‘Greasy spoon.’ Ou cuillère graisseuse si on traduit directement. Cet établissement portait très, très bien son nom.

Des sièges en cuir rouge explosifs à reliure ‘sport’ noires et blanches, des tables en gyprock vernies et un couvert blanc métallique, un carrelage vert et rouge qui rappelle plus une tache de moisissure qu’à noël, un comptoir de service en faux-marbre, une grosse serveuse qui doit sans doute s’appeler ‘Brenda’ (et qui appelle tout le monde ‘dear’, ça se devine à sa démarche et à son attitude) et un vieux cuisinier qui n’a aucune hygiène. Les baies vitrées grandes comme une maison offrent un magnifique panorama du traffic de taxis sur la grande rue.

Bref, un restaurant comme les autres dans cette ville de New-York. Des restaurants comme ça, il y en a un par coins de rues. Sinon deux.

Dehors, il vente, il crachote, il pleut, le ciel ne veut pas se décider. tout le monde (ils sont soi des travaileurs dans la construction, soi des ‘Village People’) entre en cireur jaune fluo, se secoue les hanches, et se dirige vers le comptoir, ou ‘Brenda’ leur sourit et manque de perdre un client en montrant son ulcère.

“Fait pas beau, ‘jourd’hui.
-Roooh, dis-moi le pas, 'dear'. Chaque client qui entre nous donne la météo, c’est déprimant! T'es bien l’centième.
-Excusez-moi ma p’tite dame, j’voulais pas...
-Pas d’problème. Quoique, maint’nant qu’j’y pense, y’a bien ce type qui a pas parlé...
-Lequel?
-Ben, lui, là. L’grand type avec le calepin. Il a pas parlé depuis qu’il s’est assis. J’comprend pas.”

Lui, c’est Klaus. Et Klaus n’a pas parlé parce qu’il ne peut pas, c’est tout. Il est assit à une banquette en train de fixer le menu, et tout le monde le fixe, lui. Et tout le monde parle. Trop fort, trop tout court, et sans doute de lui. Ça l’énerve.

Klaus aurait préféré être n’importe où qu’à New-York, mais il savait bien qu’il fallait revenir ici un jour et découvrir ce qui s’était passé à propos de sa famille. Une petite visite au centre de police du Ghetto juif cet avant-midi avait révélé que la poursuite judiciaire avait été classée comme un ‘cas spécial’, ou, plus simplement, qu’elle avait été oubliée et qu’elle moisissait sous une pile de meurtres sans tueurs, de vol parfaits, et d’enlèvements sans victimes.

D’un côté, c’est bien, Klaus ne sera pas poursuivi, vu qu’on avait pensé qu’il avait commi les meurtres. Mais il avait un sentiment que la police aurait pu faire mieux.

*’Je suis désolé, monsieur’, qu’il disait. ‘Vous savez comment les hommes-armes sont imprévisibles et maléfiques’, qu’il disait. Enculé.*

Et voilà qu’il prenait ses forces avant d’aller acheter un billet pour le Nevada, dans le but d’aller à Death City. Dans un restaurant où, apparement, une personne qui ne dit pas le même commentaire que les vingt premiers est un truc assez puissant pour faire chuchotter les gens.

Petite vie.

“Scuze-moi, 'dear', j’pourrais avoir ta commande?”

Klaus lève la tête. C’est ‘Brenda’. Elle a un sourire d’ogre et une haleine de rat. Klaus se retient de faire une face de dégout, qu’il cache avec un petit sourire. Elle a demandé quoi déjà? Ah, oui, une commande. Bien sûr. Klaus avait plus vraiment faim, mais si ça permettait à ‘Brenda’ d’être contente et de sacrer son camp, il était prèt à tout. Il prit son calepin et nota, dans le coin, ce qu’il voulait manger, avant de le mettre dans le visage de ‘Brenda’, sous ses yeux. Non seulement elle pouvait le lire, mais le papier bloquait les effluves qu’elle émanait. Pratique.

“Bien sûr, 'dear', j'te fait ça tout d’suite. Mais j’ai une p’tite question. Pourquoi tu parles po?”

Soupir. La question. Celle que Klaus savait voir des kilomêtres à l’avance, mais qui le faisait toujours chier. Reprend le papier. Resort le crayon. Ecrit, bien gros, en lettres que n’importe quel imbécile pourrait lire, et lui remet dans la face.

Citation :

M U E T

‘Brenda’ ne parle plus. C’est bien. Par contre, elle reste bouche bée, et ça veut dire que son haleine risque de faire fondre la feuille de papier.

“Roooh, j’m’excuse 'dear', j’le savais po. Eh ben, c’est pas tout les jours qu’on en voit dans l’coin! Désolée!”

Et elle repart, feuille en main (Klaus est sûr d’avoir vu la feuille vieillir à vue d’oeil), et tout Klaus sent les regards des autres clients s'estomper.

*T’es surtout contente d’avoir une anecdote à dire plus tard*, pense Klaus. Mais bon, elle est partie, et la seule chose que Klaus a à prévoir maintenant, c’est comment faire partir ‘Brenda’ le plus loin de son assiètte pour pas qu’elle ne l’empoisone.

Quel merveilleux temps pour sortir! Le soleil, voir même un tout petit rayon n'aurait pas été de trop mais bon. La pluie, elle ne tombait pas à chaque jour! Et comme Miki adore l'eau... c'était parfait! Pour le moment une petite pluie fine tombait du ciel et était poussé par quelques rafales de vent. C'est sous ce genre de temps que la rouquine allait prendre sa première grande marche.

Enfin un paysage urbain! La dernière fois que la meister avait explorer des lieux, il n'y avait que du sable à perte de vue, des tanks, une chaleur pire qu'un four à 400 ºc et elle s'était prit une balle dans la jambe. Une chance que Kumo était là! Sans quoi, adieu Miki, envoie nous des cartes postales du paradis!

L'Égypte. Non mais vraiment, quel beau pays pour tomber du ciel! C'était si bon de quitter cet avion stupide et aller magasiner des vêtements pour enfin porter autre chose que cette stupide robe! Son manteau bleu marin décorer par de la fourrure qu'elle laisse détaché en permanence, son grooos gilet jaune trop tros grand mais si abordable, ses jeans noirs et ses bottes étaient de loin BEAUCOUP mieux.

Bref. Maintenant que sa jambe était presque complètement guérit et qu'elle pouvait marcher sans béquilles, Miki pouvait visiter les lieux. Avec Kumo, Miki avait débarqué à New York pour prendre des vacances bien méritées. Pourquoi pas la Jamaïque ou les îles Bora Bora? C'est simple. Il faut un avion pour se rendre là-bas. Et un avion, ça vole vachement haut! Un bateau, c'est tellement mieux!

Quoi qu'il en soit, Kumo et elle-même s'étaient trouvé un appartement confortable où elles sont coloquataires. Naturellement, Kumo était parti dans un bar alors Miki avait tout son temps.

Perdue dans ses pensées, Miki n'avait pas remarqué ces deux personnes sortir d'un restaurant. Résultat : Boum.


Puis les deux hommes reprirent leur chemin. Un muet? Même de loin, Miki pouvait le reconnaître. Un géant qui parle pas, ça ce voit pas tout les jours! Après quelques secondes d'observation, Miki en était sûre. C'était bien l'homme qu'elle avait rencontré à Death City. Elle avait remarqué quelques un de ses dessins et avait eu une looooooongue "conversation" avec lui. Bon sang! Elle devait aller lui parler!... Ou plutôt converser...

La jeune fille entra dans le restaurant. Aussitôt, une serveuse vint la voir. Sur son uniforme était brodé son nom : Brenda. Ah. Très original.


Connaissance, mais oui, c'est ça! Elle ne savait même pas son nom! Malgré ça et le fait que cette "connaissance" semblait irritée, la meister alla tout de même parler au jeune homme.


À peine elle avait finit sa phrase qu'elle était déjà installée sur la chaise en face du muet. Elle était mouillée par la pluie et n'avait même pas prit la peine de s'arranger un peu. Elle se contentait de sourire innocemment en attendant une réponse.

Bravo Miki. Bravo.

Klaus avait fixé la serveuse jusqu’à ce qu’elle disparaisse derrière le comptoire. Une chose qu’il avait appris, c’est de ne jamais perdre l’ennemi des yeux. Et son haleine lui était hostile. Le fait que ses autres sens étaient plus développés pour contrecarrer son manque de voix rendait son odorat trop développé pour ignorer les effluves de cette dame, du moins pas sans une distance minimale. Qu’elle venait d’atteindre en traversant la porte de la cuisine.

Parfait.

Klaus avait sorti son calepin de son kangourou, son crayon de sa poche, et son paquet de cigarette de son petit sac à bandouillère. Tant qu’à attendre son plat, autant se mettre à l’aise. Il alluma la cigarette, et ouvrit le calepin à une feuille vierge. il allait déposer la mine sur le crayon quand il remarqua quelque chose à l’entrée qui attira son attention. Un genre de flash rouge.

Oh, merde, c’est cette fille de Death City. C’est cette fille avec laquelle Klaus avait conversé pendant des heures. Sympathique, pas trop bruyante, et elle avait réussi à le faire sourire, ce qui était un exploi. Juste se rappeler de leur rencontre mettait un sourire aux lèvres de Klaus. C’était un bon signe.

Elle semblait l’avoir vu aussi. Bon. Il fallait se préparer, cette fille (comment elle s’appelait déjà? Mako? Muko? Maki? Japonais, en tout cas) pouvait parler pendant des heures. Et ça ne le dérangais pas, surprenament. Le fait était qu’il était maintenant hors de question de dessiner jusqu’à l’attente de son diner. Du moins, pas dessiner juste pour dessiner.

Et c’est là que l’ennemi numéro un, baleine-en-chef, aussi connue sous le nom de ‘Brenda’, se fout dans la gueule de la rousse et lui parle.

Bon, si elle survivait cette épreuve, la jeune aurait tout le respect de Klaus.

Après une petite discussion, la connaissance de Klaus sé diriga, avec un pas rapide et un sourire grandissant, vers lui.

"Hey! Salut! Dit donc ça fait super longtemps qu'on s'est pas vu! Alors? La vie est belle?"

Il y a eu un petit silence. La fille avait encore les cheveux mouillés, les vêtements trop grands et tout trempés, mais elle rayonnait, comme la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Et Klaus n’a pas pu s’empêcher de sourire devant ce portrait absolument adorable. Il prit son carnet et écrivit rapidement:

Citation :

Assied-toi et essuie toi d’abord. Ça doit bien faire quelques mois qu’on s’est vu, c’est vrai. Je pense pas me rappeler de ton nom, par contre. Et je pense pas t’avoir donné le mien.
Klaus Handschellen, enchanté encore.
Et la vie pourrais aller un peu mieux.

Il y a une petite pause alors que Klaus pensait quoi rajouter, puis très rapidement, et nota, en bas de page:

Citation :

Et toi, qu'est-ce que tu fais à New York? T'es pas loin de Death City?

Il tendit le calepin à la rousse. C’était rare qu’il donnait son nom à quelqu’un d’autre, mais cette fille ne le dérangais pas. De un, elle n’était pas trop bruyante, de deux, elle ne l’aliénait pas, et de trois, elle était sympathique. La considérer comme une amie, ou une bonne connaissance, n’était pas tiré par les cheveux.

Comme elle s'y attendait, le muet se mit à écrire quelques mots. Quelques secondes passèrent et le carnet se retrouva sous ses yeux. Il y était écrit:

Citation :

Assied-toi et essuie toi d’abord. Ça doit bien faire quelques mois qu’on s’est vu, c’est vrai. Je pense pas me rappeler de ton nom, par contre. Et je pense pas t’avoir donné le mien.
Klaus Handschellen, enchanté encore.
Et la vie pourrais aller un peu mieux.

Et toi, qu'est-ce que tu fais à New York? T'es pas loin de Death City?

Suite à sa lecture, la jeune fille retira son manteau et l'adossa contre sa chaise, puis s'y installa plus confortablement. Elle coiffa un peu ses cheveux pour avoir l'air plus présentable puis porta toute son attention sur... Klaus.


Vite! Il fallait se préparer mentalement et retenir son souffle avent qu'elle n'arrive! Chose que la rouquine ne fit pas, sachant que c'était impoli. C'est un triste réalité de la vie.... Il faut souffrir pour être aimer!


Elle fit un sourire plein de dents jaunes et s'en alla plus loin. Pfiou! La menace était partie! Il était plus que temps! Miki sentait son nez fondre et sa gorge se serrer! Une chose était sûre, elle ne reviendrai plus dans ce restaurant! Plus jamais! La meister regarda encore quelques secondes la serveuse s'éloigner pour être sûre qu'elle ne se retourne pas pour dire " J'peux prendre ta commande? " puis se tourna vers Klaus. De quoi elle parlait déjà?


Elle laissa son menu de côté. Plus faim. Plus du tout. Stupide haleine de cheval desséché! Miki n'avait jamais rien sentit de pareil! C'était pire que l'haleine de Kumo un lendemain de veille! Yark!


La simple image de cette pensé suffisait à Miki pour avoir un frisson de dégoût dans tout le dos. Horrible!

Le message que Klaus avait écrit semblait avoir fait son effet. La fille s’asseya et se coiffa un peu, question d’avoir l’air un peu plus présentable. Et elle parla encore après s’être assise confortablement.

"”Eh bien, heureuse de te revoir Klaus! J'espère simplement que ça ne sera pas notre dernière rencontre!”

*Effectivement, t’es la seule personne que je peux supporter pendant plus d’une heure.*

Un petit hochement de tête devrait être assez pour que ce message passe.

“Au passage, moi c'est Miki. Facile à retenir hein?”

Miki. Miki. Effectivement, ça roule bien dans la tête de Klaus.

“Mais tout mes amis m'appelle M-J, J pour mon nom de famille, ‘Junsuina’. Mais j'y pense, y'a bien une de mes amies qui me surnomme sans cesse ‘poil de carotte’...”

Klaus eut un petit sourire à ce surnom. Avec sa chevelure rousse, c’était pas vraiment une exagération. Il reprit le calepin, sortit son crayon, et dessina, sommairement, ce qui lui avait passé par la tête.


Bon, c’était pas un Renoir, mais ça ferait le travail. Il leva le carnet sous les yeux de Miki et pointa vers elle. Comme quoi les gestes étaient autant porteurs de messages que la voix. Et une image vaut mille mots.

“Enfin bref. Mais qu'est-ce que tu veux dire par ‘la vie pourrait aller mi’- Zut! Brenda à 3 heures! "

Effectivement, juste à entendre ce nom, le dos de Klaus de raidit et son visage se tordit dans une expression de terreur. Non, elle pouvait pas venir maintenant, il avait rien préparé. Bon, système de défense automatique, prends une bonne respiration et ferme ton clapet jusqu’à ce qu’elle parte, c’est pas comme si elle s’attend à ce que tu ouvre ta bouche. ‘Brenda’ s’approchait avec un menu, et le donna rapidement à Miki.

Au moins les effluves allaient pas dans sa direction. Pardonne-moi, ma grande.

"Tiens, j't'apporte un menu. Je reviendrai plus tard pour prendre ta commande."

*Oh non grosse truie, tournes-pas! J’te dis de pas tourner, merd-Bon, elle tourne. Je vais avoir la nausée si elle me parle trop longtemps.*

"Et toi mon chou tu vas d'voir attendre un peu. Y'a eu un p'tit problême pis le four est scrap. Le chef est en train d'le réparer."

Vite, prends ton carnet, Klaus, faut qu’elle sache!

Il nota, le plus rapidement possible:

Citation :

Plus faim, je part.

Avant de déchirer la feuille et de la donner à ‘Brenda’, qui lut, lentement, hocha la tête, et repris son chemin. Un client de plus ou de moins, ça dérangerait sans doute pas son quota quotidien. Et juste là, Klaus laissa sortir le plus gros soupir possible, changa l’air de ses poumons, et regarda Miki, un petit sourire aux lèvres. Elle semblait avoir eu la même idée que lui.

"Comment tu fais pour venir manger ici?”

Citation :

Première et dernière fois ici, M-J. Je t’invites quelque part d’autre, où on va pouvoir respirer un peu plus.

“J'suis même pas sûre si cette serveuse est une humain ou carrément un extra-terrestre venu de nul part qui à débarqué ici pour exterminé l'humanité avec sa bouche!”

Citation :

Possible, vu son physique.

“Tu crois qu'elle a un mari? Si oui, tu crois qu'il a lui aussi une haleine de boue? Oh mon dieu! Tu crois qu'ils s'embrassent?”

Citation :

Je veux même pas le savoir, je veux pas de cauchemards. Si ça se trouve, c’est une vieille fille.
Bon, allez, ramasses-toi, on va aller acheter une pizza d’un stand de rue, je crois que ça serait plus comestible que ce qu’il y a ici.

Klaus se leva, s’étira. Pas question de rester ici plus longtemps. Il prit le manteau qu’il avait déposé sur sa banquette et fit un petit mouvement de la main, pour inviter Miki à le suivre, tout en notant, encore et toujours, des petits messages sur son carnet et de les lui montrer, question de continuer la conversation.

Citation :

T’as pas répondu à ma question par contre. New-York? T’es pas loin de chez toi?
En vacance, genre?

Klaus avait un don, Miki en était persuadée. Il avait le don de patience. Chose extrêmement importante quand une rouquine avec une face de pie traîne dans le coin. Il répondait à toutes les idées de la meister. Une par une. La jeune fille en était presque impressionnée...

Finalement, Brenda eu raison des deux amis. Klaus se leva et invita M-J à aller dans un restaurent différent. Après avoir finit de lire la phrase, elle ne se fit pas prier! Elle attrapa illico son manteau et l'enfila en se dépêchant de sortir. Une fois à l'extérieur, elle attendit que Klaus soit prêt et ils partirent.

La pluie fine de tout-à-l'heure était restée, mais le vent était bien moins fort. C'était le temps parfait! Avant de partir, Klaus avait posé (écrit) une question.


Finalement, la meister se lança dans un énorme racontage de vie. Son réveil en plein milieu d'un désert, sa drôle de rencontre avec Kumo et Caleb, et tout le bordel qui s'y était passé. Dans chaque détail. Alors du coup, le transfert de restaurant s'était transformé en promenade sous la pluie. Elle et le muet n'étaient plus dans les quartiers de restaurations mais plus loin, dans les routes... justes normales. La météo n'avait pas changée, mais l'orage se faisait sentir...


Même pas le temps de finir une phrase que la toute petite pluie mignonne et quasi-inexistante se transforme en mur d'eau froide et zéro agréable. Vite! Se cacher, se cacher, se cacher...... Ah! C'était le temps le plus ironique qui soit! La chose la plus belle du monde se transformait en une chose physiquement insupportable! Quelle tristesse...
Quoi qu'il en soit, il ne fallait en aucun cas rester en dessous de ce truc.

Le seul reflex qu'eu la rouquine fut de foncer dans une ruelle en traînant Klaus pas le collet. Dans les ruelles, on peut trouver des boîtes de cartons et pleins de trucs pour se couvrir la tête. Et miracle de la vie, Il y avais une grosse boîte au fond. Mais une grosse boîte. Comme dans les films! Le genre de boîtes avec un genre de gros monstre dégueu sortit de nul part. Bref. Miki poussa Klaus dedans et vint se réfugier dans la boîte avec lui. Au même moment, l'orage éclata et le mur de pluie devint une pluie... bah. Juste comme dans les films. Et maintenant, retour au blah blah!

Miki était toujours une fille plein d’énergie. En fait, c’était sans doute la seule personne qui était excitée ou émotionelle que Klaus se permettait d’apprécier. Peut-être parce qu’elle semblait être une des seules personnes assez patiente pour l’attendre alors qu’il écrivait, mais ce n’était qu’une hypothèse.

Dès qu’il passa le message de partir et foutre le camp, c’est avec des grands yeux et un sourire gros comme le monde que Miki prit son manteau, se leva, et se diriga vers la sortie d’un pas plus rapide qu’il ne l’aurait fallu normalement. Pas que ça dérangait Klaus, au contraire, le plus vite ils étaient sortis, le plus de chance ils auraient de survivre aux effluves de ‘Brenda’.

Temps de merde. Le ciel nous pisse dessus et le vent est juste assez glacial pour vraiment emmerder Klaus. Même si il était content d’être sorti, une partie de lui-même lui disait que au moins, le restaurant était chauffé et relativement comfortable, comparé à la température extérieure.

Et c’est là qu’elle a répondu à sa question à propos de son séjour ici:

"Oui, c'est exactement ça. Je suis en vacances. Sauf que Kumo, une arme démoniaque, à foutue le camp pour la Floride.”
*Arme démoniaque, hein,* Klaus réfléchi aux implications de ce qu’elle voulait bien dire, mais hocha la tête en signe de compréhension. *Comme moi en fait...*
“Du coup le logement est devenu trop cher à payer toute seule alors il faut que je quitte pour Death City.”
*Encore une fois, comme moi.* Nouveau hochement de tête.
“Justement, avant de te revoir dans ce stupide resto, j'étais en route pour l'aéroport. Je sais, j'ai pas de bagage. Mais quand je suis arrivée ici, je revenais d'Égypte.”
*Whoa whoa whoa, l’Égypte!?* Coup de tête sur le côté, un regard plus stupéfait que Klaus n’aurait voulu faire, mais ça a l’effet voulu.
“Je te raconte même pas ce que je faisais là-bas!"

Et pourtant, comme un magnétophone enrayé, Miki commenca à décrire avec précision son aventure en Égypte, sa sortie du cercueil, les habitants, un certain Caleb, une Kumo, et tout ce qui s’est passé ensuite. De toutes les histoires qu’il avait entendu, Klaus était sûr que celle-ci était dans le top 10, mais il avait appris à ne pas juger des histoires bizarres comme ça.

Bah, il y avait bien l’histoire de la théière maudite. Il essayant encore de comprendre c’était quoi cette histoire que ce marin d’Irlande lui avait dit...

Durant que Miki racontait son histoire, le duo avait continué à marcher dans les rues. Le Central Park, le quartier Italien, Time Square... Et c’était là que la pluie a commencé à vraiment taper fort. C’était plus qu’une pluie, c’était l’averse.

"Et voilà, tu sais tout. Mais toi, qu'est-ce que tu- Ouh!"

Et c’est la que ça tombe. Avant que Klaus puisse pointer à l’abri de métro le plus proche, c’est Miki qui empoigne le grand homme par le cou et le tire vers la ruelle en recherche d’abri.

Penser qu’un muet ne peut pas faire de bruit est une grâve erreur. Il ne peuvent pas parler, bien sur, manque de fonctionnement des cordes vocales ou manque de cordes vocales tout court, mais les soupirs, les grognements, les étoufements, les toussements peuvent se faire entendre.

Et Klaus, surpris par la vitesse de la petite, se retrouva à cracher et gargouiller comme une poule égorgée avant de se faire lancer sur le sol et de tousser au contact du sol. Miki leur lanca une boite sur la tête, question de se protéger de la pluie, qui devint un orage électrique quelques secondes après.

Putain, quand elle veut quelque chose, vaut mieux pas être dans son chemin, hein?

"Ok. retournons à nos moutons. Qu'est-ce que tu fait à New-York?"

*Attends petite, j’ai le diaphragme en miettes, laisse-moi retrouver mon souffle.*

Dès que les respirations de Klaus se régularisèrent, et qu’il prit un moment pour décider de ce qu’il écrirait, la main levée pour exprimer une pause qu’il voulait prendre, il sortit son crayon et son calepin, tira une page, pris une grande respiration, et se mit à écrire.

Les minutes passèrent alors que Klaus écrivait, lentement mais surement, son histoire, qu’il n’avait jamais vraiment raconté à personne. Le meurtre de sa famille, la perte de ses moyens, les meurtres qu’il a lui-même commit sous les effets de la rage, sa fuite de New-York, et sa vie après.

Citation :

...Et aujourd’hui, j’étais venu faire mon deuil, me débarasser finalement de ce fardeau, avant de partir pour Death City. J’ai vécu trop longtemps avec ce poids, alors je suis content d’être venu. Mais ça me pince le coeur qu’on n’aie pas fait plus d’effort pour l’enquète.
En fait, tu es l’une des seules personnes sur terre qui connaisses mon histoire.
J’ai trouvé le nom du cimetièrre où ma famille a été enterrée, et avant de partir, j’aimerais que tu m’accompagne... Au moins, quand la pluie aura fini de nous tomber dessus.

Klaus regarda dans ses mains, alors qu’il signa sa feuille, habitude qu’il avait prise lors de son enfance. Peu importe le genre de texte, l’authenticité devait être prouvée. ça faisais quand même trois pages, recto-verso, qu’il venait de remplir. Avec un petit soupir, il ramassa et les feuilles et son courage, avant de donner la pile de papier à Miki, de croiser les bras, et, un regard plein de nostalgie, attendre la réponse.

Ah! Le confort d'une boîte en carton. Qui n'as jamais entrer là dedans? PERSONNE! Quand on est petit, une simple boîte peut devenir un château hanté ou carrément un vaisseau spatial! Mais cette fois-ci la boîte servait de maison.

Donc, une fois bien à l'abris dans leur maison, Miki attendit l'escargot qui servait d'ami muet, Klaus, pour reprendre la conversation. Après un petit concert de gargouillis et de bruit bizarre, Klaus se mit à écrire. C'était long. Voir même, un peu beaucoup trop long. La meilleure chose à faire pour patienter dans des moments pareil, c'est de chanter!

Alors Miki prit une grande inspiration, puis, se mis à fredonner. Et oui. Fredonner l'ending des powerpuff girls sous une boîte en compagnie d'un muet qui écrit dans le noir, c'est assez troublant! Finalement, Klaus tendit ses papiers vers son amie, qui les arracha de ses mains, impatiente de lire. Vous devez sans doute vous dire, " Lire dans le noir? C'est infaisable! " Mais cette fois, tout est possible!

Citation :

...Et aujourd’hui, j’étais venu faire mon deuil, me débarasser finalement de ce fardeau, avant de partir pour Death City. J’ai vécu trop longtemps avec ce poids, alors je suis content d’être venu. Mais ça me pince le coeur qu’on n’aie pas fait plus d’effort pour l’enquète.
En fait, tu es l’une des seules personnes sur terre qui connaisses mon histoire.
J’ai trouvé le nom du cimetière où ma famille a été enterrée, et avant de partir, j’aimerais que tu m’accompagne... Au moins, quand la pluie aura fini de nous tomber dessus.

Voilà! Lecture terminée, Miki pouvait réagir! La meister déposa les feuilles sur elle et regarda Klaus avec de grands yeux brillants. Comme c'étais touchant! Pourquoi tout le monde finit par perdre ses parents beaucoup trop tôt? Injustice de la vie! La jeune fille laissa passer quelques secondes avant de sauter au cou de son ami comme une sauvage et lui faire un gros câlin plein d'amour! 3 secondes exactement plus tard, elle bondit sur ses pieds et lança la boîte au loin.

Quand il pleut, on est capable de l'entendre. Ça fait le son d'un bombardement juste au dessus de ta tête. Logiquement, quand tu n’entend plus que le son d'un robinet qui coule, l'averse est passée. C'était donc pour ça, que Miki avait envoyer valser la maison improvisée à l'autre bout de la ruelle.

Klaus n’était pas préparé à entendre Miki chanter, mais du tout. En fait, il pausa son écriture pour la fixer un moment, avec un regard d’incrédulité. Les Powerpuff Girls? Vraiment? Et maintenant, aussi, pendant que Klaus essayait d’être sérieux? Tout ceci dépassait Klaus de beaucoup, mais il ne pu pas retenir le sourire qui recouvra ses lèvres.

Peut-être que finalement, il lui manquait quelques boulons, à cette fille aussi.

Mais au final, il avait fini d’écrire sans embuches, et le manuscript avait fini dans les mains de Miki, qui prit le temps de faire la lecture, lentement mais sûrement. Et c’est à ce moment-là que Klaus manqua de s’étouffer à nouveau. Il n’eut pas le temps de se protéger contre le météore roux qui lui agrippa la gorge et l’étrangla avec vigueur.

*Merde, cette fille va me tuer si elle continue à être aussi énergétique!*

Miki relacha rapidement le cou de Klaus, qui toussa encore une fois après à peine 5 minutes après avoir été trainé à travers les ruelles comme une poupée de chiffons, et avec un regard plein de victoire (Klaus n’avait aucune idée comment elle avait fait, mais elle avait aussi passé de apparament dépressive à joyeuse en moins de trois secondes), Miki se leva et lanca la boite de carton qui leur servait de refuge au moins dix mêtres dans les airs.

Bon, au moins, il ne pleuvait plus, c’était déjà ça.

"Bon! Allons au cimetière maintenant! Et après, départ pour Death City!"

Manque de tact. Ouch.

Mais bon, elle avait raison. Le plus vite Klaus ferait son deuil, le plus vite il serait parti d’ici. Et Death City était bien plus accueillante que New-York, sans aucune comparaison requise. Death City, avec ses individus plus tarés les uns que les autres, tous aussi bruyant qu’une autoroute embouteillée, plus narcissique que le grand Narcisse lui-même, et plus cons que deux manches à balais, était plus accueillante que New-York.

Bon, on y va.

Klaus prit donc la main de Miki dans la sienne, et d’un pas rapide (pas question de rester dans une ruelle sombre tout seuls, ils auraient plus d’ennuis qu’ils n’en avaient besoin maintenant), ils se dirigèrent vers le dit cimetièrre, un petit centre mortuaire juif situé entre deux blocs d’appartements. L'adresse était à quelques coins de rues, heureusement.

C’était un de ces petits cimetieres avec des tombes installées au hasard, empilées l’une par dessus l’autre, par besoin d’espace, des cryptes pourries, un cimetiere de bas niveau.

Et quand il est arrivé à l’entrée du cimetiere, Klaus eut une sueur froide.

Merde, pourquoi maintenant? Il avait fui les autorités, combattu ce que tout le monde semblait appeler un Akuhei plus puissant que lui et a réussi à survivre, et a passé plus des deux tiers de sa vie tout seul, sans support, sans aide morale, à vivre et à s’entrainer.

Mais maintenant qu’il était là, devant la raison de sa fuite, c’est non seulement la peur de l’affronter mais la honte de l’avoir abandonné qui frappait Klaus. Et ça le gelait là. aucun mouvement possible. Coincé.

Klaus regarda Tizi, au moins trois têtes plus petite que lui, avec un regard de terreur pure. Ses genous tremblaient, et il avait besoin de plus de support maintenant qu’il n’en avait jamais eu. Il pointa vers une crypte dans le fond, où son nom de famille était marqué.

Miki ignora complètement les toux qu'elle causait à Klaus, se disant que c'était la dernière chose au monde qui pourrait le tuer. Voilà que la seconde d'après, il lui prit la main pour se rendre au dit cimetière. Il lui prit la main...? Choc. C'était la première fois de sa vie qu'un homme lui prenait la main. Surprenant? Bah oui. Son père avait pas le temps faut croire! Qu'est-ce qu'elle devait faire? Pleurer? Crier? Rire?

Juste rien.

Elle ne dit rien, rougit un peu et se laissa faire. De toute façon, ça n'était pas si désagréable que ça... Klaus cherchait l'adresse du cimetière pendant que Miki, elle, faisait ramollir son cerveau avec plein de pensée sans aucun sens. " Peut-être que l'on peut se réincarner en crème fouettée? " ~ " Si oui, est-ce que j'ai mangé mes parents? " ~ " Peut-être que Kumo EST mon arrière arrière arrière grand-père? " Des trucs dans ce genre...

Finalement, le muet s'arrête devant un amas de tombes et de pierres tombales. Il tremble, devient blanc comme un drap, respire vite et fort... Miki croyait qu'il allait mourir! Après une série d'autre réactions soudaine, le jeune homme pointa un endroit dans le cimetière. C'est à cet instant que la meister remarqua qu'il était juif. Bah. Ce n'est qu'une religion comme une autre, est-ce que Klaus avait peur que Miki le rejette? La jeune fille resta plantée là sans broncher pendant quelques 5 secondes avant de se mettre à rire comme une conne. Le genre de rire que seul un monstre peut faire. Ou encore, les rires démoniaques qui passent au ralentit... ça ressemblait à... " Uaaaaaarkwuaaarkwuuuuaaaaaarrrrrkkkkkk! " mais sans aucune émotions précises.

Après coup, la rouquine serra plus fort la main du muet et le traîna vers les tombes qu'il pointait. C'était surement ses parents ou d'autre membres de sa famille. Au fond, Miki comprenait ce qu'il ressentait. Elle aussi avait dû faire un deuil étant plus jeune! Plusieurs même! La meilleure chose à faire était de tourner la page le plus vite possible avant qu'il ne soit trop tard. Trop tard pour vivre. Si un deuil nous pourrit la vie trop longtemps, on finit par manquer les moments les plus importants...

La rouquine prit donc la décision de tout faire pour que son ami passe au travers de cette mauvaise passe.

" "

"Dit adieu, Klaus."

Klaus tremblait encore quand il entendit la petite voix de la rouquine à côté de lui. Il a avait peur, oui. Très peur, même. Peur de faire face à son passé, aux personnes qu’il avait laissé mourir alors qu’il combattait son deuil sur le paquebot en direction de l’europe.

Non.

Klaus n’a jamais eu le temps de faire son deuil. Il n’a jamais arrêté de courir. C’était une des raisons pour laquelle le grand brun n’avait pas été capable de combattre ses peurs, à Auschwitz. Il n’avait pas eu le temps de comprendre ce qui lui faisait peur. De quoi il courait. Et maintenant qu’il se tenait devant la crypte où les membres de sa famille reposent maintenant en paix, il se retrouvait en face à face avec la chose qui l’horrifiait, qu’il n’aurait jamais voulu avoir à affronter, il était pétrifié.

*Bordel, c’est pas en restant planté sur place qu’on va faire accélérer le processus!*

Il lâcha la main de Miki et se dirigea vers les portes de la crypte. Une grand crypte menacante, quasiment stéréotypée. Bien large et bien décorée, oui, mais en mauvais état. La crypte n’était pas en pire état que le reste du cimetière, tout était en ruine, mais la crypte, structure qui surpassait les autres tombes et installations mortuaires de beaucoup attirait bien plus le regard que le reste.

Un petit sourire se glissa sur la bouche de Klaus avant de disparaître aussi rapidement. La matriarche Ema, et la grand mère de Klaus, n’aurait souhaité rien de moins. Être en vue, même après sa mort.

Klaus s'avança et ouvrit la grille, qui grinça bruyamment alors qu’il s’approcha de la deuxième porte en bois pourri. Une pensée à propos du croque-mort, apparemment inexistant ici, passa dans la tête du grand muet. Il traversa la porte de la crypte et entra à l’intérieur des ruines. Et c’est là qu’il vit les cercueil. Installé dans les murs se trouvaient des tombeaux en pierre incrustée, calés avec une minutie impressionnante si on compare à l’état des lieux. Klaus pouvait lire le nom des membres de sa famille alors que sa main effleurait la poussière.

Son grand frère, Hanz, chanteur d’opéra de renom. Sa grande soeur, chanteuse soul respectée, et qui pensait faire son premier vinyle, supposé sortir un mois après l’assassinat. De l’autre côté de la crypte, sa mère et son père, qui ont toujours supporté Klaus à travers sa condition, son mutisme. Il leur serait toujours reconnaissant. Et, au fond de la crypte un dernier cercueil qui ne pouvait être nul autre que la grand-mère, la survivante. Sur un piédestal de marbre, la boite décorée se tenait fièrement, regardant les autres cercueils, les protègent, comme elle avait toujours fait.

Klaus ferma les yeux, et des souvenirs d’enfance lui revinrent à ses yeux. Les nuits de Hanoucca passées à entendre les voix en chorale. Les spectacles aussi nombreux qu’un par semaine, où Klaus admirait la voix de son frère ou de sa soeur, jaloux de ne pas pouvoir faire de même. Les veillées ou la matriarche se levait de sa chaise berçante et trottait jusqu’au piano pour partager sa connaissance encyclopédique des histoires et chants juifs traditionnels.

Il soupira et avança vers le cercueil de sa grand-mère, et sortit une feuille de papier de son carnet de dessin. Une feuille vierge. Un petit truc qu’il avait apprit d’un marin japonais, de l’origami. Il s’installa à terre et se mit à plier la feuille, et une minute plus tard, un petit oiseau de papier apparut devant lui. Simple, blanc pur, et léger comme tout. Klaus le déposa sur la tombe de sa grand-mère. Elle avait toujours aimé les oiseaux.

Klaus sorti de la tombe, et il se sentait comme si un poids avait été enlevé de ses épaules. Pour une des premières fois dans sa vie, Klaus se sentait très très bien.

Il approcha la rouquine et s’étira un peu, avant de reprendre son carnet et d’écrire un petit mot:

Citation :

C’est bon. On y va?

Miki attendait à l'extérieur. Que pouvait-elle faire d'autre ? À part se balancer sur ses pieds, pas grand chose. La rouquine s'était mise à observer le paysage autour d'elle. Les arbres un peu humides par la pluie, les nuages noirs et capricieux, les voitures roulant quelque fois ici et là...

Mais franchement, un ciel gris reste toujours plus beau qu'un ciel bleu. Gris, c'est nostalgique, imprévisible. Un vent frais ne manque jamais de l'accompagner. Les nuages recouvrent tous l'horizon, impossible de voir le soleil. Et c'était tant mieux ! Un air humide plane sans cesse, célèbre pour sa tendance à friser les cheveux de tous et de toutes.

Bon. Stop poésie, Klaus revient. La meister avança de quelques pas pour rejoindre le muet. Ce dernier se mit alors à écrire une nouvelle fois sur son cahier. La jeune fille, curieuse, s'étira le cou pour mieux lire les mots que griffonnait son ami. * C'est bon... On... y.. vas ? *

Miki acquiesça avec un sourire, en profitant pour le féliciter d'avoir tourner la page. Les deux amis reprirent leur marche sous une toute petite bruine rafraîchissante. En chemin, ils s'arrêtèrent devant un fast-food pour remplir le trou qu'avaient creusés leurs estomacs vides. La rouquine s'offrit une glace vanille, chocolat et fraise parsemée d'amendes. Un régal.

Destination finale : l'aéroport. Le duo s'étaient gardés juste assez pour payer leur billet d'avion, vol aller simple vers Death City. Bien que les employés trouvèrent étrange le fait que le duo ne traînaient pas de bagages avec eux, ils les laissèrent passer tous les deux. Dans l'avion, ils étaient installés sur des sièges similaires. Miki ne pouvait pas s'empêcher de faire des taquineries à son ami, comme des pokes par exemple. C'est simple quand ton ami est installé juste en face de toi !

C'est sous un ciel ensoleillé que les deux amis se laissèrent pour partir chacun de leur côté. La jeune fille due donner au moins dix câlin à Klaus pour lui dire au revoir. Dans ce moment là, impossible de ne pas pleurer... enfin, pour elle. En guise de souvenir, Miki força Klaus à lui donner le dessin qu'il avait fait au restaurent l'autre fois.


C'est avec un bout de papier plié dans ses poches et un sourire béant, cachant toute fois une miette de tristesse, que poil de carotte quitta l'aéroport à bord d'un taxi, laissant derrière elle un ami pas comme les autres. Un ami dont elle se souviendra toujours.