Entraînement intensif

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Après toutes ces missions, un repos s'imposait. Un…quoi? Siolith n'avait pas du tout l'intention de se reposer à cet instant, loin de là. Sa longueur d'onde circulait en elle à une vitesse ahurissante, telle une mer en furie sous les assauts du vent. Elle avait eu une furieuse envie de vouloir pouvoir en faire plus, pouvoir elle aussi compter toujours sur elle-même. Ses missions précédentes avaient toutes le même point commun: à chaque fois, elle n'avait compté que sur sa réflexion et son intelligence. Elle n'avait peut-être pas confiance en sa force après tout… Remédier à cela serait le meilleur moyen de mieux avancer, d'avoir confiance en sa force. Ces derniers temps, plusieurs événements confirmaient sa crainte: une recrudescence de meurtres de meisters faits par des inconnus, et à chaque fois, ce petit nuage de folie qui flottait aux alentours, comme un poison dans l'air. Le gymnase avait une nouvelle fois été dévalisé de sa poupée d'entraînement, que Siolith avait déjà testé auparavant. Elle était raccommodée, signe que quelqu'un, sûrement un professeur, avait remarqué l'utilisation. Elle n'eut pas l'ombre d'un sourire, et pourtant elle était amusée par le fait que quelqu'un se soit pris la peine de la réparer, surtout au vu de ce qu'elle allait en faire maintenant. La décorant d'un magnifique nœud coulant de sa conception, elle l'avait accrochée à une branche d'arbre et s'était mise à taper dessus afin de renforcer ses aptitudes au corps à corps. Elle frappait sans trop savoir quoi faire. Quel était donc son principal défaut? Le point faible qu'il fallait combler? Elle était sûre qu'elle en avait, sinon, elle ne se serait jamais battre ainsi dans ses missions. Bien sûr elle avait toujours réussi à reprendre le dessus, mais au dernier moment, et toujours dans des situations assez critiques. Elle ne voulait pas avoir besoin à l'avenir de devoir à nouveau s'en prendre plein la gueule pour se demander si il fallait contre-attaquer! Elle se reposa un moment, assise sur un tronc d'arbre. Elle savait parfaitement ce qui lui manquait, et c'était clair comme le nez au milieu de la figure: sa résistance, sa force, même si elle était une manieuse, restait proche de celle d'un humain. Elle utilisait ses cercles pour renforcer ses attaquer et les rendre beaucoup plus destructrices qu'une munition de tank, mais sans ces cercles, elle restait une humaine juste capable de frapper et de se déplacer un peu plus vite que la normale. Elle avait besoin de gagner en force, de prendre plus confiance en elle. Elle ferma les yeux. Son flux de longueur d'onde était là, elle la sentait circuler partout en elle. Néanmoins, elle remarqua que toute cette circulation était quelque peu désorganisée. En certains endroits, la longueur d'onde était fluide, comme par exemple, dans ses bras et ses jambes, les parties avec lesquelles elle l'utilisait le plus souvent, alors que dans le reste du corps c'était plus lent. Comme une autoroute qui alternait bouchons et circulation fluide, sa longueur d'onde était plus lente à circuler, comme si elle avait une viscosité anormale, plus lourde, plus difficile à contrôler. Elle se rappela une chanson que sa mère lui chantait lorsqu'elle était toute petite. C'était une de ces chansons qui vous donnent l'impression que chaque fibre de votre corps fondait, comme si vous deveniez un nouvel être, plein de repos et de paix, à la fois détendu et plein d'énergie. Toutes les paroles lui revinrent en mémoire, comme si elles avaient été écrites à l'encre indélébile.

Soshite bouya wa nemuri ni tsuita
Ikizuku hai no naka no honoo hitotsu, futatsu to
Ukabu fukurami itoshii yokogao
Daichi ni taruru ikusen no yume, yume

Gin no hitomi no yuragu yoru ni
Umare o chita kagayaku omae
Ikuoku no toshitsuki ga
Ikutsu inori o tsuchi e kaeshite mo

Watashi wa inori tsuzukeru
Douka konoko ni ai o
Tsunaida te ni kisu wo

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Le sentiment oublié revint, cette présence chaleureuse, celle de sa mère lui caressant les cheveux avait qu'elle ne sombre dans les abîmes du sommeil, elle la retrouvait à travers de chant. Les plis de sa robe parurent de désolidariser et formèrent des motifs étranges autour d'elle. Sa robe en elle-même était intacte, mais plusieurs bandes se formaient autour d'elle, comme si elles avaient leur propre conscience, comme si Siolith renaissait d'elle-même.

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Le chant résonnait dans la forêt endormie, et la lune paraissait écouter le chant venu de la manieuse, comme émue. Quelqu'un pouvant voir l'âme des gens aurait vu celle de Siolith prendre un diamètre énorme, comme si l'énergie diffusée par le chan avait augmenté exponentiellement la puissance de Siolith. L'air tournait autour d'elle, comme aspiré par une tornade invisible. Siolith ouvrit les yeux, consciente que cette fois, son longueur d'onde était telle un fleuve partout en elle. Rien qu'en se tenant debout, elle avait l'impression qu'elle avait perdu plusieurs kilos, comme si le chant l'avait allégée d'un poids qu'elle portait depuis toutes ces années. Elle était en paix avec elle-même. L'entraînement pouvait reprendre son cours…

Pleine de cette nouvelle force, Siolith avait maintenant de quoi dépasser son humanité. Elle donna un coup de poing dans le pantin d'entraînement et ce dernier fit un bond vers le ciel. Bien heureusement, il était accroché à la branche d'arbre et fut retenu, retombant lamentablement. Siolith regarda ses mains; elle n'avait utilisé ni le Circle Slam, ni le Circle Smash. Seule sa main avait frappé le tissu rembourré, et la surface en avait pâti, enfoncée à l'endroit où elle avait frappé. Le pantin avait pourtant la même résistance qu'un sac de sable en cuir, du même type de ceux qu'on utilise dans les salles de sport. Elle recommença à bourrer le sac de coups avec toute l'énergie de sa bonne humeur. Une telle puissance dégageait une sensation enivrante et lorsqu'elle s'arrêta, elle se rendit compte qu'elle ne sentait aucune fatigue.
Bien…Après avoir joué, il fallait maintenant avoir l'imagination nécessaire pour une nouvelle technique. Sous cette forme, elle avait obtenu une forte puissance de frappe et elle comptait bien s'en servir. Quels étaient donc ses atouts désormais? Sa vitesse et sa force avaient décuplé, elle ne savait pas pour sa résistance, mais elle était persuadée que c'était lié. Vu qu'elle était douée au corps à corps, autant continuer dans cette voie-là. Wolfen avait utilisé un style assez particulier lors de son combat de l'autre jour. Elle avait vraiment eu l'impression de se faire frapper par des plaques en acier lorsqu'elle encaissait les coups, et pourtant il avait les doigts joints, mais les mains ouvertes. Les mouvements qu'il exécutait devaient être la clé… Elle adopta la même position que lui, calquant le moindre mouvement sur ce qu'elle avait mémorisé durant ce combat. Elle fit tourner plusieurs fois ses bras, puis se mit en position de combat, le bras droit devant elle, la main vers le haut avec la paume tournée vers l'intérieur. Le bras gauche était dans la même position, mais derrière elle. Ses mains étaient légèrement tendues, pas perpendiculaires, ni parallèles à ses bras, elles avaient un angle d'environ 45 degrés. Cette position était assez provocante du point de vue combat, puisqu'elle évoquait une invitation de l'adversaire à combattre, mais en même temps, elle couvrait un bonne zone, autant arrière qu'avant. Elle fit tourner simultanément ses bras, comme un moulin miniature, puis s'arrêta dans la même position. Ses mains , ainsi que toute la longueur de ses bras commençaient à la piquer, comme un milliers de fourmis. La technique était en elle-même assez efficace, car elle pouvait faire tourner ses bras et avancer d'un pas rapidement. C'est ce qu'elle fit et frappa dans le même geste le pantin d'entraînement. Cette fois, l'effet fut beaucoup plus surprenant: sa main entra dans le sac avec un facilité déconcertante! Elle la retira en effectuant un pas et un moulinet des bras en sens inverse. Un style de combat, voilà ce qu'elle avait obtenu! Le picotement qu'elle avait ressenti était tout simplement e sang qui remontait au fur et à mesure qu'elle balançait ses bras. Il n'était pas forcément nécessaire de faire des moulinets, mais l'afflux de sang se faisait beaucoup mieux ainsi. Comme le sang remontait, il se concentrait dans ses membres, les rendant très durs. Siolith changea de cible et frappa avec sa paume ouverte le tronc d'un arbre non loin de là. Sa main fit voler des éclats de bois une profonde marque resta dans le bois. Bon sang que c'était efficace! Si elle frappait quelqu'un comme ça, elle était sûre de faire très mal, voire de casser un os si elle frappait avec le tranchant de la main! Soudain, elle se sentit lourde, comme si un poids lui avait été ajouté. L'effet de sa précédente technique avait été annulé et voilà qu'elle était à nouveau la Siolith d'avant l'entraînement. Elle n'avait pas perdu sa concentration et frappa à nouveau le tronc, un peu en-dessous de la première fois. La marque était moins profonde cette fois –ci. Le premier coup avait entamé le tronc du une dizaine de centimètres et elle était sûre qu'en mettant toute sa force et sa puissance, elle pourrait en abattre un en un seul coup. La deuxième marque ne s'enfonçait guère que de deux ou trois centimètres dans le bois, ce qui était déjà énorme. Ces deux techniques avaient donc un réel potentiel en combat.
La première, qui avait grandement augmenté sa puissance, résonnait comme un chant venant d'autre part. Elle l'appela donc Sora no Ongaku (chant céleste), le chant des cieux qui lui insufflait la puissance nécessaire pour vaincre ses adversaires.
La deuxième était un style de combat assez dangereux et sur-efficace qui permettait d'infliger d'énormes dégâts physiques à un adversaire, la position suggérait une entité volante, car ses bras était tendus devant et derrière elle et elle se déplaçait avec une telle fluidité qu'elle paraissait voler au-dessus du sol. La première chose qui lui vint à l'esprit fut un papillon, car elle en vit un voleter près d'elle. Ce sera donc le Style du Papillon appelé: Chô no Kata. Elle avait hâte de tester ces deux techniques en combat réel…

Perdue dans ses pensées, elle se reposa encore une dizaine de minutes, puis finalement se leva en emportant le pantin troué dans la réserve du gymnase. Ce dernier perdait du sable et le laissait derrière les pas de la manieuse comme les cailloux du Petit Poucet. Le professeur qui retrouva l'objet maltraité le lendemain se demanda quel type d'entraînement pouvaient bien suivre les élèves pour éventrer de cette façon une marionnette d'entraînement…

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