"Je suis sûr que tout le monde a entendu parler d'un malade mental qui enlève des enfants je suppose? Ouais, des enfants de dix ans! C'est affreusement monstrueux! Il ne laisse aucune trace et ne parle jamais qu'à la mère des victimes par téléphone avant de leur chiper leurs mioches!
Eh bien sachez que tout cela est bientôt terminé! Moi, Alban chaos, le plus grand tireur d'élite de tous les temps, va arrêter ce monstre. C'est vrai que j'aurais bien aimé avoir ma partenaire avec moi pour cette mission, mais je me contenterais de mon partenaire de toujours: mon gun super puissant."
La foule me regarde stupéfaite et dans un brouhaha incompréhensible! Je peux juste dire qu'il y a à la fois des étonnements de toutes parts bien entendu mais aussi une indignation générale qui vient du fait que je suis sur une statue dans le parc de Death city.
Ils doivent en tout cas penser que je suis complètement fou, mais ça m'est complètement égale! Je n'ai pas beaucoup de temps car d'après ce que m'a dit la police, le "voleur d'enfant", comme on aime à le nommer, entre action quelques jours après avoir bien harcelé la mère célibataire des enfants.
Je ne peux pas m'empêcher de penser que je suis en train de faire une grosse bêtise, mais je compte sur celle du criminel pour l'attraper. Je ne pense pas qu'il soit idiot au point de faire une impaire, mais s'il est comme je le pense, il risque de monter sur ses petits poneys et j'en profiterais.
Je me balade un peu dans le parc pour voir s'il n'y a pas le moindre type louche qui justement louche sur les enfants des autres. Ou au moins, a quelque chose de bizarre. Parce que ça pourrait bien m'aider sur ce coup là. Il va peut- être me servir de bouc émissaire, mais c'est pour le bien de l'Humanité!
Je remarque alors une sorte de clodo habillé en Elvis presley qui fait des attouchements à des femme d'âges moyens au moyen d'un bâton qu'il fait semblant de faire tomber juste devant les jeunes filles avant de le relever en leur caressant les jambes. Il faut le voir pour y croire.
Je fonce alors sur lui de toute ma vitesse mais en marchant. Comme ça, il va me voir venir vu que je marche et en plus, il pourra me distancer d'assez loin pour qu'il puisse y avoir course poursuite. J'espère qu'il va vraiment faire comme je l'ai prévu! Je n'ai que ce plan en tête.
Alors que je suis à cent mètres de lui, le pauvre clochard se lève et commence à courir en zigzagant. Je crois qu'il essaie de me distancer avec une technique de fuite classique. Attendez! Il se retourne vers moi avec une expression de délire sur le visage... Il n'a pas l'air bien! On dirait qu'il va... il s'est effondré.
Mais quel con! Je cours vers lui et m'agenouille sur son corps. Il est en train de baver toute la bave de son corps le pauvre! il a donné son maximum sur ce coup là. Il meurt sous mes yeux, c'est évident. Et en plus il est bourré. Je crois que je commence à mieux comprendre ses zigzag: il n'arrivait tout simplement pas à courir droit. Mais quel con!
Il tremble légèrement. Il doit être en train d'expulser le surplus d'alcool de son corps avant d'y rester. Parce que si j'étais son corps, je ne me vois pas entrer dans une tombe alors que je vais devenir le bar géant des mites et des vers. Il est pris de convulsion puis meure enfin sans demander son reste. Mais quel con!
Je ne sais pas ce qu'il me prend, mais je ferme les yeux du mort solennellement. Je crois que j'ai envie que cet être primitif ait quand même une mort digne. Ou peut- être que ses yeux rouges et révulsés m'ont tellement donné la chair de poule que j'ai préféré les fermer avant de les graver dans ma mémoire de peur d'en faire des cauchemars la nuit ce qui est très probable vu le nombre de cauchemars qui s'enchaînent depuis quelques nuits déjà.
Je prends le corps du mort et l'allonge une dernière fois sur son lit de mort et le lit qui a dû lui servir toutes sa vie ou presque: le banc à deux pas. Car en effet, il n'a même pas fait dix pas pendant la course, qu'il est tombé raide mort! Au moins, sa vie s'achève pendant une période où la folie peut à tout moment nous gagner.
Je me relève alors et regarde autour de moi. Quelque chose me dit que j'ai complètement raté le plan. Je ne sais pas ce qui me retient d'abandonner cette mission et de partir à l'école où je pourrais prendre un repos bien mérité. À moins que ce ne soit le fait de savoir une pourriture de voleur d'enfant en liberté alors que je pourrais l'arrêter.
Ou encore, le fait de savoir qu'il va recommencer avec une autre famille qui a déjà assez de difficulté comme ça sans qu'il en rajoute. Ou plutôt, le fait de savoir que je suis super en retard sur les autres questions âmes à manger, et que donc il faut que j'en mange une au plus vite si je veux devenir une arme ultime...
Mais le plus important, c'est que je ne sais vraiment plus quoi faire! J'ai réussi sans conteste la première partie de mon plan, mais celle là et c'est la plus importante je pense, je n'ai pas eu ce que je cherchais. S'il avait pu attendre que je l'attrape avant de crever, ça aurait fait un effet de malade!
Mais maintenant c'est trop tard! Je rentre donc à shibusen. Je n'ai plus aucun espoir de retrouver mon ennemi. Sauf si je me suis trompé et qu'il est bien plus bête que je le pensais... Nan! C'est trop peu probable pour que ça soit vrai. Parce qu'il va m'attaquer dès que je serais isolé pensant que je suis faible.
Alors que je me trouve à quelques pâtées de maison de shibusen, je remarque que je suis suivi par quelqu'un. J'y crois pas! Alors ça a réellement marché! Il faut que je profite de ma chance et l'isoler des regards et surtout, d'éventuelles otages qu'il pourrait se mettre en tête d'utiliser.
J'accélère ma marche, tel celui qui cherche à se débarrasser d'un poursuivant qui me suis et le mène tout droit à une impasse. Ce qui est bien avec les impasses, c'est qu'il y a toujours un mur moins résistant et qu'il suffirait de l'enfoncer pour s'enfuir par la maison à laquelle il appartient.
Je vais donc au fond de l'impasse et me tourne vers mon futur adversaire. Il n'a pas l'air bien méchant. Il a les cheveux coupés courts, un visage quelconque et il est sous un long manteau. Il n'a peut- être pas envie de se battre car il se retourne comme s'il allait partir. Me serais- je trompé?
Mais il reste là, sans bouger, dos à moi et commence à marmonner des paroles inaudibles. Peut- être même qu'elles sont incompréhensibles. Mais en tout cas, il parle tout seul et ça me rassure. Parce qu'au moins c'est un malade mental ce qui veut dire que si je le tue, je rendrais service à l'Humanité.
Il se retourne enfin et me fait face. Il n'a pas l'air d'aller bien tout à coup. Il tremble légèrement et laisse échapper des sortes de sanglots ou de petits cries pitoyables. Il ne va même pas chialer devant moi! Sans prévenir, ses sanglots pitoyables se sont transformés en une fraction de seconde en un rire dément!
"Nous allons te tuer petit impertinent! Dit en riant le fou furieux. Nous allons te réduire en bouilli et te vendre au marcher noir comme baume pour les pieds!"
Mais il est fou ce gars! Il a vraiment un grain en moins dans son cerveau malade: depuis quand on parle à la première personne du pluriel! Il faut vraiment être à la fois con et taré pour faire une amalgame pareil! Il faut réviser ses conjugaisons gars! Il a enlevé des enfants, il pourrait au moins leur demander les règles rudimentaires de la grammaire! Ou au moins aller à l'école!
Je ne peux pas rester là à écouter ce taré s'emballer dans son illettrisme dément. Mais je ne vais pas quand même lui parler. On ne parle pas avec les fous. Enfin, je veux bien supporter mon professeur, mais ne m'en demandez pas plus! s'en ai trop, je vais exploser de colère.
Je sors mon flingue et le pointe vers lui. Il part alors dans un autre rire dément. Là il m'intrigue. Il sent la mort arrivée, il sait qu'une balle dans le crâne lui sera fatale, mais il rie comme si je viens de lui chatouiller les parties... Ca m'intrigue vraiment. Son cas doit être unique. Enfin j'espère.
Je tire et touche le mur à sa droite, juste à côté de lui pour voir sa réaction. Il regarde la balle en tournant la tête dans un geste lent où un sourire demi- lunaire fait son apparition. Il a maintenant les yeux aussi révulsé que le clodo mort si ce n'est plus puis il me regarde de la même façon que la balle.
"C'est ça le tireur d'élite de tous les temps? Il repart dans son rire dément"
Alors mon plan a bien marché! Il m'a entendu, comme la foule, venter mes qualités et promettre de l'arrêter avec une grande sûreté. Ca a dû l'énerver au plus haut point comme prévu. Et le comble de l'humiliation était celle où je devais faire semblant d'arrêter le clodo.
S'il m'a vu prendre cet homme pervers, sans gène,à moitié mort et qui est finalement mort, ça devait lui faire plus de mal qu'un gars qu'on aurait arraché ses bijoux de famille... Je me trompe, il n'y a pas pire que supprimer le symbole même de la virilité! Je déraille! Mais il a dû se sentir drôlement humilié!
J'ai fait tous ça car un homme qui est capable d'appeler ses victimes chez eux régulièrement avant de les enlever et d'avoir le culot de commettre ses méfaits de jour, devant tout le monde et dans un parc publique doit avoir un ego sur dimensionné. Et si en plus il est fou, cet ego doit être exagéré.
En gros, je voulais l'amener à me croire orgueilleux et sûr de moi, mais en réalité faible et complètement idiot. Ainsi, se sentant insulté, il va vouloir se venger. Mais étant faible lui même puisqu'il enlève des enfants, je devais jouer mon rôle à fond pour qu'il me coince quelque part et m'affronte de face.
Et ça a marché! Ce gars est pris au piège sans même s'en rendre compte. Il pourrait retourner sur ses pas que je lui ferais quand même la peau. Mais il y a quelque chose de bizarre... Il a l'air plutôt... costaud. Enfin je veux dire qu'il est plus gros que ce que j'avais imaginé.
Maintenant que je le regarde avec plus d'attention, il est... gros! J'aurais cru de la part d'un homme aussi sûr de lui, qu'il ferait un minimum d'effort pour paraître parfait physiquement. Parce que le corps disproportionné par rapport à la tête laisse à désirer. Sa tête est bien trop petite et mince! Et son corps est difforme.
Il sort quelque chose de son manteau puis fonce soudain sur moi. Je fais, de justesse, un pas de côté sur la droite puis je m'apprête à lui tirer un balle dans la tête mais je remarque à temps qu'il a une scie dans les mains et fait un coup circulaire. Je l'évite mais il me fait une entaille douloureuse dur le bras gauche.
Un mini torrent de sang coule sur mon bras jusqu'à ma main. Je le regarde surpris. Comment peut- il être capable de me faire une chose pareil alors que ce n'est même pas un... Oh non! Il n'a quand même pas fait ça! Il est allé jusque là? Pourtant ce n'était que des enfants! L'enflure! Il va payer!
Il me regarde toujours de ses yeux révulsés, mais cette fois si, j'y lis une pointe de moquerie. Il commence alors à déboutonner son manteau et le fait tomber par terre. Une dizaine de tête sont accroché à son t-shirt. Que des tête d'enfants d'à peu près dix ans. Il y en a une qui n'a aucune expression sur son visage.
"Nous sommes fier de te montrer à nous complètement! Tu es le premier qui nous voit en entier et pour ça ça tu dois mourir!"
Il court alors soudain vers moi en mettant sa scie juste devant son visage comme pour trancher en diagonale. Je ne peux pas tirer car si je le rate, il ne me ratera pas lui. Alors Je l'évite au dernier moment en reculant d'un bond rapide ensuite je me jette sur lui, gun pointé sur lui puis j'appuie sur la détente.
Il recule en touchant sa blessure saignante comme pour sentir une dernière fois le sang couler entre ses mains puis s'effondre. Je regarde alors son visage endormi comme en paix. Je crois qu'il doit être dans un monde où la folie n'a plus lieu car son visage rayonne.
Il ouvre sans prévenir les yeux. Je lui tire une balle dans le crâne. On ne sait jamais. Mais il commence à parler comme si de rien était. Mais ce gars est indestructible ou quoi?
"J'avais une fille. commença t- il d'une voix normale et grave. Elle avait alors dix ans et ne rêvait que de danse et de bonheur. Mais sans prévenir, la maladie la saisi alors qu'elle n'avait jamais attrapé le moindre virus. J'ai demandé de l'aide à l'hôpital, mais aucun ne voulait s'occuper d'une enfant de pauvre. Car oui nous étions pauvres! Mais nous étions heureux. Ils acceptèrent finalement de la voir, mais..."
Je lui ai explosé le crâne d'un écrasement sec. J'avale son âme et m'en vais à shibusen me reposer après cette dure journée de travail.
