C'était définitivement l'Amérique qui avait les meilleurs bars. Par exemple, Las Vegas. Oui, Kumo était à Las Vegas! Elle avait toujours voulu aller là-bas mais pas une seule fois elle n'avait pu. Sauf ce jour là, où par une chance absolument incroyable, un homme bourré lui avait offert ce billet d'avion pour Las Vegas. D'abord, Kumo avait été trèèèèèès surprise mais ensuite, elle avait fait sa valise et était partie quelques jours après. Bien sûr, elle n'était pas à Death City ce jour là, mais en Australie. Là où les mouettes vous parlent et où l'eau est froide.

Mais bon. Là, Kumo ne faisait pas grand choses de nouveau à part être dans un bar génial avec à peu près toutes les sortes d'alcool qu'on pourrais vouloir, en train de parler avec le barman qui n'arrêtait pas de lui remplir son verre de Whisky jusqu'à la moitié. À force, la weapon commençait à être bourrée. Disons qu'elle riait un peu à rien. Il y en avait des pires qu'elle, qui n'hésitaient pas à faire des trucs con du genre, imiter le roi de la pop ou de commencer à se bagarrer. Le siège de Kumo était près de la porte d'entrée et d'une fenêtre pour bien voir la lune une fois de plus rieuse, tout là haut avec ses amies les étoiles. Les types qui avaient commencer à se bagarrer étaient rendus sérieux. Ils se tenaient par le col et se poussaient d'un coin à l'autre du bar et les autres regardaient ça soit en riant, sois en leur lançant des regards du genre "Les cons qui se battent pour rien". Soudain les deux mecs approchèrent dangereusement, poussant un pauvre gars qui se trouvaient dans leur passage. Le gars qui s'était fait bousculé arriva de plein fouet sur Kumo qui tenait son verre presque vide. Le reste de l'alcool qu'il y avait se déversa sur son beau chandail neuf. Alors. Non seulement elle venait de perdre ce chandail mais en plus (et le pire), elle n'avait pas pu finir son verre. Selon elle, les dernières gorgées étaient les plus importantes, celles qui étaient les meilleures et qui pouvaient porter chance parfois!

Sans réfléchir, Kumo attrapa le premier type qui se trouvait dans son champ de vision, le prit par le col en se foutant complètement de si c'était le coupable ou non. Elle le bouscula jusqu'à dehors à l'arrière du bar dans un espace clôturé là où personne ne devaient venir les déranger. Kumo lâcha le gars et lui bloqua toute possibilités d'entrer dans le bar. Elle lui dit sur un ton méprisant:

- Alors, soit tu me paie un autre verre ET un nouveau chandail, soit tu vivra avec le fait que ta mère te reconnaîtra pas la prochaine fois qu'elle te verra. Choisis, t'as deux secondes.

Le mec riait. Il riait longtemps. Au point de faire rire Kumo aussi. Mais attention, il ne faut pas confondre les phrases rire de bon coeur et rire de la gueule des autres. Pour Kumo, c'était la deuxième phrase. Elle riait de son costume, de sa manière de rire, de sa manière de sourire en riant; elle riait même de sa posture. Lorsqu'il se calma enfin, il ne fit qu'empirer la situation en disant la chose qu'il ne fallait pas faire:

- Pourquoi ne pas retourner à l'intérieur et s'occuper de tous les types louches ? On finira bien par trouver celui qui t'as gâché ton verre. Après si tu veux je t'inviterais à boire un verre.

Il y avait un tas de truc à dire pour le contredire. Premièrement, tout les types à l'intérieur étaient saoul ou presque et ils se battaient pour une raison inconnue mais.... ils n'étaient pas louches pour autant. Et Kumo se fichait de celui qui lui "avait gâché son verre"! Elle ne voulait que se défouler! Mais pour l'invitation à boire un verre... une crème reggae lui ferait bien plaisirs... ou alors un mojito! Aah oui, un mojito. Mais non. Cette phrase signifiait plus que clairement son refus de payer un, son verre et deux, son chandail pourtant si beau. Alors au lieu de gentiment accepter, Kumo retira son joli chandail raté par l'alcool, dévoilant ainsi sa... camisole noire et malheureusement très décolletée. Elle l'avait mise pour rien celle-là. Mais en fait, il s'avérait qu'elle était plutôt utile, comme ça elle ne se retrouvait pas en soutient-gorge en pleine nuit à Las Vegas! Ah tiens, et elle dévoilait aussi son super tatouage. Il fallait toujours qu'il apparaisse celui-là, en forme d'arc avec des ailes et le chiffre 22... naturellement, un chiffre porte-bonheur!

La weapon s'avança ensuite lentement vers le type au beau costume et lui prit son verre des mains, rapidement, sans aucune politesse. En même temps, elle regardait son costume. Qui en fait lui donnait un air plutôt cool et dirigeait sa définition vers les possibilités d'avoir un porte-feuille plein aux as de jolis billets verts, voir mieux, bruns-rouge avec un nombre à trois chiffres dessus, j'ai bien nommé les billets de 100$! Il aurait été dommage de mouiller ce costume qui voulait tout dire avec ce whisky en disant "maintenant on est kit" et de fracasser le verre au sol, comme Kumo s'était dit de faire. Au lieu de ça, sous les yeux du jeune homme en face d'elle, elle but le verre cul-sec. Lorsqu'elle eu finit, elle passa la langue sur ses lèvres pour ramasser la moindre petite goutte d'alcool qui aurait pu survivre. Pour finir elle se servit du sommet du crâne du jeune homme comme un sous-verre et le déposa de manière à ce que le verre reste en place. Sans lâcher l'objet, la jeune fille expliqua son point de vue à sa manière, rapidement et sans politesse.

- En gros, j'ai pas changer ma proposition. Sois tu sors le fric, sois tu te fais buter. J'suis gentille de te donner encore disons... trois secondes pour choisir.

C'est vrai quoi. Le gars avait qu'à dire un seul petit mot de trois lettre qui signifiait à chaque fois une réponse affirmative et qui fait toujours plaisir à entendre. Or, si il disait l'autre mot de trois lettres qui signifiait le négatif et qui ne fait jamais plaisir à entendre, il n'y aurait pas de sentiment de victoire, mais plus un sentiment intense de casser une gueule. Plus précisément, si le type disait oui, bravo, il se sauverait la vie. Si il disait non, il aurait droit à quelques coups de poings par-ci, quelques flèches par-là. Finalement, Kumo préférerait qu'il dise non...