Iseult & Alice ♥© Never-UtopiaUn matin. Gris, pluvieux. Le genre de matin qui nous flemmardise au point que l'on fini en pyjama le reste de la journée, à manger des chips devant un film qui ne nous intéresse que moyennement, mais que l'on regarde quand même parce que l'on à strictement rien d'autre à faire. Le seul hic dans tout cela et qui gâchait passablement le programme d'Iseult, c'était qu'elle s'était réveillée dans la baignoire. Habillée. Hors, la règle numéro 235, paragraphe 4 du code international du glandage matinal stipulait qu'il fallait, pour cela, avoir LA tenue spécifique. Son bermuda à carreaux vert avait beau être ridicule, tout comme son horrible pull en laine jaune, elle était bien loin de la tenue parfaite pour comater et s’empiffrer à la manière d'un bison pas très futé. Mine de rien, ce qui la taraudait le plus, c'était de savoir ce qu'elle pouvait bien foutre ici. Elle avait connu bien plus confortable comme lit de fortune. Surtout en sachant que le sien l'attendait bien sagement à trois mètres de là. Parce qu'à première vu, elle se trouvait bel et bien chez elle, et il n'y avait aucun objet non identifié sur son plumard qui aurait pu justifier ce choix saugrenu. Damn it, c'est que ce fichu panaché l'avait tout tourneboulé !
Elle aurait bien passé son après midi ici, si cela ne tenait qu'à elle. Malheureusement, il y avait cette petite voix de crécelle enrouée dans sa tête qui répétait sans cesse, comme un vieux disque rouillé,
« Bouges ton cul feignasse ಠ_ಠ » et il fallait l'avouer, elle commençait réellement à ne plus le sentir. Plus facile à dire qu'à faire. Ses muscles étaient tétanisés et sa tête affreusement douloureuse.
« Bouges ton cul feignasse ಠ_ಠ ». Si seulement elle pouvait la faire taire, ce serait déjà ça de gagné. Se frapper la tête n'était pas la meilleure des solutions, même si c'était la seule idée qui avait traversé sa pauvre cervelle de poisson frit. Quoi que, il y en avait bien une autre, mais celle de se noyer dans son bain était moins évidente. Surtout que sans eau, elle n'allait pas aller bien loin.
« Bouges ton cul feignasse ಠ_ಠ ». Ceci dit, elle pouvait toujours y remédier ... Mais elle était bien trop jeune pour mourir, elle n'avait même pas atteint la moitié de l'âge de sa grand mère quand cette dernière était passée de vie à trépas. Oui, sa très chère grand-mère qui avait tellement bien vécu sa vie qu'elle doutait même de pouvoir y arriver un jour. D'après elle, c'était parce qu'elle buvait trois tasses de thé par jour. On l'avait sûrement payé pour dire ça ... Parce que sinon, à sa place, il y aurait belle lurette que le thé lui serait sorti par les trous de nez.
« Bouges ton cul feignasse ಠ_ಠ »... Néanmoins, la vieille ne se trompait que rarement et si cela lui permettait de passer une journée pénarde ...
Par un monumental effort de volonté, elle s'était levée. Avec beaucoup de difficultés. Sûrement parce que tout c'était mit à tourner, tanguer, valser, avant de reprendre leur place habituelle si rapidement qu'elle n'avait même pas eu le temps de cligner des yeux. Cela avait toutefois suffit à lui donner le tournis et par la même occasion, l'envie de vider son estomac sur le plancher. L'eau froide aidant, la douche lui avait remit les idées en place bien mieux qu'une bonne paire de claques et son estomac n'émettait plus que des borborygmes suppliants. Elle était alors partie, en serviette, explorer ses placards poussiéreux à la recherche d'un quelconque sachet de thé et d'un éventuel truc à grignoter. Elle n'avait découvert qu'un rat crevé près d'un sachet de cacahuètes rongé, de trois ans périmé. Quelque chose lui disait qu'il ne valait mieux pas en manger. Sans doute l'odeur épouvantable qui s'en dégageait, autant celle du rongeur que celle des arachides. Beurk, le ménage n'était pas son fort.
« Bouges ton cul feignasse ಠ_ಠ ». Tiens, pour une fois, elle était bien d'accord avec la voix, il était peu être temps d'aller faire des emplettes. Histoire de ne pas mourir de faim par exemple. Sa main fouilla un tiroir, tandis que l'autre s'affairait à remettre en place sa tignasse folle. Dix minutes plus tard, parapluie en main et bottes en caoutchouc jaune aux pieds assorties à son imperméable canari, , elle était fin prête à partir braver la tempête.
Mais tempête il y avait, tempête il n'y a plus. Le soleil, si timide ce matin, avait pointé le bout de son nez et il faisait presque trop chaud. Elle remercia le seigneur d'avoir troqué sa combinaison de ski, réservée aux jours pluvieux, pour un vieux short racolé et un tee shirt taché. Elle s'abrita tout de même sous son parapluie coccinelle et tout en sifflant l'air de la marche funèbre, elle se dirigea d'un pas guilleret vers le centre ville.de Genève, sautant dans des flaques de boue chaque fois qu'un passant avait le malheur de marcher trop près d'elle. Elle trouva son bonheur au coin d'une ruelle
"Le magasin Thé-rapeutique de la mère Madelaine". Un nom à chier. En même temps, ce n'était pas comme si elle vendait de la haute-couture à 300 euros le foulard, on pouvait bien lui permettre d'avoir l'imagination d'un cochon en furie. Elle acheta une boite de thé vert et reprit le chemin en sens inverse.
« Bouges ton cul feignasse ಠ_ಠ ».
Iseult
- Mais merde à la fin ! Tu crois que je fais quoi là ? Tu veux que je roules du cul aussi ? Pauvre tâche ! T'inquiètes pas, on va en boire du thé, et tu finiras bien par la fermer, ta gueule. Allez, allons nous chercher un endroit tranquille.- Spoiler:
Nul, je sais. J'ai essayer de faire en sorte que tu penses que je t'invites à boire le thé, alors que c'est pas vraiment ça mais bon .... =.=