• Faire les courses ✓
• Promener Sadaharu (risque de constipation, sois patient !) ✓
• Détrousser la "Bande à piksous" ✓
• Aller rendre visite au client du jour ( 5e rue après le Death Store & son , tu dois espionner son mari pour savoir si il la trompe)
• Rentrer à la maison (ne ramène aucune fille ou Kagura te frappera et Caleb lui proposera du Calgon)
• Fais à manger
• Passe le reste de la soirée à lire des magazines que t'as déjà lu quarante fois

"ggrrrbrlmrlrlrbbrrr" argumenta mon estomac tout émoustillé. Il aurait pu crier : lève-toi, lève-toi, lève-toi, it's boubouffetime ! Qu'on n'en serait au même point. Mouais. Allez encore cinq minutes. Juste cinq minutes hein, tu peux me foutre la paix pendant ce temps estomac à la con ? C'est moi le patron ici. Tu n'es qu'un pauvre petit organe indispensable à ma survie.... Indispensable à ma survie. Cette phrase me chiffonne.... Ouais. Je vais me lever. Et pour se faire : roulage sur le côté de la fille super cool pour s'écraser sur le sol encore enroulée dans les couvertures de façon vraiment cool. Yeah je suis trop cool. Voyez, le truc c'est que je viens juste de trouver la température idéale entre mes couvertures. Sortir serait un drame que je ne pourrais supporter. Et ça, ce n'serait vraiment pas cool du tout. Donc, je n'ai plus le choix : super Shidori digivolution en super limace powa. Si quelqu'un me voyait j'vous jure... Manquerait plus qu'un abruti passe par là pour vérifier si je suis toujours vivante ou encore si je n'ai pas fugué pendant la nuit... Tentative de déplacement numéro une.... Tentative de déplacement numéro deux... Epique fail. Buh. J'ai beau donner le meilleur de moi-même mes efforts sont vains. Je me vois contrainte d'abandonner la mission. J'ai fait tout ce que j'ai pu, j'ai atteint mes limites, que l'on me pardonne et que l'on m'accorde la paix du repo éternel.... Debout. Monde cruel. Encore engourdie de mon pseudo sommeil, je rejetai péniblement les couvertures sur le lit entièrement défait. J'allais regretter ça. Oh que oui. Cette nuit, une fois que je vais vouloir me recoucher. Bon... Tant pis, je ragerais sur le moment, après tout. M'étirant au milieu de la pièce, encore en culotte et en débardeur (sinon c'est pas marrant), je planifiai mon programme de la journée. En gros, fuir toute population pour aujourd'hui et glandouiller comme il se doit. Ouais. Ça me plait. Allez, passage en mode escargot trop cool. Doudouchetime, parce que même les escargots aiment être propres ! Ils sont trop cool… C’est fou ce que mon esprit peut déblatérer comme conneries quand je suis encore à moitié endormie. Heureusement qu’il n’y a que moi au courant de tout ça. QUOI ? D’où y’a des gens qui me lisent ?! Merde. Aow, je suis grillée… Bon tant qu’à faire, autant jouer le jeu à fond les ballons non ? Donc je disais : doudouchetime, puis boubouffetime et après j’aviserais. Ha oui. M’habiller peut être aussi serait une bonne idée. Mouais. Hop, je fais partie de la secte des « presqu’à poiliste », mais tout le monde n’est pas obligé de le savoir. Gardons un peu de mystère, c’est so sexy <3

Bref, vous l'avez compris, pour une fois dans ma piètre existence je bénéficiais d'un jour de repos. ... ... Vous m'croyez pas, hein ? Avouez. J'le savais de toute façon. Et bien vous devriez ! J'en ai pas l'air, comme ça, mais... Mais... Oh et puis on s'enfout, j'n'ai pas à me justifier, je vous merde ET EN PL-...

***

"- Sandwich jambon-fromage, ou sandwich au poulet ? Dude, la question est difficile. D'un côté le jambon-fromage est un classique simple, mais efficace. Mais le poulet aussi, il est pas mal. Quoi que parfois, les espèces de sauces sont vraiment dégueulasses. Parfois. Tout est une question de chance et de statistiques. Je pourrais tenter ma bonne étoile, mais rien ne me garanti un bon repas. Alors que si je choisis le jambon-fromage je ssui-...

- Mademoiselle vous bloquez le passage."

... Qui ose venir me déranger alors que je suis en pleine réflexion intensément intense ? Fucking God et la politesse dans ce pays ? C'était si compliqué d'attendre dix minutes ? (oui oui, vous avez bien lu, dix minutes pour choisir un sandwich, parfois il m'arrive de me poser des questions sur les priorités de ma vie). Pour la peine, je gratifiai l'insecte qui avait osé m'interrompre avec impudence d'un regard accusateur agrémenté d'un soupçon de sadisme et de mépris. Sans doute entrevit-il les milles et unes façon que j'imaginais pour lui démonter la gueule au fin fond de mes iris vu le changement de couleur qui s'opéra sur son visage. L'individu quelconque qui se fondra par plus tard dans la masse de banals citoyens déglutit, mais garda néanmoins la tête haute. M'enfin, vous allez me dire, c'est facile de me regarder de haut, vu que pour les plus grands, en regardant juste droit devant eux, ils ne me voient même pas. Quant à moi, je me contentai de le fixer sans scier, sans même afficher un battement de cils. En silence. Les secondes défilaient, je dirais entre quinze et vingt.
Tttttcccccccccchhhhhhiiiiiiii...
Finalement je m'avisai sans lâcher l'individu du regard. Si un jour je venais à le recroiser, il me laissera choisir mon sandwich en paix et pour sûr ! D'ailleurs en parlant de ça...

"- Jambon-fromage." dis-je sur un ton blasé en récupérant d'une main ma si précieuse bouffe. "J'vous conseille ceux au poulet, apparemment ils valent le détour."

Un ange passa. Qu'il est beau.
Le temps de payer et me voilà armée d'un magnifique casse-croûte. J'aime casser la croûte. J'vous autorise à rire de moi, mais seulement aujourd'hui, même mes propres conneries me désespèrent.
Bordel ça caille dans ce pays. J’me les gèle. Manquerait plus que cette vieille ennemie effroyablement nommée ‘neige’ se ramène avec ses flocons pourris. Je hais la neige. M’enfin, les paysages enneigés non, pas tant que ça. C’est joli. De loin. Et sur les cartes postales. Après, c’est froid et quand cette connerie fond, elle laisse une fuckeuse de boue derrière elle. C’est crade.

Me baladant paisiblement dans Death City, je mordais avidement dans mon sandwich au jambon et au fromage (non, je ne suis pas prête de vous lâcher avec ça, c'est... Important). Donc mon programme ? Ne rien faire, trouver un endroit, ne plus bouger un seul muscle et fuir toute âme qui viendrait à contrarier ma quiétude hivernale. AOW GOD, c'est quoi ça ? Il semblerait que mon esprit vaquant à des pensées plutôt loufoques avait laissé mes pas me guider jusqu'à la place de la fontaine de Death City. En gros, pour vous dresser un petit topos de la situation il se trouvait là une bande de gueux à mitraillettes avec des airs de constipés, un catcheur qui semblait essayer de se dépatouiller avec un schtroumph chewing-gum et le schtroumph chewing-gum en question qui lui faisait la conversation. Ça, se sont des évènements cool. Yeah men. Regard circulaire sur une assemblée inexistante, mis à part la bande de gugusses que je venais de citer :personne... Et puis merde y se passe quoi ici, on tourne un épisode d'NCIS ? "Réglement de compte à Death City", Gibs montre-toi je sais que t'es là ! Trop de tortures pour mon faible esprit étriqué et de questions existentielles qui se retrouvent sans réponses. Dernière bouchée dans mon sandwich. He's dead now. Lentement, je déviai la tête du mauvais mélodrame qui se déroulait sous mes yeux, afin de continuer mon chemin en toute sérénité. Après tout je m'enfiche j'les connais pas et je ne voudrais surtout pas les déranger, tant que eux, ne me dérangent pas. Désactivant les quelques neurones qu'il me restait, je traçais mon chemin l'esprit libre ; ayant été débarrassé de toute pensée parasite. Pour rien au monde je n'allais renoncer à ma flemmardise journalière. Je m'étais jurée de ne rien faire qui pourrait me coûter un gramme d'énergie et je tiens toujours mes promesses (celles que j'me fais qu'à moi-même hein, autrement, quand il s'agit des autres disons juste que je croise les doigts mentalement, de cette manière, c'te promesse, c'en est pas une du tout, le seul problème, c'est que les autres ne sont pas au courant, mais bon, après ce n'est qu'un détail).
En temps normal, l'idée d'allait faire mumuse avec eux aurait sans doute eu raison de ma personne. Or dans le cas présent, le froid me donnant toujours une envie irrésistible d'hiberner, de rester bien au chaud sous mes couettes et de geeker à mes heures perdues (ha quelle belle utopie, vous ne trouvez pas ?), ma motivation était clairement réduite à zéro. So, Hasta la vista.

Et puis après y'a des jours comme ça, où tout ne se passe pas vraiment comme prévu. Une agitation sans nom vint à naître dans mon dos. C'est trop demandé d'avoir un peu de tranquillité ? Le chewing-gum se rebelle ? Che passa ?

"- Hum, bordel."

Susurrai-je entre mes dents. Indignée, je fus obligée de me retourner, jetant un oeil complice à ma sacoche ; j'entends ton appel, ma belle, don't worry, wait for your coming out ~ Qui ose me perturber dans mes envies de repos bien mérité viendra à goûter à la brûlure exquise de mes explosions, telle est la prophétie de Shidori. Machinalement, je m'armai d'une bim à retardement, m'amusant à la faire rebondir dans ma main droite, puis je l'activai et vins à la faire rouler au sol en direction du chewing-gum. Ouais, c'est son nouveau surnom officiel. Chewing-gum.
Quatre, trois, deux, un...
EXPLOSE, YOU WON, aow no, you lost...
La fumée se dégagea, j’ôtai mon bras de devant mon visage et qui est-ce que je ne vis pas ?

- Très drôle gamine... retourne à l'école. Tes profs doivent sûrement se demander où est-ce que tu est. Et qu'est-ce que tu fiche avec des bombes? Al Zenixada recrute de plus en plus jeunes on dirais ... bah, si c'était pour une lettre admirative ou un quelconque moyen d'affection typique du moyen-orient, je ne suis pas intéressé par les gamines, désolé.

....
Ttttccccccchhhhhhhhhiiiiii
Deuxième temps d'arrêt.
...
...
...
...
La situation en virait presque au comique : fixage intense, air blasé, fixage intense, air blasé, fixage intense, air blasé. Et ainsi de suite. Finalement je m'obtempérai et me décidai à bouger un de mes muscles, le pointant du doigt, non son quitter mon expression lasse de circonstance.

"- Toi, le chewing-gum, t'es trop bruyant."

Déclamai-je sur un ton solennellement solennelle, mon bras toujours tendu dans sa direction. Troisième temps d'arrêt. Hé j'n'y peux rien, j'viens de désactiver mes moindres fibres nerveuses, vous ne vous rappelez pas ? Nan mais. En plus ce n'était pas comme si je venais de me faire traiter de gamine quoi. OK je suis petite, j'ne le sais que trop bien, ça, et alors ? Je devais marquer le coup. M'enfin, c'est c'que j'me serais dit en temps normal. Quand je remarquai que je n'avais toujours pas bougé d'un pouce, la bras toujours tendu vers le jeune homme, le pointant d'un index pour le moins accusateur. Sans doute étais-je en train de passer pour la dernière des triso', allons bon, après tout ce n'était pas comme si je n'avais pas l'habitude. Le ridicule ne tue pas, encore heureux, soit dit en passant. Combien de secondes venaient de s'écouler au fait ? La notion du temps, pas fait pour moi tout ça.

"- 21."

Vingt et un quoi ? Hein ? Vingt et un balais ? Vingt et une secondes ? Haha, non, j'préciserais pas, vous rêvez (bon, vingt et un ans pour ceux qui n'auraient malencontreusement rien compris). Déjà que je venais de me résigner à baisser mon bras, c'était déjà un exploit, pour moi. J'aurais pu rester comme ça pendant des heures et des heures. Quant on aime on ne compte pas, right ? <3

"- Économise ta salive, tes paroles n'ont aucune influence sur les rails de ma vie." Tu parles, je rageais dans mon coin comme une gueuse. "Dorénavant tu ne viendras plus à troubler ma tranquilité, nos chemins se séparent ici, chewing-gum, je n'ai pas le temps de m'occuper de toi, j'ai une petite faim." j'aime faire dans le dramatique.

Je me dois néanmoins de vous expliquer. "J'ai une petite faim" est une phrase devenue culte chez moi. Je la sors n'importe quand, en guise d'excuse à tout et n'importe quoi. Histoire de vous faire un exemple : "Leiko range ta chambre" "Non, j'ai une petite faim", habitude que j'ai prise depuis ma plus tendre enfance, on y peut rien. Bref, la discussion n'est pas là ! Surtout que je venais de gâcher un de mes petits joujoux pour des cacahuètes. Il ne m'en fallut pas plus, Je tournai les talons sans demander mon reste, pas comme si je venais de balancer une bombe sur un coup de tête avant de déblatérer un discours sans queue ni tête. J'étais pour ainsi dire résolument résolue à passer une journée pénarde.
Ou pas, hein.

Aussi innocente que je pouvais l'être en ces instants, mes pas m'éloignant vers une destination qui m'était encore inconnue, une étrange sensation régnait au fin fond de mon âme. Une sorte d'avertissement dont mon inconscient tentait tant bien que mal de me faire part. Si écouter son conscient relève déjà de l'impensable, alors son inconscient revient carrément à une absurdité monstre. Furtivement, je lançai un regard en arrière, guettant un moindre mouvement suspect, mais rien. Mes yeux ne trouvèrent qu'un jeune homme avec qui j'avais eu l'occasion de converser (si on pouvait appeler cela une conversation, un dialogue des sourds serait une appellation qui me paraîtrait plus appropriée, mais en fait... On s'enfout) qui s'éloignait doucement dans une direction qui était contraire à la mienne. Quoi de plus parfait ? Je finis donc par en déduire que cette étrange impression qui prenait racine au fond de mes entrailles n'était qu'un dysfonctionnement de mon cerveau déjà bien abîmé. Cette explication me parait plausible, pas vous ? A cet instant, je n'avais aucunement conscience que le show ne faisait que commencer. Expliquer ce phénomène relève lui aussi de l'impossible, nulle théorie envisageable ne me vient à l'esprit, si ce n'est un coup d'pute du destin. Et quel coup... Rien n'était calculé, ne prémédité. Pour une fois dans ma piètre existence aucune arrière pensée ne régnait dans mon esprit. Il en va de même de son côté je pense. Enfin j'espère, tomber sur plus fou que moi serait vraiment une chose... Effrayante. Sans doute quand deux grands esprits se rencontrent, ceux-ci sont prédestinés à se re-rencontrer encore et encore jusqu'à ce que cette enfoirée que l'on nomme communément "destinée" arrive à ses fins. En temps normal, ce genre de truc chelou me passe carrément au dessus de la tête, mais là j'avoue que je commence sérieusement à me sentir flippée. J'ai déjà un fond paranoïaque, là ma tête va éclater. Phénomène assez rare soit dit en passant. En cette si belle journée hivernale je ne demandais qu'une seule chose au ciel : qu'on me foute la paix. En guise de réponse, ce-dernier m'affligea d'un véritable calvaire nommé : Chewing-gum.. Qu'est-ce que j'ai bien pu faire au bon dieu ? Si ce n'est injurier en son nom toutes les cinq minutes... Hé, chacun ses conneries hein.

C'est ainsi qu'une quinzaine de lignes plus loin quelle fut ma surprise de me retrouver en face de celui que j'avais innocemment tenté de dynamiter la gueule. Les évènements commençaient sérieusement à tournés vers un genre de vieux comique pourri et niai que l'on regarde en famille, avec ces voix inutiles de spectateurs qui rigolent tous seuls comme des teubés ; essayant vainement de faire transparaître un humour quasi inexistant. Quoi qu'il en soit, le dégoût que pouvait éprouver les deux tous nouveaux acteurs l'un envers l'autre était réciproque. Ok. On respire, on essaye de ne pas trop se fusiller de regard et on fait demi tour. C'n'est pas grave, nan sérieusement tout va bien... Pour l'instant. Cela arrive à tout le monde de croiser la même personne deux fois dans une même journée... En ville... Et en empruntant des directions opposées. Ouais ouais, tous les jours je vous dis. Sans s'en rendre compte, les pas subitement semblent s'accélérer comme par enchantement. Habités par une nouvelle énergie dont on ne les soupçonnait même pas. Les maisons et les quartiers défilaient à une allure étrangement rapide, tandis que mes muscles se détendaient petit à petit, étant persuadés qu'ils s'éloignaient de l'indésirable. Sauf que... SUUPRIIIZE. Hé bah non. Non, là par contre la moutarde commence à monter. Oh que oui. MAIS BON, comme dit : jamais deux sans trois. Hein. Donc là, c'est la troisième, NORMALEMENT je devrais cesser de le rencontrer à partir de maintenant. Ok ?! Pas la peine de s'emporter, noooon. Le jeune homme qui semblait encore plus énervé que moi prit promptement une autre route. A se fuir de la sorte on pourrait presque croire qu'on était porteur de la peste. Conservant ce qu'il me restait de self-contrôle (oui parce qu'à c'qui parait j'en ai) je le regardai s'éloigner pour être sûre de ne pas emprunter un chemin qui par le plus grand des hasards rejoindrait le sien. D'ailleurs comme j'pourrais le savoir ? Hein ? J'le connais pas moi, j'sais pas où y va. Pas la peine de me regarder avec ces yeux suspicieux merde ! Faut pas exagérer, j'suis folle mais pas tarée. J'me taille.

Inutile que je vous dresse un tableau sur les évènements qui suivirent ? IL est partout. A chaque fois que je tourne la tête : BAM il est là. A chaque coin de rue. A chaque tournant. Derrière chaque poubelle. A-.. MAIS, cette ville est aussi p'tite que ça ?! Sérieux ! Roh fait chier, je deviens complètement parano'. J'vous jure ! Rah si je vous le dis ! C’est à se demander s’il ne possède pas plus d’une dizaine de clones qu’il a lâchés en pleine rue en toute liberté. Moi-même je me retrouvai à le guetter tout le temps, tentant de me convaincre que je n'allais pas le recroiser. La situation en est vite devenue ironique. Voir pathétique.
GNIIAA C'EST QUOI CA ?! C'EST MON OMBRE QUI ME SUIT ?
Boumboumboumboumboum... ... Bon, faudrait vraiment que je me fasse à l'idée que je ne suis pas la seule habitante de Death City. Ma paranoïa a atteint un seuil si élevé qu'il suffit que je croise n'importe qui pour sauter au plafond. Quant au pauvre petit passant que j'avais honteusement effrayé au passage me gratifia d'un regard pour le moins... Assassin. Une petite dose de mépris y était également perceptible. Allez calme-toi. Les nerfs en pelote je me retournai une dernière fois.
La fois de trop.

" - Aow ferme-là. Tes paroles m'ennuient, j'vais faire comme si j'n'avais rien entendu, Ok ? Et puis te fous pas d'ma gueule, moi ? Te suivre ? Ben voyons, c'est toi qui apparais partout où je vais ! Stalkeur à la con, t'aurais mieux fait d'exploser avec c'te foutue bombe. A part un schtroumph en rûte j'vois pas qui voudrait te courir après."

Dialogue des sourds deuxième édition. Et comme si cela ne suffisait pas, y s'barre. Je répète : IL SE BARRE !
Biatch.

" - Hé, tu pourrais au moins m'écouter quand je te parle ! ... Pignouf."

Inutile de préciser que je m'évertuais à crier dans le vide et à part me donner en spectacle devant les quelques passants, je passais pour une véritable skyzo' au bord du suicide.
Tournant une dernière fois les talons, j'abandonnais toute idée d'essayer de me faire entendre. Tout c'que j'demande c'est de ne plus jamais revoir sa tête de "schtroumpf blasé, mais j'ai trop la classe". En revanche, faudra juste m'expliquer une chose : pourquoi est-ce que chaque personne que je rencontre (je ne préciserais pas de quelle manière) me cause de mes parents ? Mais laissez-les donc tranquilles ! Si ça s'trouve ils ont crevé. Qu'on leur fiche la paix, même moi j'me préoccupe pas d'eux.
Je trace mon chemin ce mec je n'veux plus jamais le croiser c'est clair, de toute façon maintenant j'me déplace à la vitesse de l'éclair ~


- Qu'est-ce que tu fous chez moi bordel !? et qui est cette gamine !? arrête de rentrer chez les gens comme si t'avais les clés !!
- Steph... J'AI , les clés.
- ... Oh fuck. ça ne m'explique pas qui c'est.
- Mais j'en sais rien merde ! elle me suit partout où je vais! c'est sûrement un assassin engagé pour détrôner le protagoniste et mettre en chute toute la storyline!

" - J'temmerde."

- ... Bien, j'vais vous faire un café, bougez pas de là.

Dialogue des sourds troisième édition. FOCK THAT.
Un petit point pour éclaircir la situation : un schtroumph, une terroriste et un... inconnu qui sert du café. ... Pourquoi j'suis là moi en fait ? Sur le coup, je comprends pas trop. Bon, voyons le côté positif des choses, de un, j'allais avoir un café et de deux, j'allais enfin savoir pourquoi ce mec apparaît partout où je vais comme par magie.... Nan, franchement, qu'est-ce que je fais ici ? Si on arrive à briser ce silence qui prend de plus en plus de place, cela sera déjà une grande avancée dans notre cause désespérée. J'les entends encore, ces voix qui rigolent toutes seules pour donner un aspect ironique à la scène qui était en train de se dérouler. N'empêche, quand je vous disais qu'on virait au pathétique, j'avais vu juste. Sans vraiment m'en rendre compte je me retrouvais embarquée dans une bataille du regard qui commençait à s'éterniser un peu trop à mon gout. Dire que ce gueux m'intrigue ne serait qu'un euphémisme. Quand bien même aucun de nous deux ne se suivait mutuellement, il devait forcément y avoir une explication qui justifierait ces rencontres intempestives. Ou pas. Comme je sais pas moi... Le maître des ombres qui manipule les esprits à sa guise avec des objets du millénium à la Yu-gi-oh. SHIDORI PASSE EN MODE ATTAQUE, 2000 points o/ Bien évidemment il était exclu qu'une personne possédant le même système de réflexion que moi puisse exister sur cette planète. C'est tout bonnement IM-PO-SSIBLE ! ET K-... ... Faut arrêter de m'effrayer comme ça, mon coeur ne va pas supporter ces insubordinations éternellement. J'l'avais pas vu arriver celui-là en plus, le gens à lunette. Pour être franche avec vous, j'avais totalement oublié qu'il était là, happée par le flux de mes pensées. Quant à ce qui siégeait entre les deux tasses de café, sans commentaire, où est-ce que je suis encore tombée moi ?! J'sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne j'ai toujours le don de venir papillonner aux endroits les plus inappropriés.

" - Ok... Là je crois qu'on touche le fond." marmonnai-je.

Sans parler du sourire futile que m'affichait l'autre imbécile heureux aux yeux dorés. D'accord, détendre les situations n'était apparemment pas son truc. On peut pas être bon partout, hein. Je me demande quelle tête je devais afficher étant donné que j'étais au bords de la crise de nerfs. Au fil du discours auquel j'avais droit, je sentais chaque parcelle de mon visage qui se crispait. Les mains étant jointes sur mes cuisses, les jointures de mes doigts viraient à un blanc spectaculaire, sans compter les soubresauts de mes sourcils. C'était... Magnifique. Stop. Il est temps de "repartir sur de bonnes bases". Je relevai mon regard vers ... ? Tyzy. Voilà, au moins je n'aurais plus à l'appeler schtroumph Chewing-gum. Visiblement, le jeune homme faisait des efforts, j'en déduisis que je devais en faire de même. Foutues règles de conduite et convenances ennuyeuses.
M'obtempérant, je pris une grande inspiration, l'heure était à la discussion.

" - A l'école... D'accord je vois. Sache que je ne suis plus à l'école depuis longtemps et mis à part le fait que j'aime bien exploser des gens sur des coups de tête, j'ai 21 ans, right ? Mais puisque l'on repart sur de 'bonnes bases', enchantée, je m'appelle Shidori, Gardienne spécialisée dans les explosifs. Des questions ?"

APPLAUSE PLEASE !
Pour un peu j'en verserais une larme, le premier échange que nous avions réussi à avoir en prenant en considération les paroles de l'autre. C'est beau, l'art de la communication. Ignorant les réactions de stupeur sans doute dues à mon âge (je m’énerverais sur ce point une autre fois, m'en voulez pas), je parvenais enfin à me détendre, du moins, autant que la présence de l'objet rose au milieu de la table me le permettait. Bien, il était temps que je touche à cette tasse de café avant que ce breuvage si précieux ne se refroidisse. Mon précieux... Tasse dans la main et pendant un laps de temps indéterminé, j'eus un énième temps d'arrêt ; gardant mes pupilles rivées sur celles de ce Tyzy. C'était assez étrange, je l'observais, mais sans le voir, mon regard passait véritablement à travers lui. Pour un peu on m'aurait cru munie de rayons lasers. Finalement, après une ou deux gorgées, je me décidai à briser ce silence récurrent. Employant un ton de conversation, après tout, je sentais que j'allais probablement rester ici encore pendant un petit bout de temps.

" - Parce qu'à vrai dire, moi j'en ai." on aurait pu s'attendre à ce que j'entame le sujet sur le véritable problème qui se posait entre nous deux, hé bien non. Attendez la suite."Ton pote est vraiment louche. J'explose peut-être des gens, mais lui, il apporte des capotes à ses invités." Ouais bon, invités non, on s'est invité, oui. "Mais bon, après tout pourquoi pas, j'peux très bien comprendre, mais si il pouvait arrêter de faire des signes dans mon dos ce serait cool."

Ça, c'est fait.
A mes paroles, je déviai mon regard vers l'individu à lunette servant du café ; le gratifiant lui aussi d'un fixage intense. Chacun ses boulons en moins, que voulez-vous ? Bref, la priorité qui m'avait conduite en ces lieux était beaucoup plus tournée vers le jeune homme qui se trouvait en face de moi. A présent, je devais cesse de m'agiter dans tous les sens comme j'ai l'habitude de le faire et de revenir au vif de sujet. Repose ta tasse de café, petite fille, tu risquerais encore de la renverser, telle que je te connais. Ce que je fis sans plus attendre, écoutant ma petite voix intérieure, pour une fois. Reprenant mon sérieux accompagné d'un air suspicieux, je repris la parole :

" - Bien, maintenant j'aimerais beaucoup savoir pourquoi tu apparais à chaque fois que je tourne la tête."

J'vais finir par croire que j'ai été fournie avec un détecteur qui n'était pas précisé sur la notice...

HRP : Pareil désolée pour le temps d'attente, j'ai du mal à écrire en ce moment et en espérant également que le post te convienne ! (8

Je sais que ce que je m'apprête à dire est douteux, mais parfois, il m'arrive d'organiser des séminaires à l'intérieur de ma tête, avec des mini-moi imaginaires qui frétillent de partout, s'engueulant les uns les autres sur des décisions à prendre. Une sorte de réunion au sommet, enfin vous voyez le genre. Une table rectangulaire en face de mes yeux qui servent de fenêtres, parsemée d'une dizaine voir d'une vingtaine de sièges de part et d'autre, avec bien sûr, LE big fauteuil en cuire au bout de la table qui domine tout le monde. Celui du grand patron. Moi, en l’occurrence. Bref, avec ce genre de discours et de conférence suspecte, il y a vraiment de quoi se poser des questions sur ma santé mentale. Et, minute papillon, j'viens indirectement d'affirmer que je ne suis pas seule dans ma tête ? Oh, fuck off, tout le monde s'en doutait déjà de toute façon... A présent je n'ai qu'une seule chose à ajouter, HELL'COME !

***

Nous informons notre aimable auditoire que toutes ressemblances avec une pub existante ou ayant existé serait purement fortuite.

Scribe : "A toutes les unités, nous rencontrons actuellement un léger problème technique. L'Hystérie commence à devenir incontrôlable, nous avons partiellement réussi à la confiner dans une partie du système nerveux. Il est urgent de remédier à ce problème le plus rapidement possible. Le degré d'énervement est au niveau 3, je demande que tout le monde se place à son poste, nous assistons à un véritable crash psychologique. En cas d'échec de la mission, veuillez attacher vos ceintures et d'utiliser les masques qui se trouvent à l'arrière de votre siège. Il n'y aura aucun blessé... Vous serez tous morts. Nous espérons que vous avez fait un bon voyage avec AirLeiko, merci d'avoir choisi notre compagnie o/"

La Panique : Mayday, MAYDAY ! On va tous crever c'est la fin ! Les neurones ne répondent plus, tout le système de communication est coupé ! Le corps ne réagit plus. On perd le contrôle ! Qu'est-ce qu'on fait ?! Qu'est-ce-.... WATHAFOCKA où est La Foi ?! Elle est passée où c'te tarée d'illuminée !?! Jamais là quand on l'appelle sérieux... 'tin si j'dois crever, autant finir au paradis ! Ho chiasse mon seigneur, on a pas vraiment eu l'occasion de se causer toi et moi, mais JTE JURE sur le tête de La Raison, que si tu sauves ma peau, on s'fera la conversation plus souvent ! Amen.
La Foi : *allume son pétard* Tu t'mets à prier toi maintenant ? Hé bien on aura tout vu... Tu chais, y'a plein d'façons de s'sentir proche du seigneur... Tiens, tire une late ça devrait te détendre.
La Perspicacité : Personnellement, j'ai toujours pensé qu'on s'était fait entuber en engageant La Foi. A part fumer des bedos elle sert à rien.
Le Sadique : Moi j'dis qu'on devrait l'exploser.
La Violence : C'est moi qui vais t'exploser espèce d'enfoiré !
La Raison : Stop stop. On se calme. Je pense qu'on s'éloigne du sujet.
La Sagesse : Nous devrions tous écouter La Raison.
La Perspicacité : Pourquoi ? On l'a jamais fait de toute façon...
La Folie : On devrait la bouffer...
La Foi : Hérétique.

Scribe : Chef, la situation commence à se détériorer par ici. Demande quel comportement à adopter.

Vient alors le the moment du the big boss où il effectue un retourné décisif avec son gros fauteuil en cuire et son cigare à la main. Ouais mais nan. Sans le cigare. Parce qu'on sait tous que ça sert à rien de fumer ces trucs. C'est juste pour le style. Parce que sinon... Enfin bref, tout le monde connait les effets néfastes du cigare quand on a le malheur de ne pas crapoter...

Leiko : Ne vous inquiétez pas, laissez-moi faire. La Vue, je demande un plan détaillé sur ce qu'il se passe.

La Vue : YAVOL !
La Provocation : Mais quelle conne...
La Vue : Ha, j'ai pas vraiment tout compris à c'qu'il vient de se passer, mais en tout cas, j'crois que y'a un truc qui tourne pas rond dans la caboche de l'autre taré. Y vient de péter une table en deux. Comme ça, pour le fun ! C'est un ouf. Mais sérieux qu'est-ce qu'il lui prend ? Y s'excite dans tous les sens c'est à ne plus rien comprendre. HA OUI, d'abord il lui a touché le nez.... Après, j'sais pas, p'têtre que toucher des nez provoque chez lui une irrésistible envie de casser du bois.
La Connerie : Il a qu'à faire bûcheron dans ce cas. J'suis sûre que ça lui plairait.
La Folie : Il se mangera un tronc en pleine face, c'est trop bien.
Leiko : Autorité s'il te plait...
L'Autorité : *brandit un ballais* Le prochain qui ouvre sa bouche sans ma permission j'lui enfonce ce balais dans le *** jusqu'à ce que ça lui chatouille les ammidales.
La Panique : MAIS !

Scribe : "Wait, où sont passées L'Autorité et La Panique ?"


Leiko : Passons. Maintenant qu'on sait ce qu'il se trame, on va jeter un petit coup d'oeil à ce qu'il se dit. L'Audition !
L'Audition : *pousse des vocalises* Leeeeee jeune homme s'emmêle un peu dans ce qu'il diiiiiiiit, parler des hémorroïdes n'y avait-il rien de plus joliiiii ? Parler de gâteaux et bien pourquoi paaaaas ? Mais pourquoi a-t-il fallu qu'il pronnonce "Hakuna Matataaaaa ?"
La Perspicacité : Il vient de prononcer l'expression maudite. J'crois qu'on est vraiment en train de se crasher...
La Connerie : Je patauge dans l’imbécillité...
La Violence : Tu dis encore une seule réplique du roi lion et j'te pète la gueule.
La Raison : Manifestement, La Connerie n'a pas passé l'âge du roi lion...
La Connerie : Y'a pas d'âge pour ça.
Leiko : Très bien, tout le monde à son poste, on doit garder la situation sous contrôle. La Voix, quoi que tu fasses, tait-toi ! NE CHANTE SURTOUT PAS HAKUNA MATATA. La Violence, tu la tabasses si il le faut, mais elle doit se taire. La Vue, garde un oeil sur ce qu'il se passe. Le Coeur, essaye de me coordonner tout ça, accélère un peu ton rythme tout en gardant ton, ton.. Coupé Décalé. Le Mouvement, ne tombe pas sous l'influence de L'Hystérie. Faire exploser cette magnifique maison ne résoudra pas le problème... Pas un seul de mes doigts ne doit effleurer une de ces foutues bims. Compris ?
La Colère : God, si ça ne tenait qu'à moi...
La Violence : T'inquiète, j'aurais largement préféré exploser c'te baraque et les types qui vont avec.
L'Hors-Sujet : Où sont les croissants ?
Le Morfale : Demande à La Soumission de t'en apporter.
La Connerie : La soumise c'est La Raison anyway.

Scribe : "Ce n'est pas pour vous alarmer, mais Le Mouvement est un branleur et un bon à rien. L'expression de la petite est en train de s'assombrir et sa main se dirige dangereusement vers la sacoche... Elle me fout les jetons. Avec le regard qu'elle a, je ne m'imagine même pas la croiser dans une rue sombre le soir. Mais faites quelqu'un chose bordel ! Le Mouvement, qu'est-ce que tu glandes ? Elle vient d'appuyer sur une bim à retardement ! Elle est encore sur le canapé, on a dix secondes, dix secondes pour sauver tout ce petit monde et ne pas être accusé de terrorisme !"

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...

Le Mouvement : C'est bon j'ai réussi à désactiver. L’Hystérie m'a fait perdre mes moyens.
La Perspicacité : Même enfermée elle réussit à faire chier.
La Colère : J'ai vraiment envie d'le faire partir en mille morceaux ce Tyzy.
La Violence : Pas autant que moi...
La Connerie : Vient on le marave.
La Vue : J'lui lance un regard noir pour lui faire peur. Et HOY ! Y'a du mouvement. L'autre gens à lunette qui sert du café là, j'ai pas bien vu, mais je crois qu'il nous a quitté.
Le Mouvement : C'est pas tout, l'excité, il vient d'attraper la petite pour se tapper un RunTripe. Vous n'allez vraiment pas apprécier ça du tout chef !... Oh oh oh, ça craint, elle est vraiment pas contente, elle vient de ré-enclencher la bim !
La Panique : C'EST LA MERDE ! COUCHEZ VOUS SI VOUS TENEZ A LA VIE !
La Connerie : Tiens t'es de retour toi ?
La Connerie : Pourquoi elle a un balais dans le cul ?
La Sagesse : Mouvement, il serait temps de désactiver définitivement cette bim. Je sais que Leiko a une irrésistible envie de meurtre, mais ça ne serait pas raisonnable.
Le Mouvement : Sans dec' ? Va chier. Je sais ce que j'ai à faire. La bombe vient d'être désactivée pour la deuxième fois !
La Perspicacité : Jamais deux sans trois, Indeed.
La Raison : Okay okay, on va faire un petit résumé de la situation... On était en train de squatter chez un parfait inconnu, jusque là, tout le monde suit. Puis, on s'est mit à discuter, de quoi ? On s'enfout. Le jeune homme que voici a pété son câble et une table par la même occasion, je crois que notre hôte n'est plus de ce monde et maintenant... On court. Ha oui et ça fait deux fois de suite que Leiko tente d'exploser son interlocuteur... Perfect ! La situation n'est pas si désespérée qu'on ne le pensait..
Leiko : La Raison, t'es virée, tu piges rien.
La Perspicacité : Bien vu. Mais on est pas encore sorti d'affaire.
La Foi : Priez pour que tout se passe sans encombres.
Le Sadique : Je vois clair dans son jeu à c'type. Il veut nous épuiser. Il veut nous avoir... Parce que... Nous sommes une menace ! Je pourrais l'exploser, mais membre par membre...
L'Autorité : Ressaisissez-vous, on vient de s'arrêter.
Le Morfale : Maintenant qu'on a couru j'ai la dalle...
La Folie : J'peux bouffer la Sagesse ?
La Vue : Mais regardez-moi cette gueule de con. Même moi quand j'essaye de paraître sympathique j'ressemble pas à ça. Sérieusement ! Bon, au moins la petite a arrêté de le fixer avec ces grands yeux tel un hibou. La Connerie, arrête tout de suite de me regardez comme ça. La Raison n'est pas foutue de se démerder avec nous et il faut bien que quelqu'un surveille un peu ce qu'il se passe.
La Connerie : Je te regarde, tu me regardes, mais au fond, je sais que t'as les boules...
L'Audition : ITS BOUBOUFFETIME LES COPAINS !
L'Hors-Sujet : La Soumission n'était pas censée apporter des croissants ?

Scribe : "Hokey, j'crois que sur ce coup là, c'est plutôt bien joué. Pour l'instant, Leiko semble s'être relativement calmée et elle n'a pas encore retenté d'allumer sa petite bim. Par contre, nan, elle ne l'a toujours pas lâchée. Hum.. A mon avis c'est pas vraiment une bonne idée qu'elle se balade dans un lieu publique, qui plus est fermé avec une bombe dans la main. Je sens l'émeute arriver à plein nez ! M'enfin, quant à l'autre, là, je crois qu'il s'est calmé lui aussi. Enfin, pour l'instant en tout cas. Bon, je pense que la situation est redressée pour de bon. Bravo les cocos, vous pouvez être fiers de vous ! o/"
Leiko : Bien, je vois que les choses se sont arrangées, encore une fois, tout est réglé en beauté.



God, je savais qu'il y avait de quoi avoir peur, mais à ce point. L'Autorité me parait pour le moins suspecte... j'm'occuperais de ça plus tard, right ? M'en voulez pas. C'est juste que, en deux temps trois mouvements et sans rien comprendre à ce qu'il m'arrivait vraiment, j'me suis retrouvée là. En mode pâquerettes papillons, j'me déguste un parfait, mais je garde une bombe dans la main. Normal. J'vous passerais sous détails les regards interloqués concernant l'objet suspect se logeant entre mes doigts. Allez, avec un peu de chance cette chieuse de population pensera qu'il s'agit d'un de ces tout vieux portable tout moche et dégueulasse. Oui, je sais. Portable... Bim... Cherchez la ressemblance.... M'enfin, Easy Money on s'en pète ! Tout le monde plane à trois mille dans ce... Cette... Bref dans ce café, ça va très bien aussi. En tout cas, à force de le scruter à la manière d'une psychopathe en fuite à la recherche de victime, je commençai à connaître les traits du visage du garçon par coeur. L'élément perturbateur qui avait foutu en l'air toute ma journée. J'suis pas prête de l'oublier. Scribe! Tu notes. Je ne peux pas dire qu'il se passait réellement quelque chose d'intéressant. Nous nous fixions les yeux dans les yeux et... La seule question qui me venait à l'esprit était si pour lui aussi il lui arrivait de participer à des réunions au sommet. Peut-être qu'avec un peu de chance et à force de garder mon regard rivé sur lui comme une acharnée, je parviendrais à entrevoir des petits bonhommes qui s'affairent autours d'une table rectangulaire et qui bouffent des croissants. Ouais. J'me pose des questions existentielles dans ma vie. C'est fou. Tiens, on y songeant, les parfaits et les croissants, ça fait bon ménage ?.. Bah quoi ? Et si je vous mange ça fait quoi ? Okay c'est bon je craque.. Mais c'est l'autre, là, en face avec ses yeux de poissons fris qui me perturbe. Enfin, c'était surtout ce que j'imaginais qui me perturbait... Vous avez déjà tous vu la pub pour les BN non ? Avec le gros poisson qui finit par avoir un smile jusqu'aux oreilles dans l'genre : j'suis constipé mais chier dans l'eau c'est pas c'que j'préfère... Hé bien, il n'y avait rien à faire, mais je l'imaginais avec cette tête et.... Je ne ferais aucun commentaire, aussi perplexe que je l'étais. Après, les choses auraient pu bien se passer, si le garçon n'avait pas ouvert sa bouche. Les poissons ça ne parlent pas, ça bullent et c'est tout. Donc : shut up. Je posai c'te cuillère à la con (ouais, retournons à l'âge préhistorique, mangeons avec les mains, gobons la glace c'es tellement sexual o/) et tentai de décrisper mon visage. Je ne vous explique pas le bordel que foutaient tous ces mini-moi, qui espéraient pouvoir calmer La Fureur qui venait de faire son apparition. se mêlant elle aussi à la danse. Quant à La Folie, elle se marrait dans son coin. Surprenant non ? Ne sachant quelle partie de ces mini-moi écouter, je me contentai de me laisser aller dans mon délire précédent ; mais ou moins, moi, je préservais l'immobilier...

"Poisson. Les poissons ça parlent pas."

Et puis et puis, roh merde j'explose des gens quand j'en ai envie. C'est drôle. Un peu d'action de temps en temps ne fait de mal à personne ! Ca remet les idées en place. Et c'est cool. Hoy, j'lui avais pas déjà expliqué toute la petite histoire y'a genre... Dix minutes ? Mémoire sélective ? Dysfonctionnement des neurones ? Altération des pensées ? Maladie héréditaire provocant un rationnement de la mémoire ? Tant de possibilités qui s'offrent à moi... Faudrait-il défragmenter le système ? Owi ! Et pour se faire je connais un truc infaillible ! Il faut tout Explaowsééé ! Rah il suffit. Speak Slowly, on reprend tout depuis le début... Une dernière fois. Keep calm and smile ! Aow, no, finalement ne sourit pas, on aurait dit un croisement entre un T-Rex affamé et un homme qui n'est pas allé aux chiottes depuis une semaine...

"Tu le fais exprès, hein ? Dit le que tu le fais exprès. Bon, okaay, c'est pas grave, je reprends tout depuis le début. Nan franchement c'est... Pas grave. Ca arrive à tout le monde, les pertes de mémoires instantanées. N'est-ce pas, hein ?"

Oui, oui, oui et je dis OUI ! Ma façon de parler quand je suis sur les nerfs est vraiment étrange et prend la vite la tournure d'une nana hyperactive ayant trop bu de RedBull. Et le tapotement incessant de mes doigts sur la table n'arrangeait rien, soit dit en passant. On n'dirait pas comme ça (enfin vu la tête de psychopathe tout droit échappée de l'asile prête à sauter sur le premier gugusse qui passe pour assouvir son envie de cannibalisme, un peu quand même), mais intérieurement je me fracassais la tête contre un mur jusqu'à faire un trou chez le voisin, histoire de lui rendre des petites visites nocturnes surprises... Comme ça, pour le fun.

"Bon, j'admets que ce n'est pas très flagrant, mais je n'suis pas une terroriste ! ... J'terrorise personne moi ." C'est fou comme ce que je raconte est crédible, un peu plus et j'vais y croire. "Mise à part quelques exceptions... m'enfin ou du moins une terroriste sous contrôle. Ouais, on va dire ça comme ça. Et puis c'était pas de ma faute si t'étais trop bruyant...."

Jusque là, tout va bien. Dans les secondes qui suivirent... Moi-même j'ai encore du mal à enregistrer ce qu'il s'est produit. Si c'n'est une question réitérée et un pétage de plomb à la clé. C'est si difficile d'enregistrer ce que je raconte ? Bref. C'était débile, mais comme j'étais déjà de mauvais poile, mon sang ne fit qu'un tour et mes muscles agirent seuls. C'est ainsi que je me retrouvai debout, à gueuler comme un putois toutes sortes d'insanités appartenant au champ lexical du "t'es con ou tu le fais exprès ?!", m'voyez le genre. Et pour couronner le tout, sans réfléchir, mes doigts actionnèrent la bim d'un geste devenu mécanique. Un léger cliquetis se fit entendre, tandis qu'un bip récurrent traduisant le début d'un compte à rebours se fit percevoir. Bizarrement et aller savoir pourquoi, les rares personnes qui avait cru en l'existence d'un portable datant de la renaissance se liquéfièrent littéralement sur place, à croire qu'ils venaient de se faire surprendre au pieu par leurs maris dépressifs, qui se suicidèrent après avoir compris qu'ils n'étaient pas si aimer qu'ils ne le pensaient... Un silence pesant s'installa. Moi, je pris enfin conscience de la connerie que je venais de faire. Ha ça non, c'était pas ma journée. Je me retrouvais avec une ribambelle de poissons fris au bord de la panique en face de moi. Quant au compte à rebours, lui, continuait de filer.

"Heu... C'est un jouet." dis-je d'un ton neutre en désignant de l'index l'objet du délit.

C'était bien tenté, ça au moins, on peut me l'accorder.
Une dernière respiration et la situation dérape. L'hystérie reprend son droit, tout le monde se précipite vers la porte de sortie, espérant trouver un échappatoire. Un dernier regard aux visages effrayés, une bousculade et la bim m'échappe des mains ; se logeant je ne sais où, un endroit que mon regard captivé par l'agitation n'a pas su déterminer.

"Zut." articulais-je, comme un cheveux sur la soupe.

Je crois bien... Que ça va exploser. What else ?

( désolé pour le petit post , mes salopards de médicaments me tuent )