Chienne de vie. Tu l'as fait exprès. Je le sais. Ne nie pas ! Pourquoi, mais, pourquoi tu fais ça ?! J'n'en vois pas l'utilité. Par contre l'absurdité... Et en plus, maintenant c'est l'Egypte que je me tappe, après le Canada... Blaaaague. Oh sérieux montrez-moi les caméras que j'puisse reprendre mes clics et mes clacs et m'enfiler un p'tit Sunrise. Ce que je fous là ? Attendez, on va effectuer un petit retour en arrière. Dans ce Canada profond rempli de consanguins. Vous vous en souvenez nan ? Du Roi des Gamins et de son incontournable "marche ou crève". J'avais espéré ne jamais le revoir. Pas que j'éprouve une certaine haine ou rancœur envers lui, nan (bien que mon corps, lui, soit pas vraiment ravi de le recroiser hum), jusqu'à hier c'est à peine si je me souvenais de son existence. Si ça vous intéresse. Ou pas. Pif paf pouf, me revoilà refourguée d'une nouvelle mission et devinez avec qui ?! Dans l'mille. Le loup rageux. S'il me brûle une nouvelle fois, j'le satélise sans préavis. M'enfin, plus j'y pense et plus j'me dis que le chef de l'armée (ou le gens qui attribue les missions, c'pareil) vit avec les Teletubbies -avouez qu'il faut être totalement défoncé pour regarder ce truc. Sérieusement, c'est totalement illogique ! Y m'demande de ramener un gugusse dont je n'ai rien à cirer et puis il l'envoie en mission. Comme ça. Avec moi en plus. Le mec y peut se barrer quand y veut ! Débile. Ha mais... Nan. Y ne compte tout de même pas sur moi pour garder un oeil sur lui ? Si ? On m'a dit .... On ne m'a rien dit. Et je n'ai même pas eu à dire oui. Donc qu'est-ce que je fais ? Je reste plantée à côté de lui. Comme une fleur, perplexe.

Tccchiiiiiii.... Ouais. Après maintes et maintes réflexions intenses, ça n'me concerne pas qu'il trace sa route ou pas. C'est bien ce que je me disais. Chut, taisez-vous. Une légère brise vint me caresser le visage, alimentant le feu de lamentation qui prenait part en moi. Jusqu'à présent je ne lui avais pas encore accordé un seul regard. D'ailleurs, je m'étonnais qu'il n'ai pas encore pris la poudre d'escampette comme je l'avais préalablement prédit. Qu'est-ce qui lui prend ? Une baisse de régime ? Ou sans doute était-il en train d'élaborer je ne sais quel plan futile pour échapper à ma surveillance. Le truc c'est que j'surveille quedal moi. Si c'n'est ces grains de sable qui me narguent depuis le début. J'me verrais bien munie d'un aspirateur géant. Juste pour le tripe d'aspirer tout ce qui me passe malencontreusement sous le nez. Hoy Hoy Hoy ! Je pourrais aspirer le Roi des Gamins ?! VRAIMENT ?! Ha ha ! Tout mon corps se retourna instinctivement vers ledit roi, une expression démoniaque sur le visage, un sourire carnassier étiré jusqu'aux oreilles. On pouvait presque m'entendre jubiler (ou penser que j'allais le bouffer) ! Aspirer aspirer aspirer aspirer aspirer... C'est que... Je m'y voyais déjà. Dominer le monde avec mon aspirateur... J'y étais à fond dans mon tripe, sur le point de le chopper, vous savez, jouant de mes doigts de cette façon bizarre quand vous vous apprêtez à chatouiller quelqu'un. Ouais voilà c'est ça ! Pourquoi je persiste à parler toute seule moi ? Bref. Je disais : j'étais sur le point de faire je ne sais trop quoi lorsqu'un énorme remue-ménage se fit percevoir, au loin.

- Wuut ?

En une fraction de seconde -même si j'avais beau toujours me trouver dans cette position étrange, les doigts en crochet prêt à chopper MisterWolf- tout mon corps s'était raidi. Les sens en alertes. Peut-être que j'en fais un peu trop, mais quand on sait ce qu'il se trame par ici, croyez-moi ce n'est que le stricte minimum. Mes yeux, bien que légèrement aveuglés par la lumière éblouissante de notre pote le soleil, scrutaient l'horizon à la recherche de... D'un truc louche. Nous nous trouvions non loin des pyramides de Gizeh et mes pupilles s'efforçaient de détailler le moindre petit grain de sable qui lui paraissait suspect. Ouais, va en avoir pour des heures. Quand mes yeux se plissèrent, attirés par la formation d'une énorme masse brune qui se dirigeait droit sur nous. Le vent, qui pourtant jusque là s'était montré extrêmement discret voir inexistant se leva brusquement, sans demander son reste ; entraînant avec lui tout infime gravier voulant participer à la fête. Non loin de nous se formait un monstre tout de vent et de sable vêtu. Abasourdie par la beauté de la tempête de sable qui se profilait sous mes yeux, mes muscles se relâchèrent, j'en vins presque à oublier la présence du Petit D'homme. Je crus un instant sentir les grains de sable vibrer sous mes chaussures, ou était-ce encore mon cerveau qui déconne ou Paranoïa qui fait son entrée ? Mes mirettes s’écarquillèrent, comme envoûtée par ce si somptueux spectacle, je fis sans m'en rendre compte un pas en arrière, ou peut-être deux je ne sais plus. C'est fou ! A me côtoyer ainsi on pourrait vite croire que je découvre le monde chaque fois que je pose un pied dehors... ! Si pour l'instant une bonne partie de mes capacités sensorielles ne répondaient plus, j'eus comme un instant de lucidité. De 1, il n'y avait aucun passage sur "comment affronter les tempêtes de sable" dans le manuel des terroristes heureux et de 2, ce vent si momentané semblait si surfait et fabriqué de toutes pièces. Quelque chose ici sonnait faux. Extrêmement faux. Je pouvais presque percevoir les ondes dissonantes de cet élément pourtant naturel. Mon visage se renfrogna. Si toute cette splendeur n'était que poudre aux yeux, elle en perdait tout son attrait. Elle ne représentait plus rien, si c'n'est une perte de temps à contempler.

"Hé toi !"

Tiens, j'viens de penser, j'suppose que "hé toi", c'est pas un prénom. Nan ? Hein, ouais, c'est bien c'que j'me disais. Faudra p'tetre que je songe à lui demander le sien un jour. Si l'envie m'en prend...

"J'espère que t'es prêts à affronter ce machin là."

Wait, je vous vois déjà venir. "Wtf, affronter une tempête de sable ? C'est complètement débile" ! He bien... HIIINN MAUVAISE REPOONNSEE. C'nest en rien débile, quand on considère que cette tempête est magique. N'avais-je pas mentionné qu'il se tramait des choses étranges ici ? Des pyramides disparaissent. POUF comme par magie ! Et des caprices des éléments tels que cette tempête se sont disséminés un peu partout en Egypte, tous accompagnés de disparitions. Par élimination, il a été conclu que cette étrange malédiction frapperait bientôt ces chers triangles de de Gizeh. Voilà pourquoi moi et "hé toi" avons été envoyé ici. Mais je ne pensais pas qu'une tempête surviendrait à peine après notre arrivée. Ces étranges disparations... En rien une malédiction. Un simple troll. Je pense. En attendant, il restait le soucis de madame capricieuse, monstre de sable qui nous barrait la route. M'enfin, disons plutôt que j'avais l'intention de faire semblant de m'en soucier en laissant mon compagnon de route s'en charger. C'est plus simple, moins fatigant et puis tant qu'à faire autant qu'il me serve à quelque chose.
Un sourire s'étira sur mes lèvres,
Fight Petit D'homme !

C’était quoi ses conneries. Vraiment, après si peu de temps, ils permettaient à Zénix de sortir de sa prison en l’envoyant en mission? Ils venaient par conséquent de relâcher un ‘’criminel’’ selon leurs critères qui refusaient d’être soumis à l’autorité en essayant, oui il fallait le dire, en essayant de le faire travailler pour eux. C’était si stupide de leur part, mais ils n’étaient pas si crétins. Enfin, les membres de l’armée pensaient ne pas l’être en envoyant la fille aux cheveux roses comme gardienne. Génial, on aurait dit qu’ils tentaient de redémarrer une nouvelle guerre mondiale ou peut-être que l’armée pensait que Zénix était trop faible pour vaincre Leiko . Après tout, elle l’avait vaincu une fois alors pourquoi pas deux? C’était une pensée logique , or , elle ne tenait pas compte des progrès que le loup avait effectués depuis le temps. Il n’était pas resté à l’armée à se tourner les pouces. Jamais de la vie, un roi n’avait point de temps de repos pour procrastiner. Il se devait de tenter d’avancer même dans les situations difficiles. La mort, la guerre, peu importe, il se devait constamment d’avancer. Reculer n’était ni une possibilité ni existant. À ses yeux, ça voulait simplement dire mourir, mourir dans les bras des enfers en abandonnant par conséquent son rêve aux mains du malin. Jamais cela n’allait se produire. Pour ce faire, il s’était entraîné en se servant des membres de l’armée pour apprendre de nouvelles choses. Il avait d’ailleurs passé la majorité de son temps à examiner quelque chose ou plutôt quelqu’un en particulier. Suite à ses longues heures d’observations, il pensait et visualisait quelque chose d’unique en son genre.. mais le tout était encore inconnu pour le moment.

Bref, le loup était présentement dans le désert, un lieu inconnu dans un endroit inconnu de la Terre. Il pouvait disparaître maintenant s’il le voulait, mais son désir de visiter le désert avait pris le dessus. C’était un lieu dans lequel il avait toujours rêvé visiter et il ne le regrettait pas. Le soleil de plomb était si dense et si intense que les souvenirs du froid commençaient même à lui remonter à la tête, comme s’il eut préféré être dans un lieu glacial comme le Canada. Mais nah.. le Canada ce n’était pas la place idéale, après tout, c’était le lieu où il avait effacé un malheureux échec en combat un contre un. Une honte qu’il avait eu du mal à digérer. Une honte qui avait toutefois servi à lui ouvrir l’esprit sur certains faits. Mais bon, tout rêve avait un prix à payer. Pour combler un de ses désirs, il se devait d’être coincé avec la fille aux cheveux rose bonbon. Une couleur qui selon lui allait à merveille avec le côté immature de cette gamine..un enfant qui était plus vieux que lui, mais ce n’était qu’un vulgaire détail!

D’ailleurs, Zénix savait qu’il était clairement malchanceux de devoir exécuter sa mission avec celle-ci puisqu’imposer ses règles allait être une tâche ardue, mais où il y avait de la malchance, la chance rôdait. C’était notamment le cas de la tempête de sable auquel ils avaient droit depuis déjà un bon moment. Un assez long moment qu’il prit pour contempler ce phénomène naturel qui n’en était pas un. Il le comprit alors qu’il ignorait les gestes tendus et les paroles de la tête de bonbon. La magie se faisait sentir dans l’air, quelqu’un se devait d’être à l’œuvre de ce phénomène et ce même quelqu’un devait surement être celui qui s’amusait à dérober des pyramides. Comme c’était marrant de faire disparaître des infrastructures qui intéressaient le roi. C’était un geste punissable de mort. Après tout, le jeune homme n’avait pas encore choisi quel type de bâtiment il allait utiliser comme centre de son empire. Donc, faire disparaître un élément qui suscitait son attention était .. impardonnable.

-On di..

Et hop, Zen fut coupé parce que celle-ci parlait en même temps que lui. Elle disait quelques mots depuis déjà un moment, mais il ne le remarqua que lorsqu’il s’enfargea dans ses mots à cause qu’une source nuisible prenait déjà la parole. Suite à cette coupure, il tenta de se concentrer sur ce que l’autre disait afin de contempler à quel point ce qu’elle spéculait était éphémère. Or, les seuls mots qu’il capta furent : Tu, es, prêt , l’affronter.

Un rire puissant perça le son du vent et des granules de sable. Cette femme avait certainement pu le mettre hors d’état de nuire, mais face à ce type de catastrophe, elle redevait un être vulgairement faible voir inutile. À ses yeux, sa ‘’camarade’’ n’était que la meilleure amie du personnage principal dans les films. Oh et que se passait-il la plupart du temps dans ce type de film? La meilleure amie se suicidait en sauvant la peau du personnage principal. Un acte relativement appréciable sauf que la fille en question était toujours celld qui causait les troubles dans lesquels ils étaient plongés. Par conséquent, Leiko était entièrement fautive dans la situation dans laquelle ils se trouvaient. Ce raisonnement témoignait de la rationalité impeccable dont faisait preuve la bête qui sommeillait en ce corps d’apparence humaine.

-Tu es comique, c’est toi qui es supposé me surveiller non? Supposément que selon tes supérieurs, tu es apte à m’empêcher de m’échapper et à me mettre hors d’état de nuire donc tu es plus forte que moi selon eux. Par conséquent, c’est toi qui dois me protéger.

Un sourire malicieux illumina les lèvres du jeune capricieux qui cessa de sourire en sentant le danger s’approcher. Le monstre était d’une taille colossale et formée d’une quantité intéressante de sable. On aurait dit un gardien du désert…

-Admire et prend des notes … sur la dette que tu t’apprêtes à me devoir..

Joignant ses mains, le jeune homme commença à concentrer de l’énergie dans ses deux mains gantées qui s’illuminaient d’une lumière vive. Le feu commençait calmement à se faire sentir peu avant que l’étape cruciale explosa, et ce, dans tous les sens du terme. En effet, un transfert de poids vers l’avant fut exécuté et une tête de loup enflammée entama son chemin vers la créature de sable . Zénix n’y avait mis que la moitié de l’énergie qu’il pouvait concentrer dans cette attaque. À son avis, le tout devait subir, mais il avait oublié que le sable possédait une température de fusion très élevée. L’âme sous forme de puissance fut donc complètement assommée par la composition de la géante bête qui continua son approche dangereuse comme si une simple mouche était apparue à son visage.

-Eh bien, on dirait que ça n’a pas marché, tu ne pourras pas dire que je n’ai pas essayé, maintenant à toi de jouer, enfant. Tu m’appelleras quand ce sera fini..

Un léger sourire rempli de mauvaises intentions fut dressé à l’égard de l’autre truc que l’on pouvait considérer comme une humaine. Le jeune loup se retira rapidement vers l’arrière en s’asseyant au sol comme s’il allait regarder un spectacle. Voir les gens qui le protégeaient combattre pour lui n’était pas son activité favorite. De par son caractère flamboyant, il préférait être celui au front, mais par moment, il fallait laisser les fardeaux mourir avant d’entrer dans le combat. C’était bon pour le moral et ce n’était pas comme s’il n’avait pas essayé d’aider nah ? …

-Pendant que tu y es, tu peux aussi me laisser tes derniers vœux, je les transmettrais à ta famille lorsque je vais réclamer tous tes biens que tu m’auras généreusement légués pour avoir tenté de te sauver la vie.

Était-il en train d’énerver sa ‘’coéquipière’’, peut-être bien, mais la menace ne s’en préoccupait guère. Elle était déjà proche et il fallait réagir vite, très vite. C’était dans ce genre de moment que le potentiel d’une personne était mesurable.