Ses mains s’agrippaient à la corde d'une telle manière qu'elles commençaient à devenir blanches, une brûlure lancinante sur la paume. Elle ne pouvait pas lâcher. Elle ne voulait pas. Elle venait de se faire envoyer de l'autre côté de la balustrade par une personne qu'elle venait à peine de rencontrer, et tout ça pour survivre à une sorte d'attaque. En fait, pour être plus exacte, elle s'était elle-même sauvée.

Elle ne comprenait pas comment ni pourquoi, mais en montant sur ce bateau, elle n'avait vu qu'une seule et unique personne : elle. Une fille blonde dont la voix retentissait à travers tout le navire et qui portait un haut de forme digne de Pirate des Caraïbes. Une blonde qui avait des yeux tout aussi bleus que les siens. Elle avait cru se voir dans un miroir. Une autre elle. Voilà ce qu'elle s'était dit en voyant cette jeune femme si imposante donner des ordres à gauche et à droite. Elle avait senti son regard croiser le sien et avait su que l’autre était tout autant intrigué qu'elle quand sa voix tomba dans le vide. Elle avait tapoté l'épaule d'une personne qui avait l'air d'être son second, lui soufflant quelque mort à l'oreille avant de sauter sur le ponton pour aller voir la shokan. Et elles avaient discutés sans vraiment savoir qui était l'autre. Se posant toutes les deux les mêmes questions. L'une se nommait Snowers, l'autre Maria.

Ses mains glissent, elle sert un peu plus fort cette liane tressé qui lui brûle la peau. Elle se mord la lèvre. Elle entend Maria hurler et ceci à plusieurs reprises. Elle aurait dû être à sa place. Si elle n'avait pas été envoyé par dessus bord. Et maintenant, elle était là : suspendu dans le vide, inutile gamine pendant au dessus de l'océan. Elle ne pouvait même pas aider cette personne qui lui ressemblait tant. Elle aurait tant voulu.

Elle serre ses doigts autour de la corde, entourant ses jambes autour, essayant de se cramponner fermement à ce dernier espoir. Et elle tire. Avec ses bras, elle essaie de remonter, faisant le même geste avec ses jambes. Les cris continuent. Son cœur se sert, elle veut être là-bas pour pouvoir lui venir en aide, se dire qu'il n'est pas trop tard. Ses mains bougent presque toutes seules, ne faisant plus attention à cette douleur. Elle n'a pas le temps pour y penser. Elle voit la balustrade se rapprocher et les hurlements devenir de plus en plus puissants. Ses yeux ne quittent pas le bout de bois : derrière cette barrière se trouve cette fille. Maria.

Cette idée la force à monter plus vite. Elle entend les cris commencer à faiblir. Était-elle morte ? Non, cela ne se pouvait pas. Pas maintenant. Peut-être était-elle liée à ses souvenirs perdus. Peut-être que Maria pouvait l'aider à retrouver sa mémoire. Elle devait savoir. Une main devant l'autre, ce même geste si répétitif faisait en sorte que les centimètres entre Snowers et la balustrade disparaisse. Elle tend la main ses doigts frôlent le bois avant de retomber dans le vide. Elle grimpe encore, refaisant ce geste une dernière fois avant de tendre la main pour sentir la matière dur sous sa main. Elle installe un pied dans le creux avant de mettre le deuxième et de lâcher la corde, passant ensuite par dessus la barrière et de tomber lamentablement sur le sol.

Elle met ses mains devant elle, comme pour vérifier qu'elles sont encore là. Mais dans ce geste, son regard part derrière ses doigts et la scène qui est là l'horripile. Un seul mot et unique parvient dans son esprit : « Seigneur ».

La shokan ne voit pas la scène en entier, juste le dos de l'akuhei et le visage tordu de douleur de l'autre blonde. Un visage balafré, un œil retiré. Une jambe sûrement bien détruite avec un ciseau géant planté dedans. Un cauchemar dans cette vie bien réelle. Elle entend le bruit de dents qui cognent entre elles, une chose est claire : cette œil n'a pas roulé jusqu'au fond de l'océan, il a terminé dans l'estomac de cette chose.

« Non ... »

Le mot part tout seul de sa bouche, un pauvre murmure se perdant dans le bruit des vagues. Ses yeux s'écarquillent encore et toujours. Ses mains tombent lourdement sur le bois, ses ongles en profitant ainsi pour s'incruster dedans en la faisant frémir avec cette sensation. Elle en est sûre : la vie se fout de sa gueule. Éperdument d'ailleurs. Elle sent son cœur se serrait dans sa poitrine, tremblant doucement à la scène. On venait de se sacrifier pour elle. Elle était presque incapable de faire quoi que ce soit face à ça.

La vie se foutait de sa gueule. Elle le savait. Mais elle n'allait pas abandonner pour autant. Elle irait faire un doigt d'honneur à cette vie. Pas tout de suite, car elle allait sûrement être occupé. Mais elle s'en fichait, elle allait lui faire payer ça. Elle le savait. Son corps aussi d'ailleurs. Elle s'était levée, se tenant à la barrière en bois. Ses jambes tremblaient encore et elle avait une envie de vomir tellement horrible que son visage avait une expression de dégoût affiché clairement dessus. Mais elle s'en fichait.

Ses yeux croisèrent ceux de Maria, elle voyait très bien dedans cette quête silencieuse qui lui disait de fuir. Cette demande qu'elle aurait très bien pu prendre en compte. Mais non. Elle ne voulait pas. Fuir était pour les faibles, elle le savait. Elle n'était pas faible, alors elle continua de regarder cet unique œil. Clairement, elle savait ce qu'elle allait faire.

« Hey … La cannibale, ce que tu as devant toi n'est qu'une illusion. Tu bouffes actuellement de la terre. Tu trouves ça appétissant ? Non, pas vraiment, hein. Alors pourquoi tu ne viens pas bouffer de la bonne viande, hein ? Je suis sûre que je dois être vachement bonne. »

Elle aurait pu fuir au lieu d'un tel acte de folie. Faire passer l'autre pour un golem. Voilà, c'était parfait. Peut-être que la rosette serait assez bête pour y croire. Peut-être qu'elle allait survivre … Peut-être pas. Elle ne savait plus où elle en était. Elle ne savait même pas si elle était réellement consciente de ce qu'elle faisait. Sûrement pas. Mais elle s'en fichait.

Elle décrocha ses gants de sa ceinture pour les mettre, comme pour prouver ses dires. Son regard échappant à celui de la jeune pirate pour fixer le dos de ce monstre. Dos qui se transforma alors en visage. Un visage faisant froid dans le dos. Mais elle ne flancha pas. Elle ne pouvait pas, désormais c'était un contre un. Elle l'espérait.

Mais au fond d'elle : elle était morte de peur.

Oui, elle aurait mieux fait de fuir. Elle n'aurait pas vue ce monstre replanter de nouveau son ciseau dans la jambe de la pauvre fille. Elle n'aurait pas eu besoin de se créer un clone de pierre. Elle n'aurait pas eu besoin d'écouter ces phrases si horrible. Elle n'aurait pas non plus eu besoin d'imaginer les scènes que la rosette avait cité. Oui, elle mieux fait de fuir. Mais ce n'était pas dans sa nature, alors jamais ô grand jamais elle ne l'aurait fait. Elle ne pouvait tout simplement pas abandonner une personne dans une telle situation de détresse. Une détresse créée par sa faute. Si elle n'avait pas était là, qui sait, peut-être que l'akuhei s'en serait prise à quelqu'un d'autre. Peut-être l'aurait-elle laissé tranquille. Le monde aurait peut-être pu être refait avec des peut-être. Mais ce qui se produisait ce produisait, et c'était juste une réalité on ne peut plus dégueulasse. Une réalité à la quelle on voulait cracher à la gueule, hurler haut et fort qu'elle n'existe pas réellement. Oui, juste un putain de mensonge qui se dit être vrai. Le monde, quoi.

Elle l'avait vu se diriger vers elle-même. Elle n'avait pas pour autant bougé. Elle l'avait déjà contré à l'aide d'un magnifique golem de pierre à son apparence. Elle venait déjà d'essayer de se défendre face à elle. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'elle ne devait pas relâcher sa garde, elle avait bien vue que cette fille était horriblement douée et brutale. Et le pire dans tout cela, c'est que cette inconnue avait parfaitement raison. La plus grande différence entre Snow' et elle, c'était bel et bien que l'autre n'avait pas peur de la mort, alors qu'elle ne pouvait pas s'empêcher d'en trembler.

Alors, pourquoi diable restait-elle là sans bouger ? A observer la pauvre fille qui se rapprochait comme si elle allait là tuer. Non, elle allait la tuer. Si elle ne bougeait pas, Snowers finirait morte, les yeux sûrement dévorés par cette créature. Ses mains bougent toute seule, elle doit faire quelque chose. L'autre semble attendre qu'elle termine son nouveau golem … Golem ? Non. Elle n'avait pas prévue de faire un golem, mais cette chose n'était pas obligée de le savoir. Un golem serait bien trop long à créer, l'attaque qu'elle avait prévu était parfaite, surtout que dorénavant, l'autre marchait véritablement en sa direction, arme en main.

Elle lève la lame de son épée en l'air. Aucune chance qu'elle ne meurt. Pas maintenant, pas tout de suite. Alors, avant qu'elle n'eut le temps de l'abaisser. Elle souffle vivement entre ses paumes, assénant ainsi une violente bourrasque brûlante à cette créature. Elle ne s'y attendait pas, elle pouvait clairement le savoir au vue du fait que la pauvre se soit royalement étalée par terre. Sans perdre un souffle de plus, la blonde s’arrête, regardant le corps par terre. Elle est à ses pieds. Elle pourrait la tuer, la faire souffrir. Oui, c'était une bonne idée. L’étriper, la broyer, faire en sorte qu'elle la supplie de lui laisser la vie sauve. Mais ce n'était pas le genre des akuheis, la shokan le savait. Jamais une de ces créatures ne supplieraient qui que ce soit. Alors, elle effaça cette idée de sa tête.

Elle avance en la direction du corps par terre. Prenant son temps. Trop de temps. C'est une grossière erreur car dès lors qu'elle mit un pied près de l'autre, cette dernière lui attrapa la cheville pour l'envoya balader. En tout cas, cette technique fonctionna assez bien que la blonde tomba tête la première sur le sol et qu'elle vit une lame s'approcha dangereusement de son visage. Elle eut à peine le temps de décaler sa tête que la lame frôla sa joue, laissant une traîné sanguinolente derrière son passage. Pas le temps de réfléchir, les gestes prennent par au débat. Sentant un besoin immédiat de devoir réagir, la blondinette lâcha deux bons coups de pieds dans le thorax de l'autre. Oui, pas le temps de penser, il fallait qu'elle attaque. Qu'elle frappe. Mais là, elle devait surtout se lever. Chose qu'elle fit immédiatement après ne plus être en danger par l'épée. Peu de temps. Elle avait peu de temps. Dès que l'akuhei aurait de nouveau sa lame en main, le combat reprendrait. Alors, oui, elle se dépêcha de se remettre sur ses jambes en profitant au passage pour essuyer un peu sa joue ont coulée le liquide chaud et rougeâtre.

Elle était dans la merde. Elle ne chercherait même pas à le cacher. Si on lui avait demandé si elle avait besoin d'aide, elle aurait sûrement répondu oui. Mais là, personne n'était là pour l'aider. Elle était seule face à cette créature diabolique. Elle allait devoir se donner à fond. Utiliser la magie de ses gants tout le temps était certes conseillé, mais elle doutait fortement d'avoir assez de force pour tenir jusqu'au bout. Elle devait frapper physiquement. Déstabiliser l'autre, faire en sorte qu'elle commence à douter d'elle-même. Oui, c'était un des seuls moyens de gagner.

Snow sert les mains, se mordant la lèvre inférieure. Elle pouvait le faire. Elle pouvait s'approcher de cette créature sans pour autant perdre la vie. Parce que Maria, elle, avait vraiment mal, avait une raison pour souffrir. Et qu'elle devait absolument en donner une à cette créature, lui donner une raison valable de perdre son putain de sourire.

Elle fait un pas vers la chose, puis un autre. Au départ, ils se font lent à cause de l'hésitation, mais au fur et à mesure, elle devient plus rapide. Elle remarque le sourire de la rosée s'agrandir. Elle la voit ricaner, reprendre sa lame. Et elle voit son visage se rapprocher petit à petit à cause de ses pas. Elle remarque le regard fou de l'autre, son côté emplie de démence. C'est un véritable monstre. Mais elle ne ferme pas pour autant les yeux. Elle se rapproche. Sert le poing. Un pas, encore un. L'autre relève sa lame. Elle attends sûrement de pouvoir la baisser. La shokan ne lui laisserait pas cette chance : elle lâche son poing en direction de l'akuhei. Oui, elle lui en colle une. Un bon coup dans la face pour lui faire mal, pour la faire de nouveau lâcher son arme. Elle essaie. Certes, même si ce n'est peut-être pas très intelligent, elle aura quand même tentée.

Elle sent son bras trembler. Au fond, elle se demande pourquoi elle a fait ça. Oui, elle est sûre que cela n'a servit à rien. Strictement à rien. Elle le sait au fond d'elle. Même le ciel le lui dit, la couleur sombre qu'il est entrain de prendre lui donne même l'impression qu'il la gronde. Pourtant, elle l'a fait. Et elle ne peut plus changer cela. Non, elle ne peut plus. Elle n'en a pas le pouvoir.

« Pourquoi … ? »

Elle parle toute seule. Le désespoir commençant petit à petit à s’immiscer dans son esprit. Elle va devenir folle. Elle ne saura plus ce qu'elle doit faire ni pourquoi elle le fait. Alors oui, pourquoi se battait-elle contre elle ? Qu'elle meurt maintenant ou qu'elle meurt plus tard : elle finira sans pouls.

« … Haha.  » un sourire apparaît sur son visage, comme si elle venait de comprendre quelque chose « Bien sûr … C'est parce que je dois faire en sorte de te faire taire, te clouer le bec pour que tu ne puisses plus bouffer quoi que ce soit et que t’arrêtes de sourire comme ça … Je vais te bousiller la gueule, est-ce clair ? Pourquoi ? Parce que tu commences à me les casser. »

Sous ses pieds, elle avait senti le sol se pencher. Elle s'était sentie partir vers le barrière, se la prenant au passage en plein ventre, lui coupant la respiration pendant quelques instants. Elle s'était sentie levé, le bateau se retournant petit à petit. Sa tête lui faisait horriblement mal. Le manque d'air, sûrement. En plus, elle sent la lame de l'autre autour de son poignet. Cet Akuhei veut récupérer son arme. Elle ne lui donnerait pas si facilement. Alors, elle serre doucement un bout avec sa main, comme si cela suffirait pour retenir l'objet à son bras qui se voyait écrasé. Elle voulait que cette fille lâche la bout de la lame. Elle voulait qu'elle tombe sur un rochet. Elle voulait tout simplement qu'elle meurt. Plus aucun souci. Non, après ça, il n'y aurait plus aucun problème. Elle tomberait dans … de l'eau. Merde. Elle avait peur de l'eau. Elle détestait ça. Elle allait se noyer. Elle venait de le comprendre. Elle couine. Elle ne veut pas. Elle avait peur. Elle entendait le bruit des vagues se rapprocher, elle sentait son corps glisser. Elle savait qu'il y aurait contact. Et tout ce qu'elle se disait était un pauvre : J'ai peur. Elle aurait voulu trembler, hurler. Mais l'autre aurait ressenti sa peur. Elle ne pouvait pas. Elle se mord la lèvre, essaie de planter ses ongles dans le bois alors que le navire sombre petit à petit en se retournant. Tout semble si long. Pourtant, elle le sait, cela ne fait que quelques secondes qu'elle est ainsi. Elle sent la rose sombrer un peu, elle se sent tiré vers le bas. Et là, horreur. Elle la voit. L'autre blonde, elle qui lui ressemblait tant, glisser lentement et passer par dessous bord. Inerte. Sans bruit. Sans cri. Juste le bruit d'un corps tombant à l'eau. C'était horrible. Oui, juste horrible. Elle aurait voulu hurler devant cette scène, mais rien. Elle se sentait mal. Tellement mal. Elle venait de la perdre alors qu'un peu plus tôt, elle l'avait protégé. Elle avait essayé mais maintenant tout revenait au même : il n'y avait plus rien qu'elle, la lame et le monstre. Ainsi que le bruit du tonnerre. Le bateau se penche encore, sa main dérape. Son cœur s'arrête. Elle s’attend à sentir la froideur de l'eau qui lui glaceraient la chaire. Elle ne prend même plus la peine de se retenir à l'épée et au bois : elle tombe juste de l'autre côté. La lame se dessert de son poignet, le monstre l'a de nouveau. Et elle, elle tombe juste sans savoir quoi faire, n'osant pas regarder le sol. Elle ferme les yeux, attendant la chute. La mort. Mais une seule de ces deux choses se présentent : la chute. Le sol. Pas d'eau. Juste du sable. Elle avait cru que son cœur allait se stopper. Arrêter de battre. Mais rien. Strictement rien. Juste le bruit sourd de sa poitrine se baisser et se relever. Elle est en vivant. Douloureusement en vie. Elle allait sûrement se faire tuer. Oui, se faire détruire par l'autre, pourtant elle ne bougeait pas. Elle ne voulait pas. C'était tellement inutile. Il aurait mieux fallu qu'elle tombe à l'eau. Comme Maria. Mais rien, strictement rien. Elle était sur cette Terre, encore. Sans rien savoir. S'apprêtant sûrement à rencontrer la mort. Sachant pertinemment qu'un jour ou l'autre elle allait mourir. Peut-être aujourd'hui. Mais c'était seulement un peut-être.

Cette idée lui fait retrouver l'esprit. Elle se releva rapidement, manquant de retomber par terre à cause du sable. A côté, il y avait les vagues ainsi que de la terre mouillé. Des cailloux. Des coquillages. Une mer. Mais pas de corps. Juste elle. Elle était seule. Enfin, psychologiquement. L'autre était toujours là, quelque part. Elle voulait pouvoir faire comme si de rien n'était. Mais elle savait que si elle faisait ainsi, la mort ne tarderait pas. Alors, la blonde tourna autour d'elle, cherchant à apercevoir l'autre, à percevoir sa présence. Mais rien. Elle soupira. N'avait-elle pas survécu ? Cette idée aurait du la réjouir. Pourtant non. Rien. Alors elle avait juste soupiré. Comme si de rien n'était. Hésitant à parler où à dire quoi que ce soit. De peur qu'on l'entend parler. Qu'elle l'observe. Qu'elle l'écoute. Oui, elle allait devenir maniaque. Ce demander à chaque instant si elle allait sortir du sable, lui attrapant le pied pour la détruire. Elle avait peur. Oui. Mais elle ne le montrerait pas. Pas maintenant en tout cas, pas tout de suite. Elle soupira. Oui, deux soupires. La pauvre. Elle est à bout mentalement. Elle n'arrive pas à ce concentrer, elle entend juste son cœur battre contre sa poitrine. Elle hait ce bruit, il lui cache les bruits aux alentours. Elle le hait, il lui cache l'horizon.

Là, horreur. Elle tourne la tête et tombe nez à nez avec l'autre. Un grand sourire sur son visage. Elle était présente, armée. Et elle apprêtait à frapper. Et tout ce que trouvait Snowers, c'était de déglutir silencieusement en faisant un pas en arrière. La lame frôle son nez. Elle recule de nouveau. La lame lui entaille la joue. Elle avance d'un pas. Son poing par terre dans le thorax de l'autre qui recule. Elle ne réfléchit pas à ce qu'elle fait. Elle le fait, c'est tout. Alors, elles se regardent. Yeux dans les yeux. Folie dans que dalle. Parce que oui, là, elle ne pensait à rien. Elle n'était ni en colère, ni triste ni joyeuse. Elle en avait juste marre, elle en avait sa claque de cette journée. Elle ne le cachait pas physiquement. Ni mentalement.

L'épée devient à nouveau une sorte de fouet, les coups claque dans l'air, elle en esquive certains et s'en prend d'autres. Mal. Elle avait horriblement mal. Et elle en avait marre. Terriblement marre. Elle devait s'occuper du cas de cette chose. Elle devait la détruire. Elle crache au sol un faible filet de sang. Elle devait sûrement avoir quelques blessures plus ou moins profondes. Elle n'avait pas le temps d'y penser. Elle devait frapper. Attaquer. Ne pas faire qu'esquiver. Oui, elle devait. Elle devait tellement de chose. Tellement. Elle aurait dû la sauver d'ailleurs. Elle aurait dû finir noyé. Deux fois. En une journée. Putain de vie.

« Putain de vie. »

Elle le pense. Elle le sait. Elle en a sa claque. Là, elle veut juste se débarrasser de tout ses problèmes pour boire de l'alcool en s'endormant sur un lit bien chaud près d'un feu de cheminée. Oui. Être au calme. D'ailleurs, pourquoi ne refourguait-elle pas ce combat à quelqu'un d'autre ? Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas créé son golem. Le loup du Chaperon rouge. Cet enfoiré qu'a toujours la dalle. Oui, c'était une bonne idée. Elle allait lui donner tout le sale boulot et il finirait par la broyer en douze dans sa gueule en pierre. Et Snow ? Elle regarderait la scène en mangeant une barre chocolaté. Oui, c'était une très bonne idée qu'elle allait s'empresser de réaliser.

Elle sourit. Imitant presque le sourire de l'autre. Elle se retient de ricaner. Elle va lui faire une belle surprise, à cette akuhei de merde. Oui, elle va lui offrir une belle fête. Alors, sans attendre elle commence à se préparer pour le créer. Le problème, c'est que voilà : la blonde avait royalement oublié le fait qu'il fallait un minimum de concentration pour le créer. Et la folle n'était pas quelque chose qui l'aidait à se concentrer. Alors, au bout deux minutes même pas, son coup avait foiré lorsqu'elle avait cherché à créer son loup. Et là une situation de film lui était revenu en esprit. Kuzco. Seigneur, cette pétasse lui avait brisé sa création comme le vieux avait brisé son groove ! Bitch ! Elle allait lui payer.

« Waaaaaaaaaw, tu m'as pourri mon groove ! »

Oui, elle était tellement fatiguée qu'elle racontait de la merde – comme la narratrice actuellement – mais elle en était fière. Oui, elle était fière d'avoir une telle culture cinématographique. Mais au fond, cela n'avait pas servi à grand chose à par se détendre un peu. Après tout, l'akuhei n'allait pas se retrouvé balancé loin par un inconnu qui avait la peau coloré. Ce serait trop beau.

Bref, l'autre n'avait pas vraiment réagis à sa déclaration et s'était contenté de lui foutre un coup de boule en pleine poire. Et là, sans vraiment savoir pourquoi, elle sentit du sable rentré dans ses paupières et se retrouver dans ses yeux. La traîtresse lui avait lancé du sable à la tronche.

Ça allait chier.