Tenant la bouteille de vin non payée, je me baladais dans les ruelles de DeathCity cherchant un cabinet téléphonique. Je m’impatientais, certes, mais une certaine chose me retenais d’avancer. J’avais peur que l’annonce à propos de Ryujin ne soit pas ce que j’attendais. En indécision, j’allais de ruelle en ruelle, scrutant d’un regard affamé mais perdu tous les coins des allées. Ce fut alors après quinze minutes que j’en trouve un. M’arrêtant sagement, j’attendis que l’homme à l’intérieur finisse et sorte. Sagement, enflammée à l’intérieur, je me retenais pourtant avec certaines chaines… J’avais peur ! Contemplant mon reflet sur le verre du cabinet… J’avais peur ! Pouvais-je me permettre cet instant de peur ? Qui étais-je ? S’hira ! Un maître d’art marial ! Une prophétie. Mais n’étais-je pas sa fille aussi ? Avalant ma salive, je respire à fond. Observant le reflet de mes yeux traumatisés. *Pu*ain ! Que ça ne te va point !* Je sourie.

L’homme sorti ne me prêtant aucune attention. Je m’arrête à la porte du cabinet, un brin de seconde, petite indécision, puis je la pousse. Arrêtons cette comédie ! S’hira ! De quoi avoir peur ? Je ne la voulais pas facile dans tous les cas ! Décrochant le téléphone, je compose le numéro de Joyeuse. Il sonna, elle ne répondit pas la première fois, ce ne fut qu’au troisième appel qu’elle répondu. Elle dormait ! Je me demande d’ailleurs quelle heure il était, certes, il était sans doutes très tard ! Beaucoup trop tard.

« -‘Allo ? Qui est-ce à cette heure tardive ?’
-‘…’
-‘Si vous ne parlez pas, je.. ’
-‘Joyeuse ! C’est...!’
-‘Shirahahime ?’
-‘Oui… Que disais-tu de Ryujin ?’
-‘Ah’ Fit-elle d’un coup, tout à fait réveillée. ‘Il a appelé, m’a dit de te dire qu’il boira un verre en ta santé !’
-‘… ??’
-‘Tu as encore oublié ? C’est ton anniversaire !’ »

Je ne me rappelais pas vraiment de la conversation qui suivit. Elle disait avoir envoyé un cadeau à mon appartement ou quelque chose du genre… J’étais beaucoup trop absorbée par des pensées très orientée ! Je ne me sentais pas déçue ! Il m’avait appelé, il était encore en vie ! Je sourie faiblement à l’idée, je savais qu’il était toujours vivant, je suis sa fille ! Debout devant l’appareil téléphonique, je regarde la bouteille. Que c’était amusant ! Le long de la journée, j’étais énervée, mais là, ayant ça en main, tout changeait. J’entre un nouveau numéro, et cette fois, on répondit dés le premier appel. Et cette fois, je commence le discours pour éviter que quelqu’un me crie dessus.

« -‘Veux tu boire un verre ?’ Je demande en agitant la bouteille tout en regardant le liquide. ‘Je suis…’ tournant mon visage, cherchant un repère n’importe lequel, je vis un énorme affiche. ‘Devant hôtel Nirvana’ » finis-je. Puis je raccroche.

Sortant du cabinet, une légère pluie tombait doucement. Je fixe le ciel pendent un long moment. Qu’il faisait miraculeusement beau ! Loin de me soucier de la blessure que j’avais au genou et de mon allure poussiéreuse –Je viens de creuser la terre pour remonter à la surface !- Je me sentais bien. Des brises successives jouait des mes cheveux comme elles voulaient. Je pars vers le banc exactement en face de l’hôtel et m’installe, fixant le ciel qui brillait, étrangement, plus que d’habitude.

***

Quelques minutes plus tard. Un assez long moment pour que je dérange la surveillance de l’hôtel –avec mon allure très attirante et ma bouteille en main-. On vint me demander de quitter. Un homme assez fort se tenait devant moi, me traitant comme on traite les délinquants de la ville, m’ordonnant de quitter ! je le regarde du haut en bas une ou deux fois, puis je me relève en sursaut. Il dégagea d’un pas. Je l’intimide gravement avec mon regard audacieux ! Je n’allais pas quitter alors que je venais de donner rendez-vous ! Il vint me tenir par le coude droit… fausse démarche ! Tenant sa main avec ma main gauche, je tourne sa paume à contre-sens en pivotant à gauche, puis je le bloque en posant mon pied sur son épaule. J’attends quelques secondes, qu’il eut saisi et compris combien ça faisait mal. Je le relâche, le poussant à terre.

-‘Heureusement que je suis de bonne humeur ! Sinon…’ Fis-je à son attention avant de reprendre ma place. Assise, reine d’un siège –qui est publique à la base-. Attendant quelqu’un qui ‘pourrait’ venir, mais qui plus logiquement ne devrait ‘pas’ venir.