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 Un congé austral

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Siolith


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Siolith




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MessageSujet: Un congé austral Un congé austral EmptyDim 14 Fév - 2:22

Regardant sa valise, elle semblait assez perplexe: que devait-elle donc emmener? Elle avait, quelques jours plus tot, décidé de prendre une peu de repos suite à l'agitation de ces derniers jours. Partir donc le plus loin possible de la Shibusen et de Death City avait été le fruit de ses nombreuses réflexions. Prendre des vacances alors que l'activité battait son plein et que les cours avançait aussi sûrement que le soleil se levait le matin était peut-être discutable, mais au vu de ses derniers résultats, les professeur n'avaient su lui refuser ce privilège. Elle qui avait bataillé dans les rues et défoncé la tronche à trois élèves, ne savait pas quoi emporter dans ses affaires afin de partir en voyage. Elle haussa les épaules; elle ne partait pas très longtemps finalement, juste une semaine, histoire de souffler un peu entre deux missions, puis elle repartirait de plus belle. Elle jeta un oeil dans le couloir, mais Marie et Lou n'taient pas présentes. De toutes façons, elle n'avait pas vraiment envie d'emmener une partie de la Shibusen avec elle. Se res-sour-cer! Voilà le maître-mot! Son corps était fatigué, et elle le ressentait au fin fond des fibres de son être. Une feuille jonchait son matelas; en temps normal, il s'agissait d'un ordre de mission, mais cette fois-ci, c'était tout autre chose. C'était un billet d'avion, gracieusement offert par le corps académique s'il vous plaît, et à destination de l'Australie. Elle n'avait pas pensé à cette destination lorsqu'elle avait demandé un endroit très éloigné de l'école, mais ca n'avait pas l'air si mal, d'après les dires et rumeurs. Elle n'allat don pas se pourrir la vie avec quelques affaires à emmener. Hop! Des affaires de toilette, une serviette, deux robes et hasta la vista baby! Le chemin vers l'aéroport se fit dans une sorte de bus qui servait de transport en commun tellement glauque et sale qu'elle n'avait pas osé poser ses fesses sur la banquette de peur de salir ses vêtements. Une fois arrivée, elle s'assit et attendit patiemment que l'avion qui allait l'emmener à destination aie l'amabilité d'atterrir pour l'embarquer. Siolith n'avait jamais vu un avion, mais d'emblée, elle n'appréciait guère l'idée d'être suspendue dans les airs par une machine. La vue et l'intérieur de l'engin confirma ses craintes. Un esapce peu confortable, même en première classe, chose naturelle pour les membres de l'école des Manieurs et l'impression de totale impuissance qui s'empara d'elle une fois qu'ils eurent décollé la saisit. Si il y avait un problème, elle ne pourrait que subir, rien d'autre, et cela lui était on ne peut plus déplaisant. En plus de cela, elle était entourée de gens complètements ennuyeux; une vieille dame qui dormait, un filet de bave pointant de ses lèvres et jouant avec son épaule, et un môme joyeux aux premiers abords, mais qui resta tout à coup complètement figé lorsqu ses yeux croisèrent ceux de la fille aux longs cheveux blancs.
Arrivée à bon port, elle pensait déjà au retour. Siolith secoua la tête: chasser ces idées et faire le vide dans son esprit. Rien ne pouvait lui gâcher les prochains jours, enfin, elle l'espérait. L'Australie. De la ville hyper peuplée d'où elle partait justement et ce bout de campagne, rien à voir. Pourtant, la ville et la pseudo-savane étaient à quelques kilomètres l'un de l'autre... L'hotel dans lequel elle fut reçu était assez simple, et tant mieux; la luxure ne faisait pas partie des hobbies de la Manieuse. Le décalage horaire eut cependant raison d'elle et ce fut assez rapidement que ses vêtements allèrent rejoindre une chaise non loin et qu'elle se glissa nue dans les couvertures douces pour rejoindre Morphée. Elle ne sut pas vraiment combien de temps elle avait dormi, mais toujours est-il que la lune la tira de ses rêves, sa douce lumière effleurant les yeux de Siolith.

Elle avait clairement vu à l'entrée que des bains thermaux non-mixtes étaient à disposition des clients et ce fut avec plaisir qu'elle décida de tester ceci. Sa serviette accrochée autour de sa poitrine pour tout vêtement, elle descendit aux bains promis. La chaleur et la vapeur l'atteignirent avant qu'elle ne passe le pas de la porte et elle découvrit l'immense bassin, taillé à même la pierre brute, dans lequel le liquide fumant et plein promesses vous invitait à venir. Sans hésiter, Siolith laissa tomber sa serviette sur le bord de l'eau et emprunta l'escalier naturel qui conduisait au centre du bassin. Ses cheveux atteignirent progressivement l'eau et restèrent un moment en surface, tel un halo blanc autour d'elle, puis furent ramenés contre son corps par l'eau qui les alourdissait. Comment décrire cette impression de bien-être et de tranquilité? Il fallait y être pour le dire! Siolith s'assit et posa son dos contre la roche, la tête relevée, les yeux fermés, une expression impénétrable sur le visage. Elle était emplie de satisfaction à l'idée de passer une semaine entière dans cet endroit et d'un coup, ce fut comme si quelqu'un passait un coup de chiffon sur le tableau de sa vie au cours des derniers jours: toute la tension, toute l'action, tous les coups de ces derniers jours furent oubliés. Sa peau hâlée et sans défauts , pourtant pleine de bleus il y avait quelques jours, était comme neuve. Ses mains et ses bras étaient totalement immobile, tout comme le reste de son corps, déconnectés de la réalité. Elle se prit à souhaiter que la vie ne soit plus qu'un long bain bien chaud Dans lequel elle resterait seule à jamais. Malgré tout, toute bonne chose avait une fin, et cette fin arriva beaucoup plus tôt qu'elle ne l'avait prévu...
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MessageSujet: Re: Un congé austral Un congé austral EmptyDim 14 Fév - 16:39

Même fuir ses propres problème ne les résout jamais vraiment. Même à des millions de kilomètres de son passé, une petite partie de son histoire persistait à s'accrocher sur ses épaules, tels un poids dont elle était incapable de se débarrasser. Là, assise sur un fauteuil, dans une cabine d'avion misérable et oppressante, elle ne se sentait guère mieux que si elle était restée au village et pourtant, elle se sentait tout de même libre de ses mouvements, elle n'était ni surveillée, ni chassée, elle se contentait juste de partir, un peu comme des vacances. Oui, elle abandonnait pendant un certain temps ses fonctions de sorcière, elle devenait maintenant une simple fille, dans un simple avion avec de simple attention. Elle trouvait cela bizarre et désagréable. Faire semblant ... Devenir comme ces pauvres gens insignifiants, c'était comme passé du rang royal au rang de paysan. Déboussolant mais pourtant excitant. Déjà, elle avait fait un effort monumental pour utiliser le moyen de transport des humains, c'était d'une part inconfortable, dangereux et bruyant. Peur ? Oui, elle avait peur pour sa peau, elle avait peur chaque fois que l'appareil faisait un soubresaut ou qu'il y avait une zone de turbulence mais c'était tout de même un sorcière, elle pouvait s'en sortir lors d'un crache, même si elle s'était interdit de magie durant le voyage. Néanmoins, ce fut crispée sur son siège et les yeux fermé qu'elle avait assisté au décollage et ce fut exactement pareil lors de l'atterrissage, ne comprenant pas pourquoi tout le monde applaudissait l'équipage et ne voulait en aucun cas le savoir. Se fut donc légèrement secouée de tremblements qu'elle descendit de l'avion et respira l'air du pays du kangourou. C'était un pays agréable, peu être un peu trop chaud mais intéressant au niveau touristique. Lorsqu'elle sortit de l'aéroport, elle fut entourée par de la végétation sauvage ou, seul, serpentait une petite route de terre bosselée qui traversait cette jungle de verdure. Cela aurait été un dépaysement total pour quiconque n'était pas habitué à la rase campagne, mais Amélia avait de nombreuse fois parcourue des régions désertes ou persistait quelques fermiers et leur troupeau de brebis. C'était pour elle bien plus rafraîchissant que n'importe qu'elle boisson, la faune et la flore l'avait toujours intéressés et ici, elle y trouverait son bonheur. Elle ne fut d'ailleurs pas déçut. Après deux heures de marche forcée, étant donné qu'elle ne possédait pas de transport quelconque mise à part ses plumes, elle trébucha sur une racine et tomba nez à nez avec une Epacris impressa. Quelle merveille ! Elle porta la main à sa sacoche, accrochée à son flanc gauche et y sortit une petite paire de ciseaux ainsi qu'un sac plastique. Elle découpa minutieusement la fleur de façon à ce qu'elle ne soit pas droite, la mit dans la pochette, remplit celle ci avec l'eau de sa gourde, referma le tout puis rangea ses ustensiles dans son sac. Vu ainsi, elle ressemblait à une parfaite exploratrice avec son débardeur blanc, son short noir et ses grosse rangers, sans oublier qu'elle avait ramener la panoplie du parfait petit alchimiste. En y réfléchissant bien, même ici, à l'autre bout du monde elle restait tout de même une sorcière, comme quoi, même quand on le souhaite, on ne peut pas échapper à sa nature. Peu importe, il y avait de nombreux spécimens en Australie, être vacances ne l'empêchait pas d'en ramener. Se relevant, elle épousseta ses genoux terreux et continua sa marche, sortant de son sac une carte et une boussole. Oui, elle n'était pas suicidaire mais prévoyante. Jamais, mais au grand jamais sortie sans une carte, même en ayant des pouvoirs magiques.

La ville la plus proche était celle de Darwin, à quelques kilomètres à peine. Cependant, elle était passablement crevée, épuisée, affamée bref, ce n'était pas idéal pour de la marche forcée. Toujours est-il que l'idée de pouvoir dormir dans un bon lit, de manger un délicieux repas dans un restaurant et profiter des activités que lui offrait la ville était alléchante et lui faisait pousser des ailes. D'une allure plus que rapide, elle traversa le pont d'un fleuve, passa près d'une rivière infestée de crocodile, observa un koala dans un arbre et crut même apercevoir un wallaby un peu plus loin. Toutes ses rencontres, ses surprises et les beautés du paysage lui firent bien vite oublier qu'elle trottinait maintenant depuis quatre heures et qu'elle n'avait manger qu'un vieux paquets de biscuits secs et quelques fruits qu'elle avait trouvé. Puis enfin, la terre fut remplacée par une route goudronnée, et les silhouettes des arbres laissèrent place à la structure de plusieurs bâtiments, maison et autres. Elle prit le premier hôtel qui lui passait sous la main et se paya une coquette petit chambre. La chambrée était douillette et chaleureuse, bien que très peu spacieuse. Elle déposa son sac sur le lit, ne prenant pas la peine de le vider, se déchaussa, se déshabilla et s'enveloppa d'une serviette moelleuse. Elle soupira d'aise, ses pieds lui faisaient atrocement mal et elle sentait que les courbatures feraient bientôt leur apparition. Elle se dirigea vers son bars personnelle - oui oui, Amélia aime le luxe - et se servit un vers de scotch bien frai qu'elle posa sur sa poitrine et sur son front pour apprécier la fraîcheur du breuvage avant de le finir en deux gorgée. Elle descendit à l'accueil en serviette, malgré les regards et les exclamations de certaines personnes, et demanda les loisirs qu'elle pouvait avoir dans ce lieu. La thalasso lui plaisait bien, ainsi que les massages mais elle voulait juste se reposer, elle opta donc pour les sources thermales. Sur son chemin, elle fut sifflée, hélée et abordée mais sa froideur et ses regards haineux plongea bien vite l'hôtel dans un silence froid. Elle prit le chemin des bains pour les filles, laissa sa serviette tomber par terre et rentra dans l'eau chaude. Elle s'étira un long moment, avant de se caler contre un rebord et de se détendre ... Ignorant royalement la jeune fille qui s'y trouvait déjà.
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Siolith


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MessageSujet: Re: Un congé austral Un congé austral EmptyDim 14 Fév - 22:57

J'avais pensé à un petit thème musical pour accompagner la lecture de ce post: Tsunaida Te ni Kiss wo

L'eau frémit; quelqu'un d'autre avait pénétré le liquide chaud et s'y prélassait à présent, tout comme elle. Une belle jeune fille aux cheveux mauves. Les yeux de Siolith s'entrouvrirent pour observer la nouvelle arrivante. Bizarrement, personne d'autre n'était présent dans le bain féminin, comme si un monde s'était refermé sur les deux filles. Siolith ouvrit finalement les yeux pour dévisager ostensiblement celle qui avait investi les lieux. Un reflet à la surface de l'au détourna l'attention de la manieuse; la lune avait émergé de derrière un nuage solitaire et montrait sa face pleine. La lumière blanche de l'astre nocturne provoqua un scintillement de ses cheveux immaculés, et Siolith rentra un peu plus dans l'eau pour que sa voisine ne remarque rien. Elle lui jeta un autre coup d'oeil. Avait-elle regardé? Après tout, personne ne pouvait savoir ici qu'elle était de la Shibusen, et à des kilomètres et des kilomètres de Death City, il était strictement impossible qu'on pensa à ce qu'un élèvde de la si célèbre école passe son temps libre ici. Elle s'approcha doucement du bord, passant devant l'autre fille, de l'eau jusqu'au nez pour se faire discrète et tendit a main pour saisir sa serviette à l'aveuglette car le rebord était un peu surélevé. Sans vérifier si celle qu'elle venait de prendre était la sienne, car il y avait un écusson de l'école brodé en gros sur un coin de la serviette, elle rassembla ses cheveux et les enroula doucement dans le tissu qui n'était pas le sien. Elle repartit de l'autre côté et se mit bien en face de la fille aux cheveux mauves, la fixant comme si elle était une nouvelle espèce inconnue qu'un scientifique découvrait avec scepticisme et un oeil critique. Elle laissa son dos épouser les formes du roc derrière elle et s'adossa confortablement -enfin, aussi confortablement que pouvait le permettre la pierre taillée- contre la paroi.
Refrmant un instant, les yeux, les images de ces derniers jours revinrent devant elle, mais cette fois ce n'était pas si désagréable. Son corps frémit à la pensée de ses pieds et de ses mains qui frappaient la tête et les côtes, enfonçant et fracturant les os. Les êtres humains étaient stupides et fragiles, et elle savait de quoi elle parlait, car étant manieuse, elle savait parfaitement de quoi elle parlait. Tout de même, il lui était parfois difficile de croire que c'était d'eux que provenaient les âmes dont elle s'occupait étant petite. Ces petites choses si pures étaient en totale contradiction avec les êtres de chair et de sang dont elle commençait à peine à s'habituer de côtoyer. Entendre raconter les histoires de leurs vies et se les rappeler était un moyen de les faire vivre à travers sa mémoire. Certaines fois, elle avait partagé leurs récits comme si elle avait été présente; le moments de joie, de peine, tout cela s'était imprimé en elle, ne faisant plus qu'un avec son âme. On racontait que plus un être humain vis de choses, plus son âme, cette sphère bleutée, était grosse. Quelle était donc la taille de la sienne? Jusqu'alors, elle n'avait vécu que par les histoires des âmes qu'elle avait accompagné su les routes de leur salut, mais sa propre histoire n'avait débuté que lorsque tout s'était arrêté. Une ironie en soi, puisqu'elle écrivait son histoire au moment où elle s'était sentie vide, ce moment où sa soeur, avait décidé de devenir quelque chose à la fois d'horrible et de désespéré. Sa soeur aussi avait écrit son histoire, si courte soit-elle. Avait-elle acquis quelque chose de plus en avalant les âmes pures des humains? Siolith ne l'a jamais su, mais en revanche, elle savait que les âmes rouges n'étaient pas destinées aux humains, mais aux armes. Elle l'avait appris à ses dépents, mais elle écrivait son histoire pour toutes le deux désormais...
Rouvrant les yeux, elle sortit sa main de l'eau et se mit à dessiner des huits infinis à la surface limpide. Elle voyait ses jambes pâles au travers du liquide, mais les fixait comme si elles ne lui appartenaient pas, comme si l'autre côté de l'eau était un autre monde...


"Y a-t-il quelque chose de plus beau que la lune lorsque la mort vous prend?"

Sans en prendre conscience, elle avait dit cette phrase à voix haute. Elle se sentait à nouveau seule au monde et n'avait pas tenu compte de la présence en face d'elle. C'était la phrase qu'elle prononçait lorsque l'âme finissait son histoire et qu'elle disparaissait sur l'Autel des Morts. L'âme s'envolait alors et ne faisait plus qu'un avec toute chose en ce monde. Regarder s'évanouir ces choses était quelque chose d'empreint de beauté et de poésie. Qui avait dit que la mort n'était pas belle? Siolith et la Lune, voilà les deux dernières choses que les âmes tutoyaient avant de rejoindre le vide qui constituait le monde. Se dissocier afin de donner naissance aux multiples formes de vie sur Terre, voilà la mission qu'avaient les âmes des défunts. Les Kunan avaient été plus qu'un famille ou un clan...Ils avaient été le récéptacle de millions d'histoires avant elle. Tout son clan avait disparu après qu'elle ait tué sa soeur, mais elle savait au fond d'elle que toutes les histoires du monde vivaient encore quelque part. Sa famille était là, présente dans un endroit qu'elle redécouvrirait un jour. Pour le moment, sa mission se résumait à acceuillir et à libérer les âmes corrompues de ceux qui avaient décidé d'emprunter le même chemin escarpé que sa soeur. Elle écouterai aussi leurs histoires, car toute histoire valait la peine d'être entendue. Ignorer ne pouvait apporter que la haine, donc elle effacerait leur haine en écoutant leurs récits...
Converser avec une âme n'était pas quelque chose de saisissable dans le sens où aucun mot n'était échangé, aucune image ou pensée. Seulement une richesse de sentiments qui vous emplissait la poitrine lorsque vous regardiez ces sphères lumineuses. Les personnes autour d'elle avaient toutes ces sphères en elles, témoignage de la vie qu'elles menaient en fonction de leur taille. Siolith eut la curiosité, chose impolie certes mais cela ne savait pas donc n'offensait pas vraiment les gens, de regarder celle de celle en face d'elle. Elle était quelque peu étroite, comme si elle était enserrée dans un vêtement trop petit qu'on lui avait mis de force. La conséquence de ce geste fit virer ses yeux du bleu profond au rouge sang, car cette vision appelait à l'héritage de sa famille, qui se manifestait ainsi. Elle détourna le regard; encore quelque chose qu'elle aurait dû éviter de faire...
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MessageSujet: Re: Un congé austral Un congé austral EmptyMar 16 Fév - 21:58

Les douleurs dans ses membres disparurent en même temps que la chaleur de son corps augmenta. Il faisait chaud, mais une chaleur agréable, supportable, délectable même, et elle observa longuement les ondulations de l'eau qu'elle avait crée lorsqu'elle s'était glissée doucement dans le bain. Son reflet pâle suivait le mouvement et elle se rendit compte pour la première fois que son visage était dur et froid, sans une once de chaleur ou de joie. Elle resta un moment glacée face à son image, elle avait perdu tout trait joyeux, elle n'était que colère et désespoir, elle n'était qu'un bloc de glace au milieu d'un océan infinie qui dérivait lentement mais ne voyait jamais de terre à l'horizon. Et un jour, cet iceberg finirait pas fondre, sans jamais avoir trouver un endroit pour s'arrêter, pour se reposer, tel était le définition de ce qu'elle voyait. Elle ferma les yeux, parce qu'elle ne supportait pas cette vision, elle ne supportait pas sa vie, sa nature, son devoir, son avenir, sa mort certaine. Elle n'était qu'une épave, un morceau de bois quelconque séparer de son arbre, désireux de le retrouver mais incapable de bouger, d'avancer pour le rejoindre. Elle forma un creux dans ses mains, laissant l'eau y pénétrer, avant de le ramener devant ses yeux et se mouiller lentement le visage. On ne put voir si c'était des larmes ou des gouttes d'eau qui coulait lentement sur ses joues pour finir par se verser dans l'eau, elles avaient cependant un arrière gout salée lorsqu'elles glissaient le long de ses lèvres et qu'elle en essuya lentement le contour avec le bout de sa langue. Amère, l'eau qui ruisselaient sur sa peau étaient amères, tout comme son cœur. Était-ce effrayant de se rendre compte de la noirceur de sa propre âme ? Cette personne, qui la regardait de ses yeux azur à travers l'eau, n'était-elle pas effrayante elle aussi ? Alors qu'elle était comme hypnotisée face à son reflet, le mouvement de la jeune fille au long cheveux blanc créa des petites vaguelette et brisa son image. Libérée de sa torpeur, elle l'observa prendre sa serviette pour la nouer autour de sa tête, cachant ainsi sa chevelure argentée sous le rayonnement de la lune. Partait-elle ? Tant mieux, elle n'avait ni l'envie ni l'habitude d'engager une conversation avec quelqu'un, surtout en plein milieux de la nuit, sous la lueur opaline de la lune, nue au milieu d'une eau chaude. Elle soupira, encore une fois elle préférait la solitude à un quelconque compagnie. L'ombre d'un sourire se dessina sur ses lèvres, quelle ironie. Elle se plaignait d'être seule, mais la présence des autres l'insuportait au plus au point. Elle avait surtout besoin d'une bonne paire de claques et quelqu'un capable de lui ouvrir les yeux, de forcer ce mur qu'elle s'était construite autour de son âme. Elle ferma les yeux et se laissa glisser au fond de l'eau comme pour se purger de tout les méfaits qu'elle avait accomplie, engloutit par les ténèbres, ne faisant guère attention à l'inconnue. Elle émergea de nouveau quelques secondes après, des mèches de cheveux collées sur son visage rougis par la chaleur qui se dégageait du lieu et du pays et remarqua que la jeune fille était toujours présente et qu'elle se trouvait à présent en face d'elle. Elle lui prêta alors une attention particulièrement, sentant son regard braquée sur elle. Elle avala difficilement sa salive, et sentit même son sang se glacer légèrement lorsque celle ci rompit le silence de sa voie légère et froide. Malgré le fait qu'elle ne s'adressait pas forcément à elle, sa phrase parvint jusqu'à ses oreilles, ce qui permit de parfaire son observation. Elle n'était pas comme ses humains.

Le reflet de l'astre suspendu au dessus de leur tête illuminait la scène comme en plein jour, permettant ainsi à Amélia d'observer l'inconnue. Elle était belle, sans doute grâce à la couleur particulière de sa chevelure, part le bleu de ses yeux mais aussi sans doute par la dureté de son visage et son allure stricte et un tantinet réservée. Sa carrure n'était serte pas impressionnante, mais elle dégageait une telle force et une telle assurance sous ce clair de Lune qu'Amélia n'aurait pas aimé être son adversaire, si elle avait été humaine, bien entendue face à ses pouvoirs, elle n'aurait sans doute pas résisté longtemps. Néanmoins, elle avait toujours appris à ne pas sous-estimer ses adversaires étant petite, ayant entendue plusieurs fois les histoires de sorcières puissantes qui étaient mortes en combattant un manieur de la Shibusen et qui avait finit par contribuer à la création d'une Death Scythe. Oui, comme si mourir ne suffisait pas, il fallait aussi permettre aux armes démoniaques de devenir plus forte pour terrasser d'autres sorcières. Encore une fois elle notait cette légère ressemblance avec les Kishins, c'était du pareil au même, eux aussi mangeaient des âmes humaines pour devenir plus puissants, exactement comme les Shibuseniens sauf qu'eux avaient eus l'intelligence de mettre ça sur le compte de la protection des humains. Au moins, il fallait l'avouer, ils étaient malins. De nouveau, elle était plongée dans ses flâneries, zappant totalement la fille qui l'observait longuement. Cependant, elle se sentit bien vite observée, épier, et elle avait la drôle impression d'être passée sous rayon X et de se retrouver nue. Pas au sens physique, puisqu'elle l'était déjà totalement, mais au niveau de l'essence même de son être, de sa magie. Elle fronça les sourcils et braqua à son tour ses yeux saphir dans ceux de l'inconnue, qui les referma aussitôt. Peu être avait-elle rêver, mais elle avait cru voir un semblant de rouge emplir les yeux de la jeune femme mais n'avait pas eu le temps de localiser la source de changement. De toute façon, elle était bien trop agacée par l'insistance de cette "gamine" et ne supportait pas d'être observée si longuement. D'une voie douce mais qui se voulait tout de même menaçante, elle détruisit la deuxième le silence.


Amélia << La Lune est stupide, je la trouve ni belle, ni intéréssante. Elle n'est qu'un astre qui tourne autour d'une planète, comme notre planète tourne autour d'une étoile. Quand à vous, je vous prierais de vous faire plus discrète lorsque vous m'épiez, c'est très désagréable. >>
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Siolith


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MessageSujet: Re: Un congé austral Un congé austral EmptyMer 17 Fév - 19:48

Elle ne cilla pas cette fois. Les paroles de son interlocutrice la laissèrent de marbre. Siolith se disait que peu importe qui on était, il suffisait de vouloir être autre chose pour le devenir. Cette personne avait besoin d'être pour exister, elle avait besoin de quelques chose, de quelqu'un peut-être? Tout esprit restait incomplet tant qu'il n'avait pas trouvé l'accomplissement de son existence et cela valait autant pour la manieuse que pour n'importe qui d'autre sur cette planète. Elle en avait l'expérience forgée. Une âme qui n'avait pas accompli tout ce qu'elle voulait faire partait toujours triste, mais en même temps, il y avait toujours cette fierté d'avoir tout de même accompli quelque chose, et les âmes repartaient en paix. Dans toutes ces histoires qu'elle avait entendue, il y avait quand même un point commun: à la fin, toutes les âmes étaient parties de la même façon, une sorte de soupir de soulagement et de bonheur. Quelque part, elles serviront à d'autres vies, d'autres histoires et ainsi de suite le cycle se répéterait éternellement avec une multitude de vies qui en constituaient une nouvelle, avec une nouvelle histoire, des nouvelles émotions, de nouveaux sentiments. Siolith avait parfois cette impression d'avoir rassemblé en elle un concentré de tristesse et de morceaux incomplets. Tout compte fait, elle s'était construite elle-même son âme en absorbant les histoires de toutes celles qu'elle avait libérées. Elle concentrait des milliers d'histoires, en connaissait pour certaines les moindres détails, pour d'autres uniquement de vagues faits qui remontaient parfois à la surface, tel une baleine remontant doucement des profondeurs pour reprendre une inspiration puis replongeait pour se cacher dans les profondeurs marines. Elle avait défait le nœud du destin par le sacrifice fraternel; de cette façon, elle avait enfin commencé sa propre histoire. Les Kunan avaient pour toujours dédié leurs vies à rassembler et à retranscrire les histoires des âmes libérées. Son clan n'avait aucune histoire, ils étaient simplement là, depuis des générations et des générations, à se succéder à la même tâche. Siolith et sa sœur avaient donc rompu cet équilibre en écrivant les premiers mots sur la page du livre fermé. Etait-ce pour cela qu'ils avaient disparu mystérieusement? Parce qu'elle avait passé de l'autre côté du miroir? Parce qu'elle avait perdu sa blancheur originelle et avait sali d'encre l'introduction de sa vie?
Elle se décolla de son point d'appui et se redressa, l'eau coulant sur ses épaules et son torse. L'eau lui arrivait aux hanches ce qui provoquait la sensation d'avoir une ceinture chaude autour d'elle. Rayant la surface limpide, elle marcha doucement droit devant, en fixant la jeune femme qui lui avait répondu. Ses yeux avaient aussi un reflet bleuté magnifique de cette couleur qu'on appelle la pierre précieuse: saphir. En comparaison avec l'azur de Siolith, ils étaient plus clairs, plus…inexpressifs par rapports à ceux de la manieuse qui lui donnaient plus un air impénétrable et mystérieuse. Continuant sa marche, Siolith n'eut aucune appréhension à faire cela, aucune pensée qui lui disait de revenir en arrière ou de s'arrêter. Au contraire, une volonté de fer qui lui hurlait d'aller de l'avant et d'écrire elle aussi son histoire, l'écrire avec cette jeune femme qui se tenait devant elle. Lorsque Siolith s'arrêta, elles n'étaient séparées que par une longueur de bras, que Siolith combla en levant l'un des siens. Avec un doigt, elle toucha la poitrine de l'autre, juste au niveau du cœur, là où l'âme résidait et aussitôt elle eut cette sensation familière.


Tes paroles ont du sens. Tu méprises la lune car tu sais que ton heure ne viendra pas tout de suite et tu as raison. Tu es vide. Ton histoire est vide et tu as besoin de l'écrire…

Elles étaient comme ça, l'une en face de l'autre, sans rien pouvoir se cacher, (Quelque chose d'ironique bien sûr, car Amélia cache bien quelque chose mais Siolith ne le sait pas) et Siolith qui brisait la glace. Aucune gêne, puisqu'elle n'avait jamais vraiment eu de contact avec un autre être humain que sa sœur, et comme justement elles avaient été sœurs, elles avaient tout partagé et avaient toujours été ensemble…La pudeur? Aucune notion, c'était une chose qu'elle n'avait pas appris à distinguer. Le mensonge? Inconnu, cependant on lui avait apprit à prononcer les mots de manière si tortueuse et avec tellement de détours qu'on n'arrivait presque jamais à distinguer les fond de sa pensée. C'était un trait de caractère qui soulignait son mystère et elle ne s'en déferait pas pour tout l'or du monde. Son regard restait neutre et aussi lisse qu'une plaque de granit. Doigt touchait toujours la peau de son interlocutrice et flot de sentiments refoulés la toucha. Sur ce plan, elles étaient exactement pareilles: elles n'aimaient pas le regard d'autrui et donc se comportaient telles des ombres, jamais discernables, jamais souriantes ou chagrines. Une légère différence les séparaient: leur réaction: Pour sa part, Siolith n'avait jamais aucune expression interprétable de façon certaine; ses sourires, quand elle en faisait un car son visage semblait éternellement figé à ce masque d'indifférence, n'étaient que de pâles copies de joie qu'elle reproduisait. L'eau semblait elle aussi figée comme si les deux filles avaient gelé l'eau en se défigurant. Pas une once de vent dans l'air et les lumières tamisées restaient assez fortes pour voir ce qui se passait. N'importe qui serait entré à ce moment-là serait sûrement ressorti aussitôt, tellement l'air paraissait lourd autour de ces deux personnes. Un bruit de goutte-à-goutte qu'elle n'avait pas encore remarqué était maintenant parfaitement audible, comme si tous ses sens s'étaient aiguisés lorsqu'elle était entrée en contact avec l'autre. L'autre dont elle ne connaissait pas le nom. Cette dernière semblait beaucoup plus impulsive que Siolith, vu les mots qu'elle avait prononcé quelques minutes auparavant. Cet instant, qui parut durer une éternité vit pourtant passer qu'une dizaine de secondes, mais c'était largement suffisant pour savoir beaucoup de choses l'une sur l'autre, et même sans la capacité de Siolith, il n'était pas compliqué pour celle aux yeux de saphir de déduire un bon paquet de choses sur elle. Mais après tout, ce n'étaient que des déductions, alors que Siolith, même si ce n'était pas des mots, captait beaucoup plus de choses de par sa capacité.
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Un congé austral

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