« Twip, Twip…. Twip, Twip »
Al prit le réveil et hésita. Fallait-il qu’il le jette à travers la pièce pour qu’il s’arrête ou allait-il l’arrêter normalement… Finalement, il décida de l’arrêter normalement et le reposa ensuite sur sa table de chevet. Il se recoucha et resta 10min. de plus au chaud dans son lit. Pour finir, il dût quand même quitter son cocon chaud qu’était son lit pour entre dans l’atmosphère froide de sa chambre sous peine de se rendormir et de se réveiller en plein milieu de l’après-midi et avoir l’impression d’être fatigué jusqu’au moment de se coucher. Il traversa la pièce et s’enferma dans la salle de bain afin de prendre une douche bien froide qui le réveillerait. L’eau froide eut l’effet escompté. Après cette bonne douche et avoir fait sa toilette matinale, Al traversa la pièce pour aller dans la cuisine. Il regarda par la fenêtre et s’aperçut qu’il allait faire très beau aujourd’hui. Il déjeuna rapidement et, après avoir fait la vaisselle, se mis à faire le ménage. Non pas que ça serait bien qu’il le fasse mais parce qu’il était obligé de le faire. La poussière avait tendance à croire qu’elle était propriétaire de l’appartement. Il fallait donc livrer bataille contre elle afin de lui faire comprendre qu’elle n’était pas la bienvenue. Mais hélas, c’était une bataille perdue d’avance. Quoiqu’il fasse, la poussière revenait encore et toujours. Tout ce qu’il pouvait faire, était de faire le ménage régulièrement pour qu’elle ne s’accumule pas trop. Il faut le dire. Al n’aimait vraiment pas faire le ménage. Il le faisait le moins souvent possible. Il avait l’impression que chaque fois qu’il recommençait, il fallait refaire la même chose, re dépoussiérer les meubles, passer l’aspirateur, etc…

*Le jour où quelqu’un invente un appareil qui chasse la poussière tout seul, je l’achète et je vénère le type. C’est vraiment galère de faire le ménage… J’ai l’impression de le recommencer tout les jours. Tout le temps la même chose. Faire la poussière, nettoyer la cuisine, les vitres de temps en temps…*

Faire le ménage, était, certes, une corvée parce qu’il fallait faire chaque bibelot un à un et que cela prenait un temps fou. Mais c’était indispensable afin de garder un appartement viable et ne pas passer pour un type négligeant auprès des autres. Autant dire, qu’Al fut très heureux quand il se rendit compte qu’il finissait gentiment les dernières pièces et les derniers bibelots. Après cela, ce fut au tour des vitres de subir le même sort. Lavage, re lavage des deux côtés, même les cadres des fenêtres y passèrent. C’est fou ce que le temps passe vite quand on est occupé à faire quelque chose. Al fut si occupé, qu’il ne remarqua que lorsqu’il eut terminé son ménage, presque de printemps bien que l’on soit en été, il était passé midi. Al se prépara quelque chose à manger, le ménage, ça donne faim, et mangea tranquillement tout en étant satisfait d’avoir nettoyé son appartement de fond en comble. En effet, il avait de quoi être heureux. Désormais, son appartement semblait briller de partout. On voyait vraiment la différence entre avant le ménage et après. Le problème maintenant, était qu’il avait fini les produits de nettoyage afin de nettoyer son appartement. Il lui fallait donc aller en racheter en même temps que de la nourriture vu que son frigo se vidait trop vite. C’était un réel problème, Al n’avait toujours pas trouvé le moyen de mêler beau temps et ménage. Chaque fois qu’il faisait beau, il remettait le ménage ou ce qu’il avait à faire à un peu plus tard. Il remettait toujours à plus tard jusqu’à ce que cela devienne vraiment indispensable ou qu’il fasse mauvais.

Al n’eut pas besoin de se motiver pour sortir dans la rue. En effet, c’était une très belle journée que celle d’aujourd’hui. Le soleil brillait dans le ciel sans être toutefois insupportable et la température qui régnait était douce pour la saison. Al se dépêcha d’aller au magasin le plus proche afin d’acheter ce qu’il avait besoin, en l’occurrence, des produits de nettoyage et de la nourriture. Sur la route en rentrant à son appartement, Al décida d’aller faire les magasins lorsqu’il aurait déposé ses achats chez lui. En effet, il faut savoir qu’à Death City, se trouve énormément de magasins où l’on peut trouver toute sorte de curiosités, d’objets bizarres, rares ou originaux. Sûrement que tous ne sont pas inoffensifs mais jusqu’à maintenant, il n’y avait eu aucun problème majeur. Les magasins n’étaient pas très grands. Certains étaient à peine assez grands pour y mettre une étagère si bien qu’on aurait pu les confondre avec des placards à balais s’il n’y avait pas eu une enseigne indiquant qu’il y avait un magasin ici. Tandis que d’autres, étaient d’une taille honorable sans non plus être aussi grand que l’école. Cependant, qu’un magasin soit grand ou petit, tous les propriétaires se connaissaient et n’hésitaient pas à s’entraider. On aurait pu croire qu’ils habitaient juste les uns à côté des autres et non pas que leurs magasins étaient côte à côte. L’esprit de compétition et la concurrence afin d’avoir plus de clients que les autres ne se voyait pas sur leurs visages. Ils étaient simplement amis et c’est ce qui plaisait à Al. Le fait que les patrons ne prennent pas les autres de haut ou ne les voient pas que comme des abrutis qui viennent acheter n’importe quoi. Ces magasins s’alignent sur la rue principale de Death City, sur la même rue que les bars et autres restaurants. Restaurants où l’on sert les meilleures spécialités de la région à déguster sur la terrasse en regardant le soleil se coucher au fond du paysage. Les bars, quand à eux, distillent leur propre alcool pour l’utiliser dans un cocktail des plus savoureux. Al projetais d’aller boire un verre sur une terrasse après avoir été regardé les articles de quelques magasins. Il se dépêcha de rentrer ranger la nourriture et les produits de nettoyage et repartit aussi rapidement.

Une fois arrivé sur la rue principale de Death City, Al flâna quelques minutes hors des magasins, histoire de profiter encore un petit peu du soleil avant de commencer à visiter les magasins. Il entra dans la première boutique de la rue et regarda attentivement les articles qui étaient délicatement posés sur les étagères et dans les vitrines. Il s’agissait beaucoup d’animaux faits dans des pierres telles que le jade, le granit, etc… Il passa entre les étagères et ressortit de la boutique. Il se disait que s’il voulait acheter quelque chose, il le ferait en rentrant à son appartement, sur le chemin du retour. Cela ne servait à rien de se trimballer pleins d’articles pendant de longues heures alors qu’il pourrait ne les que pendant quelques minutes. Il espérait quand faisant cela, il soit moins fatigué à la fin de la journée. Il passa à la boutique suivant et recommença à regarder les articles en passant près des étagères. Al prenait plaisir à passer entre les étagères et à regarder les étiquettes des articles. Certaines étiquettes mentionnaient si un objet était magique ou pas et l’effet qu’il avait. Al tendait également l’oreille pour écouter les conversations entre les clients et les responsables des magasins. Bien sûr, il ne prêtait pas attention aux rumeurs qui circulaient. Bien que certaines soient sûrement vraies, il préférait se faire une idée par lui-même de l’objet de la rumeur. Il ressortit d’un magasin qu’il venait de visiter. Il y avait pas mal de monde sur la rue. Normale, il faisait beau et doux pour la saison. Le jour idéal pour aller acheter des objets ou flâner dans la rue. Parmi tout ce monde, il remarqua qu’une personne semblait le suivre. Non, en fait pas que la personne, en l’occurrence, une jeune femme, le file mais partout où il était entré, soit elle s’y trouvait, soit elle y entrait quelques minutes plus tard. Bien qu’Al l’ait remarquée, il n’y fit pas plus attention. Sans doute qu’elle visite les boutiques tout comme lui. Et du coup, c’est normal qu’il n’arrêtait pas de la croiser dans la rue ou dans les magasins. Du moins, c’était ce qu’il pensait. Il continua de faire les boutiques et se posa de plus en plus de questions à mesure que le temps passait. Cette jeune femme qui le suivait, était sûrement venue faire des achats, tout comme lui. Mais il n’en pouvait plus de se poser des questions.

Il décida d’aller lui demander. Il s’arrangea pour contourner la jeune femme et s’approcha d’elle par derrière. Elle semblait le chercher du regard bien qu’elle ne se retournait pas pour regarder partout.

" Salut, tu cherches quelqu’un en particulier ? Vu que tu sembles regarder un peu partout "

Je lui avais fait peur, en arrivant par derrière comme je l’avais fait, c’était indéniable. Je m’en voulais presque d’avoir fait ça. Il aurait été plus facile et surtout plus simple de venir face à elle pour le lui demander. Mais je ne savais pas trop comment réagir, le fait que nous nous soyons retrouvés, ou plutôt croisés, dans tous ces magasins me perturbait quand même. Ce n’était sûrement qu’une grosse coïncidence, après tout, si elle fouinait dans les magasins comme je le faisais, qu’elle regardait les curiosités que l’on pouvait trouver un peu partout, c’était normal, que l’on se croise dans à peu près tous les magasins. Mais ça me trottait quand même dans la tête.
En attendant sa réponse, je l’observai, la détaillai. La passant presque au scanner avec mes yeux pour imaginer quel type de personne elle pouvait bien être. Elle était un peu plus petite que moi, devant faire dans le mètre septante, dans ces eaux-là en tout cas. Elle était plutôt fine, sans ressembler à ces top-modèles anorexiques que l’on pouvait croiser ces temps-ci dans les rues, je peux dire qu’elle était d’une grande beauté, et ce, en restant simple. Ses habits, bien que simples, sans trop de trucs scintillants comme on pourrait le croire, formaient un contraste assez fort avec sa peau. Comme si elle avait du mal à supporter le soleil. Mais était-ce parce qu’elle ne sortait pas souvent en-dehors d’un bâtiment, de quelque chose, ou bien est-ce que sa peau était naturellement comme ça et que même passer des journées entières au soleil n’y changeait rien ? Je ne savais pas trop. Mais une chose est sûre, c’est que ce qu’elle portait actuellement se mariait très bien avec sa peau. Certains l’auraient peut-être traitée de tous les noms possibles et imaginables, mais moi pas. C’est comme si je la comprenais un peu à travers les habits qu’elle portait. J’étais moi-même, toujours habillé de noir. Pantalon noir, chaussures noires, veste noire. D’accord, j’avais en dessous une chemise blanche que l’on voyait légèrement apparaître ainsi que des gants bancs. Une touche argentée apparaissait avec la chainette de ma montre. Tout comme la jeune femme, qui se trouvait devant moi, devait passer pour quelqu’un de pas forcément très net, je passais toujours pour le majordome de quelqu’un de plus ou moins important. Ce n’est pas que c’était important pour moi de me démarquer des autres ou bien de vouloir ressortir du lot. Mais j’aimais bien ce type de vêtements, je ne savais pas trop pourquoi mais ils me plaisaient. Chacun ses goûts après tout. L’avis des autres ne comptait pas pour moi, je m’en fichais royalement. Si on voulait croire en ses convictions, vivre sa vie en se faisant plaisir, il ne fallait pas tenir compte, ou en tout cas pas toujours, des avis des autres. Enfin bon. Je n’étais pas là pour me soucier de ce que pensaient les autres ou bien des problèmes que ça leur posaient de voir des gens habillés d’une façon ou d’une autre. Chacun s’habille comme il veut et puis c’est tout. C’est aussi simple que ça.

-Oh excusez moi, non je ne cherche personne, je traine un peu dans cette ville, mais comme je n'habite pas par ici, je suis un peu perdue...

Première fois qu’elle venait à Death City ou bien est-ce qu’elle venait une fois tous les tremblements de terre ? Je ne savais pas trop. Mais une chose était sûre, elle allait avoir du mal à se repérer si elle s’éloignait un peu trop de la ruelle principale, de la rue des boutiques. Même moi, qui habitait pourtant depuis quelques semaines dans cette ville, j’avais encore du mal à retrouver certains endroits, à ne pas me perdre en chemin. Mais bon. Ce n’est qu’en arpentant les rues encore et encore, à passer plusieurs fois par le même chemin que l’on finit par connaitre la ville. Il est vrai que cette ville est un vrai labyrinthe pour les personnes venant de l’extérieur. La rue principale n’était pas en elle-même très déstabilisante. Mais c’était toutes les petites rues qui en partaient et qui s’enfonçaient dans les profondeurs de la ville qui devenaient presque dangereuses tellement on s’y perdait facilement. C’était dommage, car cette ville est très belle à visiter, tellement il y a de choses à voir, à faire. Mais ce labyrinthe de rues décourageait souvent les touristes et ceux qui n’habitaient pas directement dans la ville. Ainsi, ils se contentaient en général de rester sur la rue principale, celle des boutiques et des magasins en tout genre. Déjà que cette rue est très grande et très longue, si on avait de la peine à s’y retrouver, alors il vaut mieux ne pas tenter le diable en partant dans une de ces ruelles qui en partaient.

" Alors, désolé de vous avoir dérangée et de vous avoir fait peur. Je pensais que vous aviez perdu quelqu’un et que vous cherchiez cette personne. Encore désolé de vous avoir dérangée."

" Alors, désolé de vous avoir dérangée et de vous avoir fait peur. Je pensais que vous aviez perdu quelqu’un et que vous cherchiez cette personne. Encore désolé de vous avoir dérangée."

Le jeune homme reparti,comme ça. Lenvy s'en voulait tellement, elle aurait du lui mentir, et dire qu'elle cherchait bien quelque chose. Elle avait besoin de parler a quelqu'un de nouveau, tous les autres etaient occupés. Lenvy caressa le haut de sa tête semblant vouloir caresser autre chose. Assez deux de tension, elle n'avait pas encore remarquer la disparition du chaton qui était auparavant sur sa chevelure blonde. Quand elle le vit alors, elle chercha son petit chat parmi la foule, hélas trop de gens se bousculer pour qu'elle voit une boule blanche parmi tout ces jambes se piétinant. Là, elle aurait bien voulu l'aide du jeune homme habillé de noir qu'elle avait laisser filer comme une imbécile. Elle vit alors la petite bouille de son chat regarder la foule, effrayé et se faufiler alors dans une petite ruelle avant de disparaitre entierement du champ de vision de la petite sorcière blonde. Elle se depecha de le rejoindre. Helas, le chaton etait déjà tout au fond de la ruelle, en train de grimper le mur qui se dressait devant lui. Elle avança, c'etait sombre et sinistre ici, des poubelles renversés d'un coté, pour le plus grand plaisir des mouches, et de l'autre coté des cartons mouillés moisissant là depuis un certain temps sûrement. Elle avança prudemment, un pied devant l'autre pour ne pas accidentellement tomber, de plus da la crasse permanente de l'endroit. L'odeur n'aidait pas non plus, le chaton reussit a grimper au sommet du mur, mais semblant ne rien trouver le l'autre coté, il resta assis sur la pierre grise, un peu destabilisé. Lenvy, arrivée au pied du mur, sauta pour essayer de le rattraper, malgré le fait que ses chaussures soit gigantesque, elle ne reussit même pas. Elle essaya de demander a quelques passants. Qu'est-ce que ces gens pouvaient être radin! Donner même pas dix minutes de leur temps ressemblait à leur couper les deux bras. Lenvy soupira et trouva une autre solution. Autre solution pas sans danger. Même très dangeureuse pour sa vie. C'est à dire, utiliser ses pouvoirs, donc cela revient à enlever son camouflâme, révélant sa présence aux meisters près a lui prendre son âme. Tout ça pour un chat? Lenvy hésita franchement. Mais elle ne voulait pas attendre d'être au bout de sa réflexion. Elle devait le faire, un point c'est tout. Insoucient de sa part, ça elle le savait déjà. Mais ce chat lui ressemblait tellement, un chaton doux abandonné, errant dans les rues avant sa rencontre avec Lenvy.

Elle regarda les alentours pour voir si personne ne la regardait, se serai le comble. Une sorcière a Death City qui enlève son camouflâme! Une petite idiote prête à tout pour un simple chat. Elle voyait déjà mentalement l'image de la doyenne appreant cette nouvelle. Inadmissible... Après avoir dissiper ses craintes, elle s'attaqua au problème. Elle enleva vite sa seule défense, invoqua trois de ses crânes, monta sur celles-ci et s'envola jusqu'au chat, apres quoi elle l'attrapa et sauta sur le sol avant de faire disparaitre ses chouchous et remettre son camouflâme en marche. Elle s'essuya le front, la sueur coulait, le stress et l'utilisation de ses pouvoirs si rapidement l'avait un peu fatiguée a vrai dire.

-Ouf...Personne ne m'a v...

La blonde n'eut pas le temps de terminer sa phrase, non, elle n'aurait pas pû de toute façon, elle avait parlait trop vite. Des yeux rouges l'observaient. Elle ne pouvait discerner ce qu'ils evoquaient: de la surprise?de la colère? de la peur peut être? Elle rougit et baissa sa tête, c'etait la fin. L'homme tout de noir vetu la regardait, immobile au coin de la rue... Elle releva la tête, les yeux remplis de determination, et avança naivement vers lui, jusqu'a s'arreter à quelques centimètres de lui...

Après m’être excusé, je me retournai et m’éloignai un petit peu. Disparaissant de son champ de vision, je restai quand même à proximité pour l’observer. Elle passa sa main dans ses cheveux et sembla se rendre compte de quelque chose. Elle se mit à regarder autour d’elle, en direction du sol. Je ne m’étais pas trompé, elle cherchait bien quelque chose, mais ça ne devait pas être bien grand. Intérieurement, je m’en voulais. Je m’étais approché d’elle par derrière et lui avais fait peur. Quoi de plus normal qu’elle n’ait pas osé être honnête après la frayeur que je lui avais faite. De plus, mon apparence ne devait pas forcément jouer en ma faveur. Complètement habillé de noir, elle avait dû se méfier encore plus que si j’avais été habillé avec des couleurs un peu plus claires. Mais bon, le mal était fait, si mal il y avait, et je ne pouvais revenir sur cette erreur, je n’avais plus qu’à passer mon chemin. Mais je ne pouvais me résoudre à continuer de trainer et rêvasser dans la ville, cette personne aux cheveux blonds m’intriguait. Elle sembla repérer ce qu’elle cherchait et se faufila dans la foule pour, semble-t-il, la suivre ou aller la récupérer. Je voulus la suivre mais un groupe de touristes m’empêcha de continuer sur ses traces. Je la vis qui s’engouffrait dans une ruelle sombre et je mémorisai l’endroit. J’attendis patiemment que les touristes partent, après avoir pris leurs éternelles photos. Mais ils ne semblaient pas décidés à bouger. Je dus les contourner, me collant presque contre les murs des maisons pour pouvoir passer tellement il y en avait. Je réussis finalement à passer et me dirigeai vers la ruelle. Alors que j’arrivais, je vis la jeune femme au fond qui semblait regarder une petite chose blanche posée au sommet du mur du fond. La suite se passa très vite, mais cela me fit un choc énorme quand je réalisai ce qui se passait.

En même temps qu’apparaissaient trois formes près de la femme, je ressentis une forte longueur d’âme. La femme sauta sur les choses, attrapa la chose blanche et redescendit par le même chemin qu’elle avait utilisé pour monter. Les choses disparurent en même temps que l’âme que j’avais ressentie disparaissait. Je regardai la jeune femme, réalisant ce qui venait de se dérouler sous mes yeux. Non. Ce n’était pas possible, une sorcière, ici, à Death City et plus précisément devant moi. La logique aurait voulu que j’alerte les meisters tout de suite et que je bloque cette personne dans la ruelle jusqu’’à leur arrivée. Mais désormais, elle m’intriguait encore plus. Pourquoi avait-elle ôté son camouflâme alors qu’elle passait incognito au milieu de la foule ? Elle ne m’avait pas encore remarqué. Je m’appuyai contre un mur et j’attendis qu’elle se retourne pour me voir. Je savais que je prenais un risque énorme, non seulement je n’alertais pas les meisters mais en plus je m’étais ma vie en danger en attendant qu’elle se retourne. Elle pourrait très bien me tuer quasiment sur le champ que ça serait la même chose et du coup, elle pourrait reprendre tranquillement ses activités, sans s’inquiéter de rien, le seul témoin de cela, étant mort dans la ruelle. C’était un risque énorme, mais je pensai que le jeu en valait la chandelle. Je voulais savoir pourquoi elle avait fait cela, pourquoi elle s’’était dévoilée de manière tout à fait volontaire. Ce n’était sûrement pas pour se faire repérer par les meisters et les armes présentes dans les environs. Il y avait forcément une raison à cela. Elle ne connaissait pas ma vraie nature, donc ça ne devait pas être pour m’attirer dans un piège. Surtout que cela aurait pu être hasardeux. Tu veux attirer une personne en particulier et tu te retrouves avec trois personnes et aucune n’est la bonne. Elle se retourna et me vit. Elle baissa la tête. Je ne savais pas si elle voulait ou bien si elle préparait quelque chose.

Elle releva la tête et marcha vers moi, venant se placer à quelques centimètres de moi. Je la regardai, ne bougeant pas d’un pouce, jetant juste un coup d’œil à ce qu’elle avait récupérer. Un chaton. Cette révélation me fit comme un coup dans le ventre. Elle risquait sa vie pour un chaton, elle avait fait ça pour sauver un chaton. Je la regardai, plongeant mon regard dans le sien, ne bougeant pas de l’endroit où j’étais. Cette révélation me dérangeait et une seule question me venait à l’esprit.

" Pourquoi ? Pourquoi risques-tu ta vie pour un chaton ? Théoriquement, je devrais alerter les meisters qui se trouvent dans les environs, s’ils ne t’ont pas déjà repérée, et te retenir jusqu’à leur arrivée, mais je ne le ferai pas. Je ne sais pas si je suis assez fort pour te tuer par moi-même, si je vais être tué ou bien s'il ne va rien se passer, mais cela restera heureusement ou malheureusement entre nous. J'aimerais quand même bien savoir, Pourquoi prends-tu tous ces risques pour un chaton ?

Le jeune homme qu'elle avait vu quelque peu de temps avant l'avait vu! Son destin était scellé, fauché par des personnes de Shibusen. Son heure était venue... Après tout, de quoi avait-ell à se plaindre: elle avait eû une vie trépidente ce qui ne l'embêtait pas. Elle prit encore quelques secondes pour penser à de nombreux souvenirs, de bons ou de mauvais peu lui importait, tant qu'elle les avait en mémoire. Elle caressa le petit chat blanc, lui au moins n'allait pas mourrir là mort de faim, elle avait fait une bonne action. L'homme prit parole:

" Pourquoi ? Pourquoi risques-tu ta vie pour un chaton ? Théoriquement, je devrais alerter les meisters qui se trouvent dans les environs, s’ils ne t’ont pas déjà repérée, et te retenir jusqu’à leur arrivée, mais je ne le ferai pas. Je ne sais pas si je suis assez fort pour te tuer par moi-même, si je vais être tué ou bien s'il ne va rien se passer, mais cela restera heureusement ou malheureusement entre nous. J'aimerais quand même bien savoir, Pourquoi prends-tu tous ces risques pour un chaton ?"

Prendre des risques... Elle en prenait chaque jour qu'elle vivait, donc les galères, elle connaissait mais pas d'aussi grosse que celle ci. Fallait-elle lui faire confiance ou pas? Qui lui dit qu'il ne la retenait pas, comme ça, en lui parlant pendant que les élèves de Shibusen fonçeraient jusqu'a elle. Qui lui dit qu'il disait la vérité en expliquant qu'il ne savait pas s'il était plus fort qu'elle pour la tuer? Fallait-il qu'elle lui déballe ce qu'elle garde dans son coeur? Ses sentiments enfouis au plus profond de son être qui la destabilisée rien que d'y penser? Lenvy considéra le garçon. Même si sa tête ne faisait montrer aucune sympathie, et de plus elle ne savait même pas si cet homme est ou bien a été proche de Shibusen. Elle, une sorcière, ennemie de l'école n'allait pas lui révéler sa vie n'est-ce pas? ou pas...

" Peut-être que je m'identifie à ce chaton... Tu comprends? Si faible, frêle, petit qu'il ne peut se défendre seul. Orphelin, il n'a plus que moi comme famille. Comme moi je n'ai plus que lui.Je ne veux plus me retrouver seule, c'est un peu égoïste de ma part je l'avoue. Je ne veux pas non plus qu'il se retrouve seul, affamé et mourrir dans cette ville sans que personne ne s'en aperçoive. Je prends des risques chaque jour. Alors un de plus ou un de moins, tu sais..."

Lenvy espérait qu'il comprenne. Mais, elle etait pessimiste en ce moment même. Comment quelqu'un croirait-il un sorcière, ces êtres connues pour leurs trahisons et leurs mesquineries? Aucun doute, il ne la croirait pas, mais ce n'est pas grave, elle elle savait que ce qu'elle disait était la vérité. Elle ne mentait que lorsqu'elle devait faire ainsi pour se protéger.

" Je ne te tuerais point, même si j'en ai les pouvoirs. Je ne tue que des êtres vivants lorsque je suis en mauvaise posture. Celle-ci n'est pas si mauvaise que ça..."

Elle avait dû encore parler trop vite: trois garçons venaient de s'arrêter à la sortie de la ruelle, haletant encore, ils avaient courru. Ils regardèrent L'homme vetu de noir et elle-même, blondinette, habillée de noir, avec un style assez originale, assez voyant parmi la foule monotone par ailleurs...

"Hey Al! Tu n'aurais pas senti l'aura d'un sorcière dans les parages par hasard? On la cherche depuis tout a l'heure !"

Al? L'homme avec qui elle parlait s'appelerait Al? Elle aurait pu s'enfuir en courant mais ses jambes refusaient de bouger, elles flagolaient même...

Je la regardai dans les yeux, attendant sa réponse. J’avais dit ce que je pensais être juste, après, libre à elle d’agir comme elle le sentait. Mais ce que je voulais éviter, c’était de rassembler trop de manieurs et d’armes dans le coin. Je ne voulais pas avoir quelque chose en plus à gérer. Rien que le fait de me retrouver nez à nez avec une sorcière mettait déjà mes nerfs à rude épreuve. Elle choisit ce moment-là pour me donner sa réponse. Elle s’identifiait à lui, comme si elle et ce petit chat avaient eu des destins semblables. Elle n’avait que lui et il n’avait qu’elle. Elle ne voulait pas le laisser seul, l’abandonner dans cette ville. Mes pensées se bousculaient dans ma tête, sa réponse me perturbait. Alors que j’avais pour image qu’une sorcière était quelqu’un de fondamentalement mauvais, cherchant à nuire le plus possible à Shibusen, je découvrais qu’il y avait deux mondes, si je puis parler ainsi dans le monde des sorcières, tout comme il y avait deux mondes dans Shibusen. Il y avait les personnes ouvertement contre le pouvoir établi, et il y avait les personnes qui désiraient simplement pouvoir vivre en paix, sans se soucier à qui on parle, quelque soit sa nature. En fait, c’était un idéal auquel j’aspirais secrètement. Mais de me dire, désormais, que toutes les sorcières ne cherchaient pas les ennuis, pourrait peut-être jouer en ma faveur, pour constituer mon idéal. Mais ce n’était pas le plus important, à l’heure actuelle. Devais-je la croire, ou bien était-ce simplement une ruse pour que je baisse ma garde ? Je n’en sais trop rien… J’avais déjà enfreint les règles en ne faisant rien, en n’avertissant pas les meisters et armes présents dans le secteur, je pouvais très bien baisser ma garde une deuxième fois, je pense que si elle avait voulu me tuer, elle l’aurait fait depuis longtemps… C’est alors qu’elle reprit la parole, pour me dire qu’elle ne me tuerait pas, même si elle en a les pouvoirs. Elle ne tue les êtres vivants que lorsqu’elle est en très mauvaise posture, lorsqu’elle n’a plus le choix. Et D’après elle, cette situation n’était pas désespérée.

Je jetai un coup d’œil autour de moi. C’est vrai qu’elle aurait toute l’occasion de s’enfuir, le seul obstacle, théoriquement, sur le chemin de la liberté, c’est moi… et comme je ne ferai rien, elle a chemin libre pour partir. Mais ne pas faire de mal, ne veut pas dire ne pas la suivre. Il faudra donc qu’elle m’assomme pour m’empêcher de la suivre et de la surveiller, pour que je sois sûr qu’elle ne fasse rien d’illégal ou qui pourrait porter préjudice à la ville ou à ses habitants. Non pas qu’une promesse, si elle m’en faisait une, ne soit pas tenable, mais je gardais quand même une part de méfiance envers les personnes que je rencontrais, une façon de couvrir mes arrières pour ne pas se faire poignarder dans le dos. Chacun sa façon, après tout. J’avais à peine eu le temps de penser à tout cela quand j’entendis derrière moi des bruits de pas de course ainsi que le souffle haletant de trois personnes.

"Hey Al! Tu n'aurais pas senti l'aura d'une sorcière dans les parages par hasard? On la cherche depuis tout à l'heure !"

Cette voix... Je la connaissais. Je me retournai pour faire face aux nouveaux arrivants. Oui, je le connaissais, celui qui venait de parler. Il fréquentait les mêmes cours que moi, il était dans ma classe. Quand aux deux autres, sûrement des amis à lui, car je ne me rappelais pas les connaitre. Ou si je les connaissais, c’était juste de vue. Je n’avais pas faire leur connaissance au sens propre du terme. Toujours est-il que je ne m’attendais pas à les voir arriver. Je pensais bien que je n’avais pas été le seul à sentir l’âme de la sorcière, mais quand même. Arriver aussi vite, je me dis que les leçons de sport servaient enfin à quelque chose, à force de faire de la course et des sprints, je comprenais pourquoi maintenant.

Désormais, un léger dilemme s’offrait à moi. Fallait-il que je leur dise la vérité, et que la fille qu’ils voyaient presque à côté de moi était la sorcière ou bien je prenais le risque de protéger la sorcière… Le choix fut vite fait, je lui avais promis que je n’essaierais pas de la tuer, ni que je la retiendrais jusqu’à l’arrivée des meisters et armes. J’allais donc respecter ma parole. De plus, son histoire m’avait un peu touché. Elle avait simplement cherché à sauver un petit chat, je trouvai cruel de devoir mourir parce qu’on a voulu sauvé un animal.

" Je l’ai bien sentie, mais elle n’est pas par ici… Continuez à chercher de votre côté, je vais chercher du mien. De toute façon, nous ne sommes sûrement pas que les quatre à la rechercher. Donc, soit elle sera très vite retrouvée, soit elle s’est déjà enfuie."

Ses jambes allaient lacher d'une seconde à l'autre. Les trois garçons a la chasser, et l'autre grand habillé de noir lui faisait face, ne sachant toujours pas si il mentait ou pas. Les trois autres inconnu la regardaient d'un air soupçonneux. Là, elle était vraiment dans la galère. Personne ne pouvait lui venir à l'aide, la doyenne ferai des ravage et même...La vieille était toujours en réunion avec les sorcières qui venaient jusqu'a elle. Elle ne pouvait compter que sur elle. Le chaton sauta sur les épaules de l'homme avec qui elle était assez proche, elle aurait voulu reculer, mais le mur l'en enpêcher. Il commença alors que Lenvy cherchait comment s'enfuir:

- Je l’ai bien sentie, Lenvy défaillit pour tomber sur ses genoux, mais elle n’est pas par ici… Continuez à chercher de votre côté, je vais chercher du mien. De toute façon, nous ne sommes sûrement pas que les quatre à la rechercher. Donc, soit elle sera très vite retrouvée, soit elle s’est déjà enfuie.

Hein? Elle avait bien entendue? Il l'avait protéger? Elle aurai penser qu'avec des renforts, il trahirai ses paroles précedentes, pour la tuer, pendant qu'il en avait la chance. Alors cet homme était bien de Shibusen... Si il les connaissait, cela voulait tout dire. Elle n'aurait jamais crû qu'un étudiant de cette école maudite serait comme ça. Même sa propre mère l'aurait vendue à Shibusen si elle la revoyer aujourd'hui. Tous comme ça ces saletés de Shibuseniens. Enfin c'était la conviction de Lenvy, innébranlable. Peut-être y avait-il une exception, mais une parmi tout ces barbares qui massacrait les sorcières, cela ne faisait pas grand chose. Elle allait fuir, mais, après ce qu'il avait dit à ses "camarades" elle ne pouvait plus. Si elle enlever une nouvelle fois son camouflâme pour s'envoler, elle se ferait repérer et celui qui l'avait protéger aurait des sanctions disciplinaires sûrement. Tout comme elle si une autre sorcière savait dans quelle position elle était. Elle avait aussi penser a courrir, mais cela ferait louche et susciterai l'attention de tout ce beau monde. Ils la regardèrent encore une fois, bizarrement, ils se demandaient se qu'il se passait sûrement.

-Préviens nous si tu la trouve, on lui fera la peau ensemble! Sur ce, occupe toi de ta copine, je pense qu'elle n'est pas très en forme...

Copine? Pas très en forme? Ils la considéraient comme telle? Pas très en forme, d'accord mais le terme "copine" l'avait refroidie d'un coup. Ils partirent en criant qu'ils étaient à la chasse à la sorcière. Une fois qu'elle ne les vit plus dans son champs de vision, elle se retenue de pleurer, non pas de joie, mais elle était à bout, ses nerfs lachaient soudainement. Elle s'appuya au mur, et resta assise ne sentant plus ses jambes.Elle le regarda, le soleil derriere faisait contraste avec ses vêtements tels le soleil et la lune. Le chat, se perchant sur son épaule adoucit cette image d'opposition. Elle le remercia du'une voix tremblante:

-Mer...Merci.Sans toi, je serai déjà morte. Je... Je ne sais pas comment te remercier...Mon Dieu...Et dire que je dois quelque chose à un élève de Shibusen...

Elle avait honte, un élève de Shibusen lui sauvait la vie... Assez perturbant comme tableau. Les trois garçons faisaient des aller-retour dans la rue, laissant Lenvy effrayée.Elle regarda si ces garnements étaient dans les parages depuis l'endroit où elle était assise.

-Je te suis redevable...Demande moi ce que tu veux...

Ce que je venais de dire avait eu du mal à sortir de ma bouche. Ayant été élevé dans un milieu où la vérité est de mise, ayant été, pendant un certain temps, au service d’une personne à qui l’on de doit pas mentir, J’avais eu de la peine à le faire, à cet instant. Qui plus est, je protégeai une ennemie. Ce n’était même pas pour couvrir un camarade de cours. Quoique, c’était bien la dernière chose que je souhaitais, la voir tomber entre les mains de ces trois-là. Je tiendrai ma parole quoiqu’il arrive. Je les regardai tour à tour dans les yeux, comme les invitant à mettre en doute ce que je venais de dire, pour qu’ils sentent passer la douleur de me traiter de menteur. Certes, je suis plutôt du genre honnête, mais du coup, personne ne sait jamais si c’est la vérité que je dis ou bien si j’évite la vérité, sans réellement mentir, en prenant une réponse détournée, qui ne donnerait pas la réponse en entier, laissant planer un léger doute sur ce que je dis. Mais là, j’avais été direct, mentant pour protéger quelqu’un. Je n’avais donc pas à m’expliquer à moi-même sur le pourquoi du comment de mon geste. Je remarquai que le chaton était venu se placer sur mon épaule, comme pour me rappeler ce que j’avais dit.

Ils me demandèrent de les prévenir si jamais je la trouvais, pour qu’on la tue tout les quatre. Ils me conseillèrent également de m’occuper de mon amie avant de repartir. Je les regardai s’éloigner, en courant partout et en beuglant qu’ils chassaient la sorcière. Je souris intérieurement. En braillant comme ça, tout ce qu’ils allaient récolter, c’était le souffle coupé à force de courir en criant. Ils n’étaient pas très finauds. Lorsque l’on traque quelqu’un, on s’arrange pour être le plus discret possible, on ne dit pas qui l’on traque en courant comme des dératés comme ils le font. Lorsque l’on chasse, on est le plus silencieux possible, sinon, la cible fuit sans nous laisser une seule chance de l’avoir à portée de combat, parfois même, elle fuit tellement vite qu’on ne la verra jamais. Je les regardai s’éloigner, leurs hurlements parvenant toujours à mes oreilles. Ce n’était pas pour rien qu’ils étaient les derniers en cours, avec les pires notes qu’un élève n’ait jamais eu dans l’école. Ils représentaient cette caste des élèves que je déteste, croyant être les meilleurs partout, tout savoir alors que c’est exactement le contraire. Je murmurai pour moi-même…

" Bande d’abrutis, ce n’est pas comme ça que vous réussirez à battre un ennemi…"

Je me retournai pour regarder la sorcière qui, entre-temps, était tombée à genoux. Je lui tendis la main pour l’aider à s’asseoir. Elle me remercia, semblant ne pas encore réaliser qu’elle aurait la vie sauve. Elle dit quelque chose comme quoi elle devait désormais quelque chose à un élève de Shibusen. Je souris tout en continuant à la regarder. Elle, me devoir quelque chose ? Non. Si je l’avais tiré de cette ennuyeuse situation, c’était tout simplement parce qu’elle m’avait un peu touché avec son histoire. Si elle avait été ici pour une tout autre raison, j’aurais sûrement agi différemment. Mais les circonstances ont fait qu’elle ne méritait pas de mourir comme ça. Sorcière ou pas, elle avait des sentiments, comme à peu près n’importe quel être humain. Elle avait l’air de beaucoup tenir à ce petit chat, pour prendre de pareils risques. Si elle devait mourir et qu’elle pouvait choisir la façon de sa mort, je dirais que tout comme moi, elle le ferait en combattant, pour donner l’illusion d’avoir au moins tout essayé, d’avoir tenté le tout pour le tout et ne rien regretter de la situation. Le regret de ne pas avoir vécu telle ou telle situation sera présent de toute façon, mais on peut se dire que l’on regrette moins en sachant cela que si on n’a rien tenté pour se sortir de ce pétrin dans lequel on s’est fourré.

Je me retournai légèrement. Le trio avec qui j’avais parlé tout à l’heure faisait des allers-retours dans la rue, comme si la personne qu’ils traquaient était forcément sur cette rue. Je veux bien que ça soit la rue sur laquelle il y avait le plus de chance qu’elle y soit, mais ils laissaient tomber tout le reste de la ville, et donc, donnaient plus de portes de sorties que ce que oserait espérer un voleur. La jeune femme était toujours assise au même endroit. Elle me dit qu’elle m’était redevable et me dit de lui demander ce que je voulais. Ce que je voulais… Rien du tout, en fait. Je l’avais aidée de mon plein gré, pas en espérant une récompense ou quelque chose. Je pris délicatement le chaton toujours posé sur mon épaule et le tendit à la jeune femme.

" Je ne veux rien du tout. Je t’ai aidée de mon plein gré, sans attendre de récompense. Comme je dis souvent, quand on rend un service à une personne, le renvoi de l’ascenseur revient toujours un jour ou l’autre. Je ne veux rien. Vivez simplement longtemps et heureux, toi et ton chaton. Je te servirai de guide, pour aujourd’hui dans la ville, pour garder un œil sur toi, bien que je doute que cela soit nécessaire."

Elle prit le chaton dans ses bras et sorti de l’impasse. Je la suivis et la laissai aller là où elle voulait. Bien qu’elle soit extrêmement sympathique et que je venais de lui sauver la mise, je ne devais surtout pas oublier qu’à la base, elle était une sorcière. Je ne peux donc pas prévoir toutes ses réactions, mais là, si je peux le dire, je tenais le couteau par le manche. Bien qu’elle soit libre d’aller où elle veut, je la suivais toujours, pour l’arrêter au cas où. Elle se dirigeait vers la sortie de la ville. Je ne savais pas si ma présence la dérangeait ou bien si elle avait terminé ce qu’elle devait faire ici, mais elle semblait vouloir rentrer chez elle. Je me détendis légèrement. Ma surveillance ne durerait pas long et les fouilles en ville pour la retrouver devaient gentiment toucher à leurs fins, vu que les autres avaient échoués dans leurs recherches. Elle arriva aux portes de la ville, et se retourna pour me regarder. Elle portait toujours son chaton, preuve qu’elle y tenait beaucoup.

"Oui, je te renverrai l'ascenseur... Ne t'inquiete pas pour ça. Merci de m'avoir guidée jusqu'ici mais, ce n'est plus nécessaire. Si tu veux de l'aide, cherche moi dans la ville, je suis souvent ici pour faire des courses Mais se ne sera bon que pour une fois! Apres tout, un sorcière est une sorcière..."

Je hochai la tête. C’est vrai qu’on ne pouvait pas renier sa propre nature, celle qui fait ce que nous sommes aujourd’hui. Mais s’il y a bien une chose que l’on peut changer, ce sont les préjugés que l’on a envers les autres, envers ceux qui sont d’une nature différente à la nôtre et que l’on ne connait que très mal. Elle s’approcha de moi et m’embrassa sur la joue. Je reculai, légèrement surpris et rougis un peu. Je ne pensais pas qu’elle ferait ça. Bien que nous soyons ennemis, nous avions pu laisser de côté, temporairement, l’idée que nous n’étions pas dans le même camp. Je la regardai se retourner et partir en courant hors de la ville.

" Nous nous reverrons, vu ce qui se passe aujourd’hui entre nos deux camps, il est presque improbable que nous ne nous recroisions pas un jour ou l’autre… Bonne chance à vous deux…"