ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu le Gardien dans une telle position. Tel Ezio, célèbre assassin, Stephen se tenait accroupi sur le bord d'un toit, ayant troqué son maintenant habituel costume pour son manteau noir. Lorsqu'il partait pour ses escapades nocturnes assassines, le gardien emportait toujours avec lui une tenue à la fois belle mais surtout pratique. Et qui lui permettait de porter ses deux Mini-Uzi, en plus. Et ça, c'est toujours pratique.
Il se trouvait au Vietnam. Plus précisément dans la périphérie d'Hanoï, la capitale du pays. Bosser pour la Police lui avait donné pleins d'informations. Ainsi, ce n'était pas le Japon qui était dirigé par ce clan qui se réclamait Ryu, comme il l'avait découvert lors de la prise de parole télévisée, le jour du Cléon, de cet Albaël P Ryu, patron du G.A.M.E. Qui n'était plus maintenant qu'un cadavre dont les morceaux étaient disséminés parmi les égouts, sans doute dévorés par des rats affamés. Mais cet Albaël n'était qu'un simple politicien sans talent combatif particulier ; le Gardien n'avait pas eut trop de mal à s'infiltrer dans son bâtiment de travail, près d'un ministère japonais, à déjouer le service de sécurité ; il avait même réussis à le torturer pendant une demi-heure avant que les gardes n'entendent les hurlements désespérés typiques du gars qui se fait amputer petit à petit... Même si ce n'était pas vraiment du genre de Stephen de se livrer à ses bassesses, dans ce cas là, la fin justifiait les moyens. Il en savait un peu plus sur ces Ryu de True Earth. Et il savait que tous n'étaient pas des brêles qui derrière un air dur et autoritaire vous demandez pardon à la première phalange qui passait dans l'évier.
Sortant d'une poche une feuille de papier froissée, il l'observa attentivement. Maculée par quelques gouttes rouge... Wééééé, de la grenadine bien suuuuur... Sisi, j'vous jure, c'était dans un bar crasseux, où le policier avait rencontré un indics grassement payé pour lui dire où se cachait le Ryu en charge du Vietnam... Et son nom tant qu'à faire, ouais. Mais cet indic semblait un peu réticent, et il fallût qu'il lui soit enfoncé profondément dans le gosier une verre de grenadine pour que cet homme consente à éclairer Stephen de la lumière de la connaissance... De la bougie en fait, parce que le Gardien ne voyait rien du bout de papier de cet emmerdeur. Au moins avait-il le mérite de fournir des informations claires... Et en anglais en plus.



Erkmeht V Ryu, Gouverneur du Vietnam ; connu pour son aisance au Giao, lance vietnamienne traditionnelle assez semblable au fauchard occidental. Utilise aussi des "étoiles filantes", des couteaux de lancer dont le manche est relié au lanceur par une minuscule cordelette, ou une chaîne ; il s'est rendu célèbre pour avoir participé à nombres de batailles, et pour avoir exterminé les dernières traces de dragons que le pays comptait. Autant dire, une belle proie que Stephen allait éliminer avec grand plaisir. Ou plutôt rage. Car apprendre que ces Ryu s'étaient illustrés dans les livres d'histoires en tant que tueurs de dragons, ça ne lui plaisait pas vraiment. Quand il se présentait et qu'on le comparait à ces merdes, il bouillonnait intérieurement de rage. Il avait du participer à la mort d'Hakumen non pas par haine des dragons, mais bien par amour et respect de ces grands écailleux à la puissance physique et psychique inégalée. Parce que Hakumen était touché par la Folie, et qu'il fallait quelqu'un de digne pour recevoir son Âme. Encore aujourd'hui, il ne savait pas vraiment pourquoi lui. Ce qu'il savait, par contre, c'est qu'il allait jouer l'assassin pendant encore un moment. D'abord, il lui fallait être discret. Il avait réfléchi à ça, après avoir tué Albaêl (tout ce voyage punitif avait été fait sur un coup de sang) ; d'abord, éliminer discrètement le plus de Ryu possible ; ensuite, une fois que ces connards seraient suffisamment affaibli: les écraser au grand jour. Par contre, pour nettoyer l'honneur des bons vieux Ryu... Il fallait de bons vieux Ryu. Depuis son arrivée dans ce nouveau monde, le Gardien n'avait pas vu aucune autre membre du clan ou de sa famille. P't'être pour ça que Hakumen l'avait choisi, en fait, il était tout seul. Ou alors, c'est encore cette histoire de Saint Dragon Vert bourré qui revient. Damn.

Un petit souffle de vent agita agréablement ses cheveux. Il était environ 22 heures 30. Sans doute cet Erkmeht était-il encore en train de gérer cet état exotique. La ville environnante était calme. Le moment parfait pour passer à l'action, de la manière la plus discrète qui soit. Être aussi discret qu'Ezio. C'est à dire, foncer dans le tas et avoir tellement de skill qu'on esquive tout le monde jusqu'à la cible à abattre. Au pire, il s'asseyait sur un banc?
...
Mais merde. A force de jouer aux jeux vidéos avec Maze et Yowaki, voilà que ça déteint sur lui. Se reprenant, le Gardien observant attentivement la zone. Se saisissant d'une mallette plutôt longue empruntée au D.C.P.D., il l'ouvrit, sortant un sniper flambant neuf de la section d'assaut de la ville, dont le canon ne tarda pas à pointer une fenêtre lumineuse. Non pas par la forte présence d'ampoule, mais par le rayonnement incessant d'un tas d'écrans de surveillance, tous stalkés par un agent de surveillance à l’œil morose. Et à la tête bien trop découverte pour un tel angle de tir.

La main gauche attrapa la crosse, la droite prit fermement la poignée de maintien, le Gardien souleva le fusil de précision jusqu'à son œil, qu'il colla à la lunette de visée. D'abord floue, une image se distingua dans la pénombre. Il bougea de quelques degrés le bout du fusil, repérant la fenêtre. Le gras du bide engloutissait son dernier donut. Sa mort permettrait au Gardien de s'infiltrer sans problème dans le bâtiment, assez vite du moins, avant que la relève ne se ramène dans le PC sécurité. Ajustant encore de quelques millimètres le tir, il pressa la gâchette. Le sniper, munit d'un silencieux, cracha sa balle qui perfora la vitre puis le crâne du surveillant, celui-ci s'effondrant sans un mot, alors que son sang maculait les écrans de surveillance. Un autre tir vint détruire la commande de sécurité. Autant de sécurité afin d'être sur que personne ne viendrait le faire chier. Il reposa le sniper, se releva, faisnt craquer son cou, remettant bien son manteau d'un geste sec, se préparant à sauter dans le vide, like a boss. Il se laissa tout simplement basculer en avant. A une telle hauteur, tête la première, c'était du pur suicide. Sauf que, tête la première, il ne le resta pas longtemps. Lorsqu'il resta environ deux mètres, il donna une impulsion avec son pied contre le mur, ce qui le projeta en avant presque à l'horizontale ; il put donc se réceptionner à l'aide de quelques roulades avant, se relevant pile devant un garde, immobile, qui fixa ce nouvel arrivant d'un air très... Poker face. Les deux gardèrent le silence, et lorsque le cerveau du garde fit "tilt, un intrus", et qu'il s'apprêta à ouvrir la bouche pour dire "INTRUUUUUS!", le gardien, d'un mouvement très rapide, lui choppa l'arrière de la tête et le menton, tournant tout simplement et proprement la nuque jusqu'à son point de torsion et plus. Cela fit un très jolie et simple "CRAAC", alors que le soldat tomba par terre. Parfait, il ne lui restait plus qu'à s'engouffrer dans cette brèche béante qu'était ce palais présidentiel au système défaillant. Presque aussi facile que l'infiltration d'Azulith.

Il s'approcha de la porte principale, jeta un coup d'oeil. Un peu de lumière au fond, mais personne dans le hall ; aussi entra-t-il, marchant à pas de loup sur le carrelage glacé. Il entendait venir les gardes de loin, aussi pouvait-il les éviter sans problème. Quand certains était statique, il les éliminait d'un coup derrière la nuque bien placé. Se déplaçant à travers les étages en cherchant le bureau de ce connard parmi tant d'autres connard... En toute discrétion, bien sûre. Par contre, la prochaine fois, il prendra une carte à l'accueil. Les labyrinthes, c'est pas cool...

Hum, okay. Il avait trouvé le bon bureau. Mais son esprit avait comme vécu au ralenti cette scène. Il était entré. Le bureau était dans un état lamentable, les murs rouges par endroits. Un giao planté dans le sol, d'autres murs couvert de couteaux... Derrière le bureau se trouvait un siège dont le dos lui faisait face, entouré de chaines. Il senti une main se coller dans le bas de son dos, et la porte qui se fermait. Et ces quelques mots qui ne présageait rien de bon. Il se tenait parfaitement immobile. Il ne bougeait pas. Parce que la main qu'il sentait dans son dos était chaude. De ce genre de chaleur qui vous fait comprendre que derrière se cache de l'énergie. Le genre d'énergie à vous défoncer le dos et à vous rendre paraplégique... Si vous êtes chanceux. Il lui fallait agir en conséquence, et doucement. Avec méthode. Et lenteur. Il se sentait un peu stressé, ce qui semblait normal, dans son cas ; mais il se ressaisit. Il leva sa main droite, l'éloignant à la fois de lui et de son agresseuse. D'une petite impulsion, il envoya la Dual DragonFangs contre le sol, loin de lui. Ce signe signifiait en toute évidence qu'il ne désirait pas se faire défoncer le dos, il avait volontairement jeter son arme comme s'il hissait le drapeau blanc. Ces gestes étaient lents et précis ; une fois son arme au sol, il ramena lentement sa main vers lui, vers sa position initiale... AH AH, FEINTE MADAFUCKAH! Un mouvement simultanée de sa main et de son corps. Il s'était décalé sur sa gauche, se débarrassant de la pression de cette main dangereuse dans son dos ; et en même temps il l'avait attrapé, il avait reculé aussi, collant son dos contre cette femme. Enfin, contre les boobz de cette femme ; ça n'allait pas plus loin... Mais ce n'était pas fini, non. Il mit son genou droit à terre. Mais en le reculant, de sorte que le genou fut à terre, mais sous la demoiselle, il avait baissé le genou en reculant. Tout en tenant la main droite de ladite demoiselle, ce qui l'avait déséquilibrée. Parfait, elle était penchée en avant... Il choppa de son autre main sa nuque, et... Badaboum: il l'a fit passer par dessus sa tête. En quelques secondes, elle était passée du statut de dominante à dominée. Profitant de l'élan acquis par cette chute, le gardien se releva un peu sur sa jambe, la retourna sur le ventre et lui fit une clé de bras dans le dos. Okay, c'était là une meilleure situation, bien plus agréable pour lui. Il prit le temps de détailler la demoiselle. Légèrement habillée, de longs cheveux blonds tombant en cascade dans son dos couvert, tout comme ses bras, de pièces d'armures qui semblaient bien lourdes. La demoiselle pesait son poids d'argument. Appuyant toujours sa clé de bras, il releva la donzelle, la plaquant contre le mur, lui empêchant toute liberté de mouvement.

_So... Je te retourne la question... Qui es-tu et que veux-tu? Et n'essayes pas de jouer à la plus maline avec moi, j'ai la gâchette facile.

Joignant le geste à la parole, il enfonça le canon d'un de ses deux Mini-Uzi dans le creux du dos de la demoiselle, prêt à faire feu au moins geste suspect.

Ouh putain, c'est qu'elle avait de la ressource. Sans vraiment savoir pourquoi, sa peau était devenue incroyablement dur: il en avait du mal à enfoncer l'Uzi. La surprise d'une telle réaction physique obligea l'attention que le Gardien portait à sa prisonnière à se relâcher ; donnant à la jeune femme une occasion en or de se défaire. Une occasion dont celle-ci profita quasi-immédiatement, traduisant d'une grande maîtrise de son stress et de son corps: Le Gardien eut même du mal à en saisir les origines, de ce mouvement. Elle réussit à se dégager de son étreinte, à lui donner un bon gros coup dans les DragonBallz, à se retourner et enfin se débarrasser de l'Uzi de Stephen, le repoussant à une distance raisonnable d'elle. Et malgré le coup dans l'entrejambe, le Gardien se tenait debout... Serait-ce vrai? Le Gardien serait-il vraiment une tapette sans cou*lles? Serait-il dépourvu de virilité, pour ainsi résister à un tel coup de pied en plein dans la partie sensible?

...

Et bien non. Juste qu'il a pensé à mettre une coque de protection, pouvant être trouvée pour 15€ à Decathlon.

Donc, où en étais-je, avant d'essayer inutilement de prouver que Stephen est un véritable mâle alors que je sais très bien que de toutes manières on tentera toujours de trouver un moyen de me rabaisser, héé, c'est mon job de souffre-douleur. Ah, oui, voilà: il s'était fait repoussé par cette adversaire qui lui avait fait voler un de ses Uzis... Oui, un: dans le mouvement, il avait sorti son autre Uzi, pointant AGAIN la blonde.

_Surprise madafuck...What?

Depuis qu'il était entré dans ce bureau, c'était la première fois qu'il la voyait correctement de face. Et son visage était devenu blême. Sous son nombril (le devant était aussi dévêtue que le derrière) se trouvait un taouage orangé (du plus bel effet, soit-dit en passant) représentant... Une patte de dragon. Le même que celui que le Gardien arborait sur son bras droit, sous l'épaule. Un cercle ; trois triangles en haut ; un triangle renversé en bas. Le tatouage que chaque membre du clan Ryu arborait passé un certain âge. Mais pas les Ryu ce monde... Le clan Ryu de Death World. Pendant quelques instants, Steph' se demanda s'il ne s'agissait pas d'un de ces idiots qu'il assassinait depuis quelques temps. Mais il lui suffit de quelques autres instants pour comprendre que non. Cette fille était blessée, visiblement comme si elle s'était battu contre le type dans le fauteuil, qui ne disait rien depuis tout à l'heure et qui devait être Erkmeht... Puisque tous se trouvaient dans son bureau. Et puis, enfin... Le tatouage sur son avant-bras. Aucun doute, elle venait de l'ancien monde. Sa main trembla, il baissa son bras, préférant ne pas pointer son arme vers cette fille qui était apparemment de son clan... Après tant de temps, après des mois de voyages à travers le monde, sous l'influence d'Hakumen, d'enquête, de recherche, ce sentiment de solitude, celui d'être le seul de sa "famille" à avoir survécu au désastre dimensionnel, venait de se lever. Lui était vivant ; elle était aussi vivante... Combien d'autres Ryu étaient encore vivants, dans ce monde, espérant eux-aussi qu'ils n'étaient pas seuls? Se frottant doucement les yeux, ceux-ci embués de larmes (viriles of course,et poilues même), le Gardien releva la tête vers celle qu'il menaçait de paraplégisme par balle dans les vertèbres quelques minutes auparavant. Le clan Ryu était immense, et il était évident que tous ne se connaissait pas ; et elle, il ne la connaisait pas. Son air lui fit penser qu'elle ne dever pas comprendre la situation. Aussi posa-t-il son arme sur le bureau, se tournant vers cette fille qui venait, là, en quelques instants, de le soulager d'un poids qui le rongeait depuis son arrivée sur True Earth. Enlevant son manteau, il souleva un peu la manche de sa chemisette blanche, découvrant, sur son bras dont le bronzage naturel était entrecoupé de cicatrices qui semblaient blanchâtres, le tatouage noir dont une réplique orangé trônait sur le bas-ventre de cette femme. Le message était clair: "Nous avons les même origines". Il ne savait pas de quelle branche elle venait, mais ils étaient du même clan. S'asseyant sur le bureau, Stephen se secoua un peu la tête, le regard perdu dans le vide.

_Branche N, Chevalier Dragon... Né sous le Dragon Vert... Bordel...

Une personne normale n'aurait absolument rien compris à ce qu'il venait de dire. Quelques mots lui avait suffit pour décliner, en plus de sa branche, sa nationalité ; mais aussi son rang d'apprentissage au sein-même du clan ainsi que ses ascendants natifs. Ne manquait plus que son nom. Le flic prit une inspiration légère, s'apprêtant à reprendre, pour un court instant, son identité qu'il avait changé maintenant.

_...Et pour finir, Steph N Ryu... Désolé pour la clé de bras.

Les présentations trop formelles se finirent bien vite. Au goût de Stephen, c'était très bien comme ça. Il avait désormais toute les infos importantes sur la personne en face de lui. Branche C, elle était donc originaire de la Suède. Ou de la Norvège? Il ne se souvenait plus très bien. Les petits Ryu apprennent l'alphabet en même temps que la lettre qui y est associé, mais il se surprit à avoir un peu perdu la mémoire à ce sujet... Ou, du moins, à l'avoir mit de côté. Ça lui reviendrait. Il sourit.

_Ce que je fais ici?La même chose que toi, je suppose... Je suis venu casser cette merde qui porte le même nom que nous. Tu regardes la télé? T'as accès aux infos? Y'a pas longtemps, le Ministre de la Défense de l'Empire Asiatique a déclaré que les sortants de cercueils était dangereux puisqu'il était le fruit de l'évolution. Plus encore que renier Darwin, ce qui m'as tué, c'était le nom du ministre. Albaël P Ryu. J'ai failli défoncer ma télé en voyant ça.

Il leva ses jambes et tourna sur le bureau, faisant glisser le fauteuil qui révéla la victime de jour, ensanglanté et bailloné mais visiblement furieux.

_Salut Erkmeht. J'imagine que tu dois un poil frémir en entendant le nom de ton ami. Comme tu est un gourverneur d'une province asiatique, tu sais ce qu'il est arrivé à Albaël. Il a été sauvagement assassiné au sein même de son Ministère. L'assassin a pu s'introduire au travers de la garde, s'enfermer avec le ministre dans la salle de bain privative de celui-ci, et l'a torturé durant de longues minutes pour avoir une certaine somme d'informations. Ce sont ses cris de douleurs qui ont alertés la sécurité, mais quand ils sont arrivés, le Ministre avait déjà disparut en petits bouts dans les canalisations. L'assassin a ensuite fait un massacre de moindre envergure pour sortir du Ministère avant que la cavalerie ne rapplique. L'information a été gardée partiellement secrète, puisqu'il a été annoncé que le ministre était mort suite à un attentat au sein du ministère, d'où la mort des gardes. Seules les autorités compétentes sont au courant de la mort barbare. Les autorités... Et le plombier engagé pour nettoyer la viande qui bloquait les toilettes.

Stephen remonta son genou droit et s'y accouda, fier de la petite impression qu'il avait fait. De rouge de fureur, le gouverneur était devenu pâle comme un linge. L'information avait transitée à travers l'Empire Asiatique, certes... Mais c'était bien pire que prévu. Ce n'était pas un fou talentueux qui s'était prit à un des leur. C'était toute une famille de serial killer.

_T'as deviné? L'assassin, c'était moi. J'étais venu faire pareil ici aussi, mais Fei s'est déjà bien occupé de toi. Il se retourna vers l'intéressée._T'as de la chance, tu sais? J'aurais bien voulu me battre contre lui, Albaël avait aucune connaissances, à part des arts martiaux de base.  Pour la suite des évènements, c'est simple. On l'embarque lui, il nous amène à la salle des archives, on se sert en infos sur d'autres Ryu, on le bute, on bute la garde, et on fout le feu à la demeure. Simple comme bonjour, non?

Feicia le regardait, et Stephen ne pouvait savoir si elle était d'attaque, ou si elle aussi, comme  Erkmeht, avait l'estomac retourné. Stephen pouffa. Lorsqu'il avait tué Albaël, ça faisait déjà 5 minutes qu'il lui coupait des petits bouts de bras ou de jambes qu'il faisait disparaître dans les canalisations. Sur le coup, il avait cru s'approcher de la Folie tant la barbarie de ses actes était dégoutantes. Mais avec le recul, il avait juste l'impression d'avoir fait ce qu'il avait à faire, même si c'était très extrême. Il ôta le baillon du Vietnamien assit sur son fauteuil, qui aussitôt se mit à parler à un rythme effréné.

_FUAAAH! Pitié, j'ai assez prit avec la furie blonde, ne m'achevez pas comme Albaël, pitié, j-
_Ta gueule, non seulement on a pas le temps mais en plus c'était exceptionnel ce que j'ai fais à ton pote.
_Alors je vais survi-
_Tututut. Même si je te laissais en vie, c'est Fei qui t'achèverai, et je pense que tu préfères que ce soit moi, hm? Fermes-la et montre nous le chemin vers les archives, je veux pleins d'autres noms de Ryu à buter. En route cousine!

Apparemment bien lancé, il attrapa le gouverneur comme un sac  de patates, celui-ci posé sur on épaule, avant de prendre un Mini-Uzi de sa main gauche, ouvrant les portes d'un coup de pied. Plus questions de faire dans la dentelle.

Quand il sentit l'arrêt des vibrations derrière lui, signifiant que l'ascenseur s'était arrêté, il lâcha son sourire, arborant un visage posé et sérieux. Une simple pression sur ses Mini-Uzi, et les chargeurs déjà emboutit tombèrent dans un son métallique, rebondissant. Ils n'avaient pas touchés terre que le Gardien passa ses mains sous son manteau, vers les chargeurs situés dans son dos. Il ressortit ses bras en T, pointant les deux couloirs à sa gauche et à sa droite. Les gardes arrivaient. Il pressa la gâchette.

Un flot de balles, un bruit incessant, et les cadavres tombant par terre. Ils étaient nombreux, mais ce n'était pas assez pour passer ses tirs: il alternait entre les trois couloirs, ne laissant personne passer ; et quand les attaquants tiraient eux-aussi, les balles étaient stoppées par le bouclier qu'il avait mit en place. Il repeignait les murs, pendant que Feicia repeignait la bibliothèque. Les hurlements de douleur du Ryu qui se faisait massacrer se faisaient entendre jusqu'ici, malgré les tirs de pistolets mitrailleurs. Elle n'avait pas pu se retenir, hu? Ah ah... Pas grave. Il aurait bien voulu y assister aussi. Il allait se venger sur les gardes.

Un sentiment mêlé de joie -à l'idée de se battre-, de soulagement -la mort d'Erkhmet- et de rage -parce qu la violence entraîne la violence- l'entraîna dans une valse mortelle. Il sentit son chi qui parcourait les canaux énergétiques de son corps... Et se diriger imperceptiblement vers ses mains, qui tenait les deux pistolets. Que se passait-il? Ses flingues commencèrent à chauffer. Des petites étincelles violettes recouvraient les deux armes noires. Et puis... Deux cercles d'énergies bouillonnantes apparurent à quelques centimètres des canons, semblable à l'idée qu'on se fait des trous noirs, comme des vortex. Ils tournaient lentement... Avant de se remettre à bouillonner, comme de l'eau ou de la lave en fusion. Et ce furent des dizaines d'orbes noir qui fusèrent vers les gardes, explosant au contact. Les murs furent troués, les soldats démembrés, le sang giclait, mais il restait là, à canarder.

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Les flingues fumaient, l'extrémité commençant à rougir, mais le Gardien restait là, contre le mur. Plus personne ne venait. La porte de l'ascenseur s'ouvrit sur Feicia, elle-aussi couverte de sang, comme les murs. Le Gardien lui jeta un sourire, avant de se relever lourdement. Elle avait la liste... Plus qu'à se barrer en coup d'éclat.

_Prend de l'avance, j'te rejoins! Si tu peux pas courir, ça va être compliqué.

La nordique prit la poudre d'escampette en boitant, tandis que lui se relevait. Il essayait d'estimer la quantité de Chi qu'il avait, s'il allaient pouvoir faire ce qu'il voulait. L'âme d'Hakumen pulsa: apparemment oui. Il allait pouvoir faire un beau barbecue.

Son chi se mit à affluer dans ses mains et ses pieds. Il tenait fermement DragonFangs. Tout était prêt. Il se mit à faire tourner l'arme autour de lui, de plus en plus vite, l'air se déformant sous la pression d'énergie qui s'y accumulait sous la forme du chi. Le niveau augmentait de plus en plus. Il allait dépenser une grande partie de son chi pour ça, mais ça valait vraiment le coup. Il ferma les yeux... Et les rouvrit soudain, poussant un kiaï.
Le système d'allumage de l'arme s'activa: le chi fut converti en combustible, et allumé. Tant de pression accumulée dans le manche: ce fut un véritable jet de flammes qui sortie des deux cotés de l'arme, comme deux tuyères. Il se mit à avancer droit devant lui, le couloir s'embrasant. Il accélérait, se mettant à courir. Normalement, il était au premier étage. Les couloirs s'embrasaient, et lui n'en avait cure, immunisé à ses flammes de chi.

Le Dragon Burner s'activa aussi, enflammant le sol. Il arriva enfin dans le salle surplombant l'accueil. Il avait acquis assez d'élan: son pied gauche se posa au sol, il leva le droit... Et envoya tout ce qu'il avait dans un Fire Impact explosif: le choc défonça le plancher, lui permettant de descendre au RdC.

Feicia était déjà dehors. Les flammes ravageaient le hall d'accueil, quand elle vit une ombre se profiler dans la porte, devant les flammes, debout, deux yeux brillant... Stephen sortit en courant comme un dératé, toussant fortement, le visage noirci de suie, ses yeux larmoyant.

_C'était pas *keuf keuf* prévu, ça! *keuf keuf*

Il tomba à genoux, crachant ses poumons, ouais. Une petite flammèche brûlait sur ses cheveux, et il n'arrivait plus à parler. Il se releva tant bien que mal, regardant Feicia.

_Well, j'te laisse finir avec les poteaux... *keuf keuf*

La Gardienne se retourna vers l'entrée embrasée, entourée de deux colonnes porteuses. Elle donna une sorte de coups de poings dedans, qui ne semblait pas très puissant... Mais c'est une brute. La colonne s'effondra, emportant une partie de ce qu'elle soutenait, tout le ministère en feu s'écroulant comme un château de carte dans un fracas tonitruant ponctué par les *keuf keuf* du flic.[/color]