Boire un verre dans un café, rien de plus simple pour passer un bon moment en plein milieu d’un hiver qui perdure. Une musique douce et typique du fantasme jazzique, l’entrée débouchait sur un escalier en colimaçon qui paraissait si interminable que les bougies sur les tables étaient semblables aux étoiles dans la nuit noir. À coté de chacune d’elle se trouvait un habitué du bar qui connaissait les autres. Personne n’était inconnu à qui que ce soit. La saison glaciale les força cependant à s’habituer à de nouveaux venus. Le froid permettait peu de chose, voir rien si la neige se montre épaisse comme le ciel gris. Bref, un lieu convivial qui accueille comme il botte les fesses des ivrognes. Un peu en retrait, on trouvait à une table à la bougie éteinte, trois tasses de cafés dont deux vides et une personne se balançant sur sa chaise à six pieds. Non, ce n’est pas une erreur. La chaise en bois en comptait quatre, les deux autres étaient de fer. Ces deux derniers étaient reliés à des jambes humaine ou presque, couvrant sans doute d’horribles marques. Des clients se plaignaient de se bruit incessant mais n’approchaient pas l’inconnu. Un œil rouge les fixés dès qu’un pas allait en sa direction. Le point écarlate ne cessait de disparaitre et d’apparaitre, stressant les clients les plus proches qui changeaient de table. C’était Guro qui attirait l’intention, plus de bandage sur le visage qu’à son habitude. Sa rencontre à New-York lui avait donc laissé un mauvais souvenir. Cependant, son trophée lui pendait au cou au bout d’une chainette.
Le groupe n’était pas mal, on pouvait apprécier le style sans connaitre le jazz et c’était facile de voir que les musiciens avaient du plaisir à jouer. La sueur qui perlait sur leurs fronts prouvait bien qu’ils jouaient depuis un moment sur cette scène. Musique après musique, les partitions couvraient l’estrade de bois et les pieds des musiciens. La notes finales dura un long moment, laissant place à un silence presque mortuaire suivit d’un tonnerre d’applaudissement de la part de la salle. Seule une paire de main ne semblait ne pas vouloir s’exécuter, posant une boîte sur sa table en souriant et en entrouvrant à peine la boîte. L’occupante de l’objet aurait sans doute fait plus qu’applaudir de son vivant. Le groupe quitta la scène en souriant, baissant un peu leurs chapeaux sur le visage. La parlotte d’un café banal reprit alors dans la salle.
Guro rangea son trésor dans sa sacoche après l’avoir correctement refermé et regarda au centre de la pièce. La lumière provenant de la porte s’était agrandit et se referma brutalement. Un type descendit les escaliers en saluant les autres clients et alla au bar. L’arbalète le regarda attentivement, plutôt jeune pour un habituer, et plutôt bruyant. En tendant l’oreille, il comprit que ce type était de Shibusen. Il venait tout juste de tuer un près-démon et a décidé d’aller boire un verre avant de partir. Le Barman le regarda avec des yeux de merlan frit et hurla aux clients « Hey les gars, il s’est occupé du monstre ! ». Ces même gars fixa l’élève un instant et se regardèrent entre eux avant de bondir de leurs chaises en hurlant de joie. Le pseudo-héro était presque porté en victoire sur le bar en riant. «Moi, Kazama , je suis le plus fort de Shibusen, qu’est-ce que vous voulez ?! »
C’était le mot de trop, l’arbalète se leva en faisant tomber sa chaise parterre et frappa la table en hurlant de colère sur les autres clients « Vous allez vous la fermer oui ?! ». C’était alors au tour de Guro d’être fixer, surtout par l’élève qui ne comprenait pas vraiment sa réaction. Il sorti de l’ombre de la table en approchant l’autre arme. Ses prothèses en surprirent plus d’un, ainsi que sa taille. Il prit l’élève par le col qui se laissait faire.
« T’as juste tué un près-démon, et alors ?! Pas la peine de te la ramener, salle gosse ! » Ses nerfs avaient réellement craqués, voir un type pareil alors qu’il arrivait enfin à être tranquille. Kazama posa sa main sur celle de Guro en souriant.
« T’as lu l’annonce à l’école hein ? T’es assez amoché déjà mais comme tu veux. Réglons ça dehors. » Il se dégagea alors de la main de l’arbalète et sorti du bar, suivit par l’handicapé.
Il ne comprenait pas ce que c’était que cette histoire d’annonce, mais si ça lui permettait de passer ses nerfs sur quelqu’un. La neige continuait de tomber, couvrant la rue d’une épaisse couche de blanc. L’arme avait un peu de mal à marcher avec ses prothèses, se qui faisait rire l’autre de Shibusen. Guro sorti sa carte flash de sous sa chemise en fixant Kazama. Ils eurent tout deux le reflexe de se changer partiellement sous leurs formes originelles. L’arbalète était alors surprit par les canons de sulfateuse qu’avait le frimeur aux doigts. Il n’eu le temps de tirer qu’une salve de balle l’obligea à se mettre à couvert. Les moqueries de l’autre arme l’énervaient encor plus maintenant. Mais il était obligé de fuir pour le moment, poursuivit par son adversaire qui le suivait de près dans les ruelles. Le canon de l’éclopé luisait un peu de plus en plus. Tournant dans une ruelle et se plaquant contre le mur, il attendit le Shibusen. Ses pas étaient proches, il était presque là. L’arbalète leva une prothèse en l’air avant de l’abattre dans un flan de sa cible et enchaîna les coups de «pieds» sur l’élève en évitant tant bien que mal les tires de celui-ci. C’est alors qu’il glissa quand il allait assener un coup au visage. Profitant de sa chance, Kazame colla sa main dans le ventre de Guro et tira une salve qui envoya l’éclopé à l’autre bout de la ruelle. S’écrasant le visage contre un mur, il eu juste le temps de voir par-dessus son épaule l’élève déployer une technique impressionnante : en joignant ses mains l’une derrière l’autre, il tira une salve qui formait un rond avec ses balles et frappa le dos de l’arbalète qui traversa le mur. Pensant en avoir finit, la sulfateuse s’approcha du trou pour voir. Guro lui faisait face, tenant la carte flash à son cou et fermant les yeux. Comme son nom l’indique, l’objet produisait un puissant flash de lumière qui aveuglait Kazama et donna une nouvelle chance de contre-attaquer à l’arbalète. Celle-ci attrapa son ennemi par le col pour l’écraser contre un mur avant de le frapper presque à mort avec ses prothèses
Le combat dura une bonne dizaine de minutes, ils étaient face à face dans une petite ruelle aux rebords de la ville. La sulfateuse avait plusieurs bleu sur le visage et ailleurs, l’arbalète chinoise avait le dos à nu à cause des balles de Kazama et une prothèses en acier presque pliée en deux. Ils se braquaient l’un l’autre, attendant un faux-pas de l’autre. L’arbalète tira alors sa flèche, la sulfateuse évita de justesse et se préparait à tirer. C’est alors qu’une grande salve lui explosa dans le dos. C’était le Firewrok que Guro venait de tirer sur l’élève de Shibusen mais il est épuisé maintenant. Restant couché sur le ventre, l’arme soi-disant prodige s’avoua vaincu, épuisé lui aussi.
On ne sait pas vraiment ce qu’il s’était passé ensuite, l’élève est parti de la ville une semaine après les faits dans une direction et l’éclopé dans une autre. Il avait maintenant de quoi s’améliorer au combat…grâce aux conseil de Kazama la sulfateuse.
