dernières forces et sprinta en direction opposé au cercueil dans l’espoir de trouver de l’aide.

« Le type le plus cool de la planète hein… je me demande si le type le plus cool du monde se retrouverait enfermer dans un cercueil en criant à l’aide… »

Je souris doucement, elle avait raison. Je n’étais pas dans un cas ordinaire pour un être humain et certainement pas pour le « type le plus cool du monde ». Dans un réflexe enfantin, je levais mon visage vers le haut, faisant craquer ma nuque au passage, puis tirais la langue. Je la rengainais aussitôt pour poser mon front contre la plaque froide de ma prison. Je soufflais de bonheur. J’avais affaire à une personne fort sympathique à première vue, elle n’était pas la responsable de ma fâcheuse situation. En me concentrant pour rassembler mes idées, j’entendais un son qui devint familier avec le temps alors qu’il n’était pas normal. Ce son augmentait puis se réduisait, comme s’il venait puis repartait… On aurait dit… des vagues…

« La prochaine fois que tu demande de l’aide essaye de ne pas menacer ta sauveuse okay ? »

Et ces paroles furent suivit d’un mot que je ne compris pas, son articulation m’était étrangère. Mais je murmurais cependant un « oui » approbateur avec un sourire crispé. Qu’elle me sorte de là et j’étais près à devenir le Saint- Père si elle me le demandait. Soudain, un coup puissant heurta la paroi à ma gauche, me projetant vers l’autre paroi. Mon épaule amortis le choc, j’aurais un bleu dans cinq minutes. Je ne changeais cependant pas de position, toujours allongé sur le ventre, les bras de part et d’autre de mon corps.

« Mais il en diamant ou quoi ce p-»

Je hochais la tête en fermant les yeux, d’un air de celui qui le savait déjà…Bon sang ! Quelle était le genre de personne pouvant percuter une caisse métallique avec une telle force. De plus, d’après ce qu’elle m’avait dit auparavant, c’était une femme. Je reconnaissais maintenant des intonations féminines dans sa voix. J’entendis un bruit étouffé puis les coups s’enchaînèrent avec beaucoup plus de faiblesse que le précédent. J’avais envie de l’aider à me sauver, mais je ne pouvais pas faire un seul mouvement. J’étais pris de frustration à chaque fois que les ondes qui parcouraient ma prison s’affaiblissaient : C’est signe qu’elle s’affaiblissait aussi. Je me mordais la lèvre inférieure en imaginant la jeune fille essayant de la démolir en y mettant toute son énergie sans résultat. Je me haïssais d’être responsable de sa propre frustration.

« Je sais très bien ce que c’est… de se retrouver seul… sans avoir personne sur qui compter…-court silence- Je te sortirais de la coute que coute !!! Si t’es vraiment le mec le plus cool du monde alors attend moi ici. »

J’ouvris grand les yeux, elle voulait m’abandonner ! Je frapper à plusieurs reprises contre le métal avec le dos de mon crâne. J’avais de plus en plus mal, mais il fallait qu’elle revienne, MAINTENANT ! J’avais… J’avais… Je fermais les yeux… les larmes coulèrent. Je ne voulais plus être seul, il faisait noir depuis beaucoup trop longtemps, sa voix était mon seul salut. Je ne voyais même plus mon propre corps, je ne croyais plus en son existence parfois. Sa voix et ses sons étaient les seuls réalités en quoi je voulais croire.

« REVIENS ! »

Un cri de détresse ? Oui. Je continuais pourtant à frapper mon crâne contre ma prison jusqu’à fatiguer. Je m’arrêtais alors en soufflant bruyamment, j’étais épuisé.

Luxia venait à peine de parcourir quelques mètres qu’elle c’était déjà arrêter en entendant ce qui semblait être des coups en provenance du cercueil, elle fit demi-tour en se demandant bien ce qui pouvait se passer à l’intérieur.

*Il tente de l’ouvrir de l’intérieur ou quoi… *

La jeune fille s’arrêta de fixer le cercueil et fit demi-tour a nouveau en allant reprendre sa course lorsqu’un cri retentit la figeant sur place.

« REVIENS ! »

Elle se retourna lentement à nouveau fixant le cercueil avant qu’un air attristé ce dessine sur son visage, elle savait très bien que faire cela était impossible. Si elle ne partait pas maintenant la fatigue finirait par l’emporter et ils se retrouveraient tous les deux coincés. Le temps était compté et Luxia devait prendre une décision. C’est avec le souffle haletant qu’elle tourna plusieurs fois la tête en direction du cercueil puis en direction du côté opposé tandis qu’une seule question traversait son esprit.

*Que faire…*

Ce reposant sans cesse cette question en se demandant sans arrêt qu’elle était la bonne décision à prendre. –Serre le poing et les dents en penchant la tête vers l’avant laissant ces mèches cachés ses yeux-

« Bon sang… »

La jeune fille ce mordit la lèvre inférieure avant de laisser échapper un murmure.

« Pardonne moi… »

Elle eut à peine le temps de faire deux pas qu’elle s’immobilisa sur place. Le fameux ‘Reviens’ retentissait encore en elle lui rappelant que c’était exactement ce qu’elle dit à la personne qui pris le plus soin d’elle lorsque celle-ci venait de mourir dans ses bras. Les larmes s’écoulèrent toutes seules le long de ses joues, elle comprenait parfaitement ce que pouvait ressentir cette personne à la simple idée… de ce retrouver seul. La jeune fille avait connu cette sensation jusqu'à maintenant depuis qu’elle perdit toutes les personnes chères à son cœur. Elle ne pouvait pas se permettre de faire ressentir cela à quelqu’un d’autre non, il en était hors de question. Elle essuya rapidement ces larmes avant d’inspirer longuement et de s’époumoner.

« FUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUCK !!! »

Luxia courut aussi vite que le lui permettais l’énergie qui lui restais en direction du cercueil avant de trébucher et de ce ramasser lamentablement sur le sable roulant jusqu’au cercueil. Sa glissade étant stoppée par le côté gauche de celui-ci lorsque l’arrière de sa tête le heurta lourdement. C’était terminé elle ne sentait plus la force de pouvoir bouger un seul de ses membres ou même faire le moindre mouvement. Elle se contenta de rester la, assise le dos plaqué contre le cercueil en levant la tête au ciel pour admirer les nombreuses étoiles scintillantes et afficher tout de même un mince sourire. Comme si une fois de plus se retrouver dans la pire des situations l’amusait simplement. La jeune demoiselle leva la main gauche avant de la fermer et d’assener un coup direct vers le cercueil, en s’exprimant d’une voix douce et amusée.

« Hey toi la dedans…-Essoufflée- j’espère que tu m’écoute…-Souffle haletant- parce qu’on est dans de beaux draps maintenant…-Reprend son souffle- je sais pas comment t’a fait pour te fourrer la dedans mais chapeau. »

Luxia laissa échapper un léger rire en fixant le ciel avant de reprendre d’une voix un peu plus calme.

« Je déteste vraiment cette solitude… le fait de n’avoir personne sur qui compter ou même pouvoir ce reposer un petit instant, je déteste vraiment ça.. si tu te demande pourquoi je ne suis pas encore partie dis toi simplement que je préfère finir mal à deux que de m’en sortir toute seu-»

Elle ne put même pas finir sa phrase que ces yeux c’était déjà refermés, elle était aussitôt tombée de sommeil collée au cercueil comme si la simple idée de s’en séparer maintenant lui était inacceptable.

Je perdais la tête. Je voulais me recroqueviller sous moi, mais évidemment, je ne pouvais pas bouger. Mes yeux tournèrent en direction de la paroi sur laquelle j’avais frappé la tête, je n’y voyais que du noir… Tout était noir, d’un noir total. Autour de moi c’était pareil, il n’y avait pas la moindre lumière, pas le moindre son, pas le moindre mouvement. Même mon souffle était silencieux alors que je le savais très bruyant à cause de la panique. La petite claustrophobie de tout à l’heure se transformait en peur panique. Le temps s’étirait pendant que j’essayais de reprendre le contrôle de moi-même. Malheureusement je n’y arrivais pas. Et puis tout se brouilla dans mon esprit, je commençais à avoir des absences. On aurait dit que j’étais de nouveau seul depuis des jours. Je me voyais d’abord silencieux, tête posée contre le sol froid, la seconde d’après j’étais en train de frapper mon front contre ce même sol les lèvres retroussées dans un rictus rageur, puis je pleurais en murmurant des mots que je ne comprenais pas moi-même. Et mon esprit s’égarait de plus en plus dans les couloirs profonds de ma conscience blessée. La fièvre me prenait de plus en plus, transpirant à grosses goutes.

Un coup sourd dans la boîte métallique me fit revenir à moi. J’ouvrai les yeux alors qu’une goute de sueur glissait sur ma paupière gauche. Il n’y avait aucune différence entre les yeux fermés et les yeux ouverts, c’était toujours aussi profondément noir et silencieux. L’œil qui me piqua à cause de la sueur me confirma que je les avais bien ouverts. Sans savoir comment j’avais fait ni à quel moment, j’étais allongé sur le dos, le visage tourné vers le haut. Je ne voyais pas ma bouche, mais je la savais ouverte, aspirant puis expirant avec force. Mes yeux ouverts ne me semblaient pas différents de fermés, je savais pourtant que je les avais fermés durant tous mes délires. Un grand coup, cette fois, dissipa le peu de brume qui restait dans le coin de mon esprit torturé, un coup volontaire et fort.



« Hey toi la dedans…j’espère que tu m’écoute… parce qu’on est dans de beaux draps maintenant…je sais pas comment t’a fait pour te fourrer la dedans mais chapeau. »

Elle avait du mal à parler, était- elle blessée ? Ou peut- être qu’elle était déjà allée chercher du secours qui sait… Non, sinon j’aurais entendu du bruit dehors et des voix. La sienne n‘étais pas particulièrement forte, celle d’un secouriste aurait eut plus d’impacte sur ma conscience. Entre autre, elle n’avait pas l’air d’être la fille à revenir seule. Elle rit, un rire qui me réchauffa le cœur. Si j’avais pu le faire, j’aurais accompagné son rire. Elle ne m’avait pas abandonné. Elle était restée et avait continué à soutenir le peu de lucidité qui restait en moi. J’avais une bouée dans une plage de sable jaune –j’imagine-, que demandait le peuple ?

« Je déteste vraiment cette solitude… le fait de n’avoir personne sur qui compter ou même pouvoir ce reposer un petit instant, je déteste vraiment ça.. si tu te demande pourquoi je ne suis pas encore partie dis toi simplement que je préfère finir mal à deux que de m’en sortir toute seu-»

Finir mal ? De quoi parlait- elle ? Elle était vraiment blessée alors. J’attendis qu’elle reprenne sa phrase mais rien ne vint. J’entendais de nouveau les vagues et ses fracas contre des rochers lointains. Quelque chose clochait.

« Hey ! Ca va? »

J’étais sûr qu’elle n’était pas partie, je l’aurais sans doute entendue et puis elle avait promis de rester avec moi.

« Tu dors ?... Non non non non non, tu ne dois pas dormir, surtout si t’es blessée. RÉVEILLE- TOI BON SANG !!! »

Je levais mes poings jusqu’à toucher la paroi supérieure, puis les abattirent sur le métal sous moi, au niveau de mes jambes, là où il y avait le place. Je vibrai légèrement. Puis je frappai encore et encore et encore jusqu’à en avoir des douleurs jusque dans les coudes.

« Je suis… Je suis désolé. Je n’aurais pas dû te dire de revenir, j’ai été égoïste. Mais je n’ai jamais vécu un truc pareil, je n’ai jamais cru que la solitude dans le noir totale était aussi éprouvant. J’ai vécu seul une longue période de ma vie, j’ai même voyagé dans els pires conditions qui existent. Enfin, c’était ce que je croyais avant de finir dans cette caisse mobile. Je t’en prie, réponds moi. Dis- moi au moins ton nom, dis- moi qui tu es, car il se peut que tu sois le dernière personne que je voie avant ma fin. »

C’était peine perdue, il devait être déjà trop tard. C’était injuste pour elle, mon égoïsme la tuait à petit feu et son absence réduisait de plus en plus le peu d’âme sain qui me restait. J’avais finit par me détruire en détruisant les autres, la vieille cinglée qui me servait de maître allait me tuer.

Une douce sensation de chaleur constante, la douleur se dissipaient peu à peu, elle n’avait même pas encore ouvert les yeux et pouvaient déjà distinguer quelques sons, c’était… oui c’était bien celui de la pluie, pas de doute il pleuvait et cela ressemblais même plus à une averse. Pourtant ce n’était pas la seule chose audible, un autre bruit similaire à celui d’une cascade pouvait se faire entendre, en touchant le sol Luxia sentit qu’il était parsemé d’une étendue d’eau très faible qui pourtant avait l’air de recouvrir tout le sol. Elle ouvrit enfin les yeux en les écarquillant lorsqu’elle découvrit son propre sang se mélanger au peu d’eau qui s’étendait sur toute la surface. Elle tenta de se redresser, avant de remarquer que la pluie et l’étendue d’eau était toutes les deux… chaudes l’on pourrait même dire à une température agréable, tandis que le sol lui était gris… elle s’aperçue que ce n’était pas de la terre a première vue la matière semblait plutôt être faite d’un métal quelconque. C’était impossible elle pouvait à peine bouger et ce qu’elle vit en levant la tête la laissa sans voix. Un terrain plat qui ce déployait à perte de vue, un ciel gris nuageux qui tout en s’avançant au fur et à mesure vers l’horizon penchait vers le bleu marin puis le bleu ténébreux luisant, en effet des sortes d’éclairs étaient visible au sein des nuages mais ils ne tombaient pas du ciel ils se manifestaient parmi les nuages dont un seul endroit précisément était percé par des rayons lumineux qui éclaircissaient un socle au loin.

« O..ou est-ce que je suis.. où est passé la plage.. ? le cercueil… et l’autre Type !! qu’est ce qui s’est passé ?!! »

Luxia fixa le socle puis cligna des yeux apercevant en face d’elle lorsqu’elle les rouvrit deux escarpins gris bleutée aux pieds de quelqu’un, elle n’arriva même pas à lever la tête pour apercevoir le visage de la personne mais elle remarqua que du sang s’écoulait le long de la main droite cette inconnue. Luxia sentais comme une sorte de prestance imposante ce dégageant de cette personne. Elle s’apprêtait à dire un mot lorsqu’elle entendit directement une voix assez calme qui aurait paru presque un peu triste et qui semblait étrangement similaire à la sienne.

« Regarde toi… tu fais peine à voir… »

Luxia répliqua aussitôt mais coupée dans son élan.

« Qui êtes-vous et pourquoi est ce que-»

« Ne compte même pas sur moi pour te sauver… »

La jeune inconnue leva un pied en face du médaillon porte photo de Luxia étalé au sol, comme si elle s’apprêtait à l’écraser. Luxia s’écria sans perdre une seule seconde.

« Arrête ! je ne sais pas ce que tu veux ou qui tu es mais je t’en prie… ne fait pas ça.. »

La jeune fille lui répondit en soupirant avant de faire demi-tour et de s’éloigner en direction du socle.

« C’est parce que tu te rattache à ce genre de choses… que tu te retrouves dans cet état… m’enfin comme tu voudras. »

Luxia regarda la jeune étrangère s’en aller en ne pouvant l’observer que de dos mais cela suffit à la laisser bouche bée, sa chevelure partait du bleu ténébreux pour finir bleu extrêmement clair presque gris à l’extrémité , toute sa tenue était composé de ce même dégradé de couleur parfaitement bien accordé et réaliser à tel point que l’on se demanderais même si il n’était pas naturelle, sa silhouette ressemblait tout autant étrangement à celle de Luxia. Elle tenta de la retenir en l’appelant mais n’en eut même plus la force, sa vision devenais floue elle avait perdue trop de sang à présent tout son corp lui paraissait de plus en plus lourd, Luxia ne désirait plus qu’une chose maintenant, dormir et peut être même pour l’éternité, ses yeux ce fermèrent involontairement sa tête tomba en avant, tout était fini lorsque...

« Hey ! Ca va? Tu dors ?... Non non non non non, tu ne dois pas dormir, surtout si t’es blessée. RÉVEILLE- TOI BON SANG !!! »

Luxia ouvrit à nouveau les yeux essoufflée, épuisée, elle voyait son sang sur ses mains et le peu de sable autour, bizarrement même si il n’avait pas plu sur la plage, elle était trempée de la tête aux pieds. Elle ne chercha même pas à comprendre pourquoi et tourna sa tête en direction du cercueil dont des bruits sourds en provenaient. La jeune demoiselle ne put s’empêcher de sourire en voyant qu’elle était enfin revenue à elle et se redressa par la suite puis s’approcha du cercueil en posant fortement ses deux mains sur la face supérieure pour lui faire comprendre qu’elle était toujours consciente. Luxia posa sa tête dessus peu après avec un air calme et rassuré en esquissant un sourire comme si en étant proche de lui elle se sentait en sécurité alors qu’elle était proche de la mort.

« Je suis… Je suis désolé. Je n’aurais pas dû te dire de revenir, j’ai été égoïste. Mais je n’ai jamais vécu un truc pareil, je n’ai jamais cru que la solitude dans le noir totale était aussi éprouvant. J’ai vécu seul une longue période de ma vie, j’ai même voyagé dans els pires conditions qui existent. Enfin, c’était ce que je croyais avant de finir dans cette caisse mobile. Je t’en prie, réponds moi. Dis- moi au moins ton nom, dis- moi qui tu es, car il se peut que tu sois le dernière personne que je voie avant ma fin. »

Luxia ris chaleuresement en fermant les yeux avant de s’exprimer d’une voix douce et faible.

« Hey hey,… tu t’excuse bien vite pour le type le plus cool du monde dis-moi… on croirait presque tu vas pleurer –léger rire-si je suis vraiment la dernière personne que tu voies avant ta fin alors ce sera aussi le cas pour moi… retient le bien parce que je te le répèterai pas deux fois tu l’entendras surement plus tard si on s’en sort…. Ce sera celui de l’arme la plus légendaire de tous les temps ! Luxia…Lucertola. »

Alors que je nous croyais définitivement perdus, j’entendis un rire d’une chaleur déconcertante, loin du rire amère de celle qui perd ses forces. Au contraire, je la savais présente avec moi, à travers la boîte métallique, parce qu’elle riait encore. Mon cœur faillit s’apaiser, mais il en fallait plus pour effacer les jours de perdition et d’errance qui entachait encore ma bonne humeur légendaire –serre les dents dans un sourire crispé par ma propre ironie-. Et sa voix redevint le fil de mes propres pensés. Lorsqu’elle reprit la parole, j’étais de nouveau là, présent à moi-même et au monde qui m’entoure.

« Hey hey,… tu t’excuse bien vite pour le type le plus cool du monde dis-moi… on croirait presque tu vas pleurer –léger rire-si je suis vraiment la dernière personne que tu voies avant ta fin alors ce sera aussi le cas pour moi… retient le bien parce que je te le répèterai pas deux fois tu l’entendras surement plus tard si on s’en sort…. Ce sera celui de l’arme la plus légendaire de tous les temps ! Luxia…Lucertola. »

Si on s’en sort… J’avais quelques doutes là-dessus malgré notre bonne volonté. Maintenant que j’entendais clairement le son de sa voix, je savais qu’elle souffrait à chaque seconde. Je voulais lui dire de partir, ou d’aller chercher de l’aide pour la déloger d’un fardeau, mais je n’en avais pas la force. Au contraire, je participais à la continuité de notre proximité nouvelle. Je chuchotai pour moi afin de le retenir.

«Luxia Lucertola »

Mais le nom ne voulait pas rentrer dans mon crâne puis y rester pour de bon. Il y avait comme une barrière entre mon esprit et elle où ricochaient toutes ses paroles. Pourtant, ce nom devait s’inscrire en moi ou j’allais me haïr. Je répétais donc le prénom plusieurs fois en clignant désespérément des yeux afin de clarifier mes pensés à chaque fois que « Luxia » résonnait en moi. C’était comme essayer de retenir une leçon pendant que l’on joue sur sa console, mon maître aimait ce genre d’apprentissage foireux. Je n’y arrivais jamais, je n’avais pas le cerveau aussi torturé que le sien elle. Pourtant, je décidais d’essayer pour Luxia, l’arme la plus légendaire-peut- être un jour-. « Lucertola » ne voulait vraiment pas s’insérer, c’était le plus récalcitrant. Je le répétais sans cesse à voix basse et dans ma tête, mais rien n’y faisait. J’étais tellement frustré que je fis ce que bon nombre de personne dans mon cas feraient : j’ai hurlé son nom. Et miracle ! Je n’avais plus besoin de le répéter sans cesse pour me le rappeler, je connaissais désormais ce nom à vie. Je soufflais longuement pour faire passer mes migraines puis souris rageusement, encore une victoire pour super gardien.

«Bon ! Tu dis t’appeler Luxia Lucertola, quel nom tout à fait inhabituel, tu viens d’où ? Mais surtout, en tant qu’arme, tu devrais avoir un meister et je ne pense pas qu’il soit à tes côtés en ce moment sinon nous n’aurions pas ce genre de difficulté. A moins qu’il soit… »

Je n’osais finir ma phrase, j’avais la gorge serrée en pensant que j’avais pu être la cause de la mort de quelqu’un.

Luxia restait la accoudée au cercueil, le souffle constamment haletant, posant sa tête dessus comme si il s’agissait d’un oreiller. Ces dernières forces lui servaient simplement à rester éveillée, les yeux semi-fermés. Même proche de la mort elle gardait malgré tout son fameux sourire, elle se sentait heureuse, heureuse d’avoir enfin quelqu’un à ses côtés durant de tels moments, heureuse de ne plus avoir à subir cette solitude, heureuse d’être consolée par une autre personne qu’elle-même, heureuse au point de ne plus craindre la mort. Les larmes aux yeux, ils se fermèrent laissant s’écouler ses pleurs le long de ses joues, Luxia s’en voulait, ça ne pouvait pas se terminer ici et encore moins ainsi, pas après ‘son’ sacrifice, cela l’aurait rendu inutile, non ça ne pouvait pas se finir comme ça. La jeune fille rouvrit les yeux et serra les poings en se mordant la lèvre inférieure, elle ne s’en était surement jamais autant voulue d’être aussi faible.

*Tss… t’es incapable de te protéger toute seule et tu pensais pouvoir sauver quelqu’un…*

Ces remords prirent fin lorsqu’elle entendit en écarquillant les yeux, la voix en provenance du cercueil hurler son nom.

«Bon ! Tu dis t’appeler Luxia Lucertola, quel nom tout à fait inhabituel, tu viens d’où ? Mais surtout, en tant qu’arme, tu devrais avoir un meister et je ne pense pas qu’il soit à tes côtés en ce moment sinon nous n’aurions pas ce genre de difficulté. A moins qu’il soit… »

-Sanglotement-

Luxia redressa la tête en essuyant ses larmes d’un revers de la main avant de répondre d’une voix atténuée doté d’une certaine tristesse.

« Italie… et non pas vraiment… je n’en ai jamais eu… j’ai été seule durant un long moment jusqu'à maintenant… un peu comme toi d’ailleurs, ça n’a pas été facile tous les jours c’est certain mais… même si on ne s’en sortira plus maintenant, je suis vraiment heureuse d’avoir pût rencontrer quelqu’un qui comprend ce que c’est… d’être seul. »

Atteignant ses limites, ses yeux ce fermèrent et sa tête tomba en avant claquant contre le cercueil, lorsque dans son dernier souffle quelque chose semblait l’éclairer pendant que des piaillements ce faisaient entendre... Luxia ouvra les yeux en gémissant avant de découvrir totalement abasourdie le merveilleux spectacle qui se déroulait devant ses yeux.
Les rayons illuminaient l’eau de la mer la rendant légèrement orange tout en la faisant briller de mille feux, les mouettes survolaient la plage un peu partout aux alentours, le ciel était teinté d’un doux rose parcourant les nuages, c’était un magnifique levé de soleil. Un sourire s’afficha directement sur le visage de Luxia, laissant apercevoir ses deux canines supérieures un peu plus étendue que la normale.

« Jackpot »

Elle comprit parfaitement qu’en plein jour ils auraient peut-être une chance d’être aperçue par quelqu’un pouvant leur apporter de l’aide. Sans perdre une seule seconde elle toqua sur la face supérieure du cercueil avant de s’écrier d’une voix joyeuse.

« Hey toi !!! J’aimerais bien connaitre ton petit nom, Parce que quelque chose me dit qu’on aura à nouveau l’occasion de se revoir… et pas dans l’autre monde ! »

-éclate de rire en se laissant tomber en arrière-

Seul dans le noir total, seul avec ses peurs et sa rage, seul sans la moindre âme sur qui compter. En effet, je comprenais cela. J'avais le cœur en larmes en pensant qu'elle ait pu subir la même chose, je me demandais si c'était dans les mêmes conditions que moi. Ce qui m'arrivait m'était tomber dessus sans prévenir, je ne connaissais ni la raison de mon enfermement, ni comment j'avais réussis à ne pas m'en rendre compte. Tout s'était passé tellement vite -sûrement- que je n'avais pas eu le temps de le réaliser. Je voulais la rassurer et lui dire que tout allait bien se passer, et j'avais faillit le faire. Mais la situation était bien trop désespéré pour jouer avec les sentiments des gens. Je n'étais pas un général au combat qui doit rassurer ses troupes, mais une grosse bouse qui n'arrivait même pas à rester seul quelques instants.
Mes jambes s'étaient engourdis, je commençais à ne plus les sentir. Je ne doutais plus à ce moment- là de ne plus avoir de corps car il me lâchait petit à petit. Je ne savais pas si c'était dû au manque de nourriture, la fatigue, l'immobilité total ou les trois en même temps. Pourtant, il était certain que je perdais l'usage de mes membres au cours du temps. Au moins, c'était progressif: l'engourdissement partait du bas, remontant de plus en plus haut. Mon ventre était encore intact, malheureusement pour ma faim. Le silence fut coupé par sa voix, ce qui m'évita fort heureusement, encore une fois, de m’épancher sur mes malheurs.


« Italie… et non pas vraiment… je n’en ai jamais eu… j’ai été seule durant un long moment jusqu'à maintenant… un peu comme toi d’ailleurs, ça n’a pas été facile tous les jours c’est certain mais… même si on ne s’en sortira plus maintenant, je suis vraiment heureuse d’avoir pût rencontrer quelqu’un qui comprend ce que c’est… d’être seul. »

Italie rime souvent avec pizza chez beaucoup de gens, pour moi ce sera avec Lucertola. Je ne m'y étais pas installé comme dans certains pays lors de mon voyage initiatique. Ce fut plutôt une escale, afin d'aller dans les pays de l'Est par bateau. Je serrais les dents de frustration: bien sûr qu'on allait s'en sortir, on était des héros. Tous les héros étaient seuls au moins trois fois par jour et leur solitude renforçait tout ce qui était bien en eux, physiquement et moralement. Les méchants par contre, c'était tout le contraire. Il n'était pas question que l'on devienne méchant à cause de moi.
Contre la paroi latérale résonna le bruit sourd d'une frappe lourde. Elle était là, contre mon cercueil -car j'étais sûr de mourir là- Je posais ma tête au même endroit après maintes gesticulations, voulant augmenter notre proximité pour un temps. Je fermai les yeux, laissant couler une larme, qui glissa doucement jusque sous mon menton. La goutte tomba en bas, faisant un *PLING* métallique. Un autre bruit bien plus puissant et plus audible se fit entendre.
Je relevais soudainement la tête en croyant qu'elle avait parlé. Puis Luxia parla d'une voix que l'on croirait joyeuse si elle n'était entre-coupé de respirations forcées et que la situation n'était pas désespérée.

« Hey toi !!! J’aimerais bien connaitre ton petit nom, Parce que quelque chose me dit qu’on aura à nouveau l’occasion de se revoir… et pas dans l’autre monde ! »

Je ne savais pas de quoi elle parlait, mais je lui faisais confiance. Et le rire qu'elle m'offrit me rassura immédiatement, il contraste avec mon humeur morbide. Je me rendis compte qu'elle riait beaucoup pour une personne seule, sa volonté devait être sans égale. J'essayais d'imaginer son visage souriant puis riant, le plus beau visage féminin que je pus imaginer. Je me forçais à sourire pour lui rendre hommage en lui répondant. J'étais certain qu'elle l'avait fait en me disant son nom.

"Je... Je suis Arthémis Barth, gardien de l'art du tissage. Quelqu'un arrive? Tu crois qu'il nous a vu?"

Luxia était là avec un souffle toujours haletant et beaucoup plus faible que l’on pouvait à peine distinguer. Tout le haut du corps étendue sur le cercueil, sa joue plaquée contre le métal froid de la face supérieure, il suffisait de jeté un œil à son visage pour comprendre le poids de la fatigue pesant sur ces épaules, tandis que ses yeux semi-fermés eux continuaient à admirer le magnifique paysage offert par le soleil levant. La réponse à sa question ne se fit pas plus attendre.

"Je... Je suis Arthémis Barth, gardien de l'art du tissage. Quelqu'un arrive? Tu crois qu'il nous a vu?"

*Un gardien hein… je me demande pas si c’est une belle coïncidence au final..*

La jeune demoiselle murmura alors en esquissant un sourire.

« Arthémis… plutôt classe comme nom.. sa pourrait bien être celui du type le plus cool de la Terre.. »

Luxia n’avait pas pour habitude de garder en tête les noms ou visages des personnes qu’elle croisait, elle préférait privilégier ces souvenirs concernant son passé même si ils se trouvent être plus douloureux qu’autre chose en fin de compte. Ayant toujours accordé plus d’importance à elle-même qu’à quiconque ce n’était pas très étonnant. Pourtant cette fois ci la jeune fille en était persuadée et le savait pertinemment au fond, elle n’était pas prête de l’oublier ‘Arthémis Barth’. Ce nom résonnait en elle comme un soulagement, si intense au point de lui en faire oublier sa douleur, un réconfort si grand, qu’il en devenait capable de la faire sourire même dans un tel moment, une véritable libération. Mais après avoir passé tant de temps à fuir la mort et ne chercher que cela, Luxia savait parfaitement que la liberté à un prix, et qu’il était souvent bien trop cher pour elle.

Sans perdre de temps elle releva la tête observant les alentours afin de pouvoir répondre aux questions du jeune gardien. Mais elle n’aperçut rien ni personne qui semblait être en mesure de pouvoir lui apporter son aide, lorsqu’une voix assez grave ce fit entendre. La jeune fille tourna immédiatement la tête en provenance de la voix avant d’apercevoir ce qui semblais surement être un pécheur, ayant la quarantaine probablement, du moins c’est ce que semblait indiquer l’embarcation se trouvant non loin de lui.

« Hey qui êtes-vous, qu’est-ce que vous faite ici et pou-»

Luxia lui coupa immédiatement la parole étant à la fois affolée et rassurée et en s’écriant essoufflée.

« S’il vous plait aidez-moi… il y’a quelqu’un à l’intérieur de ce cercueil et-»

Le pêcheur après s’être rapprocher s’aperçue qu’elle était blessée et ne lui laissa même pas le temps de finir sa phrase en s’exclamant.

« Mais vous êtes blessée ! Il faut vous amenez à l’hôpital le plus vi-»

La jeune demoiselle lui coupa à nouveau la parole excédée.

« Non ! il faut que vous m’aidiez, il y’a quelqu’un à l’intérieur de ce cercueil qui a absolument besoin de notre aide ! »

L’homme la regarda avant de dévisager le cercueil intrigué quelques instants puis de tourner le regard vers la jeune fille une fois de plus.

«Ecoutez, pour ce cercueil je ne saurais trop vous dire quoi faire mais pour l’instant la priorité est de vous emmener aux urgences il n’y a plus de temps à perdre, il suffit de regarder à vos pieds pour comprendre la quantité immense de sang que vous ayez perdu, si vous rester ici plus longtemps vous mourrez sans aucun doute, je vais appeler une ambulance et pendant ce temps laisser-moi vous portez.»

Le pêcheur s’avança vers elle, après avoir composé un numéro de téléphone sur ce qui semblait ressembler à un téléphone portable. Lorsque Luxia abaissa violemment son poing gauche sur la face supérieure du cercueil en serrant les dents. Le bruit brutal produit par l’impact stoppa l’homme dans sa marche, elle le dévisagea, en serrant les dents laissant apercevoir ces deux canines supérieures légèrement plus étendues que la normale, avec un regard extrêmement froid, sa vaste mèche cachait son œil gauche ne laissant visible que son œil droit dont la pupille s’était élancée en fine fente verticale. La jeune fille s’exprima sur un ton glacial.

« Ne m’approche pas… »

L’homme rétorqua aussitôt en s’avançant une fois de plus vers la jeune demoiselle.

« Soyez raisonnable voyons vo-»

Luxia inspira brièvement avant de soudainement hurler.

« Je t’ai dit de ne pas m’approcher !!! »

A peine ces paroles furent prononcés qu’une faible bourrasque fit surface en direction de l’homme qui était sous le choc, l’air ambiant était comme subitement devenue plus pesant, l’on n’entendait plus aucun piaillement de la part des mouettes, la mélodie des vagues habituelles cessa, cédant la place à un lourd silence… qui ne fut brisé que par la sirène de l’ambulance arrivée à destination.
Ayant compris ce qui se passait Luxia caressa la face supérieure du cercueil en murmurant tout de même assez fort pour que cela puisse rester audible.

«Apparemment on ne pourra pas rester ensemble plus longtemps… je te demande pardon.. »

Pendant que les ambulanciers se plaçaient en face d’elle avec prudence et qu’ils semblaient être près à la neutraliser après avoir écouté le témoignage du pêcheur. Luxia usa de ses dernières forces pour se relever lentement avant de décrocher sa boucle d’oreille gauche en diamant ayant vaguement la forme d’un lézard, symbole de sa famille, et de la déposer sur la face supérieure du cercueil tout en esquissant un sourire les larmes aux yeux et de laisser s’échapper sur une voix à la fois faible et amusée.

« On va devoir rester seuls encore un moment on dirait, t’as intérêt à prendre soin de toi et de mon petit souvenir au passage, je sais pas pourquoi mais… quelque chose me dit que t’en sortira de ce foutue cercueil et que c’est pas la dernière fois qu’on se croisera… »

La jeune italienne fit demi-tour après avoir essuyé vivement ses larmes d’un revers de main et croisa les bras avec un regard arrogant pendant qu’un sourire méprisant adressé aux ambulanciers se traçait sur ses lèvres qui laissèrent s’échapper.

« J’espère que vous êtes prêts, parce que je ne laisserais personne me séparer du type le plus cool du monde et ne serait-ce que d’un centimètre ! »

A peine le vent eut finit de balayer ses paroles qu’elle s’effondra sur le ventre contre le sable, elle venait de perdre connaissance… Les ambulanciers étaient sur le point de l’emmener.

Ma limite psychologique et physique approchait. Mon cercueil avait l’air de bouger légèrement au début de ma perte de connaissance. C’était comme un doux balancement, de droite à gauche, de gauche à droite. Devant mes yeux, des tâches de toutes les couleurs apparaissaient lorsque j’essayais de retrouver un peu de mes esprits. Je savais que je ne pourrais plus rester lucide très longtemps, mon corps entier était épuisé et mon âme n’était pas invincible. La paralysie arrivait maintenant à la ceinture et menaçait de m’envelopper complètement. Je décidai d’économiser les quelques forces qui me restaient en posant la joue contre la froide paroi sous moi, évitant de bouger le moins possible. Bizarrement, le froid renforçait mes pensées et augmentait ma détermination. Pourtant, j’oubliai ce que je venais juste de faire, ce que j’avais dit ou encore, ce que je me disais au-dedans de moi.

« Hey qui êtes-vous, qu’est-ce que vous faite ici et pou-»

Quelle étais cette voix ? Je ne la reconnaissais pas alors que je savais en avoir déjà entendue une autre auparavant. Cette dernière accompagnait toutes mes pensées. Mes souvenirs devenaient flous quand je voulais me rappeler l’ancienne voix. Et puis je laissais tomber. Il n’y avait de toute façon aucune échappatoire, tout était noir et vide dans ce monde, le seul monde qui me restait. Les ténèbres me voulaient et séduisaient mes sens.

« S’il vous plait aidez-moi… il y’a quelqu’un à l’intérieur de ce cercueil et-»

Elle lui avait coupé la parole et pourtant, j’avais l’impression qu’elle parlait avec une lenteur calculée. Luxia. Je savais qui était cette personne, c’était… une pizza… Non, une Italienne. Elle était venue m’aider, mais pourquoi ? Je ne le savais plus. Elle était tout ce qui me restait ainsi que son nom pour me repérer.
L’homme, car c’était un homme, répondit quelque chose que je ne compris pas. Luxia l’interrompit encore, ce qui me fit sourire. Cette fille avait beaucoup de cran, assez pour tenir tête à son très probable sauveur. Et je ne compris plus rien de toute la conversation. Je ne savais même plus de quoi ils parlaient. Mes membres tremblaient, j’avais froid, très froid. Mais je fuyais la chaleur, je voulais plus de froid pour rester en contact avec la réalité.

« Je t’ai dit de ne pas m’approcher !!! »

Son cri m’éveilla. Je voulais savoir ce qu’il lui faisait, je devais l’aider mais n’en avait pas les moyens. J’étais pourtant censé être un gardien, j’en étais sûr du moins. Ma force était dans mon habileté à défendre corps et âme ce qui m’était cher. Luxia m’était devenue chère depuis qu’elle avait renoncé à s’en sortir pour moi, depuis qu’elle était devenue ma bouée. Il fallait donc que j’agisse au plus vite. Je chuchotai contre la paroi latérale comme un homme ivre cherchant une voie hors de ses peines.

Luxia… Mon dieu, je vous en supplie, libérez- moi des contraintes que je puisse me battre !!!

Les balancements devinrent des tangages incessants dans ma tête. Je m’attendais à me cogner à tout moment contre les parois comme lorsque j’étais arrivé de la mer. Et je n’avais plus assez de force pour me protéger ne serait-ce qu’un peu de la perte de connaissance.

«Apparemment on ne pourra pas rester ensemble plus longtemps… je te demande pardon..
-Ne t’en fais pas, nous nous retrouverons, je te le promets. Même-si je devais détruire cette boîte de conserve avec mes dents. »

J’entendis alors des voix fortes et masculines. Luxia n’était plus seule, nous n’étions plus seuls. Je supposai que l’homme que j’avais entendu avait finit par agir malgré les protestations de la jeune fille. Son ardeur à me défendre me fit chaud au cœur car à part mon maître, personne n’avait jamais pris soin de moi ni ne m’a défendu… De ce que je me souvenais tout du moins. En même temps, je n’en avais jamais eut besoin auparavant connaissant ma force sans égale. Bref, il était temps de se séparer, il fallait qu’elle se soigne et que je sorte de là. Tout était finit, je pouvais souffler un peu.

« On va devoir rester seuls encore un moment on dirait, t’as intérêt à prendre soin de toi et de mon petit souvenir au passage, je sais pas pourquoi mais… quelque chose me dit que t’en sortira de ce foutue cercueil et que c’est pas la dernière fois qu’on se croisera… »

De quel souvenir parlait-elle ? Notre rencontre ou… autre chose ? Je ne savais pas, mais mon cœur se serra. Notre séparation me coûtait mais était nécessaire. Et sans que je ne puisse me l’expliquer, je voyais un visage dans les ténèbres du cercueil, celui d’une jeune fille aux cheveux longs, bruns, aux reflets bleutés. Ce qui me marqua le plus fut ses yeux violets, je n’avais jamais vu de telles pupilles.
Après un temps qui sembla durer une éternité, on souleva ma prison d’un seul trait puis on le posa avec brusquerie sur une surface plane. Je me cognais la tête et y laissa un peu de peau. Je bougeais ensuite en tremblant dans tous les sens, ce devait être un véhicule très solide pour supporter un tel poids. Au bout d’un trajet assez long, je somnolais de plus en plus, baillant à m’en décrocher la mâchoire. Je n’arrivais pourtant pas à dormir, comme si je ne me sentais pas assez en sécurité pour baisser ma garde.

« Hey ! C’est quoi ce truc sur le cercueil ? »

Je tendis l’oreille immédiatement, la tête levée au maximum.

« Bah, c’est qu’une bestiole, je crois que c’est un lézard… Il bouge pas, il doit se foutre de ma gueule. Attends, je vais -coup puissant sur le métal- AIIIIIIEEE Il m’a piqué ! Je saigne putaiiinn.
-T’es con, c’est pas un vrai. –silence- Et mais… C’est du diamant !
-Tu déconnes ? Tu crois qu’on peut le garder ?
-Evidemment que non, le patron veut tout : le cercueil et ce qu’il contient. Donc on lui donnera. Je veux pas problème, tu le connais…
-Ouais. Ça se trouve, il est déjà au courant pour le diamant, il est malin ce type. Rien ne lui échappe. Tu te rappelles de...»


Serait- ce un cadeau de Luxia ? Ma tête vrilla et je sombrais dans un profond sommeil.