Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

Partagez
 

 [MISSION]La Confrontation Arme Vs Manieur (Bayern, Allemagne)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous


Invité


Invité


[MISSION]La Confrontation Arme Vs Manieur (Bayern, Allemagne) Empty
MessageSujet: [MISSION]La Confrontation Arme Vs Manieur (Bayern, Allemagne) [MISSION]La Confrontation Arme Vs Manieur (Bayern, Allemagne) EmptyLun 26 Avr - 23:18

Déjà le destin me guiderait-il?


Quatrième jour à Shibusen. Joyeuse m’a appelé ce matin, pour prendre de mes nouvelles et savoir si j’avais déjà effectué des missions. J’avais soupiré en répondant que non. Si je prenais du retard, il était certain que je ne réussirai jamais à surpasser mon père et Excalibur. En outre, quand elle me demanda si je m’étais fait des amis, elle fut surprise (autant que moi) de me voir répondre que oui. J’avais bel et bien rencontré quelqu’un, qui de plus était peut-être mon futur Manieur. La jeune femme semblait soulagée de cette nouvelle. En effet, sur les cinq ans pendant lesquels elle m’avait formé avec quelques autres professeurs, elle m’avait plus souvent vu m’attirer des ennuis que susciter la sympathie. Et les rares cas d’amitié qu’elle avait constaté s’étaient révélés être des échecs cuisants : Vorpale, Masamune, deux épées pré-démons. Parfaitement le genre de fréquentation qu’on avait voulu m’éviter. A présent que j’allais devenir une Arme à Shibusen, mon ancienne instructrice espérait que je serais bien pris en main. Enfin, si seulement j’avais été dans les normes de Shibusen. Il ne fallait pas oublier que, même si je demeurais jeune, je n’en étais pas moins un adulte de 22 ans, un cas plutôt exceptionnel dans des classes où la moyenne d’âge maximale devait s’élever à 17 ans… Ce qui faisait de moi un cas administratif sûrement plus que problématique, peut-être était-ce la raison pour laquelle on ne m’avait encore fait parvenir aucune directive.

Je devais officiellement rejoindre les autres gamins dans le cursus scolaire à partir d’aujourd’hui, mais j’avais prévu de rencontrer Remio pour un entraînement. Si la mission avait une durée convenable, il se pouvait que je sois rentré à temps pour tester nos connivences.
*J’espère ne pas tomber sur des missions pour boulets*, me dis-je en arrivant sur ce qui semblait être le hall des missions. Je jetai un regard circulaire sur l’immense tableau. De mystérieuses lettres ‘A‘, ‘B’, ‘C’, ‘D’ regroupaient les missions sous plusieurs tableaux. Il y avait bien une mission intéressante de type A. Mais…*ah, c’est vrai, je me rappelle*. J’étais une Arme « 1 étoile », et au vu de mon expérience au sein de Shibusen, je devais démarrer avec des missions de rang D…

Autant dire que ça allait craindre un max. J’allais voir le tableau des missions de type D. Il devait y avoir une foule d’élève du même niveau que moi, car presque toutes les missions étaient réquisitionnées. Seules deux plaquettes étaient libres, dont une se démarquait de par…l’originalité de la requête : « espionnage de viticulteurs berrichons en liaison avec une sorcière recherchée pour meurtre et élevage de pré-kishin ». Mon sang ne fit qu’un tour. Le profil de cette sorcière cadrait parfaitement avec celle qu’avait épousé mon père… qu’importe qu’il ait été question de viticulteurs ou de contrôleurs de tramway, si j’avais une piste, je devais la prendre. Étrange pourtant qu’aucun de mes instructeurs ne m’ait informé de cette affaire. En outre, pour en apprendre plus sur ma mission, je devais me rendre non pas en France, mais en Allemagne, dans un manoir à Bayern où l’individu qui avait envoyé cette mission donnerait plus de précision sur le déroulement de l’espionnage. Enfin, comparée aux autres missions, celle-là apparaissait comme la plus sérieuse. Par contre, mon entraînement avec Remio n’allait pas pouvoir avoir lieu. J’espérai qu’il passerait par ici et comprendrait en voyant mon nom sur la tablette. Ne perdant plus une seconde, je courus à l’aéroport, direction Berlin, puis vers Bayern par le train.



Une belle mascarade


J’arrivai en fin d’après-midi, alors que le soleil flamboyant à l’horizon luttait durement contre le sommeil. Le manoir était situé plutôt à l’écart de la ville, aussi dus-je prendre un taxi pour m’y rendre. De loin, pendant la route, on pouvait voir se profiler au loin de hautes tours défigurant le ciel. C’était un genre de donjon du Moyen-âge que la vague de la Renaissance avait oublié, un château fort qui avait gardé toutes ses caractéristiques de bastion de la guerre. Plutôt impressionné par la taille du phénomène, oubliant même d’allumer une cigarette, je frappai fortement aux immenses portes qui se présentaient devant moi, en espérant que le bruit de mes coups traverserait l’épaisseur de ce véritable mur en bois. La réponse ne se fit pas attendre, et les portes d’une dizaine de mètres de hauteur s’ouvrirent lentement, avec force grincements et cliquètement de chaînes. Ils avaient même conservé le système d’ouverture des portes…Il était légèrement modifié, mais ne semblait pas beaucoup plus simple d’utilisation que celui qui était d’usage un millénaire auparavant. Il y avait quand même des limites entre les effets de pompe et l’absurde. Enfin c’est ce que je croyais, avant de voir, le long du couloir que je traversais, une multitude de gardes armés de hallebardes en plastique, vêtus de smokings et dont le visage était recouvert d’un masque doté d'un bec pointu. Je regardais du coin de l’œil ces clowns de cirque en avançant. A quoi pouvait bien rimer ces costumes stupides ? En outre, un bruit sourd commençait à bourdonner à mes oreilles, comme des travaux au marteau-piqueur effectués en sous-sol. Ce qui devait sûrement être le cas, après tout, un château devait subir de nombreuses rénovations. Mais pour avoir un état aussi bien conservé, pensais-je en traversant de nombreuses salles décorées comme à l’époque, il fallait qu’il y ait beaucoup de généreux donateurs…

Je songeais à mon portefeuille presque vide en arrivant devant deux portes en teck ciré qui contrastaient avec le reste du château par leur modernité. Sûrement le bureau du gars qui avait envoyé la mission à Shibusen. J’espérais que mon voyage serait bien remboursé comme indiqué dans l’intitulé de la mission. Il y avait également une sonnette à la porte ; de plus en plus décalé… Intrigué, j’appuyai donc sur le bouton. Aussitôt, les portes s’ouvrirent, comme par enchantement, sans que personne ne se tienne derrière pour l’ouvrir. Mais alors qu’elles s’ouvraient, il semblait qu’elles grinçaient de manière plutôt étrange…Poussant l’une d’elle du doigt, j’entendis à nouveau ce bruit, qui faisait plus penser à une voix humaine qu’à une réelle rouille des gonds. Perplexe, je jetai un bref regard dans la salle : personne. Je regardais alors derrière la porte et je sursautai : un homme en smoking avec un masque à bec jaune. Je saisis la porte avec ma main et je tentai de la déplacer à nouveau. L’idiot qui se tenait devant moi émis un horrible « hiiii…hiiii… » en me souriant, prouvant que c’était bien lui qui faisait les bruits de portes.
*Bon, le ridicule ne tue pas, mais des fois la mort serait une sentence plus indulgente pour des individus aussi crétins que lui…*


Après lui avoir jeté un regard de travers, je me tournai vers le bureau au centre de la pièce. Du moins, cela devait apparemment servir de bureau, mais les instruments posés là en faisaient plutôt un hybride de table de DJ et d’autel sacrificiel. De chaque côté se tenaient des statues dorées tenant des torches éteintes. Des statues…de pingouins…je commençais à me demander si je ne m’étais pas trompé de château…d’ailleurs le fracas sourd que j’entendais tout à l’heure s’était intensifié, on se sera presque cru dans les toilettes d’un bar bondé. Alors que j’avançais vers le milieu de la pièce, le majordome au bec de pingouin qui tenait l’une des portes se remis à grincer de la glotte, refermant la porte. Me tournant, je pus voir qu’un ami à lui faisait exactement la même chose pour l’autre porte…C’était donc ces deux abrutis qui les avaient ouvert. Désespérant.

Aussitôt que la chambre fut close, les torches s’allumèrent devant moi. Ainsi que la cheminée qui se trouvait au fond. A ce moment précis, j’avais pensé être tombé dans une pièce de théâtre mal jouée…je n’étais pas loin du compte, en y repensant. Un fauteuil se trouvait derrière le bureau, tourné vers la cheminée. La table de mixage s’alluma alors. J’allais me retourner pour demander ce qui se passait dans cette foutue chambre lorsque, venant de derrière le dossier de chaise qui me faisait face, une voix qui se voulait "masculine", gutturale et très aiguë, m’adressa la parole :


"Bonsoiiirrr, cherrr invitééé ! Bieeeenvenue ! Dans maaaaaa demeuuurrreuh !
- Eh ! Vous pouvez m’expliquer ce qui se passe ? Qu’est-ce que c’est que cette mascarade, pourquoi tous ces imbéciles ont-ils un masque de canard sur la tronche ? Je suis en mission pour Shibusen !
- Bieeeen ! Vous êêêtes donc la jeune et braaavvve persooooonnnne qui nous a été envvvvoyéééeeuh ! Êtes vouuuuuss…
-Eh ! Eh ! Arrêtez avec vos conneries, je suis seul là, je n’ai pas été suivi par des sorcières, il n’y a pas de lézard, votre couverture est sauve, maintenant si vous voulez bien me briefer sur la miss-
-Jeuuunnne hommmeuuuh ! Appprooooochez-vous …"
A la fois perplexe et inquiet, je m’avançais sensiblement vers le bureau, puis m’arrêtai.
"Encoooorrreuh !
-Ouais, ouais, et là c’est bon ? Me dites quand même pas que c’est votre vraie voix là… "
Soudain, la chaise se retourna, dévoilant à mes yeux mon employeur, qui, au fond de son trône, s’avéra être…un pingouin ?!
"QUOI ?"criai-je en me prenant la tête entre les mains. Ce truc , pas plus haut qu’un mètre cinquante, un micro à la main, posa un "bras" sur l’accoudoir, tandis que de l’autre il porta le micro à son bec :

"Bienvenuuuuue, cria le pingouin en levant sa –faute d’autre terme- patte, à la Cooonfrontatiooon des Champioooons !"

Sa patte s’abattit sur un bouton de la table, puis un bruit métallique retentit sous moi. Je baissai un regard perplexe vers mes pieds, pour voir une trappe s’ouvrir sous moi.

"Huaaaaa !..."

Le Ring


Le tunnel déboucha sur une plateforme entourée de projecteurs aveuglant. Tout autour, une foule applaudissait mon apparition, du moins était-ce la seule interprétation possible quant au fracas qui tonnait derrière les lumières. Jetant un œil ahuri autour de moi, je vis une silhouette menue qui me faisait face. Peu à peu, m’accoutumant à cette lumière qui m’avait presque brûlé la rétine, je distinguai les contours de la plateforme...qui n’était autre qu’une scène de théâtre au plancher de bois entourée d’un grillage en fer. Pas d’issue, sinon une porte grillagée verrouillée par un cadenas. J’étais tombé dans un foutu traquenard. Enfin, je pus voir clairement qui me faisait face, assis en tailleur à une dizaine de mètres de moi. Ce n’était qu’une demi-portion, le genre que je croisais depuis quelques jours sans arrêt, mais ce gosse avait l’air différent. Ces longs cheveux rosâtres lui tombaient jusqu’aux omoplates, couvrant presque ses yeux d’une couleur tout aussi étrange. On eu dit qu’un torrent limpide coulait sur sa rétine, reflétant de manière trouble l’éclat des spots. Le contraste était tel avec son visage basané qu’on eu dit une fontaine de profondeur surgissant d’une terre brûlée. Sa chevelure fournie achevait de lui donner un air sauvage, mais son regard fixé sur moi possédait une lueur d’intelligence peu commune. Et un air de défi. De plus, il était extrêmement bien sapé : pantalon gris en lin, chemise bleu ciel…

Son visage de chérubin et sa petite taille se détachaient tellement du reste de sa personne qu’il en devenait très vite mystérieux, au fur et à mesure que je l’observais, assis sur mon séant. Alors que je me relevais, ses yeux suivirent les miens, et moi les siens. C’était comme si il prenait une longueur d’avance en me regardant, comme s’il sondait dans mes yeux mon être...Je mis une main dans ma poche pour prendre une cigarette en fléchissant légèrement un genou de manière à la déstabiliser, mais…mon briquet et mes tiges n’y étaient plus ! Je tâtai mes poches, mon blouson, mon pantalon... mon couteau, ma montre et mon carnet avaient disparu ! Je tournai la tête en recherche d’une explication lorsque, couvrant le tumulte ambiant, la voix du pingouin qui m’avait piégé retentit à travers la salle :


« Eh ouiiiii cher dueeelliste ! Vous n’avez paaas b’soiiiiiin d’arrrmmmeuh, puisque vous-même en êêêtes une ! Hiii Hiii Hiii ! »

Et il y avait même des imbéciles dans le public capables de rire à un bide pareil…Du coup, je n’avais rien pour m’occuper en attendant que quelque chose d’autre se passe que cette confrontation entre mon opposant et moi. Nos visages restèrent impassibles jusqu’à ce qu’il émit un sourire du coin de lèvre, presque imperceptible. Ce minus utilisait les mêmes méthodes que moi et guettait ma réaction ! Ça devenait plutôt inquiétant. Mais faute de rester impassible, je devais contre-attaquer. Prenant un regard détaché, je levai un sourcil, l’interrogeant ostentatoirement sur le pourquoi de sa fixette. Son regard revint à une gravité mortelle. Je commençais sérieusement à me demander ce que j’allais devenir face à lui , lorsque la porte de la «scène » s’ouvrit sur le maudit pingouin tenant son micro, accompagné d’une otarie armée d’un sifflet et de cinq bonzes de deux mètres cinquante de haut. Mieux valait donc ne pas tenter de s’enfuir. L'otarie se plaça entre moi et la demi-portion, tandis que le pingouin… "pataugeait" de sa démarche de crétin de l’antarctique vers moi, me pressant le micro contre la figure en demandant :
"Aloorrrs très cherrr ! Comment t’appellllles-tu ?
-…Du-Kenyo…
[color=seagreen]-Mesdaaammes et Messieurs-euh ! [/color]hurla le pingouin comme un dément, voyez maintenant s’affffrrrronteeeeeer…
*On va arrêter les conneries maintenant, je vais quand même pas affronter ce microbe ?*
-Jikernann, maaaître Manieur autoooodidacte et véritaaabbbleuh génie, venu touuut droit des jungles d’Angkor-
*Un Manieur, ici ?*
-Eeet Dukinia, Aaarme terrrrribleuh venu touuut droit deee…Shibusen !"
*Dukinia ? Mais il a rien compris ce piaf…*

Puis, après un glapissement sadique, le manchot couru vers la sortie, puis tomba et finit sa sortit sur le ventre, accompagné de ses gardes du corps et couvert par les hourras et les harangues de la plèbe. Seule l’étrange otarie qui tenait tant bien que mal son sifflet entre ses pattes était restée. Le lâchant finalement par désespoir, elle émit un « Onk ! Onk ! Onk ! » saugrenu en regardant tour à tour le dénommé Jikernann et moi. Nous la fixâmes aussi perplexe l’un que l’autre. S’impatientant, elle sautilla et émis un « Onk ! Ooonk ! » pressé.

Voyant qu’aucun de nous deux ne réagissait, l’arbitre trempé de sueur enleva son masque et aboya :


" Bon, vous êtes cons ou quoi les mioches à la fin ? COMBATTEZ !"

Comment combattre le vent?


Après avoir remis son masque sous notre regard ahuri, il s’éloigna, puis nous apostropha d’un « Onk ! Onk ! Bordel ! ». Je me tournai alors vers celui à qui je livrerai mon premier véritable duel en tant qu’Arme de Shibusen. Il était au moins certain que nous en étions au même point au niveau de la connaissance de l’opposant. Enfin je l’espérais. Je plongeai mon regard dans le sien, et nous commençâmes le combat. Qui dévoilerait ses atouts le premier ? Qui se lasserait de soutenir le regard de l’autre le premier ? La chaleur pesait sur mes épaules couvertes par mon tee-shirt noir moulant que recouvraient mon gilet et mon manteau bordeaux. Je sentais que même cette immobilité pleine de tension électrique allait me faire transpirer sous toutes ces couches surchauffées par ces astres artificiels plus brillant que des soleils ; alors que l’affrontement s’ouvrait entre mon adversaire et moi, le public, comme ressentant cette pesanteur qui émanait du ring, s’était tu. Écartant lentement les bras, je commençai à retirer lentement mes atours entravant mon confort. Quelques chuchotements excités résonnèrent, étouffés rapidement par des ordres de se taire. Mais, comme avant le cri d’assaut d’une légion, comme avant une entrée en scène, comme avant de faire le premier pas vers une demoiselle, toute mon attention était fixée sur la pupille du gamin, immobile dans sa position ; son regard ne cilla pas lorsque mon gilet tomba mollement à terre. Je laissai tomber les bras le long de mon corps, puis plus rien. Derrière l’ombre, l’audience en apnée avait disparu de mon esprit. Le pingouin, l’otarie n’existaient plus. Sous cette chaleur accablante ne subsistaient que cette route directe, ces planches de bois, et le cerveau de ce gamin caché sous sa rétine. Puis plus un geste.

Soudain, le garçon cligna des yeux, et fronça les sourcils. Il avait perdu la première manche.
Sentant instinctivement le coup venir, je fléchis mes jambes par réflexe. Une brise me souleva les cheveux, suivi presque d’une bourrasque juste au-dessus de ma tête. J’écarquillai les yeux de surprise. Ce ne pouvait être que lui. Et la confirmation ne se fit pas attendre. Sur le point de bondir, je fus stoppé avant même de lever un pied par un coup de poing invisible dans l’estomac. Puis une gifle cinglante dans la figure. Je ramenai mes bras vers moi comme un bouclier, mais les coups traversèrent ma garde, frappant, me soulevant littéralement les organes, puis frappant encore, encore, encore, le regard de mon adversaire se durcissant au fur et à mesure qu’un vent furieux ravageait mon ventre comme une rafale de gatling. Je bougeais les bras dans tous les sens pour me protéger, mais un coup de vent les poussait vers l’extérieur puis s’infiltraient pour défoncer chaque partie de mon corps. Je reculai, reculai, ployant sous les coups, jusqu’à ce qu’un coup porté au mollet me força à mettre le genou à terre, suivi d’une rafale distribuée au visage qui me fit basculer en arrière. Le souvenir du grillage revint brutalement à moi lorsque l’une des barres qui le fixait entra en contact de manière violente avec l’arrière de mon crâne. Serrant les dents, je retins un cri de douleur et passai une main sur mon visage, plus pour me protéger des coups qui venaient que pour éponger ma sueur. Cependant, la brise s’était effacée depuis quelques secondes. Basculant à quatre pattes, je levais le visage vers le Manieur : il soufflait profondément, la sueur perlant également à son front, et semblait avoir un soudain coup de fatigue. Il contrôlait bel et bien ces attaques en bourrasque. Voyant que mon expression s’éclairait, il parut se concentrer à nouveau. La grille trembla, alors que passait un souffle rapide à ma gauche…il avait manqué son coup.

Me relevant aussi vite que possible, je pliai mes bras vers moi pour me protéger. Nos regard se croisèrent ; je reçus un coup rude à la cuisse. Puis un autre. Puis la cible changea, et mon torse accusa le coup, puis frappa à nouveau avec ce qui semblait être un rythme. Attendant le bon moment, je projetais mes bras devant ma poitrine comme pour bloquer un coup. Qui ne vint pas au même endroit, mais au visage. Je titubai un instant. Le Manieur sauvage respirait fortement, un sourire se dessinant sur ses lèvres. J’avais cru comprendre sa méthode d’attaque mais il m’avait leurré en faisant croire que son coup viserait le même endroit au même rythme.
Sans le savoir, il m’avait fait comprendre quel était son pouvoir.



Jiinbunshin-Combattant éolien : permet de distribuer des coups à distance par condensation du vent. Attaque dépendant de la précision du lanceur, et consommatrice de peu d’énergie pour un coup. Toutefois, une utilisation prolongée provoque une certaine fatigue et de l’imprécision.


Profitant du répit, je fermai les yeux, fléchis tranquillement les jambes, soufflai longuement…puis fit un écart de côté, esquivant une bourrasque lancée avec véhémence. Je courus, puis fit un autre pas de côté, un pas, puis un autre, dansant sur le jeu de mon adversaire sur lequel il commençait à perdre contrôle. Adoptant comme lui un système sans coordination logique de ma progression ni de rythmique réelle, je finis par le dépasser dans son jeu, devenant aussi imprévisible que ces coups. Cependant, cette distance si faible qui nous séparait devenait un véritable parcours du combattant ou chaque centième de seconde comptait, ou chacun de mes mouvements actuels devaient être pensé de manière à contredire les précédents, puis faire semblant de s’accorder pour finalement aboutir à un chemin sans queue ni tête ou les coups du combattant mental se perdaient et me touchaient de moins en moins. Je recevais un coup au mollet, puis glissait pour me rattraper, reculai en sautant puis plongeant et freinant mon roulé-boulé pour me relever puis feinter trois, quatre fois pour avancer finalement tout droit de deux pas. Et lorsque nos yeux qui ne se quittaient plus comprirent de concert que la distance, trop faible, ne m’arrêterait plus, Jerkinann leva la tête. Il allait agir.

« Supernova ! »

Sautant en l’air en un plongeon, je m’illuminai soudainement, devenant plus éblouissant que les projecteurs, et allant jusqu’à aveugler l’assistance. Fermant les yeux, je me concentrai, sachant parfaitement ou était ma cible. En une fraction de seconde, tout s’enchaîna. Alors que j’étais en plein salto, je me transformai en épée, tournoyant vers mon adversaire, lame toujours éblouissante, fonçant sur ma cible à présent dépourvue d’échappatoire…Puis je me plantai directement dans le sol, avec un bruit sourd, et temporellement plus vite que je ne l’aurais dû. Surpris, mais paré à réagir, je me retournai en reprenant forme humaine alors que s’estompait ma lueur. Mon adversaire se retrouva face à moi, se réceptionnant comme s’il venait de sauter pour m’éviter. Mais alors que je regardais notre situation sur la scène, je compris :


Téléportation : échange les positions avec un opposant.


Je me précipitai sur lui, bougeant de côté puis feintant à nouveau pour éviter des coups qu’il ne prit pas la peine de lancer, puis armais mon coude pour le frapper. Il esquiva un coup, puis l’autre et recula jusqu’à la grille, puis, alors que je lançai ma jambe…se téléporta à nouveau, provoquant cette fois une rencontre douloureuse entre ma rotule et une barre de fer. Je m’appuyai sur le grillage, puis relançai l’assaut. Il se téléporta à nouveau, se trouvant toujours à deux mètres de moi, ne bougeant presque pas. Toute sa force était dans sa volatilité et la distance qui nous séparait. Tout en pensant à cela je continuai à essayer de l’approcher en évitant ses coups. Je faiblissais physiquement mais lui usait de son énergie. La seule chance était le corps à corps, depuis le début…mais sa téléportation était la clef jusqu’à lui. Celle-ci dépendait de nos positions respectives. Donc plus je me rapprochais de lui, moins il avait de marge d’action. Je souris malgré moi en comprenant cela, dévoilant une faille dans notre combat visuel. Ce petit génie s'adapta très vite car il se mit à nous téléporter à toute allure. Je ne voyais plus rien clairement, et lui non plus certainement, ce pourquoi il se mit à déchaîner sa puissance éolienne. Je l’entendis hurler de rage et de douleur alors que nous changions de position au moins dix fois par seconde et que ses coups, totalement incontrôlables, fendaient l’air et battaient le grillage. Je tournai alors sur moi-même en me protégeant, mais les coups étaient devenus imparables. Ils l’étaient tant que mon ennemi devait se blesser aussi sûrement que moi. Il avait perdu, alors même qu’il s’emmêlait désespérément ; à peine avais-je eu cette pensée que le téléport s’arrêta. Je me retrouvais face à lui, légèrement plus loin qu’avant, complètement déstabilisé. Il l’était aussi, mais semblait s’être entraîné pour ce genre de situation, car il se rattrapa et déchaîna le mistral sur moi. Je me laissai tomber puis roulait tant bien que mal vers lui, qui se téléporta puis frappa, se téléporta encore, puis frappa de plus belle. Je devais en finir. C’était quitte ou double.

« Supernova ! JEET KUNE DO ! »

Je m’illuminai ultimement, mes glyphes apparaissant sur mes paumes et mon front, puis je me relevai et au lieu de viser mon adversaire aveugle, fis volte face vers le vide et frappai. Je fis mouche, mon poing atterrissant directement sur son visage après qu’il se soit téléporté, pour la dernière fois. Le rattrapant par le col, je ne le lâchai plus, même bien après avoir perdu ma lueur, je distribuai sauvagement les coups, lui arrachant un gémissement à chaque coup de poing, à chaque coup de pied lui arrivant dans les côtes, à chaque coup de coude et de genou dans le ventre. Il était devenu incapable de se débattre, totalement épuisé et vulnérable. Il n’était rien face au combat de rue et aux arts martiaux. M’arrêtant une seconde, je fis mon dernier combo.

« KAH ! »

Double poing dans le ventre, coup de tête, mawashi middle, prise au cou accompagné d’un balayage, mise à terre par poussée et…
Sur le point d'achever le déchaînement de ma rage, une ancienne colère remontant d'une époque un peu trop violente, je m’arrêtai juste avant de distribuer un coup inutile qui aurait peut-être été fatal. Son visage aussi pourvu d’hématomes que mon corps aspirait l’air avec difficulté, attirant à lui autant d’oxygène qu’il le pouvait. Presque un caïd. M’appuyant sur mes coudes, éreinté, je lui soufflai à l’oreille :


« T’es un p’tit dur pour ton âge toi, tu feras une sacrée terreur… »

Il ne comprenait pas ma langue mais esquissa un sourire grimaçant. Alors apparu à nos côtés l’autre imbécile d’otarie qui s’égosilla en frappant de sa nageoire :
« ONK ? ONK ?! OOOOOOOOONK ! »

Faut pas charrier...


La cloche sonna, je me redressais sur mes genoux. J’avais gagné devant une foule à présent délirante d’allégresse et de virilité satisfaite. Soufflant sur une mèche tombant devant mon visage, je fis face au clown déguisé en mammifère marin, lui enlevais son masque, puis pris sa tête entre mes mains en souriant. Il sourit aussi, ce crétin, avant que je l’assomme d’un coup de tête et qu’il tombe comme un morceau de viande pourri sur le ring, K.O. Le gosse à côté de moi émit un rire en toussotant. Je le pris délicatement dans mes bras-purée ce qu’il était léger !- le relevant avec moi, lorsque le pingouin arriva d’un air affolé, sautillant sur le ring puis glissant sur la queue en plastique de l’otarie et manquant de s’étaler, retenu au col par mon poing. Le relevant, je lui ôtai son masque et regardai dans les yeux une petite face ridée de binoclard sexagénaire étriqué. Jetant un regard à l’Asiatique pendant que le petit vieux balbutiait, nos regards se mirent d’accord. Il banda son énergie, et j’invoquai les runes une dernière fois sous l’air affolé du pingouin. Puis je le relâchai, un vent tourbillonnant le prenant en tenaille et le soutenant en l’air. J’armai ma jambe et hurlai finalement :

« Un ticket pour la banquise, pingouin de mes deux !! »

Le coup dû lui occasionner un constipation de plusieurs semaines, outre les dégâts provoqués par la traversée du plafond et l’atterrissage à un endroit dont mon émule et moi nous fichions éperdument. Tombant dans mes bras, celui-ci se laissa porter jusqu’à l’entrée du château depuis lequel je l’emmenai vers l’hôpital le plus proche.
Quelques heures plus tard, dans l’avion, assis côté fenêtre, je soufflai sur le petit ovale vitré :


« 42-42-456…Shinigami-sama, mission terminée, mais j'ai des petits détails à vous préciser sur le commanditaire de cette mission »

Au moins, ça, c’était fait ; je pouvais maintenant m’endormir à côté d’une vieille dame horrifiée par mon visage couvert de bleus.
Revenir en haut Aller en bas
 

[MISSION]La Confrontation Arme Vs Manieur (Bayern, Allemagne)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [MISSION] Confrontation Arme VS Manieur
» [Mission] Confrontation : Arme VS Manieur !
» [MISSION] Confrontation Arme vs Manieuse
» [ MISSION ] La belette bleue, le manieur et son arme.
» Manieur / Arme

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Archives Rpg-