Une silhouette d'homme courbé et trainant le pied, progressait tel un zombie à travers une ruelle délabrée. D'une extrême maigreur, le personnage à la langue pendante et aux auréoles abondantes ne semblait pas vraiment savoir où il allait. L'expression de désespoir trônant sur son visage laissait penser que cela faisait plusieurs heures qu'il errait ainsi et sa bouche grande ouverte, qu'il n'avait rien bu pendant tout ce temps.
L'ombre des bâtiments qui l'enveloppait laissa place à la lumière du soleil et celle-ci arracha un grognement plaintif à l'inconnu qui s'arrêta et releva la tête pour observer l'horizon, la main en visière...
Cet " homme " ou du moins cette loque humaine, c'est Ryuzaki et la raison de sa venue en ces lieux désolés est du au pur hasard : Le geek s'est perdu ! Ne me demandez pas pourquoi ni comment, la seul chose que je peux vous dire c'est qu'il était partit de Shibusen pour se rendre au magasin de friandises et que, sans y rien comprendre, il s'est retrouvé paumé dans les rues en ruines de Death City. Et voilà bien 2 ou 3 heures qu'il tourne ainsi en rond, incapable de retrouver son chemin, seul et assoiffé. Pourtant, ce n'est pas la perspective de mourir de déshydratation qui provoque cette l'angoisse lui tenant les tripes, mais l'idée qu'il cède à son hyperactivité très bientôt. Car depuis tout ce temps, ni sucette, ni fraises tagadas ni même arlequins ne sont venu titillés ses papilles de leurs sucres bienfaisant. Et sans sa dose minimum de glucose par jour, Ryuzaki a tendance à péter les plombs et faire un tas de choses regrettables.
* En tout cas ici, je n'importunerais personne avec mes crises *
Ça c'est ce qu'il croit car non loin de là une jeune fille traine elle aussi dans les rues.
L'arme pose les yeux sur ses montres et regarde l'horaire qu'indique la bleue :
- 17 h 42, il va bientôt faire nuit... La poisse ! Il manque plus que l'obscurité et là je suis vraiment certain de jamais me sortir de ce labyrinthe. Mais où est donc passé l'école !?
Petite parenthèse au passage : Il est 10h 15 en réalité, l'imbécile l'aurait su si il avait regarder sa montre grise mais, comme d'habitude il s'est emmêlé les pinceaux et s'est fié à une autre de ses tocantes qui bien sûr, donne une horaire totalement fausse. Enfin bref...
Voilà notre no-life repartie dans sa quête d'eau, du bon chemin et de sucreries, héros infatigable ( ou presque ) d'une aventure des plus ridicule. Finalement, au détour d'une ruelle, le voilà qui tombe nez-à-nez avec l'adolescente errante, la surprise de rencontrer quelqu'un fut bien vite remplacer par un élan de panique : l'inconnue avait un oeil pourpre et l'autre vert ! Déconcerté il fit un pas en arrière et réfléchis à toute vitesse ( exploit qu'il est d'habitude incapable de faire tant le sucre qu'il absorbe lui ralentit le cerveau ). Une explication rationnel lui vint tout de suite à l'esprit : Il existe en ce monde des hommes et des femmes aux yeux pairs. Bien que généralement les couleurs de leurs pupilles s'harmonisent, le fait que cette personne est un œil rouge et l'autre vert prouve qu'il y a des exceptions.
Ryuzaki comprit rapidement que sa réaction face à cette surprise pourrait lui porter préjudice et il s'était fait un devoir d'éviter d'offenser autrui. Aussi décida-t-il de s'excuser, du moins essayer :
- P... P.... PARDONNEZMOI !
Il se tut aussitôt, la chose qu'il redoutait le plus était en train de se produire : Une crise d'hyperactivité se déclencher. Il tenta de trouver une solution mais ne parvint pas à se concentrer alors instinctivement il porta ses montres au niveau de ses yeux pour regarder l'heure. Comble du désespoir, son mouvement trop vif n'eut pour seul effet que de lui envoyer sa propre main en pleine face. Sous le choc, ses jambes flageolantes ne purent tenir plus longtemps et le pauvre garçon se retrouva au sol. Puis soudainement il se releva, transforma ses jambes en aiguilles et partit en courant à toute vitesse. Il s'arrêta, souffla un coup et tenta de se calmer et de rassembler ses esprits mais rien à faire : C'était comme si un verrou lui empêcher l'accès à ses pensées. La seule chose à laquelle il pouvait encore réfléchir c'était à la manière d'arrêter cette crise d'hystérie. Le sucre ! Il lui fallait du sucre.
Ryuzaki fit un volte-face rapide et fonça en direction de l'inconnue en hurlant :
- SUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUCRE !!!!