J'erre et erre et erre encore. Bientôt plus d'une semaine que j'ai quitté cette satané terre pour échapper à l'armée et me voilà déjà... Affamée. Tout ce que je croise pour l'instant sont des animaux sauvages qui ne font pas long feu avec un appétit vorace comme le mien. Il m'en faut plus. Beaucoup plus! J'ai besoin de chair humaine, besoin de sentir le sang encore chaud couler dans ma gorge, besoin d'entendre ces cri de douleur, de terreur qu'on les Homme face à la mort. Plus j'y pense plus j'ai faim et tout ce que j'ai sous les yeux c'est de la neige. Bordel, comment je suis sensé faire pour satisfaire le démon glouton que je suis devenue avec cette putain d'eau gelé tout autour de moi! J'hume instinctivement l'air lorsque qu'un parfum délicat se met à me chatouiller les narines. Tiens, tiens il semblerais que mon casse croûte ramène sa fraise de lui même jusqu'à moi, chouette.




Mes oreilles m'alerte alors de l'approche imminente d'un véhicule non identifié. Une moto? Non, plus gros. Un camion? Non, plus petit. Aux aguets sur une motte d'à peu prêt ma taille je finis par repérer au loin une bête automobile roulant à travers une route enneigé, vu la taille de l'engin il pourrait y avoir grand maximum quatre ou cinq sac à viande la dedans. Je m'en pourlèche les babines d'avance. Un petit sourire apparut tandis que je passait quelque coup de langue sur ma lèvre supérieur, impatiente que la voiture arrive à mon niveau pour réquisitionner ses passagers pour un voyage sans retour. Plus que quelque mètres et une poignée de seconde à attendre. Je déteste attendre, surtout le ventre vide mais j'avais cette sensation qui me prennait aux tripes tout à coup. J'étais partagé entre l'excitation et l'avidité tel un prédateur guettant ses proies.




À la seconde où la bagnole fut à portait de patte je bondit hors de ma cachette pour atterrir en plein sur le capot de l'engin encore en pleine course. Le conducteur surpris, affolé ou peu importe freina immédiatement après avoir dérivé sur le bas côté, tapissant ses pneus d'un fin voile d'eau gelée. L'arrêt brutale de la voiture me projeta en arrière comme on claque un moustique à coup de journal, je fit une roulade arrière dans la neige avant de me remettre sur pieds tout en scrutant le tas de ferraille. Le moteur ronronnait toujours mais elle ne bougeait pas ne serait ce d'un pouce. Mes sourcils se froncèrent alors que je perdait peu à peu les reste de ma patience.



- Tu compte restait caché toute ta vie peu être? Sort de là!

Pas de réponse. Ma jauge d'agacement était à son paroxysme.


- Oh, t'es bouché ou tu le fais exprès?

Vu le manque cruel de répartie je dirait qu'il se moque de moi. La bonne blague...


- Tu ne devrais pas te foutre de ma gueule comme ça tu sais... Pour la peine je vais directement vous dépecer toi et ton tacos à roulette. Je crèverais ses pneus comme je crèverais tes yeux, je découperais son toit comme je le ferais avec ta peau, je brûlerais ses sièges avec autant de passion que si je dévorais tes tripes.



Alors que je fit quelques pas en direction de la voiture -qui est plus belle vu de prêt que je ne le pensais, je l'avoue- j'entendit un bref cliquetis avant que la portière côté conducteur ne s'ouvre à la manière des porte de vaisseaux spatiaux! La stupéfaction me fit reculer d'un demie pas tout en fixant sans relâche les portières de la caisse, semblable à des ailes, on aurait dit que ce tas de ferraille allait s'élever dans les air et filer à l'anglaise. Une jambe sortit du vaisseau spatiale rose flash, puis une autre et enfin le reste du corps. Une femme brune refermait prudemment l'entrée de son navire de guerre alien au début sans me jeter ne serait ce qu'un regard. Puis elle se retourna, me faisant face à quelques mètres, me dévisageant de ses grands yeux. Ses yeux, quels yeux...




J'abordait désormais une tête aussi incrédule que son goût en matière de caisse. Vous savez bien que trop de rose tue le rose, déjà qu'à la base le rose c'est pas vraiment classe et tout ça mais ce n'est pas le plus important. La chose qui attira mon attention en déclenchant au passage mon esprit de collectionneuse, en me faisant oublier ma faim, c'était ses yeux. Jamais auparavant je n'avais vu de telles pupilles, aussi colorés que pétillantes, leur simple vue me donnait une incroyable et incontrôlable envie de lui arracher ses globes oculaires à chaud, et à main nue. Je les veut, j'en ai besoin. Je les veut au creux de ma main. J'imaginais déjà du sang repeindre le paysage enneigé autour de nous. Du sang? Son sang, bien entendu!




Une envie irrésistible d'étriper cette fille, là maintenant, au beau milieu de nul part si ce n'est dans le froid des environs de l'Ukraine. Et je souris de nouveau en pensant à tout ça. J'aime sourire. Sourire montre à quel point je m'éclate en éclatant les autres. Honnêtement il n'y à rien de mieux au monde que de montrer le plaisir que l'on ressent et ce aussi tordu soit il. Je dégaine alors mon épée la braquant en direction de la brune qui ne bronche pas. Enfin, pour le moment en tout cas, puis je lui offrit mon plus beau sourire de malade exprimant toute la démence possédant mon corps à l'instant.


- Tu vas crier ma belle.

caught up in this madness too blind to see

Sur le coup j'eu envie de rire, non vraiment, je ne plaisante pas. Sa tentative désespèrente pour baisser ma garde était, comment dire, plutôt comique. Et en plus je suis tombé sur une épéiste, qu'elle chanceuse je suis dit donc. J'aime pratiquer un peu d'exercice avant de manger, ça ouvre toujours l'appétit! Elle par contre c'est pas son appétit que je vais ouvrir mais son jolie minois. Je dois faire gaffe à ne pas trop abîmer sa tête d'ailleurs, je ne voudrais pas malencontreusement endommager ses yeux lorsque je la rosserais, ce serait fâcheux. Faisant craquer mes cervicale tout en gardant un oeil sur ma cible, lame levé, j'attend de trouver le bon timing pour lui voler dans les plumes... Ah, les joies du champs de bataille, ça faisais une éternité que je n'avais pas ressenti ça, je suis excité comme une puce, la Folie y est pour quelque chose c'est sur mais ça n'empêche pas ma soif de sang, coups et blessures d'atteindre son paroxysme!

took over my sense and I lost control

J'empoigne la garde de ma chain sword à deux mains, verrouillant visuellement ma proie tout en la visant le la point de ma lame. Encore un peu, je vais bien finir par trouver une ouverture... Elle à une bonne posture malgré les apparences ainsi que sa drôle de tenue, je n'avais jamais vu quelqu'un vêtu d'un drap si ce n'est dans les livres d'Histoire. À moins que ce ne soit un rideau de douche... Qu'en sais je? Bon, non contente de ce duel de regard où tout ce que nous faisons c'est se fixer, arme en main, sans mot dire je décide d'engager en shootant dans un petit tas de neige histoire de la distraire un instant le temps que je puisse l'empaler. Elle détourne les yeux une seconde puis recule d'un bon lorsqu'elle voit arriver ma lame qui passe à deux doigts de la perforer comme un bout de viande sur un pique à brochette. Même pas le temps de me remettre en position ou de lui courir après qu'elle contre attaque avec une attaque horizontale, fendant air et quelque cheveux tandis que je m'accroupis en vitesse, une fois de nouveau debout elle est hors de porté de sabre.

I'll taste your blood tonight

- ... кормы! Ramène ta fraise, Janthine!

I'll hunt again one night

Que je suis tellement douée pour dégoter de splendide surnom pour mon gibier, je leur doit bien ça vu l'état dans lequel ils finissent après que je les ai démantelé. Bien que d'un côté bouffer un mollusque qui fait des bulles me dégoûta un court instant, trop de bave et pas assez de sang. Pas du tout de sang d'ailleurs, satanés invertébrés baveux! Bien, où en étais je...? Oh, bien entendu, ma poupée de chair et d'os aux prunelles violettes m'attend pour que je la massacre. Passant à côté de la voiture de Janthine une idée me traverse l'esprit, elle à l'air d'y tenir à son tacos sur roues je me demande quelle sera sa réaction si je me fait les ongles dessus. Oh, ça doit être comique, j'en suis sure. Rien qu'imaginer la tronche qu'elle fera et la colère qu'elle piquera et je rigole déjà. Quelle gamine je fais parfois. Je fais quelque pas vers la bagnole de l'espace en lançant regard et sourire provocateur dans la direction de l'autre qui ne me quitte pas des yeux, elle est furax et inquiète pour son bébé à moteur j'en mettrait sa main à couper! Transformant ma main en paire de ciseau j'approche une des lame au niveau de la portière, j'entend presque les soupires anxieux de ma proie.

cherishing, those feelings pleasuring

- Plutôt jolie vaisseau spatiale je dois dire, pour être honnête c'est la première fois que je vois des portières pareilles. Hmmm, je me demande si la peinture est de bonne qualité. Est elle de bonne qualité? Tu permet que je, tu sais, teste et tout ça? Oui? Merci.

cover me, unwanted clemency

Sans même attendre de réponse de sa part je me met à racler comme une sauvage une bonne partie de la carrosserie à l'aide de mon doigt tranchant sous lequel différentes teintes de rose, violet et autres couleurs restent agglutiné ainsi qu'une bonne partie de ferraille. Je relève le ciseau me servant de main d'un air innocent tandis qu'elle nous fixe tour à tour, moi et la balafre que je venais d'infligé à sa portière bien aimé. Bouché bée, yeux écarquillé, sa figure était encore plus risible que ce que j'avais imaginer plus tôt, incroyable qu'on se mette dans un état pareille pour une simple caisse. J'en aurais presque la larme à l'oeil tellement c'est drôle mais je vais essayer de garder un minimum de prestance, je me gausserais comme une oie plus tard une fois que j'aurais récupéré ses globes oculaires et dévoré ses entrailles. En réplique à sa réaction je me contente d'hausser les épaules, levant les yeux au ciel tout en affichant un petit sourire narquois.




- Oups. Apparemment pas~

Elle gueule, enfin, je crois que c'est le cas. Ensuite allez savoir si c'est un cri de rage, de terreur ou de désespoir comptez pas sur moi, je ne fais que rarement gaffe aux types de cris que j'entend.



Ses hurlements se tarisse finalement sur une sorte de déclaration de guerre et une course rapide dans ma direction, elle est enfin dans le bon état d'esprit pour un duel de bretteur digne de ce nom! Enfin, en premier lieu je n'avais pas vraiment envie d'un duel, disons que ça rajoute du piquant à ce combat, ok? J'aurais bien voulu lui maraver la gueule jusqu'à ce la défigurer complètement ceci dit, j'attendrais de l'estropier pour ça je pense. Ouais, avec une jambe en moins elle ne risque pas de pouvoir fuir... Sauf si elle y va à cloche pied comme l'épouvantail dans Ходячий замок plus connu sous le titre de Howl's Moving Castle dans le reste de l'Europe. J'attend l'arrivé de mon adversaire en créant un ciseau géant à base de Folie noirâtre, je m'en équipe tandis que de l'autre main j'empoigne fermement ma chain sword et souris tout en observant l'autre s'approcher à vitesse grand V. Elle est en rogne, ça se voit, ça se sent et c'est exactement ce que je voulais. Elle arrive comme une bourrine, elle frappe, je pare sa lame en croisant ma propre épée et mes ciseaux tout en rigolant, impatiante de lui faire sa fête.

don't you be afraid

Cette fille ne manque pas d'audace, ça c'est sur, elle en à dans le ventre pour me causer comme ça. Quoi? Moi, sadique? M'enfin non, pas du tout, les sadique sont des gens tellement plus gentil et civilisé que moi voyons. Je suis un monstre, moi. Pour lui montrer qui domine, et aussi pour me foutre un peu de sa gueule, je la provoque en brisant l'une des fenêtre de sa voiture et la voilà reparti dans un élan de rage à mon encontre. Après quelques échange plus ou moins en ma faveur elle finis de nouveau hors de porté de ma lame, son talent de fuite commence sérieusement à me pomper l'air là, je vais lui briser la nuque comme un lièvre au moins se sera vite réglé. Dans ce genre d'échange il faut compter sur l'effet de surprise, déconcentrer l'adversaire en lui sortant une technique dont il ne connaissait l'existence puis l'achever en beauté. Je jette un rapide coup d'oeil à mon épée lorsqu'une idée me vint à l'esprit, je laisse ma paire de ciseau géant disparaître au contact de l'air et me dirige sans plus attendre vers la brunette.




Arme en main, je m'élance tête baissé sur ma cible pour la frapper d'un coup d'estoc qu'elle pare presque immédiatement, je n'en attendais pas moins... Au moment où la pointe de mon épée entre en contacte avec son sabre la lame se démantèle en plusieurs morceaux sous les yeux mauve et incrédule de ma victime du jour, je fais claquer la chain sword dans la neige avant de tourner sur moi même pour lui envoyer et mon pied dans les cottes et un coup de fouet tranchant. Janthine glisse sur plusieurs mètres sans se rétamer, pas mal, de là où je me trouve je ne peu malheureusement pas dire si j'ai fais mouche ou non. Bizarrement elle ne bouge plus, ne recule ni avance, je ris tout bas. Si elle crois que je vais la laisser se reposer c'est bien mal me connaître... Je lui ai déjà dit plus tôt, je vais la faire crier, elle me suppliera de lui laisser la vie sauve tandis que je la regarderais souffrir en riant. J'aime observer cette petite lueur qu'on les gens aux fonds de leur yeux au moment de trépasser, j'aime la voir lentement s'éteindre jusqu'à ce qu'ils passe de l'autre côté. C'est magnifique, enfin, quand je ne les mange pas en tout cas.

can't you hear them scream, drowning in the tide

Alors que j'avance à pas lent dans sa direction le sac à viande se décide finalement à donner signe d'intelligence et bouge dans tout les sens, je me gausse limite de ses tentatives veines pour gagner du temps, tout ce qu'elle fait c'est retarder l'inévitable. Cette idiote tombera sous ma lame. Je fouette le vide avec ma chain sword qui reprend ses propriétés d'épée avant de poursuivre Janthine à travers la neige et les quelques arbres qui se trouve sur place. Où m'emmène t elle? Minute, elle essaye juste de m'éloigner de sa voiture pour que je ne l'endommage plus? Ah, si c'est le cas une fois que je l'aurais décapité je brûlerais sa caisse et m'en servirais pour griller ses membres tel un feu de camp. La garce est tout de même bonne à la course, c'est tout à son honneur mais ça ne fait que m'irriter un peu plus. Ma faim et ma soif n'en sont que plus grandes à présent, et c'est sa faute, putain...

if only I had a heart it would break

Heureusement pour moi je suis une créature sans foi ni loi dont les actes ne sont dictés que par mon envie de tuer. Et de manger. Et de collectionner, bien entendu. Ma passion est la plus belle qu'il soit sur cette Terre d'ailleurs, les yeux. J'aime les yeux et ils me le rendent généralement bien, leur propriétaire par contre son un peu réticent à l'idée de perdre la vue alors je leur propose de perdre également la vie pour faire d'une pierre deux coups. Bon, d'accord, je ne leur demande pas leur avis en fait, mais qu'importe, je n'ai pas besoin de leur avale pour prendre quelque chose qui me plais. Au détour d'un sapin je finis par me rendre compte que mon gibier à réussi à me semer, génial, voilà ce qui arrive quand on ne fait pas gaffe lorsqu'on chasse on perd sa proie ainsi que son chemin. Si elle veu jouer un peu avec mes nerfs ça ne me dérange pas, au contraire, ça m'amuse. Je ris aux éclats, tête renversé, fixant le ciel et son soleil timide avant de me reconcentrer sur mon but primaire : tuer.




- Alors comme ça tu veux jouer à cache-cache avec moi? Très bien mais ne m'en veut pas si tu y laisse un membre par contre. T'en fais pas, tu verra vite que la vie d'unijambiste c'est le pied.




J'eu soudainement envie de rire à mon propre calembour avant de reprendre une mine minimum sérieuse. J'empoigne mon sabre rougeâtre, fixe un arbre et le coupe d'un coup net. Je découperais tout les sapins des alentours pour retrouver ma proie et c'est pas les gardes forestiers qui m'en empêcheront! Encore un, personne. Encore un autre, toujours rien. Au bout d'une dizaine de troncs tranchés ma patience est mise à rude épreuve, j'accélère le pas, plus vite, plus féroce, limite nerveuse de ne voir aucune tâche de sang sur la neige quand je cisaille ces foutus arbre. Bordel, où est elle passé?! Elle se fout littéralement de ma gueule là, mais elle ne s'en sortira pas comme ça, une fois que j'aurais remis la main sur elle ce sac à viande à l'emballage douteux ne perd rien pour attendre. C'est à bout de nerfs et après avoir trucidé plus d'une trentaine de sapins que je plante ma chain sword dans la neige, transpirante, haletante, j'en peu plus... Je renifle les environs pour réaliser que je me suis fait rouler en beauté, Janthine à quitté les lieux depuis un bon moment déjà. Je vais la charcler celle là...




Je fais demie tour en vitesse pour apercevoir ma proie non loin de sa caisse, si jamais elle monte dedans et démarre je peu dire adieu à mon casse dalle! Je tape un sprint dans sa direction, une lueur folle dans le regard, j'en ai ras la casquette de garde mon calme alors je vais y allez de façon sale et bourrine. Dans ma course je laisse tomber mon épée dans la neige mais je continue de cavaler comme jamais, je manque de tomber plusieurs fois et finis par courir à quatre pattes à la manière d'une bête. Les crocs dénudés, mon sourire à laissé place à une mimique d'animal affamé. J'hurle alors que l'autre est à porté de main, portière ouverte, bordel plus vite fichues jambes! Enfin, je l'ai, après l'avoir taclé comme une brute et avoir roulé dans la neige ensemble ma cible est finalement interceptée, j'en aurais gueulé de joie si j'avais pas autant la haine en ce moment même. Un sourire fatigué prend place sur mes lèvres. J'ai gagné.




Je l'abandonne un instant pour rejoindre la voiture, ce satané carosse de métal qui a faillit me couter un repas! Je change ma main en ciseau et crève un pneu, puis deux, puis trois et alors que j'allais m'attaquer au quatrième Janthine me stop en pleine action avec je sais pas trop quelle attaque, tout ce que je sais c'est que j'ai été propulsé vachement loin, si loin que je me suis retrouvé aux côtés de ma chère et tendre épée. Je l'attrape et me redresse, virant la neige sur mes vêtements tout en observant mon adversaire pleurant devant ses pauvres pneus crevés. Je rigole juste dans le but de l'énerver un peu plus mais on dirait que ça ne marche pas. Elle fait quoi là, elle m'ignore? Hahaha, elle ne peu pas m'ignorer voyons... Non, elle n'a PAS le droit de m'ignorer, personne n'en à le droit! J'avance d'un pas rapide, un rictus grandissant sur mon visage tout en haussant le ton de ma voix à chaque pas.




- Qu'est ce qu'il t'arrive, Janthine? Tu ne veux plus jouer avec moi? Hahaha, c'est bien dommage tout ça... Parce que moi j'ai encore envie de m'amuser avec toi.

- Oh... J'ai compris. Hmhm.... M'écraser, comme une pierre, parce que je suis une paire de ciseaux et que la pierre bat les ciseaux. Eh, bien trouvé Janthine, si j'avais pas envie de t'étriper en ce moment même j'aurais certainement ris à ton calembour.




Qui aurait cru que cette fille pouvait posséder un tel esprit de compétition? Ce n'est même pas une compétition en plus de ça mais une mise à mort dans le seul et unique but de me remplir la panse. Malgré l'attaque m'ayant soufflé plus tôt je reviens là l'assaut, je suis têtue quand il s'agit d'un repas de première qualité comme celui ci. Le plus beau dans tout ça c'est que lorsqu'elle est sérieuse une étrange lueur anime son regard, c'est magnifique, splendide, je ne trouverais pas de mot pouvant décrire une tel beauté. Cette couleur. Cette forme. Ces pupilles reptiliennes. J'en resterais presque bouché bée si nous n'étions pas sur un champs de bataille. J'assène différent coup, en reçoit, en pare et il en va de même pour elle, cet affrontement aurait pu durer éternellement ça ne m'aurait même pas dérangé mais non, il fallait qu'elle fuit à nouveau.




Ce qu'elle peut m'énerver quand elle bat en retraite en plein échange de coup! Mes pulsions meurtrières sont alimenté par ma peur et ma haine. La peur de la perdre, de perdre mon chère et tendre casse dalle. La haine qu'elle fuit, loin de moi, toujours plus loin et sans même me prévenir ou m'attendre. Et là elle me complimente, je l'entend comme si elle était à côté de moi alors qu'une bonne vingtaine de mètres doit nous séparer. Janthine était accoudée au capot de sa bagnole de malheur, j'aurais peu être dû y foutre le feu quand je l'ai agressé plus tôt. Tant pis, je mettrait le feu à leur carcasse une fois que j'aurais boulotté la brunette. Rien que de songer à la manière dont je vais la dévorer j'en souris d'avance et en baverais presque. Attraper, empaler, éventrer, dépecer, arracher, savourer, rigoler. Je repasse en boucle ses mots dans ma tête en attendant le moment propice pour les mettre en oeuvre.




Pour être honnête j'en ai assez de ces échanges de coup à l'épée, en plus d'être fatiguant j'ai l'impression de trop me relayer sur mon équipement et de ne pas mettre assez la main à la patte moi même. Je rengaine donc ma chain sword dans son fourreau et marche vers ma proie à pas de loup. Marche rapide, j'accélère la cadence. Trottinement, je suis plus très loin. Course à pied, encore quelques mètres. Sprint, enfin! Dès que je me trouve à moins de cinq mètres de la voiture cabossé et sa maîtresse scarifiée je plis les genoux tout en ramenant mes mains au sol telle une grenouille se préparant à sauter avant de bondir sur la capot de la voiture. J'atterris accroupis tout comme ma position de départ puis tourne lentement la tête, tout sourire, en direction de ma cible qui reste bouche bée devant les nouveaux dégâts de son bébé à moteur.




Surprise? Effarée? Alarmée? Aucun des trois ou les trois à la fois peu m'importe l'expression sur son visage suffisait à me faire sourire, puis rire, un petit ricanement discret que j'émis lorsqu'elle essaya de me balayer du capot de sa caisse d'un coup de jambe circulaire. Je saute sur place comme un lièvre, l'évite, et atterris une nouvelle fois sur la voiture ne faisant que causer plus de creux et de bosses que tout à l'heure. Quand elle vit ça elle se stoppa et se contenta de me fixer, hargneuse, babines retroussées, tandis que je rigolais toujours. Ce que les humains sont pathétique, risquer de perdre la vie à cause d'une possession matériel aussi moche qu'inutile qu'est une voiture. Qu'elle s'achète un panzer la prochaine fois, c'est bien plus beau, classe et résistant que ces vulgaires vaisseaux spatiaux appelé automobile. Je choppe son visage par le menton, un rictus grandissant sur les lèvres. Quelle créature pitoyable, prenant coup et blessure pour un tacos sur roulette. Vraiment, je ne pigerais jamais la logique humaine et je pense que je ne préfère pas essayer de comprendre.

she is no longer yours...

- Qu'est ce qu'il t'arrive ma belle? Las de jouer? Ne t'en fais pas je mettrais bientôt un terme à notre jeu... En même temps que ta vie, mais ce n'est qu'un détail bien sur.

... she's all mine!

Je transforme ma main libre en arme et l'approche vicieusement de sa figure pâlotte, elle ne daigne bouger, aurait elle enfin comprit? Parfait, je commençais à en avoir ras la casquette de toute façon, et pas qu'un peu. Jouer c'est bien mais l’excès de jeux n'est pas bon pour moi surtout si je prend un jeu trop à coeur, m'enfin. Janthine ayant abandonné la partit je me permet alors de lui soutirer mon prix, mon trophée, ce pour quoi j'ai combattu depuis le début. Ses yeux. J'en prendrais grand soin qu'elle ne s'inquiète de rien, je les chérirais comme... La prunelle de mes yeux, hahaha! Les lames de ciseaux sont à quelques centimètre à peine de ses orbites mais je ne me presse pas, je prend mon temps pour une fois, je plante généreusement une pointe au dessus de sa joue rosée et l'autre sous l'arcade sourcilière avec la plus grande précaution. Je suis rarement aussi soigneuse, je m'étonne moi même. Normalement j'y serais allez comme une bourrine sans foi ni loi et lui aurrait arraché ses globes oculaire à coup de dents. Espérons que je n'en ferais pas une mauvais habitude...

La proie tentait une dernière tentative désespéré pour échapper à son assaillant, moi, en ne faisant que repousser l'inévitable et me laissant bête aux abords de la voiture. Bizarrement durant un court instant j'eu l'impression que ses yeux avaient vaguement perdu en beauté, certes cette couleur violine reste sublime mais la flamme qui animait son regard n'est plus et c'est bien dommage. Ma princesse s'engouffre dans son carrosse de métal en pensant pouvoir me fausser compagnie mais nous savons très bien, elle et moi, que c'est peine perdue. Je la suis, agrippant la toiture du monstre métallique de ma main libre tout en posant un pied dans le véhicule avant de m'amuser à lacérer et perforer sa chair à l'aide de ma main transformée. Je me délecte de ses cris qui n'étaient que des amuse gueule pour moi et je dois bien avoué que je m'amuse comme une folle. Cependant au moment ou je décide d'en finir une bonne fois pour toute avec elle quelque chose se met en travers de mon chemin en parasitant mes sens. Je ne vois plus rien, ne sens plus rien et ne peux plus rien dire. Je finis par tomber à la renverse comme un faon venant de naître et ne sachant comment manier ses jambes. Pathétique.

and you'll fall, yes you will hit a wall

Chaque fois que j'essaye d'ouvrir la bouche une substance douce et sucrée la comble en étouffant les vaines insulte que je tente de gueuler à l'encontre de la brune. Mon nez quand à lui ne détecte rien d'autre que le parfum enivrant de la... Fraise? Bon sang, qu'est ce qu'elle m'a envoyé à la figure. Tout en continuant de râler tout bas je passe ma main sur mon visage histoire de me débarbouiller un peu. J'ouvre un oeil, distinguant une Janthine floue ayant prit un certain recul dans sa voiture, j'ouvre l'autre, faisant au passage tomber une fine tranche de fruit rouge dans la neige sur laquelle je repose. Je contemple ensuite mes mains partiellement tartinées de crème pâtissière mi rose mi blanche me mettant l'eau à la bouche, j'ai l'étrange impression que mes pupilles se dilate comme si je venais à l'instant de voir la plus belle chose sur terre. Sans perdre un instant je dévore le reste de ce qui avait dû être un gâteau sans même faire attention à ma brune de tout à l'heure, n'ayant plus d'yeux que pour ce vestige sucrée aux fraises. Un délice, vraiment, certainement pas aussi bon que la viande humain dont je suis friand mais délectable.




Mâche, savoure, avale et répète tout ça dans le même ordre tout en faisant un maximum de bruit en mangeant. Ce fut un réel plaisir de dévorer quelque chose qui ne pleur pas et ne hurle pas de douleur lorsque je plante mes crocs dedans et même si le goût ne vaux en rien celui du sang chaud je me suis, pour ainsi dire, régalée. Le plus drôle dans tout ça c'est qu'il n'en reste pas une miette, même sur mon visage, vu que j'ai fait en sorte de tout nettoyer comme il se doit en passant et repassant plusieurs fois mes doigts et ma langue dans les zone salit. Une fois mon casse dalle avalé et les cris agaçant de mon estomac apaisés je me redresse tout en époussetant le peu de neige tâchant mes vêtements en ayant l'étrange impression d'avoir oublié quelque chose, quelque chose d'important. J'hausse les épaules et tourne les talons en me demandant vaguement où mes pas me mèneront cette fois ci. Traînant les pieds dans la neige en scrutant le nord je ne peu m'empêcher de me dire que je manque une étape cruciale dans cette traversée aux paysages immaculés, mais quoi? Peu importe, je suis certaine que ça me reviendra plus tard... Du moins je l'espère.

and I know because I've been there before

Je ne sais pas combien de temps j'ère dans ce fichu désert glacé. Je n'ai aucune idée de l'endroit où je me dirige. J'ai oublié ce que je cherchais et j'ai faim alors je ne cesse de me plaindre pour un rien, de râler chaque fois que je crois voir la même motte de neige et de grogner de concert avec mon ventre. Je suis fatiguée, énervée, agacée et en plus de tout cela j'ai ces questions qui me harcèlent et me trotte inlassablement dans la tête sans trouver ne serait ce qu'une réponse. Qu'est ce que je faisais tout à l'heure? Aurais je des pertes de mémoire? Plus j'y pense plus j'ai mal au crane. Rah et mon estomac qui crois bon de se faire remarquer à chacun de mes pas, c'est vraiment saoulant à la fin! Un instant... Mes pieds se figent, mes jambes tremblent, j'ai peur de réaliser la bourde que j'ai commise. Oh non, impossible, est ce que j'aurais laissé échappé ma proie? Moi? Un monstre sans scrupule aurait il pu épargner sa victime? Fadaises! Inconcevable, je n'en crois pas un traître mots. Ma tête pivote, mes cheveux fouettent l'air alors qu'un vent glacial me coupe le souffle, je zieute vivement mes trace de pas encore fraîchement ancré dans la neige et m'empresse de rebrousser chemin. Quelle erreur d'amateur.

knocking down the doors

De la neige, de la neige et encore de la neige, c'est dingue ça n'en finis plus! Même en courant aussi rapidement que mes jambes me le permette je n'arrive pas à voir le bout du chemin tracé par mes propres empreintes de tout à l'heure. Aurais je marché des heures entier durant sans m'en rendre compte? Bordel, si ça se trouve c'est pas des heures mais des jours entiers... Hm, je dramatise certainement là étant donné que mes traces de pas n'auraient pas survécus une journée entière vu le vent qu'il y à. Oui, du vent, cette saleté risque d'ailleurs d'effacer mes traces, les seules pouvant me conduire à mon sac de viande scarifié par mes soins que j'ai eu la bonne idée d'abandonner sans dévorer. Quel genre de bête laisse sa nourriture en plan pour marcher des kilomètres dans la neige, je vous le demande? Quelle idiote je fais, et le vent soufflant dans ma direction ne fait que ralentir ma course, merde... Des marques au sol attire alors mon attention, me forçant à freiner pour y jeter un coup d'oeil d'un peu plus prés, je pose un genoux à terre et pose ma main au centre des empreintes. Des traces de pneus... Des traces qui partent en vrille. Je ne suis pas bien loin du lieu où je l'ai agressé plus tôt. Je me redresse aussitôt, aux aguets, et fais un tour complet sur moi même avant de prendre une grande inspiration.




- JANTHINE, RAMÈNE UN PEU TA FRAISE J'EN AI PAS FINIS AVEC TOI !

Pas de réponse, ça me rappelle un souvenir amer ça.

and you'll see because if it's meant to be

Un petit tas de neige n'ayant rien demandé à personne se retrouve soudainement piétiné avec mécontentement par mes semelles métalliques. Tout ça c'est à cause de ce satané fraisier en fait, si elle ne m'avait pas littéralement entarté avec ce gâteau ça fait longtemps que je l'aurais boulotté après tout... Et j'aurais ensuite fouillé sa caisse pour faire du fraisier mon dessert avant d'y foutre le feu histoire de griller la viande restante. Quoi? Vous pensiez qu'un corps humain se bouffe d'une seule traite? Oh, je suis au beau milieu d'un désert enneigé en Ukraine j'allais pas faire ma vorace et dévorer la seule personne que j'ai croisé en je ne sais combien de jour tout de même. En fait, c'est comme les écureuils, faut faire des provisions. Parler d'écureuil me donne faim... J'envois balader une motte de neige à grand renforts de botte tout en jurant sur ma propre bêtise, j'ai réveillé la bête affamé ayant élus domicile dans mon estomac et maintenant afin de la calmer j'allais devoir me remettre à chasser. Un bref soupire s'échappa d'entre mes lèvres alors que je m’assois en tailleurs sur le sol blanc et froid.




- La prochaine fois que je la croise celle la je jure de la... Un instant, comment elle à mis les voiles si j'ai crevé ses pneus?

Un mystère, vraiment...