Tiens, la deuxième demi-finale va commencer, voyons voir qui se présente pour espérer se qualifier pour la finale du tournoi ?

D’un côté, une meister pour le moins troublante, ne médisez pas sur sa taille, vous le regretteriez. Cela dit, cette petite personne toute blanche a sûrement un grand fond de gentillesse. Voici Siolith Kunan.

De l’autre côté. Un meister légèrement schizophrène sur les bords, c’est sûr qu’il a les cases trop bien éclairées dans sa tête, lui. Mais il reste quand même un très bon combattant, Voici Spirit Alavès !!

Et enfin, le terrain, il s’agit du très célèbre Pont Suspendu. Attention, la moindre chut serait fatale. Alors, qui va aller faire trempette en bas du ravin ?

Qu'est ce que c'était encore que cela? Par deux fois elle avait déjà ressenti cette impression d'avoir été arrachée au monde réel pour être projetée dans une réalité qui tenait plus du rêve que du concret. Néanmoins, le vent qui lui battait les cheveux et le bois qu'elle foulait avait une consistance bien réelle. Celui qu'elle avait en face d'elle était aussi présent, même si elle ne voyait pas le moindre intérêt dans leur présence ici.
Enfin, l'intérêt était moindre puisqu'il était plus important de savoir pourquoi, question stupide au vu de la situation: un pont au dessus du vide, un gars au regard peu amical, tous les ingrédients étaient présent pour une discussion inamicale.

Spirit Alavès était son nom, elle s'en souvenait très bien puisqu'elle l'avait déjà affronté à Londres. Inutile de faire la sainte-nitouche, ils savaient tous deux parfaitement quel était l'enjeu ici: une renommée quelconque dans le monde d'Avalon, et peut-être même quelque chose de plus grand encore, mais cela c'était sûrement une autre histoire. Siolith chargea sans même prendre la peine de desserrer les dents; son attaque était frontale et sans échappatoire sur cet espace étroit qu'était le pont. La riposte viendrait, elle le savait, c'est pourquoi elle garda sa main gauche prêt du corps, histoire de parer un coup venant de son côté vulnérable pendant qu'elle attaquait avec son poing droit vers la poitrine de son adversaire. Mouvement basique, mais s'il touchait au but, il serait temporairement déstabilisé par ce coup qui visait un organe appréciant peu ce genre de contraction violente: le cœur. Inutile de vouloir tuer ici; Avalon n'était qu'une sorte de monde factice et parallèle qui prenait le contrôle de tout et mettait tout le monde sur un pied d'égalité en contrôlant fortement l'environnement et même les gens eux-mêmes. Elle sentait cet handicap, comme si elle était bridée par une force supérieure qui ralentissait chacun de ses mouvements, habituellement si fluides et si rapides. Mais elle n'était pour le moment plus la meister de niveau supérieur qu'elle était, donc c'était comme si elle retombait dans cette époque où ses attaques avaient leur puissance d'origine. Ce n'était pas si mal, puisqu'elle connaissait parfaitement ses attaques de base…

Spoiler:

Grande surprise, son attaque avait porté ses fruits et son poing avait frappé la cage thoracique du jeune homme de plein fouet sans pour autant qu'il ne vacille. Il s'était servi de son épée comme appui avant de riposter immédiatement en se ruant sur elle dans l'intention évidente de la dégager du pont d'un grand coup d'épaule, ce qui faillit réussir; Siolith passa effectivement au-dessus de la rambarde pour tomber dans le vide, et dans un élan de survie s'accrocha au pont d'une main ferme. La manieuse jeta un coup d'œil vers le bas et conclu qu'il serait très stupide de tenter le trempette, d'autant plus qu'elle avait du mal à voir l'eau d'ici. Sa main glissa et ce fut finalement sa dernière option qui la sauva. Elle créa un cercle sous ses pieds grâce à sa main libre et put ainsi tranquillement poser ses pieds dessus sans risquer le grand saut. Immédiatement, la réplique lui vint à l'esprit; dans cette position, il ne la voyait pas du tout, donc s'il était assez consciencieux dans son travail, il vérifierait que son adversaire aie péri en regardant là où elle était tombée.

Siolith attendit quelques secondes et,entendant un craquement dans le bois, s'élança vers le haut, sans se soucier si ce craquement était dû à un déplacement ou au fait que le bois travaille naturellement. Le poing dressé, sa longueur d'onde forma un nouveau cercle destructeur qui eut raison d'un bon morceau de bois au-dessus d'elle et perça un trou dans le pont. Si il s'était avancé, il était juste au-dessus d'elle et dans ce cas, il prendrait le chemin inverse qu'elle venait d'emprunter, à savoir un aller simple pour l'enfer. Si au contraire, il était resté immobile, il pourrait charger pour tenter de la renvoyer d'où elle venait, mais elle n'avait pas vraiment l'intention de se faire avoir de la même façon qu'avant: les deux mains devant elle, elle se servit de sa longueur d'onde pour établir un bouclier et ainsi attendre l'assaut qu'elle était impatiente de voir venir; s'il était téméraire, cela se retournerai contre lui…

Que cherchait-il à faire en tirant vers elle de cette façon? Il devait sûrement avoir vu que c'était inutile de tirer de cette façon sur un mur constitué de longueur d'onde densifiée, et en plus, il tirait plutôt mal, car la plupart des balles étaient passées derrière elle. Il battit en retraite et Siolith décida de ne pas laisser trop de distance entre elle et lui pour la simple raison que le temps était compté. Un craquement se fit entendre juste à ses pieds et c'est en jetant un coup d'œil derrière elle qu'elle se rendit compte que son acrobatie, additionnée des quelques coups de feu justement tirés avaient fragilisé la structure de bois sur quelques mètres et c'était pile sur ces quelques mètres que tout s'effondrait. Et pile sur cet effondrement, bah il y avait Siolith, qui pressa le pas, pour ne pas dire qu'elle se ruait de toutes ses forces vers son adversaire tout en gardant à l'esprit qu'elle jouait en même temps une course à la mort avec le sol. Pendant que Spirit allait tranquillement se mettre à l'abri, Siolith se battait pour gagner le droit de vivre, mais elle avait autre chose en tête. Apparemment trop préoccupé à se mettre en sécurité, il n'avait peut-être pas senti la manieuse arriver dans son dos, alors qu'elle échappait de justesse à un écroulement partiel du pont.

Siolith concentra sa longueur d'onde dans sa main gauche, un cercle commença à prendre forme, alors qu'elle contiunait de courir vers Spirit. Sa technique paraissait simple, sauf que c'était elle qui, en échange d'une consommation plus ou moins importante de longueur d'onde, contrôlait la taille des cercles de diffraction. En somme, son adversaire l'avait déjà vu créer des cercles, mais il ne connaissait pas tout le potentiel de la manieuse, et ce n'était pas ce combat qui allait le révéler, puisque leurs pouvoirs étaient bridés. Sa main partit en avant, et elle déclencha une importante montée de longueur d'onde dans cette même main, entraînant la création d'un cercle d'une quinzaine de centimètres, qui paraissait assez inoffensif. Mais la quantité de longueur d'onde que le manieuse avait compressé dans sa main se libéra soudainement, augmentant le diamètre du cercle à deux mètres, augmentant énormément le champ de frappe si le manieur n'avait eu que pour idée simpliste d'esquiver. Une sorte de tir à bout portant qui avait une nouvelle fois pour but de projeter son adversaire hors du ring; pas question de tuer, même dans Avalon, elle n'était pas là pour cela.

Le cercle explosa sous le coup du tir double provenant des armes de Spirit, mais qu'importe, sa diversion était parfaite et sur le coup, elle pensait avoir touché, mais dans ce cas, elle n'aurait pas pu exécuter ce qu'elle préparait depuis qu'elle avait commencé à charger. La technique qu'elle gardait en réserve se devait de répondre à deux critères très importants pour la mener à bien: de un, il fallait attaquer, et de deux, il fallait que l'adversaire trouve un moyen de la bloquer. Dans tous les cas, ce mode d'offensive un peu suicidaire consistait à attaquer ou… à attaquer; en bref si la première attaque était évitée, la deuxième n'était que plus violente et expéditive. Le cercle était bel et bien offensif et s'il avait touché au but, il aurait certes de gros dégâts, mais comme son adversaire était sur la défensive, il avait très justement détruit le cercle avant qu'il ne puisse l'atteindre. Moment en or pour Siolith, qui, à l'instant même où le cercle se dissipait dans un nuage électrique, n'était déjà plus dans le champ de vision du jeune homme. Aussitôt le premier cercle détruit, la manieuse en avait créé un autre sur le sol, chose que la longueur d'onde n'appréciait pas (on ne sait pas vraiment pourquoi, mais si un cercle était créé à l'intérieur d'une surface solide, une mini-explosion se produisait) et envoya Siolith à une altitude respectable, au-dessus de Spirit, dans un angle mort de sa vision, à moins qu'il ne puisse tourner sa tête à 180° tout en regardant le plus haut possible, dans ce cas-là, le médecin diagnostiquera une magnifique auto-fracture des cervicales.

Tout s'accéléra d'un coup, comme si Siolith avait passé une vitesse supérieure; en plein air, elle créa un cercle à l'envers, se retourna et, prenant appui dessus de toutes ses forces se projeta vers son adversaire. La manieuse était n'avait pas une force physique exceptionnelle, mais elle se servait à merveille de ses capacités pour les augmenter tout en restant elle-même. Elle tendit le bras gauche et atterrit tout en saisissant la manche du jeune homme. Grâce à la main droite et à ses jambes, elle amortit la première chute, mais ses muscles et ses os hurlèrent silencieusement leur douleur. Profitant de l'élan de l'atterrissage et se servant d'un pied comme de pivot, elle tourna sur elle-même tout en jetant la masse qui devait facilement être de vingt ou trente kilos de plus qu'elle. Posant ses deux mains à terre, elle fit à nouveau circuler sa longueur d'onde dans le sol et décolla pour un nouveau baptême de l'air. Arrivant à hauteur de son projectile humain, elle effectua un arc de cercle sur elle-même et, dans mouvement de retournée, donna un coup de pied vers le sol pour ramener le tout sur le plancher des vaches.
Puis à son tour, elle rejoignit la terre ferme, et se rendit compte que des lumières blanches dansaient devant ses yeux: ces mouvements étaient certes dévastateurs sur un adversaire, mais les faire avec le niveau qu'elle possédait dans Avalon était éprouvant pour son petit corps et elle ne pu s'empêcher de tomber à genoux. Son regard restait de marbre, scrutant le point d'impact avec une pensée fixe "ce n'est pas fini, même si ce serait bien que ça le soit".

Encore debout le bougre! Un sacré morceau celui là, comme la dernière fois, mais en ces circonstances, Avalon avait changé la donne: en temps normal, jamais il n'aurait pu se relever; c'était impossible d'avoir pris autant de coups et de se relever pour limite lui rire au nez. Il plantait l'épée dans une poutre pour dégainer ses pistolets et la harasser de coups. Siolith para avec un cercle d'énergie, mais, surchargé, celui-ci explosa en lui causant une brûlure à la main. Damnation, elle avait compris: il voulait gagner du temps et il la maintenait à distance tandis que le pont s'écroulait! Mais ils tomberaient tous les deux, alors qui serait déclaré vainqueur? Celui qui toucherait le sol en dernier? Elle n'avait pas la moindre envie de le savoir, d'autant plus que même un contact de cette hauteur avec le sol ou de l'eau, cela reviendrait au même. Et même si ce n'était "qu'un rêve", la douleur serait réelle pendant un instant, tout la brûlure qu'elle avait reçu. Inutile de créer un cercle maintenant si elle n'avait pas de stratégie; cela la viderait de son énergie et elle basculerai comme une idiote sans avoir pu répliquer aux coups de feu. Droite, esquive, un pas circulaire à gauche encore et une balle fila au travers de ses cheveux, ses jambes s'ouvrirent pour la transporter à l'opposé, et les balles sifflèrent près d'elle, l'une d'elle frôlant sa peau blanche au niveau de la joue pour y laisser une trace sanguinolente, mais la manieuse ne s'arrêta point. Tout était dans le mouvement, et si elle arrêtait, jamais plus elle n'aurait le plaisir de danser avec la mort, sur un pont tremblant sur lui-même et avec le goût du sang dans la bouche. La vie était si insipide que ce goût de fer paraissait délicieux lorsqu'il roulait sur sa langue et passait sur ses lèvres pour enfin partir à l'aventure sur le coin de sa bouche sous forme d'un mince filet courant vers sa gorge.

Sans même y avoir pensé, sans même l'avoir voulu, son état de transe s'intensifia pour parvenir à son paroxysme et contre toute attente, une musique s'éleva dans les airs, transformant le champ de bataille en chant de lumière enveloppant la manieuse. Une limbe sorti de sa robe pour venir former un demi anneau, et elle le considéra avec intérêt: elle était donc à sa puissance la plus basse? Cela expliquait qu'elle avait l'impression de marcher dans la mélasse depuis le début du combat. L'air devint chaud autour d'elle et elle tendit le bras vers l'avant, la paume vers le bas dirigée vers les projectiles qui fonçaient sur elle, avides de se repaitre de sa chair maintenant qu'elle était immobile. Une onde d'énergie les stoppa, sous la forme d'un cercle cyan, couleur de ses yeux, et les balles explosèrent sans dommages.

*Danger*. Elle ne pourrait tenir cette technique que brièvement, sinon ce serait la mort, et même dans Avalon, elle n'avait pas envie vraiment de mourir.

Cette sensation était enivrante, puissance et mort entremêlées, découlant l'une de l'autre. Il était impossible de mourir ici pour elle comme pour son adversaire, mais comme il s'agissait tout de même d'un combat, dans ce cas, elle jetterai ses dernières cartes dans la bataille. Ses pieds bougèrent d'eux-mêmes, la projetant en avant a la vitesse d'un félin affamé, toutes griffes dehors. Les yeux de Siolith se concentrèrent sur la lame rougeoyante: une telle puissance concentrée dans un espace si petit; il était clair qu'il avait clairement l'intention d'en finir avec un seul coup, mais elle ne l'entendait pas de cette oreille et, tandis qu'ils se ruaient l'un sur l'autre, son cerveau se mit à marcher à toute allure: si, au moment du choc, elle décidait de contrer le coup d'épée, elle ne serait pas certaine de pouvoir contenir l'attaque, donc il était presque inutile de tenter un mouvement défensif là-dessus, et d'ailleurs, n'avait-elle pas été offensive jusqu'à maintenant? Son corps continuait de jouer avec les projectiles que Spirit lui tirait tout en courant, plus pour la déstabiliser que pour viser apparemment, mais qu'importe, elle continuait à avancer, inexorablement. Les traits laissèrent des marques brûlantes de plus en plus fréquentes sur son corps, comme si les tirs devenaient de plus en plus précis, comme si un piège se refermait sur elle. Parfois, il fallait savoir se jeter en plein milieu du piège pour surprendre son adversaire et, bien loin de ralentir le rythme, Siolith accéléra avec toute l'énergie qu'elle avait, faisant crier ses muscles. Les planches craquaiet et explosaient sur son passage, signifiant non seulement la fragilité de la structure, mais aussi l'énergie que la manieuse dégageait par sa seule présence.

Son adversaire était passé, pour la première fois depuis le debut du combat, à l'offensive, et il était temps puisqu'on en était à la fin. Siolith vit le regard déterminé de Spirit, puis son champ de vision s'élargit et elle vit la lame lui foncer dessus d'un côté, le pistolet de l'autre, elle était trop proche pour être touchée par une arme de distance, mais en ce qui concernait l'épée… Sa dernière attaque serait aussi douloureuse que celle qu'elle recevrait, en tout cas, elle s'y emploierait. Concentrant toute sa longueur d'onde restante dans son bras droit, elle leva le gauche dans un mouvement futile destiné à gêner son adversaire dans son coup d'épée, puis assena son coup au niveau du foie, un coup de poing qui généra un cercle d'une puissance colossale, un "smash" de longueur d'onde qui "traversa" son adversaire dans le but d'occasionner un maximum de dégâts internes, si il lui restait encore quelque chose d'intact après tous les coups qu'il avait pris précédemment.

Les trois dernières choses qu'elle entendit furent un sifflement, probablement celui de l'épée, un craquement, très certainement le pont qui s'écroulait entièrement, et les notes de la musique que sa longueur d'onde générait, puis rien.