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 La vie est trop dure [libre]

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MessageSujet: La vie est trop dure [libre] La vie est trop dure [libre] EmptyDim 12 Déc - 19:55

- Ross !

Colm leva vaguement la tête, jeta un regard hébété autour de lui et repéra son supérieur qui s'approchait de sa caisse, l'air mécontent. Oh, non, il allait encore devoir se défendre. Qu'est-ce qu'il avait fait, cette fois ?

- Ross ! Mais vous dormiez, ma parole !

- Mmmmais noon... je dormais pas du tout...

- Quoi ? Je ne comprends rien de ce que vous dites, parlez plus fort ! En tout cas, je vous rappelle que vous n'êtes pas payé à dormir !

- Mgnn... mais je suis fatigué, il est huit heures du matin, c'est pas mes horaires habituels... et puis y a presque pas de clients dans cette épicerie...

Il n'avait pas commencé à marmonner sa réponse que son chef était déjà parti. En soupirant, le Yokaï s'affala sur le comptoir au bout d'une demi-minute.

- Ross ! Relevez-vous ! Réactif !

"Réactif" était la devise attitrée du propriétaire de l'endroit. Ce dernier la lui rabâchait aux oreilles quinze fois par jour comme s'il possédait une gigantesque multinationale assiégée par des milliers de clients jours et nuits et non pas un minable petit commerce installé au hasard au fin fond d'une ruelle plus sombre que de l'encre. L'ennui, c'était que Colm était tout sauf réactif. Il était inactif et désactivé. Les piles à plat.

- Ross, nom d'un chien !

- Je suis un hibo...

- SOURIEZ à la clientèle ! Que vous portiez un pyjama, c'est déjà une chose mais si je vous surprends encore à décourager un client par la seule vue de votre tête, je vous vire !

Dénouement logique, il fut viré une demi-heure plus tard. Ça allait faire... depuis qu'il avait débarqué à Death City... oui, il devait approcher du millier de licenciements. Voyant dans ce dernier revers du destin une énième preuve irréfutable de la malchance qui le poursuivait, il sortit de la boutique tête basse et traîna les pieds vers un kiosque de journaux qu'il connaissait. Il n'avait rien d'autre à faire que chercher un nouveau travail. Même s'il était un hibou et même s'il pouvait chasser au lieu d'acheter de la nourriture, il fallait bien qu'il paye le loyer de son studio. Il acheta plusieurs quotidiens et commença à éplucher leurs pages de petites annonces tout en marchant vers son chez lui, bousculant fréquemment des passants exaspérés sans le faire exprès.

- ... 'scusez-moi... pardon... d'solé...

Ce jour-là, son pyjama en flanelle était rouge à motifs de flocons blancs. Ça avait été un cadeau de Noël de la part d'Anda à l'époque où il habitait chez elle. Colm ne s'était jamais soucié de sa tenue mais Anda avait toujours veillé à ce que ses tenues, aussi pyjamesques fussent-elles, restent unies et honorables et si possible "assorties au contexte", comme elle disait. Son cadeau, ça avait donc été un pyjama spécial Noël. Avec les chaussettes rouges assorties, et aussi un bonnet rouge à pompon blanc de Père Noël, mais il n'avait jamais accepté de le mettre. N'empêche, à cause de l'éducation de la jeune fille, il avait toujours plus ou moins pensé que porter des tenues "assorties au contexte" - radieuses pour une journée ensoleillée, aux teintes de l'automne pour l'automne, ect - était en quelque sorte une obligation et depuis plus de dix ans qu'il habitait dans la ville, il n'avait jamais osé déroger à la règle. Donc, puisque Noël approchait, pyjama rouge. Et sa couverture, évidemment, qu'il portait à bout de bras.

À mi-chemin, conformément à toutes les lois de Murphy existantes, il se mit à pleuvoir. La météo, apparemment, n'en avait que faire d'être assortie au contexte. Depuis que l'hiver avait commencé, il n'était pas tombé un flocon de neige. Convaincu que cette averse lui était personnellement destinée, le Yokaï trouva refuge au pied d'une porte d'entrée d'une habitation inconnue. Claquant les dents de froid, il se pelotonna dans la couverture, les journaux tout chiffonnés contre lui, et sombra dans un profond sommeil en exactement deux secondes chrono.
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MessageSujet: Re: La vie est trop dure [libre] La vie est trop dure [libre] EmptyMer 15 Déc - 13:04

L'hiver avait déjà ouvert ses portes apparemment mais malgré que nous soyons tous plonger dans le contexte de Noël, il n'y avait pas eu un seul flocon depuis mon arrivée dans cette ville. Aujourd'hui le ciel était assez chargé en nuage et je vis quelques gouttes d'eau m'arrivaient sur le visage. Très vite je compris qu'il y allait avoir une averse et que j'allais être trempée.

"- Quel sale temps alors! Tu parles d'un hiver"

Pour cette fin d'année tout devait se faire dans la joie et la bonne humeur car on se rapprochait à grand pas de Noël et autres fêtes mais pourtant avec cette pluie on eu plutôt l'impression qu'un évènement tragique venait ou allait se produire... Après tout je ne suis pas devin, je ne peux pas deviner ce qui s'est passé ou ce qui se passera ici. Tout ce que j’espère c'est que je me sentirais enfin comme chez moi ici et je veux aussi une vie qui sera mienne! Du moins je ferrais tout ce qui est en mon possible pour l'avoir et en jouir pleinement. Je venais tout juste d'arrivée dans Death City et je ne connaissait encore rien n'y personne et cette ville était plutôt étrangement bâtis mais cela lui donne une certaine allure. Cette bâtisse au centre de la ville montrait toute son importance et je pus savoir alors par des voix dans la rue qu'il s'agissait bien est belle de ce que je cherchais depuis quelques mois maintenant...Sibusen.

L'averse fut alors de plus en plus forte et je me mise à courir en direction de l'école dans l'espoir de trouver de quoi me protéger mais de quoi aussi refaire une vie, rattraper des années que j'ai perdue inutilement faute de mes parents.

Dans ma course j'apperçue alors une personne, appuyée contre une porte entrain de dormir. Ce qui était étrange c'est qu'elle portait un pyjama ou du moins de ma position cela pouvait se confondre comme tel. Je ne savais pas exactement ce que c'était mais peu m'importe l'habit en voyant l'état de l'homme devant moi je me devais de l'aider car c'était inadmissible qu'à cette période de l'année, il y ai encore des gens qui dorment dehors.

Je m'approchai alors tout doucement de lui sans vouloir de faire de gestes brusques qui pourraient le réveiller et le paniquer. Je me baissai vers lui et le secoua légérement pour le réveiller. Le pauvre était complétement gelé, ses lèvres étaient d'un violet extrément jolie mais pas vraiment rassurant. Depuis combien de temps dormait-il ainsi?

"- Hey.....Il ne faut pas que tu dormes ici, tu vas avoir froid ^^ "

Je lui montra le plus beau de mes sourires et j'espérai qu'il me réponde sans vraiment avoir peur de mon allure gothique sur les bords
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MessageSujet: Re: La vie est trop dure [libre] La vie est trop dure [libre] EmptyMer 15 Déc - 14:27

Colm faisait fréquemment le même rêve idiot. Il était perché en haut d'un chêne sur une colline, sous sa forme de hibou, et suivait des yeux à la lumière des étoiles un gros mulot qui la dévalait à toute allure. Au moment où la bestiole s'immobilisait, il plongeait pour l'attraper et la mangeait entièrement, os compris. Et tout à coup son propre estomac se mettait à lui parler : "Hého, je suis là ! Je suis le mulot que tu as mangé ! Hihihi je suis en toi, Colm ! Fait tout sombre, ici ! Oh, tu m'écoutes ?" et il palabrait sans fin sur des questions existentielles métaphysiques pendant tout le reste du songe. Deux ans que ce truc apparaissait dans ses journées de sommeil, deux ans qu'il se réveillait trop souvent avec la même impression d'horreur, deux ans que cette interrogation de plus en pesante revenait sans cesse : "Mais enfin, qu'est-ce que ça veut dire ?"

*Mais enfin, qu'est-ce que ça veut dire ?* se demanda le Yokaï pour la millionième fois en se réveillant.

Il cligna des yeux bouffis plusieurs fois, fit "hmmmgn" et frotta vaguement ces derniers avec ses poings glacés. Décidément, ce n'était pas juste qu'on oblige un hibou à travailler le matin. En même temps, normalement, les hiboux ne travaillent pas en ville. Mais quand même.


- Hey... Il ne faut pas que tu dormes ici, tu vas avoir froid...

Colm était tellement endormi qu'il n'avait pas enregistré immédiatement qu'il y avait quelqu'un devant lui. Il n'enregistra même pas immédiatement qu'on lui parlait. Il pensa confusément que ce bruit devait venir de la rue, oubliant temporairement qu'il était lui-même dans la rue. Puis, petit à petit, son cerveau se mit en branle et son regard croisa celui de la jeune fille juste en face de lui. Il se mit alors à parler de sa voix habituelle, pâteuse, lente et plaintive, difficilement compréhensible, dont le volume baissait au fur et à mesure de la tirade et s'éteignait en un soupir à la fin.

- Nnooon, laissez-moi dormir... je suis un hibou. Les hiboux, ça ne sort pas de jour normalement... mmgn ?

Pour justifier le "mmgn" interrogatif final, il convient de retranscrire grosso modo les pensées qui se déroulaient très lentement dans la tête somnolente de la créature. Tout d'abord, il y avait eu : "Tiens, elle a les cheveux blonds." Ensuite : "Tiens, je n'ai jamais vu quelqu'un avec une telle masse de cheveux blonds." Par après : "Je ne la connais pas, celle-là." Et enfin : "Mais JE NE LA CONNAIS PAS DU TOUT, CELLE-LÀ !"

Les yeux de Colm s'ouvrirent tout grands et fixèrent avec terreur l'inconnue qui lui faisait face. Dans le quartier, à peu près tout le monde savait qui il était et chacun s'était depuis longtemps habitué à sa présence. Il se sentait plus ou moins parfaitement intégré, bien qu'il fût très seul. Mais cette étrangère, c'était différent : il ne savait pas ce qu'elle pensait des Yokaïs. En plus, il lui avait parlé sur un ton familier qu'il réservait à ses connaissances, car il était extrêmement timide. Paniqué, il adopta en catastrophe la stratégie de défense de l'escargot : il se planqua dans sa couverture avec une rapidité décuplée par la peur et devint bientôt parfaitement invisible sous la couette. Il cessa de bouger, de respirer, de penser, dans l'espoir d'arriver à disparaître complètement.
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MessageSujet: Re: La vie est trop dure [libre] La vie est trop dure [libre] EmptyMer 15 Déc - 23:48

L'homme en face de moi était plus au moins étrange par le fait qu'il se prenait pour un hibou. Je n'avais encore jamais vue une personne avec un tel comportement.
Une fois qu'il avait complètement assimilé le fait que je sois devant lui, il eu comme un monté de peur et d'inquiétude et se réfugia sous sa couette dans l'espoir certainement de me voir partir pour le laisser. Cette technique de camouflage je la faisait aussi quand j'étais petite mais dans la plus part des cas...Elle n'eu pas grand succès auprès de mes parents.
J'appris plus tard en grandissant que ce n'était pas en se cachant qu'on faisait fuir les problèmes bien au contraire, il faut leur faire face.

La pluie était de plus en plus grosse et je finis finalement trempée même si j'aurais préférée éviter cela mais face à cette situation là...Je préfère être tremper et aider quelqu'un qui en a besoin.

"- Tu sais je ne te ferrais pas de mal. Je veux simplement t'aider"

J'aurais voulue m'approchait un peu plus prés de lui mais j'avais peur de le terrifié encore plus alors je décidai de prendre mes distances pour lui montrer que je n'attend rien de lui sauf qu'il accepte de ne pas dormir dehors bien sur.

Si seulement j'avais une maison à moi et à moi seule...Je lui aurais certainemment passer les clefs en attendant que j'aille à l'école mais malheureusement pour lui comme pour moi ce n'est pas le cas et je ne sais même pas où je vais passée la nuit pour l'instant. Tout ce que je savais c'est que je devais l'aidée pour lui trouver un abris bien au chaud pour la période et ensuite je devais me rendre à l'école.

"- Tu sais tu n'as pas de honte à avoir à dormir dehors ^^ Je l'ai déjà fait aussi. Certe ce n'est pas très confortable mais bon...Mais il est conseillé qu'en cette période de l'année ce ne soit pas le cas. Il faut que tu ailles ailleurs. Tu n'as pas de maison? "

J'étais tout de même inquiète sur le fait qu'il soit également dans la même situation que la mienne. Cela aller être préocupant.
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MessageSujet: Re: La vie est trop dure [libre] La vie est trop dure [libre] EmptyJeu 16 Déc - 14:58

Pour Colm, ce que racontait la jeune fille était du chinois. Honte de dormir dehors ? Aller ailleurs ? Dans sa tête - qui était présentement en partie écrasée contre les journaux de tout à l'heure, maintenant tout à fait froissés et déchirés -, c'était la confusion la plus totale. Elle lui disait de ne pas s'inquiéter et, dans le même souffle, qu'il fallait qu'il parte. Mais pourquoi ? Et où ? Peut-être qu'elle voulait le chasser de Death City ? Mais pourquoi parler de "cette période de l'année", alors, et pourquoi ne faisait-elle pas allusion à sa nature animale ? Pouvait-il prendre le risque de reparaître à l'air libre ? Après moult discussions internes, il finit par glisser précautionneusement un œil - enfin, un demi-œil - à l'extérieur. Ces cheveux blonds et ce sourire lui faisaient un peu penser à Anda. Comme à chaque fois qu'il pensait à son ancienne amie, une bouffée de nostalgie mêlée de déprime l'envahit. Il remarqua que l'étrangère devait avoir à peu près le même âge que son ex-protectrice à l'époque où il l'avait rencontrée. Cela lui fit bizarre. Anda devait avoir grandi, elle aussi. Il pensa "grandi" et non pas "vieilli" car il n'imaginait pas que ce terme pouvait s'appliquer à elle. C'était impossible. Elle était plus âgée que lui, mais elle était trop jeune.

Il sortit sa tête de la couverture très lentement, millimètre après millimètre, dévoilant petit à petit une moue extrêmement inquiète, avec les coins de la bouche qui pointaient curieusement vers le bas, les yeux écarquillés et les sourcils qui se dirigeaient vers le milieu du front. Quand il s'agissait de trahir l'angoisse, son visage devenait soudain très expressif. Au bout d'un moment, il demanda d'un ton enfantin :


- Pourquoi je dois aller ailleurs ? Je suis obligé ? Je suis pas un monstre qu'il faut abattre, j'ai griffé les ouvriers de l'hôpital mais c'était parce que je croyais qu'ils voulaient me tuer. Et même je me suis excusé et ça remonte à des années, en plus... Et puis je ne les ai pas griffés parce que je ne suis pas un hibou.

Pause.

- ... pas tout le temps.

Tout en terminant cet édifiant discours, il faisait mine de déjà se recroqueviller sous la couette. Non, il n'était guère courageux.
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MessageSujet: Re: La vie est trop dure [libre] La vie est trop dure [libre] EmptyVen 17 Déc - 0:37

Je fus très étonnée de le voir sortir petit à petit de sa cachette et même de m'adresser la parole. Je ne pensait pas qu'il allait le faire aussi vite mais dans tout les cas cela est une bonne chose car cela prouve que je ne lui fait pas aussi peur que ça ^^'. Il avait l'air tout de même sur la défensive de peur que je lui fasse quelque chose certainement.
Il faut avouer que je ne suis pas réellement douée pour les explications et que les mots ne viennent pas tout seuls....J'aimerais tellement pourtant que ce soit le cas.

Ses questions et son explication sur des évènements apparemment passés me donnèrent certainement une explication à son comportement...Des gens qu'ils avaient blessés des personnes par le passé mais cela arrive à tout le monde de commettre des erreurs. Il devait sans doute, en plus de cela, me prendre pour l'un d'entre eux pour qu'il puisse croire que je veuille le tuer ou le chasser mais ce n'était pas le cas.

J'avais entendue parler de ces gens capables de se transformer en animal...Je ne savais plus exactement leurs noms mais je savais que ça existait et il devait sans doute en faire partis pour qu'il puisse tout le temps répéter le fait que c'est un hibou.

"- Tu peux rester là ici si tu le souhaites mais tu auras froid et ta couverture ainsi que tes journaux ne te suffiront pas malheureusement. Maintenant c'est à toi seul de décider donc c'est comme tu le souhaites ^^ Mais il est tout de même préférable que tu te trouves un abri plus chaleureux que ce vulgaire bas de porte."

Je me relevai et tournai mes manches pour que l'eau de la pluie s'écoule même si je savais que cela était parfaitement inutile car les nuages se faisaient de plus en plus denses et le ciel devenait de plus en plus noir.

"- Alors que choisis tu de faire?"

Et là j'eu comme un dé-clique et je devenue aussi rouge que je le pus. J'avais complètement oubliée de me présenter, c'était totalement impolis de ma part moi qui venait d'une famille bourgeoise.

"- Au faite! Moi c'est Anna ^^ Et toi?"

Je lui tendis ma main dans l'espoir qu'il l'accepte et qu'on fasse plus en ample connaissance. Ainsi je pourrais certainement savoir son histoire et aussi savoir pourquoi il se retrouve à la rue.
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MessageSujet: Re: La vie est trop dure [libre] La vie est trop dure [libre] EmptyVen 17 Déc - 16:20

Colm consentit à garder la tête à l'extérieur. Il était toujours inquiet - il était inquiet presque en permanence de toute façon - mais la jeune fille avait réussi à le rasséréner un peu, sa ressemblance avec Anda n'y était d'ailleurs peut-être pas pour rien. En fait, c'était surtout son attitude qui était similaire avec la sienne : cette apparente et imperturbable jovialité. Sauf qu'Anda se serait sûrement arrangée pour le taquiner au passage ou lui donner des coups en rigolant, mais tout de même, c'était troublant. Et puis, elle était quand même bien gentille de rester à côté de lui alors qu'elle était complètement trempée par la pluie. Du coup, Colm écouta et observa l'étrangère avec un mélange de crainte, de curiosité inexorable et de mélancolie. Il se tenait parfaitement immobile, bien que sa pose avec la tête sur le côté et le corps de biais ne fût pas particulièrement confortable. Il avait l'art de se tenir tranquille un temps infini sans frémir d'un muscle, comme une bestiole qui se sent épiée par un chat, ou un rapace qui va fondre sur sa proie, à voir selon les circonstances.

- Au fait ! Moi, c'est Anna ^^ Et toi ?

Colm blêmit, écarquilla les yeux - s'ils pouvaient être davantage écarquillés -, tressaillit violemment comme s'il avait reçu un choc électrique et se planqua derechef sous la couverture, sans serrer la main. Il avait cru entendre "Anda" mais non, c'était Anna. Une lettre de différence. Un vrai choc ! Il lui fallait absolument rejoindre la chaleur homéopathique de son nid douillet pour surmonter ce traumatisme. Plusieurs milliers d'années de récupération seraient nécessaires. Cela dit, comme il craignait qu'elle ne l'abatte s'il ne répondait pas à sa question, il répondit d'une voix précipitée depuis l'intérieur de sa couette :

- Colm. Colm Hiliam Ross.

Il ne put articuler un mot de plus. Trop d'émotions. Il se fit tout petit et prépara sa fuite. La vie sociale, c'était trop effrayant. Vu du dehors, il était paradoxalement invisible. Un observateur extérieur passant par-là aurait donc peut-être eu la surprise de voir une couverture roulée en boule au pas d'une porte de maison bouger toute seule et ramper frénétiquement sur le côté en longeant le mur, en route vers la liberté. Si Anna le laissait faire, Colm était tout à fait capable de traverser la ville entière comme ça.
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MessageSujet: Re: La vie est trop dure [libre] La vie est trop dure [libre] EmptySam 18 Déc - 0:43

Dés qu'il entendu la sonorité de mon prénom il repartit s'enfuir sous sa couette encore une fois. Je ne sais pas pourquoi mais bon peut-être qu'il a connu quelqu'un du même nom...ça reste à voir.

La pluie commençait à se calmer petit à petit et le soleil fit quelques rares apparitions au travers des nuages toujours présents dans le ciel. Le Soleil avait vraiment une mine à faire peur mais bon apparemment selon des rumeurs il a toujours quelque chose de travers. Tout comme la lune qui est du même style...Mais bon je vérifierais tout ça ce soir ou plus tard quand j'en aurais l'occasion et surtout le temps. Je pense que le fait de m'inscrire à la Shibusen en tant que meister va me prendre énormément de temps, à croire que je n'aurais pas d'autres vies que celle que je vais prochainement menée.

Cela me fis frisonnée et j'eu comme l'envie et l’excitation d'une petite fille devant ses cadeaux de Noël. Je ne savais pas encore comment aller se passer le déroulement de mon arrivée ni ce que j'allais devoir faire mais une chose est sure....Je suis pressée.

"- Enchantée Colm Hiliam Ross ^^ Malheureusement j'aurais voulue passer plus de temps en ta compagnie mais je ne peux pas =) Je dois me rendre à la Shibusen. On se reverra certainement une autre fois."

Je me secouai un peu pour pouvoir être présentable à mon arrivée là bas et je ramassai mes affaires avant de me retourner.

"- Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit..Viens me voir là-bas"

Et je me mis en route en direction de ces bâtiments imposants, à la décoration plutôt bizarre mais assez sympathique. Cela promet d'être un nouveau départ pas comme les autres
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MessageSujet: Re: La vie est trop dure [libre] La vie est trop dure [libre] EmptyDim 19 Déc - 15:41

Enveloppé dans sa couverture, il continua à filer le long des murs telle une amibe géante à carreaux pendant que derrière lui, l'étrangère le saluait imperturbablement et l'invitait à venir la voir à la Shibusen. Tant de gentillesse acheva de le terrifier. Pour un peu, il aurait senti ses cheveux se dresser sur sa tête. CETTE fille lui ressemblait. Au secours ! Qu'avait-il fait pour mériter ça ? En plus, elle appartenait à la Shibusen, ça devait vouloir dire que sa bienveillance était sincère. Tout autre aurait été logiquement rassuré mais Colm n'aurait pas été Colm s'il avait jugé ce fait positif. À chaque fois qu'il s'était attaché à quelqu'un, ça s'était mal terminé. Pourquoi fallait-il qu'on lui rappelle ces mauvais souvenirs ? Peut-être qu'Anda était morte et s'était réincarnée ? Cette fois, c'était sûr, on le persécutait ! Comme d'habitude, tout en fuyant le cauchemar vers d'autres cieux, suivi du regard par quelques passants éberlués, il se mit à s'apitoyer sur lui-même : il était le plus malheureux au monde, aucun destin ne pouvait être pire que le sien, les étoiles et l'univers étaient unis et ligués contre lui, le danger le guettait constamment, les bourreaux tombaient sur lui à chaque main de rue, aucune main qu'on lui tendait ne pouvait ne pas être fourbe, aucune chaise ne pouvait ne pas s'effondrer sous son poids, aucun chocolat qu'on lui tendait ne pouvait ne pas contenir d'alcool dégueulasse, ect. Incontestablement, la malchance s'était attachée à ses pas et le poursuivait inlassablement chaque jour et chaque nuit de sa vie. Non seulement ses parents l'avaient abandonné, mais il avait manqué cent fois être cloué à une porte, passé à la casserole, mort des pièges "innocents" d'Anda, mort de froid, de faim, capturé, fusillé, anéanti, et maintenant on lui proposait de l'aide. Il était marqué du sceau du malheur, son existence ne serait que tragédies... Comme presque chaque fois qu'il piquait sa crise, il commença à gémir à sa façon. C'est-à-dire qu'il émettait un son bien particulier à mi-chemin entre le sanglot et le hululement qui ressemblait à ça : "bouhouhouhou-houuhouu-hou-houuu bouhouuuuu". Il traversa donc beaucoup de ruelles ainsi dans tous les sens en faisant du bruit, pendant que tout le monde partait se mettre à l'abri de la pluie torrentielle. Cela dit, il ne fallait pas s'y tromper. Quand il se serait calmé un peu, il se souviendrait probablement de l'invitation et peut-être même qu'il y répondrait, si les circonstances l'y poussaient. C'était une histoire de temps. Et de récupération.
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