L'ordre des combats venait d'être annoncé au public. La foule en délire applaudissait et hurlait pour les combattants qui n'allaient pas tarder à entrer dans l'arène... car aujourd'hui, deux des trois combats qui auront lieux oppose des êtres qui se connaissent ou s'aime. Dans un geste théâtral, Bloodysmile annonça le début du combat en présentant les deux combattants qui en même temps que son annonce, arrivèrent sur le ring.

- "THE DARKEST GOTH-LOLITA", ZA BIATCH, KAMILLIA BRIDGESTONE!!!

Il tourna sur lui-même en pointa du doigt l'autre côté.

- "WHERE'S MY MEISTER ALREADY?!", THE FOREVER ALONE, KUMO KÔ!!!

Les deux adversaires se firent face et ....

- ALL OR NOTHING, LET'S ROCK!!!

"DING DING DING" !

Code par Pito

Kumo est une personne si douce, si affectueuse. Même sa technique qu’était Huron du grand nord ne blessait aucunement en plus d’être sans douleur. Malgré tout, elle était prête à attaquer la noiraude, simplement parce qu’on lui avait demandé. Ce détail irritait la lady. Elle s’était contenté de serrer les dents lorsque sa mauviette lui avait donné une réponse négative à sa demande, pourtant si simple. Elle laissa Kumo l’attirer à elle grâce à Huron du Grand Nord sans résister et observa les lames luisantes de l’arc démoniaque s’approcher toujours un peu plus de son coup, tout cela à la vitesse de l’éclair. Seulement, juste avant que Kumo ne décapite la noble avec super cutting party, cette-dernière arrêta net son coup. Quelques secondes de silence s’écoulèrent dans l’incompréhension générale du public. Mais Kam savait très bien pourquoi la weapon aux couleurs violettes avait tout stoppé à la dernière seconde.

Psst ! Kam !

Ce murmure ne fit que confirmer l’évidence. Kumo tenait à ce que Kamillia se défende. N’avait-elle donc pas compris ? Dans cette situation insolite qu’était ce combat de gladiateurs, Kamillia était très… Instable. Le monde entier avait le don de la mettre en colère et Dieu seul sait quand pètera-t-elle un plomb. C’était à éviter absolument. Bien que la noble savait pertinemment qu’ici, il lui était impossible de physiquement tuer Kumo, commettre pareil meurtre était tout simplement impensable. Un tel geste reviendrait à jeter au feu tous ces mois passés dans l’enfer de la Science Department ; Rendre toutes ces morts inutiles, ce cadeau qu’était sa propre liberté vain et ce feu qui la consumait intérieurement, superflu. Voilà pourquoi Kamillia tenait absolument à ce que Kumo ne la tue d’un seul coup. Pour éviter ce cauchemar. Mais voilà que son « amie » voulait forcer la noble à se battre. Comment osait-elle renier une demande aussi capitale !? Elle voulait souffrir ? Pleurer tellement elle avait mal ? Vomir ses tripes et en faire une soupe avec son sang ? Cette souffrance, Kamillia pouvait facilement la lui infliger…

Fais quelque chose !

La colère parla pour elle, et à l’aide de ses poings. La noiraude, sans réfléchir, se défoula sur la mauviette avec une force qui ne la ressemblait pas. D’abord, une gifle. Le coup fut suffisamment fort pour que Kumo désactive ses attaques (super cutting party et Huron du Grand Nord, pour les imbéciles), étourdie. Par la suite, Kam prit entre ses deux mains le crâne de son adversaire et vint l’écraser avec force contre son genou. Un large filet de sang s’écoula sur le sol du ring. La vue de ce liquide rouge fit réaliser la noiraude ce qu’elle venait de faire. Paniquée, elle flanqua un grand coup de pied sur Kumo, la repoussant ainsi d’un bon mètre et demi. La lady croisa les bras pour cacher ses mains tremblantes et respirait avec difficulté. Elle avait cette terrible sensation qu’un incendie la consumait de l’intérieur. C’était pas passé loin. Heureusement elle avait frappé avec ses mains, plutôt qu’avec le glaive Vorpalin ! Rongée par le remord de ce qu’elle venait de faire, la weapon laissa s’échapper un murmure tant désespéré qu’éffrayé.

Kumo… Tu ne comprends pas… Il y a un monstre en moi !

Code par Pito

Paralysée par la crainte de perdre le contrôle une fois de plus, Kamillia ne broncha pas lorsqu’elle se fit misérablement traîner au sol. Par contre, l’information ne se filtra pas immédiatement dans le cerveau de Kam lorsque la lame de Kumo vint transpercer son épaule. C’était comme si elle refusait d’y croire. Kumo venait de la blesser. La douleur était violente, le sang giclait, souillant vêtements, visage et cheveux. Kumo s’en prenait à elle par peur de finir au cléon. Quel égoïsme. Comment ce pouvait-il que Kamillia ait tout sacrifié pour elle ? Comment avait-elle pu croire être amie avec une personne aussi ingrate, indifférente et égocentrique ?

Non, calme, le calme, elle devait rester calme, garder son sang-froid, baisser la pression, si Kumo avait pu, elle se passerait bien de ce combat… Kumo ne peut pas mourir… Kumo ne la déteste pas… Mais cette douleur… Dieu que c’était irritant ! Alors que la noiraude concentrait tous ses efforts à ne pas succomber à la folie de la rage, Kumo en profita pour l’envoyer valser un coup pour permettre à la tête de la lady de rencontrer la madame gravité et monsieur sol. Une rencontre bien réussie, car elle fut suffisante pour fendre l’os si fragile qu’était son crâne, libérant une rivière de sang sur ses yeux émeraude.

Ça brûle. Ça pique. Ça résonne. Kamillia serra les dents si fort qu’elle crut les broyer. Incapable de se concentrer, la seule chose logique pour elle de faire était de se lever et de prendre ses jambes à son coup. S’éloigner de tout ce rouge. Le plus loin et le plus rapidement possible. Cependant, alors qu’elle tenait à peine sur ses pieds et que son cerveau dansait encore la claquette, une douleur vive pinça sa joue, suivit d’un poids venant de l’autre côté. Merde, mais qu’on la laisse tranquille ! Elle ne demandait pas grand-chose ! Mourir, tout le monde le fais chaque jour ! Était-ce trop demandé !?

À la dernière seconde, l’arme multiple croisa le regard de l’arc démoniaque… Ou plutôt ce qu’elle pointait directement sur sa tête. C’était une flèche qu’elle connaissait bien. Wicked shot ! Kamillia eut tout juste le temps d’écarquiller les yeux avant que Kumo ne décoche sa flèche pour immédiatement tomber à genou en serrant sa tête comme d’un étau entre ses mains. La douleur était si terrible qu’elle ne s’entendait même plus hurler. Mais quelque chose s’était brisé en même temps que la flèche traversa sa boîte crânienne. Sa patience. Elle laissait tout aller, tuée par la douleur. Le barrage qui retenait l’océan de rage en elle explosa, laissant se libérer un flot de fureur aussi puissant qu’un tsunami. Ses lèvres articulaient de phrases qu’elle n’entendait pas. Ses yeux bougeaient dans tous les sens sans filtrer le moindre rayon de lumière. Son cœur et ses poumons étaient au maximum de leurs capacités, mais perdaient le rythme. La rage prenait le contrôle de son corps. Comme une bombe, elle finit par se redresser brusquement et à pousser un hurlement titanesque. Un cri qui exprimait le paroxysme de la colère. Puis, le silence. Autour d’elle, le noir absolu. Elle était désormais vêtue d’une robe de bal immaculée. Une sensation de calme et de quiétude l’envahit. Perdue au plus profond d’elle-même, elle attendait patiemment, sans se poser de questions. Lentement, des ombres se dessinèrent autour d’elle. Toutes lui firent une noble révérence et une musique se mit à jouer.


Les spectres ténébreux se mirent tous à danser. Un projecteur vint baigner de sa lumière la jeune femme et une des ombres attrapa doucement sa main pour l’inviter à valser. Elle se mit donc à tournoyer et à virevolter au rythme de la musique. Une pluie de roses se mit à tomber sur l’assemblée. Soudainement, l’ombre qui dansait avec elle perdit ses jambes et s’évapora la seconde d’après. Mais qu’importe. La noiraude n’avait qu’à danser avec une autre. Mais à nouveau, le spectre disparu après avoir perdu un bras. Le même phénomène se produisit ensuite, mais cette fois c’était après l’apparition d’un trou au niveau du foie. Finalement, toutes les ombres disparurent les unes après les autres et la musique se tut. Les innombrables roses qui tombaient d’on-ne-sait où se liquéfièrent pour se transformer en ce qui semblait être du sang. Elles inondèrent le sol et monta aux chevilles de la weapon. Les gouttes qui tombaient comme une bruine changèrent la somptueuse robe de Kam en rouge. Finalement, une rose solitaire tomba légèrement, aussi légère qu’une plume. La jeune femme l’attrapa et l’apporta délicatement à son visage pour en respirer l’effluve. Quelle délicieuse petite fleur. Si pure, si lumineuse. Il ne lui manque qu’une chose.

Pourquoi ne pas la peindre en rouge ?

Code par Pito

La rose qu’elle tenait entre ses doigts prit subitement feu. La noble observa les flammes s’étendre sur sa main, glisser le long de son bras, monter jusqu’à son épaule et longer son corps en entier avant de l’engloutir complètement. Même le sang à ses pieds pris feu. Prise d’un fou rire, incapable de s’arrêter, elle laissa les flammes la dévorer jusqu’à ne laisser que ses os noircis, son rire continua de résonner en écho… Jusqu’à ce que le doux contact de la rose, si pure et lumineuse, n’atteigne la joue de la weapon. Dès la seconde où les gentils pétales de la fleur effleurèrent sa peau, tout s’arrêta net. Une fois de plus, le noir absolu envahissait son champ de vision. Peu à peu, Kamillia revenait à la raison. Et à mesure que sa sanité reprenait le dessus, la lady comprenait ce qui lui était arrivé… Mais aussi ce qu’elle venait d’infliger à son amie. Lentement, sa vision passa de trouble et obscure à normale, bien que ses yeux ne brûlent à cause de la chaleur du sang qui coulait toujours de son front. Elle vit une main caresser sa joue et lourdement retomber. Ses yeux descendirent ensuite sur le glaive Vorpalin, qui était complètement coloré de rouge. Puis, finalement, ses mirettes tombèrent ce qui semblait être le visage de Kumo Kô.

Kamillia mit plusieurs secondes à filtrer l’information. Ce cadavre à ses pieds… Tout ce sang… Soudain, les souvenirs de ces gestes lui revinrent en un éclair. Nauséeuse, la noiraude se redressa brusquement et recula de deux pas tremblants vers l’arrière. Elle l’avait vraiment fait. Plusieurs flashbacks flous et douteux défilèrent devant ses yeux alors qu’elle constatait son œuvre démoniaque. Un seul d’entre eux était clair comme de l’eau de roche : Le visage souriant de Kumo malgré le flot de larme qui s’écoulait de ses yeux. Ses lèvres bougeaient, mais sa voix était… spectrale. Comme si elle flottait autour comme une brise d’été.

Je vais te sauver.

Livide, prise d’un affreux mélange de sentiments tous plus négatifs les uns que les autres, l’arme multiple s’approcha du cadavre de son amie et s’agenouilla à ses côtés. D’une main tremblante, elle vint clore les paupières du corps sans vie, ou plutôt, ce qui en restait. Ensuite, elle observa les lignes de cette main avec attention. Après plusieurs secondes, elle finit par souffler une phrase inaudible, s’adressant toujours à sa main.

Monstre… Tu n’es qu’un monstre. Je ne te pardonnerai jamais.

Le public en délire put observer la noiraude se vider de toutes les larmes de son corps sur les restes de Kumo, comme une gamine qui venait de faire tomber sa glace sur le sol d’été.