Dans une chambre rangée et ordonnée au possible, Alban dormait d'un sommeil profond qui marquait le début d'une toute nouvelle vie. En effet, le jeune meister venait d'apprendre qu'il n'était pas dans son monde. Dans un enchaînement d'événements qui lui échappaient encore, une fille dénommée Anselys était devenue sa partenaire. Elle était une arme redoutable, capable de faire plier n'importe quelle volonté par la sienne. En même temps, Alban avait affaire à un fouet, l'outil de la domination suprême. De plus, la jeune arme avait su l'obliger à s'entraîner jusque tard le soir par il ne savait quel miracle. Le meister n'avait jamais dormi après de tels efforts ni dans un si grand lit. Pourtant, il ouvrit les yeux très tôt, vers quatorze heures. Normalement, il ne se levait pas de son lit avant seize heures après une activité sportive. Peut- être que son corps apprenait à aimer l'effort... Ou Alban avait beaucoup trop mal pour dormir, courbaturé des pieds à la tête et migraineux comme personne. En arrivant à Death City, une ville peu ordinaire en Amérique, il prit un appartement dans le quartier résidentiel et espère vivre une vie paisible au moins partiellement. Son imagination vagabondait parfois du côté de son ancienne vie avec son père, puis le traitement qu'il a reçu de lui atrophiait ses sentiments les plus doux. Les rayons du soleil s'infiltraient à l'intérieur de sa chambre par les interstices des volets fermés, pendant que ses yeux scrutaient l'obscurité du salon par la porte ouverte. Il n'a même pas pris le temps de ferme la porte de sa chambre.

Après un petit déjeuner copieux, Alban somnola sur la table pendant quelques minutes, la tête posée sur une fourchette. le salon était composé d'une télévision, d'une table ronde près de la fenêtre avec quatre chaises, d'un fauteuil et un canapé, tous deux face à la télévision. C'était un grand appartement pour une jeune homme seul, mais il avait décidé qu'il se ferait une copine très vite afin de le remplir. Alors que les pointes de la fourchette commençaient à pénétrer la chair, le son de la sonnette de la porte le fit se lever d'un bond. Il n'attendait aucune visite, même Anselys devait être dans un état lamentable. Marchant avec sa lenteur habituelle, son incroyable visiteur insistait tellement que les voisins finirent par hurler après lui. Et quand Alban daigna ouvrir la porte, ce fut pour voir la voisine d'en face l'appartement d'Alban. Elle était un peu plus âgée que lui, mais semblait pris d'une très grande affection envers son voisin meister. Elle ne savait pas ce qu'il était et n'en a jamais fait la réflexion, mais son regard en disait long sur ce qu'elle pensait de lui.

"ça te dit un peu de sport mon très cher voisin?"

Alban leva la bat et frappa de toutes ses forces sur la balle lancée par la voisine. Cette dernière prit une trajectoire dangereusement rectiligne et frappa de plein fouet la jeune voisine au milieu du front. Elle s'évanouit immédiatement sur le sol d'un des terrains dévastés. Alban ne contrôlait ni sa force ni les mouvements de ses membres et une innocente en avait payé le prix. Son cœur ne fit qu'un bond quand elle tomba raide, il accourut et essaya de savoir si elle respirait. Heureusement, elle était encore vivante. Il la prit donc dans ses bras et se dirigea vers l'hôpital. Les urgences étaient bondées, mais son arrivée fut tellement époustouflante que les infirmières s'occupèrent de la victime d'Alban assez rapidement. Ce dernier s'en va s'assoir près d'un jeune fille dans le plâtre qui a dû voir toute la scène.

"Putain de merde... Je suis désolé..."

Encore cette sensation.. ce même bruit constant de cascade et averse sans fin, cela et rien de plus, pas une voix, pas un seul pas, uniquement cette pluie chaude si agréable que l’envie d’ouvrir les yeux ne se ressent plus. Trempée de la tête aux pieds elle serait peut être même restée là n’attendant plus que la mort vienne la prendre lorsque…

‘Rugissement aquatique étouffé’

Luxia, étalée de face sur le métal glacé inondé d’une fine couche d’eau, ouvrit les yeux découvrant une fois de plus ce terrain vague à perte de vue parcourue par cette mince étendue d’eau à la température agréable. Cette fois ci la jeune demoiselle était en mesure de bouger, son premier reflexe après s’être redressée fut de lever la tête pour contempler une fois de plus ce ciel grisé penchant au fur et à mesure de l’horizon vers le bleu ténébreux dont les nuages sont traversé par de violent éclairs cyan luisant n’entrant pourtant pas en contact avec le sol.

« Encore cet endroit.. »

S’exprima la belle brune avant de se relever en remarquant que le socle vide datant du dernier passage n’était plus présent, elle posa sa main gauche sur son front en soupirant puis finis par remarquer en tentant de bouger la main droite toujours immobile que celle-ci n’était plus en sang. Soudainement une voix similaire à la sienne surgit derrière elle.

« Déjà de retour.. ? je te l’ai déjà dis pourtant ne compte pas sur moi pour te sauver.. »

La jeune italienne se doutait bien de l’identité a qui cette voix pouvait appartenir et sans perdre de temps se retourna aussitôt l’air intriguée, mais rien ni personne ne se trouvait dans son champ de vision, elle scruta des yeux tout les recoins, lorsqu’une sensation de peur étrange l’envahie, suivie rapidement d’un stress imposant la faisant tremblée de la tête aux pieds. Luxia ferma le poing gauche en serrant les dents et rassembla tout son courage avant de se retourner difficilement. Ce que la jeune demoiselle aperçue la laissa bouche bée, les yeux écarquillés elle n’en revenait pas, la même inconnue que la dernière fois se trouvait en face d’elle. Cette fois ci la jeune brune pouvait l’observer de face ce qui eut pour effet de la laisser encore plus sous le choc, En effet tout comme la fois précédente la mystérieuse jeune fille ne semblait pas avoir changé d’une mèche, toujours la même prestance qui se dégageait d’elle, toujours le même dégradé de couleur parfait entre le bleu ténébreux et le gris composant ses cheveux et ses vêtements ressemblant trait pour trait a ceux de Luxia. Mais ce qui laissa surement le plus l’italienne sans voix fut son visage, similaire au sien comme deux gouttes d’eau, le même nez, menton, joues, mise a part les yeux, les lèvres, et les boucles d’oreilles qui étaient différentes. Elle avait des yeux semblables à ceux des crocodiles mais d’un bleu clair flamboyant, ses lèvres était composé de ce même bleu clair brillant, ces boucles contrairement a celles de la belle brune ne paraissait pas être un lézard mais plutôt un crocodile. La jeune étrangère, les bras croisés dévisageais Luxia avec un air hautain et méprisant que l’italienne réservais a ceux qu’elle n’estimait guère et ouvrit la bouche avant de dire sur un ton agressif.

« Qu’est ce que tu regarde.. ? »

Luxia s’apprêta à répondre lorsqu’elle remarqua que la lumière ambiante s’obscurcissais virant peu à peu au bleu foncé étincelant tandis que l’eau avait pris une teinte bleutée sombre et intense, la jeune demoiselle cligna des yeux un instant intriguée, découvrant par la suite en les rouvrant que la jeune inconnue n’était plus présente. La même voix retentit alors à sa gauche.

« J’aimerais savoir pourquoi tu joue les sourdes oreilles…a moins que tu le renie..ce serait amusant pour quelqu’un qui ne le mérite même pas… »

A peine ces paroles furent prononcés que la pluie s’arrêta net causant un silence assez pesant. Luxia tourna la tête en direction de la voix avant de voir abasourdie que la mystérieuse jeune fille était assise les jambes croisés sur l’épaule gauche de la belle brune malgré le fait que pour Luxia elle lui semblait être aussi légère qu’une plume.
La jeune italienne ouvrit la bouche préparée à répondre, avant de se stopper elle-même dans son propre élan.

« Mais de quoi est ce que tu parle et t’es qui pour com-»

Elle avait beau regarder a nouveau encore et encore, la jeune inconnue une fois de plus n’était plus dans son champ de vision, lorsqu’une voix provenait de derrière elle a nouveau.

« Je ne sais pas à quoi tu pense mais si tu continue à délaisser ton héritage, on ne laissera plus passer l’occasion.. »

Un faible son très aigu et constant s’entamait pendant que les deux jeunes femmes étaient dos à dos et qu’aucune d’entre elles ne daignaient vouloir se retourner, c’est seulement au moment ou les lèvres de Luxia s’entrouvrirent a peine que le son aigu se coupa laissant place à une sorte choc qui percuta de plein fouet la poitrine de l’italienne ayant à peine bougé appuyée contre le dos de la jeune inconnue. Elle comprenait de moins en moins la situation tandis que le son aigu repris de plus belle s’intensifiant à chaque fois. L’étrangère se trouvait une fois plus et en clin d’œil en face de la jeune brune sa main gauche posée sur l’épaule droite de Luxia tout en forçant un peu, cette fois ci il n’y avait plus de méprise dans son regard mais il était d’une extrême froideur, puis elle s’exclama sur un ton glaciale.

« On dirait qu’on va déjà se quitter, et dire qu’elle veut savoir qui je suis… petite insolente retiens le bien parce que je ne le répéterais pas deux fois, c’est Cyana. »

Le son aigu se coupa une fois de plus provoquant ce puissant choc qui percuta la poitrine de la jeune brune à nouveau la faisant fermer les yeux, tout était devenue noir d’un seul coup, mais des voix lui parvenaient.

«On à un signal, le rythme cardiaque est rétablie, le pouls carotidien est perceptible, la circulation respiratoire à repris. »

Luxia ouvrit les yeux, apercevant en premier lieu.. un plafond ! elle tourna la tête voyant qu’elle se trouvait dans ce qui semblait être une chambre d’hôpital, elle remarqua aussitôt que son bras droit était dans le plâtre, impossible pour elle de dire combien d’heures c’était déroulée depuis sa rencontre avec Arthémis mais à en juger par ses engourdissements, sa tenue, et sa coiffure, surement quelques jours. En regardant par la fenêtre qui donnait vue sur une partie de la ville notamment plusieurs terrains dévastés, elle jugea en fonction du ciel ensoleillé que la journée devait être en début d’après midi. Après une petite sieste qui la remit brièvement en forme, la belle italienne pouvait observer deux personnes sur un des terrains, qui apparemment jouaient au base-ball lorsque l’un deux, qui de l’étage ou elle se trouvait semblait discerner un homme, envoya la balle en plein front de la femme avec qui il jouait. Luxia ne pût s’empêcher d’éclater de rire en voyant la scène, suite à un bon verre d’eau et après avoir quitté sa chambre, elle se dirigea ensuite vers la salle d’accueil des urgences qui était comblée mais y trouva tout de même quelques chaises de libre avant de s’installer calmement sur l’une d’entre elle en soupirant joyeusement avec un léger sourire amusé en repensant à toute cela. Lorsque justement dans un chamboulement étonnant le jeune batteur débarqua l’air affolé transportant la même jeune femme qui semblait inconsciente, le premier détail qui sauta aux yeux de la jeune brune était qu’il avais des cheveux blancs surement recouvert d’une bonne couche de gel puis des yeux verts attrayants, il n’avait pas l’air de porter un quelconque habit de marque donc la jeune italienne ne s’y intéressa pas de plus près. Après avoir laissé sa tendre et chère aux petits soins des médecins il alla s’installer à coté de Luxia l’air inquiet en disant.

"Putain de merde... Je suis désolé..."

La jeune demoiselle après avoir donner un léger coup de coude au jeune homme pour attirer son attention ne pût s’empêcher de murmurer en pouffant de rire.

« Jolie tir.. »

Elle s’attendait à une réaction de la part du jeune homme lorsqu’une autre voix masculine lui fit tourner la tête,

« Faut pas vous en faire, des headshot comme ça, y'en a des dizaines par années... »

Luxia souri amusée par la phrase de ce dernier et.. pas seulement, elle observa, de haut en bas en croisant les jambes tout en posant son index gauche sur ses lèvres pulpeuses, le charmant jeune homme à qui appartenais cette voix, ses yeux verts flamboyants plaisait allègrement à la jeune italienne qui contemplait la carrure du jeune brun suivie de ses habits appréciables. La jeune demoiselle après avoir jeté un coup d’œil à gauche puis à droite admirant les deux étalons ne pût s’empêcher de murmurer en entrouvrant les lèvres pour laisser s’échapper son fameux.

« Jackpot..»

Alban était un gaffeur, né pour faire le mal du côté du bien. Il imaginait déjà les conséquences de ses actes sur les sentiments que sa voisine éprouvait pour lui. Cette fille qui n’avait voulu que lui rendre service en le sortant un peu de son morne quotidien, devait avoir déjà étouffé tous les sentiments qu’Alban imaginait qu’elle avait pour lui. Même l’amitié des êtres les plus généreux lui était refusés, dans un monde comme dans l’autre. Il avait bien envie de quitter l’hôpital et d’oublier cette journée. Cependant, on trouverait sans doute mauvais genre de laisser un blessé seul sans personne sur qui compter, surtout avec une entrée comme la leur. Les yeux baissés sur ses mains serrées l’une contre l’autre, le jeune paresseux essaya de s’en dormir au plus vite car il pensait que son attente durerait au moins toute la nuit. Un léger coup de coude lui fit relever la tête brusquement, surpris dans toute sa malice.

« Jolie tir.. »

Le jeune homme déconcerté par la désinvolture de la jeune fille posa sur elle un regard perdu, il ne comprenait pas de quoi elle pouvait bien parler. Et puis son regard dériva vers son sourire radieux qui se transforma en rire joyeux. Alban était vexé qu’elle se moquât de lui d’une chose qu’il ne comprenait pas. Le pauvre garçon ne se rappelait même pas avoir déjà vu le visage de cette personne, il avait peur de gaffer en lui demandant son nom.

« Faut pas vous en faire, des headshot comme ça, y en a des dizaines par années... »

Les yeux du meister s’ouvrirent grand sous le coup de la compréhension lorsque sa mémoire lui revint enfin. Mais bien sûr ! Le headshot ! Ils ont dû voir la scène, mais par quel miracle ? Ses joues rougirent quelque peu avant de reprendre une couleur normale. Son visage se leva pour regarder dans les yeux le dernier à avoir parlé.

« Vous devez avoir raison, mais j’pense pas qu’ils reçoivent tous la puissance d’un meister en pleine face. »

Alban regarda tour à tour la fille et le jeune homme avant de placer son regard devant lui comme perdu dans ses pensées. C’était sa manière de mépriser des paroles sans prendre en compte les personnes qui les avaient prononcés. Sûrement qu’ils ne savaient pas de quoi ils parlaient et ne voulaient peut- être que lui remonter le moral. Il en doutait beaucoup plus à propos de la fille.

« Je suis désolé de jouer le rabat-joie, mais il est trop tôt pour en rire. »

Il ne se rappelait pas avoir mis toute sa force dans le coup, mais il se savait exceptionnel par rapport aux autres êtres humains. Peut- être même avait-il utilisé sa longueur d’onde sans s’en apercevoir et lui avait causé un dommage crânien irréparable. C’était la première fois qu’Alban regrettait de n’avoir pas de maîtrise parfaite de ses dons et d’être aussi passif et maladroit parce qu’inconscient. Son cœur se serrait de plus en plus à force que ses pensées s’obscurcissaient. Un bruit de roulette glissant sur un sol marbré lui fit lever la tête, c’était le lit de sa voisine avec elle dedans. Cette dernière tenait dans une main sa balle avec le gant de base-ball. Une infirmière vint le voir.

« S’il vous plaît, venez avec moi, c’est urgent. »

Sans plus attendre, Alban se précipita vers le lit et demanda de ses nouvelles.

« Je vais bien, ne t’en fait pas… -tousse- J’aimerais juste que tu fasses quelque chose pour moi…
- Tout ce que tu veux, à part la cuisine et faire le ménage dans ton appartement. »

L’esprit tordu d’Alban avait prit le dessus. Il imaginait déjà la jeune femme lui demander de lui rendre un service d’ordre pratique comme ranger sa chambre ou lui acheter de nouvelles bottines.

« Non non, j’aimerais que tu continues à jouer s’il te plaît voisin. La batte doit être encore sur le terrain, vas-y et joue.
-Mais j’peux pas, j’suis tout seul… Tu le sais bien… »

Elle tendit alors son doigt vers les deux autres plus loin, ceux qui interpellèrent Alban plus tôt avec un rentre-dedans certain. Une infirmière alla les voir pour les faire venir.

« Qu’est-ce que tu comptes faire ?...
-Ils étaient avec toi il y a un instant, je suis certain qu’ils seront ravis de te faire courir un peu sur le terrain. »

Son sourire l’horrifia sur le moment, elle ne pouvait être plus effrayante aux yeux du jeune maladroit. Lui qui pensait rentrer chez lui après avoir eu des nouvelles réconfortantes sur son état.

_Un Meister qui joue au base-ball, voilà qui est étonnant... Et peu sécuritaire, ils sont généralement hyper fort... Quand ils sont jeunes, très jeunes... Alors un gaillard comme ça, il doit faire de ces ravages...

Le Gardien s'adressait à la jeune femme aux cheveux noirs à laquelle l'homme au manteau rouge avait parlé. Elle avait un air malicieux étrange... Le dit Meister, qui ne voulait pas rire de cet accident malencontreux, parlait avec une femme alitée. Elle semblait assez faible, et le Meister avait un air assez apeuré... Steph tenta de continuer la conversation avec la brunette.

_...Et sinon, et vous? Vous étiez avec eux? Ou vous êtes tombée dans cette discussion par le plus pur des hasards?


Il n'eut pas le temps d'avoir une réponse: une infirmière vint les voir, les enjoignant d'aller rejoindre le gars au manteau rouge. Steph' y alla sans vraiment se presser, d'un pas tranquille.
Il put saisir la fin de la conversation, comme la demoiselle qui l'avait suivie. Il s'agissait d'une partie de base-ball... Le jeu typiquement ricain qu'il lui arrivait de suivre à la télé, avec un bon soda, mais jamais plus de 5 minutes... En plus le pianiste était désastreux... Il tapota sur l'épaule de l'homme. Elle a pris un sérieux coup pour vous encourager... Après son headshot... Heureusement que vous l'avait amenée ici hein?

Le Gardien lui-même ne comprenait pas l'air soulagé qu'arborait la blessée... Faire faire du sport à un Meister semblait pour le Gardien quelque chose de normal... Ne pas en faire lui semblait une absurdité: comment les guerriers de l'âme pouvaient ne pas se fortifier le corps et l'esprit? C'était là la base même de leurs pratiques... Il fixe l'homme au manteau rouge.

_Serait-elle en train d'insinuer qu'un Meister comme vous... Ne se bouge pas le fion pour faire du sport...? Ridicule... Je peux vous garantir que je vais le faire courir, cet homme, n'ayez crainte! rajouta-t-il, avant de se tourner vers la demoiselle aux yeux violet, lui demandant si elle serait des leur.

[post court mais il y a peu de choses à dire... :/ ]

« Vous devez avoir raison, mais j’pense pas qu’ils reçoivent tous la puissance d’un meister en pleine face. »

Le sourire de Luxia s’effaça après avoir entendus ces paroles, il est vrai que cela expliquait en partie pourquoi l’autre joueuse c’était évanouie après avoir reçue ce lancé de balle en plein front.

*Un meister… voila pourquoi il était aussi anxieux, je comprend un peu mieux pourquoi il n’a pas sourit a ma remarque débile…*

« Je suis désolé de jouer le rabat-joie, mais il est trop tôt pour en rire. »

*tu m’étonne qu’il est trop tôt pour en rire, à cette heure ci peut être même que sa boite crânienne est en miette..*

La jeune italienne observa le jeune homme troublé, regardant droit devant lui pris au piège par cette attente insoutenable. Il avait raison, ce n’était pas le moment pour ce genre de mauvaise blague, Luxia eut quelques regrets sur ces dernières paroles. La belle brune ne savait plus quoi dire pour se rattraper après cette gaffe. Mais ses bonnes intentions furent interrompues par des bruits de roulettes qui s’approchait au fur et a mesure, dévoilant la joueuse blessée en question installée sur un lit apportée par une infirmière qui avait fait signe au jeune homme aux cheveux blancs de la rejoindre.
Luxia le regarda partir lorsqu’une voix familière lui fit tourner la tête dans cette direction.

_Un Meister qui joue au base-ball, voilà qui est étonnant... Et peu sécuritaire, ils sont généralement hyper fort... Quand ils sont jeunes, très jeunes... Alors un gaillard comme ça, il doit faire de ces ravages...

La jeune italienne avec un agréable sourire n’avait prêté attention ne serait ce qu’a un quart de ce que venais de dire le ravissant brun, subjuguée par ces irrésistible yeux verts.

_...Et sinon, et vous? Vous étiez avec eux? Ou vous êtes tombée dans cette discussion par le plus pur des hasards?

Luxia s’apprêta à répondre de sa voix la plus sensuelle qui soit sans quitter des yeux l’élégant jeune homme, lorsqu’une infirmière vint les interrompre leur demandant de rejoindre le jeune homme au manteau rouge. Immédiatement c’est l’habituel air ennuyé de la belle brune qui refit surface. Une fois arrivé à destination sa paresse n’avait fait que doubler en entendant ces paroles.

-Ils étaient avec toi il y a un instant, je suis certain qu’ils seront ravis de te faire courir un peu sur le terrain. »

La jeune italienne resta bouche bée, c’était clair comme de l’eau de roche à présent…

*Terrain, courir, base-ball.. est ce que le choc l’a rendue aveugle pour qu’elle rate mon plâtre des yeux, et puis c’est quoi ce sourire béat qu’elle affiche d’abord..*

Il était hors de question pour elle après avoir échappé de peu a la triade chinoise et à la mort ! d’aller se dégourdir les jambes sur un terrain de base-ball, qui semblait abandonné qui plus est. Mais un lourd argument la fit vite changé d’avis.

_Serait-elle en train d'insinuer qu'un Meister comme vous... Ne se bouge pas le fion pour faire du sport...? Ridicule... Je peux vous garantir que je vais le faire courir, cet homme, n'ayez crainte!

Le charmant jeune homme après ces courageuses paroles venait de se tourner vers Luxia, lui demandant si elle serait de la partie avec un regard que la demoiselle soutenait avec délice littéralement envoutée par ses fascinants yeux verts.

*ça pourrait être un vrai désastre.. mais d’un autre côté c’est l’occasion de faire un peu plus connaissance avec ces deux la…*

La belle brune esquissa un sourire des plus charmeurs avant d’entrouvrir ses lèvres pulpeuses qui laissèrent s’échapper avec enthousiasme.

« En ce qui me concerne, je suis de la partie ! »

Alban avait chaud, de plus en plus chaud. Il ne savait plus où se mettre ni comment disparaître tout simplement. Sûrement qu'un tel pouvoir lui serait bien utile dans un moment aussi désagréable. Heureusement, il savait une chose sur les inconnus et que personne n'avait encore compris avant lui, le croyait-il du moins: ils n'en avaient absolument rien à faire des autres. Ainsi, ces deux-là allaient sans doute refuser de prêter main forte à la voisine d'Alban en trouvant une excuse ou d'une manière moins délicate. Au fond de son cœur, Alban souriait en sentant des picotements monter le long de l'échine de son dos en s'imaginant déjà dans son lit douillet.

"Serait-elle en train d'insinuer qu'un Meister comme vous... Ne se bouge pas le fion pour faire du sport...? Ridicule... Je peux vous garantir que je vais le faire courir, cet homme, n'ayez crainte!"

Le visage du meister se décomposa aussitôt, il perdait peu à peu sa confiance et tout espoir de finir sa journée en beauté. Il se retourna alors pour dévisager celui qui avait parlé en espérant y voir une once de plaisanterie, mais tout en lui prouvait sa détermination à tenir sa promesse. Tout allait de mal en pie. La fille qui l'accompagnait sourit magnifiquement en laissant éclater une sorte de joie qu'Alban n'arrivait pas encore à en déceler la raison.

"En ce qui me concerne, je suis de la partie !"

Il ne s'attendait pas à ce qu'elle l'aidât non plus, mais en baissant les yeux sur son bras plâtré, son rythme cardiaque accéléra. Il était certain pour lui qu'elle n'était pas en état de pratiquer un quelconque sport, surtout pas le base-ball. Mais elle avait l'air tellement sûr d'elle qu'il n'osât pas protester.

"Tu vois! Tes amis sont d'accords, alors fais- moi ce plaisir je t'en prie..."

Ses yeux larmoyants firent doucement baisser les yeux au malheureux paresseux sur la barre du lit qu'il tenait comme à sa seule bouée de sauvetage. "Tes amis"!? Il ne les a jamais vu de sa vie! Alban réfléchissait à ce qu'il allait bien pouvoir dire pour se sortir d'une situation aussi désavantageuse, quand il sentit un souffle chaud et envoutant chatouiller ses oreilles.

"S'il vous plaît, acceptez de prendre son équipement de sport ou ne ne pourront jamais la soigner. Nous n'avons attendu que trop longtemps, j'ai accepté cette mascarade car elle avait l'air déterminé à ne jamais lâcher l'affaire avant de vous avoir vue et parlée."

Alban tourna sa tête vers l'infirmière à la mine agacée et hocha la tête doucement, les yeux dans le vagues. Et toujours aussi mécaniquement, il s'empara du gant et de la balle puis se dirigea vers le jeune homme qui avait été appelé après lui.

"Bon... Je n'ai visiblement pas le choix, alors autant en finir n'est-ce pas?"

Le meister regarda la fille un moment comme s'il cherchait quelque chose sur son visage, puis sourit de toutes ses dents. Son regard se posa ensuite sur le garçon, tout en gardant son sourire.

"Je m'appelle Alban et je suis le plus grand paresseux de la Terre. J'aimerais bien vous dire que je suis content de faire ça, mais j'ai juste envie de fuir en ce moment. Alors présentons-nous et allons jouer "les amis"."

Une fois les présentation faites, Alban les suivra jusqu'au terrain plus loin.

A en juger par ce qu’elle voyait, l’on aurait dit que le jeune homme au manteau rouge ne semblait pas très enthousiaste face à la situation. Luxia, trop occupée à contempler les ravissants yeux verts du charmant jeune homme, n’avait pas vraiment prêté trop attention à ce que l’inconnue aux cheveux blancs, l’infirmière, et la blessée pouvaient se raconter. Mais en entendant ces paroles à son retour vers eux, les pensées de Luxia s’avéraient être exacte.

« Bon... Je n'ai visiblement pas le choix, alors autant en finir n'est-ce pas? Je m'appelle Alban et je suis le plus grand paresseux de la Terre. J'aimerais bien vous dire que je suis content de faire ça, mais j'ai juste envie de fuir en ce moment. Alors présentons-nous et allons jouer "les amis". »

La belle brune ne put s’empêcher de pouffer de rire en plaçant sa main devant sa bouche, étant elle-même une grande faignante. Elle comprenait parfaitement dans quel embarras pouvait se trouver ce ‘Alban’ en question et qu’il n’était donc pas ici de son plein gré mais surement plus pour cette fille en civière.

*Il doit vraiment tenir à elle pour se forcer à jouer une partie de Base-ball…*

La jeune italienne ne reprit son sérieux qu’en entendant la voix du plaisant jeune homme aux yeux verts, tournant ainsi immédiatement la tête vers lui une fois de plus tout en l’écoutant attentivement.

« Et bien moi c'est Stephen. Je connais assez bien les Meisters et les Weapons pour, heu, avoir travaillé dans... Enfin bref c'est compliqué, et en fait, on s'en fout un peu d'où je viens... Et vous, mam'zelle? »

*Stephen hein…*

Elle se demandait bien de quoi il voulait parler en mentionnant son travail, et surtout qu’est ce qui pouvait être aussi compliqué. Comme à son habitude, Luxia se contenta de poser sa main gauche sur sa hanche gauche tout en esquissant son plus joli sourire. Puis en s’adressant à ses deux nouvelles rencontres la belle brune emprunta, ce qui l’amusait toujours autant, une voix des plus sensuelles afin de leur répondre.

« Moi c’est Luxia, je me suis retrouvée ici suite à une petite anecdote avec la triade chinoise. Je n’ai jamais joué au Base-ball auparavant mais ça sera surement amusant. »

Dit-elle en gardant son sourire sans quitter des yeux, Alban et Stephen, en temps normal sa flemmardise ne l’aurait jamais fait accepter cela, mais jouer cette partie en compagnie de ces deux charmants garçons ne lui déplaisait guère. Elle aurait bien pu passer la journée à les contempler lorsqu’une voix qui lui était familière à présent se fit entendre.

« Votre plâtre ne va pas vous gêner pour jouer? »

Luxia baissa les yeux vers son bras droit dont il était question, en effet cela pouvait être un réel problème pour la partie. Discrètement elle tenta de le bouger ce qui eut pour effet de lui provoquer une bonne grosse décharge de douleur, lui faisant afficher un très grand sourire l’obligeant ainsi à réprimer un gémissement de souffrance quelconque. Avant de rassurer les deux charmants jeunes hommes comme elle pouvait.

« Quoi, ça ?! Nan nan, ne vous en faite pas pour une weap- »

Elle se coupa elle-même dans sa phrase pour se demander durant une demi-seconde si il valait mieux leur révéler sa véritable nature. Puis dans un élan d’insouciance la belle brune se lança.

« Petite précision, je suis une Weapon, et pour ce plâtre vous en faite pas j’ai l’habitude. Je dois même déjà être en pleine forme, regardé ! »

Ne voulant surtout pas les inquiéter la jeune italienne fit très certainement la dernière chose à ne pas faire. Suite à un léger flash et un aigu son métallique venant de son bras droit, elle venait de prendre sa forme partielle. La sublime lame noire aux reflets violets surgissa alors de la face supérieure de son poignet, brisant ainsi le plâtre le laissant s’écraser lamentablement au sol. L’on pouvait clairement apercevoir une légère fissure au beau milieu de la lame, indiquant bien que contrairement à ce qu’elle prétendait la jeune brune ne s’était pas totalement remise en forme. Voyant cela et un peu honteuse elle reprit rapidement sa forme d’origine, espérant que le subterfuge sur les deux garçons ai fonctionné. Mais lorsqu’elle laissa pendre son bras ce fut un tout autre problème, une douleur des plus incommensurables l’envahie toute entière au point de lui faire monter les larmes aux yeux et de se mordre ses lèvres pulpeuses pour ne pas pousser un cri de douleur.

Remarquant que le ravissant Stephen les invitait à le rejoindre dehors, Luxia se pressa, tout en supportant du mieux qu’elle le pouvait cette atroce souffrance, ne cherchant même plus à savoir s’ils étaient rassurés ou non. Il semblait plutôt optimiste lui au moins a tel point qu’il menait grandement la marche, laissant Luxia et Alban derrière. Cette dernière ne pouvait s’empêcher de jeter quelques coups d’œil dans sa direction, lui était là parce qu’on le lui avait demandé tandis qu’elle était là pour se rincer les yeux, accompagnée d’une douleur peu motivante pour ce genre de sport. Ce n’était pas étonnant pour la belle italienne qu’ils se retrouvaient ainsi côte à côte, mais une autre mauvaise surprise l’attendait, à la fin de cette petite marche. Elle qui était habituée au luxe, resta bouche bée en découvrant l’état dans lequel se trouvait le terrain, boueux, criblée de trous, creux, et même des cratères se trouvaient par ci par là. Cela la choqua tellement qu’elle laissa s’échapper involontairement.

« Ça ressemblait pas du tout à ça depuis la fenêtre… »

Après un léger soupir, elle accepta la triste réalité et dévisagea les deux jeunes hommes en s’efforçant de sourire.

« Alors, on la fait ou pas cette partie.. ? »