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 [MISSION] Loup y es-tu? (près de Rovaniemi, Finlande, Europe)

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MessageSujet: [MISSION] Loup y es-tu? (près de Rovaniemi, Finlande, Europe) [MISSION] Loup y es-tu? (près de Rovaniemi, Finlande, Europe) EmptyDim 14 Nov - 3:12



Loup y es-tu ?


La cloche sonna, annonçant la fin des cours et résonnant dans mes oreilles comme le glas de la fin du monde. C’était le weekend. Et en l’absence de cours, j’allais devoir rester chez moi jusqu’à la semaine suivante, et supporter la présence de ma si chère cousine. S’hira me rendait la vie impossible depuis qu’elle était arrivée, non pas qu’elle eut un caractère de chien…enfin si, c’était une vraie peste. Mais ce n’était pas l’unique raison pour que j’ai les nerfs en pelote depuis quelques jours. Cela faisait longtemps que je n’avais pas trouvé une fille belle, ayant jeté mes illusions sur les histoires à l’eau de rose et l’amour depuis l’enfance. Et voilà que je ne pouvais même plus être tranquille dans mon appartement, bien qu’elle m’ait fait remarquer qu’elle se foutait royalement de mes faits et gestes. Je me surprenais parfois à me soigner plus que nécessaire et à faire attention à ma tenue. Il n’aurait rien pu m’arriver de pire. Je perdais du temps à avoir une chambre ordonnée, une salle de bain propre, un tas de choses complètement stupides et sans importances ! Je devais changer d’air, et pour ça, je ne me rendais compte qu’en y passant de manière totalement fortuite, je devais aller dans le hall pour prendre une mission. Une mission qui devait me mener loin ! Qui me prendrait au moins deux jours, pour pouvoir effacer de ma tête ces émeraudes hypnotiques qu’avait gravées ma cousine en moi.

Pour ne pas prendre le risque qu’elle vienne me rejoindre, je devais prendre une mission de rang C, rang auquel ma cousine n’avait pas accès vu qu’elle venait d’arriver. Et puis de toute façon, vu comment elle était, elle n’allait pas non plus me courir après. Je garderai quand même mon portable sur moi, au cas où. Vérifiant que j’avais en ma possession tout ce qu’il me fallait, je consultai les missions disponibles sur le tableau. Et peu d’entre elles semblait pouvoir se faire en solitaire. Une des seules que je pouvais effectuer de mon propre chef se déroulait en périphérie de la ville à une demi-heure d’ici. S’hira aurait tôt fait de me rejoindre. J’en saisis donc une autre. Un prisonnier dompteur de loups ? Apparemment ça se passait en Europe de l’Est, en Finlande précisément. Je n’avais, en bon américain, franchement aucune idée du langage que l’on parlait là bas, mais je n’y allais pas pour rencontrer les autochtones. C’était un pays nordique, il ferait sûrement assez froid à cette époque de l’année. D’autant plus que l’intitulé précisait que l’évadé errait avec sa meute dans les contrées au nord du pays. Des régions boisées et enneigées, qui pouvait être aussi scintillante le jour qu’impénétrablement obscures de nuit. Une mission à faire de préférence accompagné ? Il en fallait plus à quelqu’un comme moi pour avoir peur d’une bande de chien sauvage.
Cependant, ayant déjà bien morflé lors des missions précédentes, et m’apprêtant à affronter un climat inhospitalier, je savais qu’il fallait me préparer. J’allai donc faire quelques achats avant d’entamer mon périple…

Arrivé à Helsinki, je crus que l’aéroport se situait en lointaine périphérie de la capitale et que j’étais tombé sur un jour de grève nationale. L’affluence de population dans les halls et l’exploitation des infrastructures étaient des plus modestes. Je compris plus tard à quel point ce pays était abandonné par l’homme en comparaison des Etats-Unis, lorsque, après avoir pris le train jusqu’à Oulu, je rencontrai le contact de Shibusen qui me reconnut au badge que la mission me demandait d’arborer et à ma silhouette grelottante. Je me demandais si le badge était vraiment nécessaire, la vacuité du train en arrivant à mi-chemin de ma destination m’ayant fait croire à un train fantôme. En plus du creux démographique, le chemin de fer du pays s’arrêtait dans la région centrale, dont la dernière grande station était l’endroit glacial où je m’étais arrêté. Mon contact me conduisit ensuite à Rovaniemi, à environ 150 kilomètres de là, encore plus au nord, puis, me confia quelques vivres que je ne refusai pas, me fit comprendre dans un anglais plus qu’approximatif que la forêt où le bandit évadé était censé se planquer se trouvait une dizaine de kilomètres à l’est. Quelle joie, j’allais devoir me peler les miches à marcher pendant dix kilomètres avant de pouvoir me mettre vraiment au travail. Qui plus est, à la nuit tombante, si je décidais de traquer immédiatement la meute, j’aurais peu de chance de m’en sortir dans cette région presque inhabitée que je n’avais encore jamais vue. Je me mis en route, mon sac sur le dos, rentrant mes mains gantées dans les poches de mon vieux manteau polaire blanc, que j’avais heureusement conservé dans ma garde-robe en arrivant à Shibusen. Malgré sa qualité exceptionnelle, j’allais comprendre ce qu’était le froid des climats scandinaves, car la moindre brise me congelait les os et j’étais sur le point de me perdre en région sauvage…

Pas de réseau. La bonne blague. Je commençais à me demander si je n’aurais pas préféré rester au Nevada ce weekend. Personne n’aurait pris une quête pareille…à part moi. Cette mission était pour le moins un bon entraînement, me réconfortai-je, et ce sera également l’occasion pour moi de tester ma nouvelle technique. Si j’étais encore en vie demain, car je me rendis compte, grâce à ma montre à gousset, qu’il était déjà vingt et une heure trente, heure locale, et que, si je ne trouvais pas de chalet isolé, je devrais monter un bivouac de fortune en dans une forêt hivernale d’un des pays les plus septentrionaux du monde. Entreprise dangereuse, étant donné que je me savais déjà dans le territoire de l’ennemi, et que j’avais déjà vu un ou deux loups rôder, en plus d’autres gloutons invisible dans la pénombre ou hiboux aux chants lugubres. Heureusement, alors que j’appréhendais avec un certain manque de quiétude le fait de devoir m’arrêter, je trouvai un refuge composé de deux chalets de bois épais et une annexe, qui devait sûrement appartenir à des chasseurs.
Réjouis, j’entrais de manière plutôt impromptue dans le bâtiment principal doté d’électricité et qui, de l’extérieur, m’avait semblé habité car illuminait les environs. C’était sans compter sur celui qui m’avait précédé, ma proie elle-même. Ce que je vis, ce n’était pas la traînée de sang à moitié séché et le buste exempt de bras et de jambes de l’ancien propriétaire. Ce que je vis, c’était une âme bleutée flottant en l’air, à quelques mètres de moi, et un loup à la gueule tachée de sang, en arrière-plan du massacre, qui se stoppa comme un voleur qui surprit à son larcin. Engourdis par le froid, je mis quelques secondes à comprendre le danger de la situation. Me débarrassant de mon sac alors que le loup s’approchait, lentement, je décrochais mon katar de ma ceinture, l’opposant aux crocs saillants de la bête. Je vérifiai un instant que mes muscles n’étaient pas trop crispés, puis je m’élançai. La bête bondit. Le combat ne dura que le temps d’une gerbe de sang issu du ventre du loup. J’avais par chance glissé sur le sang encore visqueux du pauvre homme et mon arme avait tranché les boyaux de l’animal. J’étais à présent aussi poisseux de sang que le salon de cette bâtisse. Avant d’aller trouver une chambre, je devais d’abord nettoyer tout ce sang, me débarrasser des cadavres…et me mettre ne sécurité. Je notai avec soulagement que les fenêtres se trouvaient en hauteur ou au premier étage, et que seule la porte d’entrée avait été forcée. J’étais de plus totalement seul. Je réparai donc sommairement la porte principale en l’armant d’un piège inoffensif mais très bruyant, la seule alarme détectrice de mouvement que j’avais emportée, puis je plaçai stratégiquement quelques pièges à loups avant d’aller me coucher à l’étage, aux aguets pendant les premières minutes, puis envahi par une profonde lassitude qui me mena au lendemain.

Le lendemain, je trouvai ce qu’il fallait en cuisine pour me préparer un café et un petit déjeuner revigorant. Observant en silence le faible filet de neige qui tombait au dehors, je me dis que si l’endroit n’était pas infesté de loups affamés dirigés par un criminel dangereux, je me serais bien allé à la quiétude qui semblait envahir ce lieu complètement vierge d’exploitation. Autour du chalet ne s’étendaient que des hectares d’épicéas, de pin et d’autres arbres plus ou moins nus se mêlant à un début de végétation de toundra. Les troncs bruns et le blanc nuageux et neigeux était les seules couleurs aux environs. Je n’avais malheureusement pas le temps de m’attarder à la contemplation, il fallait me préparer à retrouver le Yokaï et sa meute, et affronter seul cette ribambelle de bestioles. Ce pourquoi j’avais déjà prévu un plan pour exploiter le terrain à mon avantage. Mais il me fallait trouver le bon endroit pour tendre un piège. Je me levai donc de table pour aller me préparer et partir pour être en pleine possession de mon futur terrain de jeu au lever du soleil. Il était trois heures du matin à ce moment.

Environ une heure plus tard, je tombai sur une zone forestière bien plus verte que les alentours dénudés du refuge. Les conifères, beaucoup plus nombreux là où je me trouvais, possédaient des branches accessibles et qui semblaient supporter le poids d’un homme. Le travail de tout une journée allait démarrer aussi pris-je un temps pour avaler mon remontant. Ces fidèles sandwiches Krabtatouille étaient vraiment un bel accomplissement, à la fois un ravissement des papilles gustatives et une réserve impressionnante d’énergie. Au moins un truc dont je ne pouvais qu’être fier. Moi qui n’aimais pas les crustacés ni les fruits de mer, je m’avouais plutôt charmés par les crabes frits. Alors que j’ingurgitai avec délice le snack, l’énergie et l’excitation qui m’envahir peu à peu me firent penser que je devais sûrement y aller plutôt que de me laisser aller à la poésie culinaire. J’étais en bonnes conditons. L’escalade et la préparation pouvaient commencer. Sortant des cordes, un grappin et des courroies, je commençai à installer mon réseau de circulation en hauteur, de manière à circuler de manière dissimulée, me fondant dans les arbres grâce au côté réversible sombre du manteau polaire. Ce système d’accrobranches m’accordait trois avantages avantages : j’étais inaccessible en hauteur, et pouvais également attaquer en plongeant comme une épée de damoclès. Mais surtout, mes passages ne laissaient de trace qu’avec les quelques épines d’arbres que je laissai tomber, et non mes traces de pas. Ainsi, des animaux qui se référeraient à des indices terrestres seraient bluffés. Le vrai problème restait bien sûr le criminel. Il avait techniquement le même intellect qu’un homme, aussi pourrait-il prévoir l’éventualité de pièges plus subtils que des pièges à loup. Cependant, il faudrait un sens aigu de la stratégie pour déjouer tous les pièges que j’allais préparer. Aidé de mon circuit aérien, j’étendais mon champ d’action en installant les courroies dans un demi-cercle d’un rayon de deux cent mètres. Le sac était nettement plus léger après les installations, mais ce n’était que la toute première étape.

A présent, je devais retourner au point où j’avais quitté la route, pour tailler les arbres les plus proches de l’abri, et les plus éloignés de ce que je présumais être la zone où se réfugiait le prisonnier. J’avais repéré cela en observant les mouvements de quelques groupes de loups qui s’étaient déplacés parfois en me suivant, parfois en me fuyant. C’était d’ailleurs l’un des inconvénients de la forêt : j’étais au milieu de celle-ci, et mon matériel ne me permettait pas de faire un piège circulaire, aussi fallait-il que j’assure mes arrières en fabriquant un système de barrage du côté où il n’y avait pas de pièges. L’autre inconvénient était que la journée, tout animal pouvait voir mes préparatifs, aussi devais-je éliminer tous les loups qui passaient par là, ce qui pourrait, à la longue, inquiéter le Yokaï bandit et l’amener à passer avant que tout ne soit prêt.
De retour à mon point de départ, je descendis des arbres et me mis à l’ouvrage le plus fastidieux de mon plan : creuser et couper. Je sortis la pelle au manche bouffé par les rats qu’un vieux voisin à Death City m’avait prêté fort aimablement, ne sachant heureusement pas que j’avais mis une rouste à son petit-fils quelques jours plus tôt à Shibusen (un gosse aussi fin d’esprit que doué au combat, il n’avait pas tenu deux minutes). Cet outil allait me servir à fabriquer les nombreux fossés dont j’avais besoin pour éliminer le plus possible d’ennemis. Si chaque piège fonctionnait, il se pourrait même que je n’ai pas à me battre ; tout dépendait de l’envergure de la meute.
J’avais également récupéré une hache et un merlin dans le chalet de mon hôte défunt, outils que je n’avais pu acheter à Death City par manque d’argent. Ce serait tout de même plus pratique que d’utiliser mon énergie, ma capacité d’arme et mon scalpel pour couper des troncs d’arbre et les tailler. Vu le nombre de pieux, de piques, de lames et de crochets à confectionner, je n’étais pas sorti de l’auberge. D’ailleurs, si je voulais être prêt en un jour, je ne pouvais m’accorder de temps de repos.
J’entrepris donc de déboiser une partie de la forêt en dehors de mon champ de pièges, la plus « proche » du chalet.

J’avais fini de tailler les bouts de bois en début d’après-midi, du moins d’après ce que disait ma montre. J’avais déjà dû courir après cinq loups, et l’un d’eux se serait échappé si je n’avais pas eu mon merlin pour lui balancer entre les omoplates. La situation pouvait être considérée comme alarmante, mais je n’avais pas le choix. Je ne pouvais pas regagner les arbres avant d’avoir construit la plupart de mes pièges, sinon j’aurais à affronter seul un groupement de loups galvanisés par un chef doté de pouvoir magique. J’appréhendais d’ailleurs de plus en plus le fait que cette mission pourrait, plus encore que les précédentes, me coûter cher. Ce qui, par chance, accélérait mon rythme de travail. L’après-midi se passa donc dans une ambiance solitaire, concentrée et méfiante ; avec les troncs les plus solides, les plus lourds et les plus larges, je formais une arène circulaire ouverte seulement vers le sud-ouest, ne laissant qu’une entrée d’une quinzaine de mètres délimitée par deux bouleaux, tournée vers les profondeurs de la forêt. Et vers la route que j’allais truffer d’écueils. Lorsque, suspendu par une corde pour ne laisser aucune trace au sol, je descendais le long de cette route pour y installer quelques-uns des pièges à loup que j’avais acheté, je vérifiais la présence d’observateurs indésirables tout en recouvrant les appeaux de neige. Même à moitié caché par la verdure des arbres, installant quelques pièges plus sophistiqués, je fixais avec une anxiété grandissante l’horizon qui s’assombrissait d’heure en heure. Et le plus inquiétant était qu’aucun loup ne s’était montré de toute l’après-midi. Chez des animaux, ce phénomène aurait été compréhensible, mais sachant qu’ils étaient guidés par un prisonnier, cela ne pouvait dire qu’une chose : j’étais repéré et les bêtes se rassemblaient. A environ cinq heures moins le quart, la nuit était tombée, et la seule zone clairement visible de la forêt était la petite scène aux murs de bois que j’avais consciencieusement munie de lampes frontales et autres dynamos, ce qui avait pour but d’attirer l’attention des loups sur la partie la plus inoffensive (ou presque) de ma toile à pièges. Me plaçant au centre de mon réseau de tyroliennes pour observer une pause bien mériter, je m’installai sur un des arbres les plus solides que j’avais trouvé, et qui supportait mon poids sans craquer. J’y avais laissé mes sacs, que je soupesai : ayant utilisé la totalité de mes quelques cent kilos d’équipement, ils étaient presque vide, ce qui ferai un voyage de retour léger, si tous les pièges servaient. Dans l’autre cas, je pourrais en remporter, si cela ne signifiait pas un affrontement fatal face à une meute entière… il ne fallait pas penser à la défaite. Le plan allait fonctionner.

Deux heures passèrent, et la lune n’éclairait que faiblement le pays ce soir là, préférant ricaner la bouche en sang plutôt que de donner un peu de lumière. Ce qui n’était pas forcément à mon désavantage, sachant que je n ‘aurais probablement à me battre qu’en milieu éclairé. Les loups avaient une vision nocturne exceptionnelle, mais il y avait des limites.

Je me reposais depuis une petite heure lorsque les hurlements des loups se firent plus proches. Beaucoup plus proches. Et ils venaient de gauche. Saisissant une tyrolienne, je me rapprochais dans un bruit sourd de métal contre le nylon de la zone qu’allaient pénétrer la meute. Les hurlements se multipliaient. Ils allaient donc bien charger cette nuit. Finissant mon parcours en circulant d’arbre en arbre, je me retrouvai soudainement au-dessus d’une rivière de fourrure grise et brune se mouvant à pas feutrés entre les arbres. Il y avait bien une vingtaine de loups rassemblés là. Et ils avaient déjà dépassé un des pièges aériens que j’avais préparé, qui ne servirait donc à rien. Pestant intérieurement, je me mis à les suivre silencieusement, m’aidant des cordes et des branches d’arbres. Les loups étaient déjà à cent cinquante mètres de la scène ! J’avais placé peu de pièges jusque là. Mais la partie pouvait à présent…commencer.

Le premier loup, à l’avant de la troupe, gémit, faisant sursauter ses compagnons. Premiers piège à loup. Pendant qu’il glapissait, la meute se rassemblant autour de lui, je me plaçai au-dessus d’eux pour atteindre mes deux premiers pièges aériens. Deux autres loups se piégèrent eux-mêmes sur d’autres attrape-loup en se déployant autour du premier animal blessé. Ils s’étaient arrêtés pour quelques secondes, assez pour me permettre d’agir. Arrivé sur la branche où se trouvait le nœud qui reliait toutes les cordes des mécanismes, je sortis mon scalpel et coupai le nœud. Imaginez-vous au-dessus d’une longue branche située à une douzaine de mètres de hauteur où sont attachées des cordes, elles-mêmes se terminant par des parcelles de tronc d’arbres garnis de piques (la longueur de la corde est d’environ douze mètres). La seule chose qui empêche cette rangée d’assommoirs d’effectuer un puissant mouvement de balancier, dont le point d’impact possédant le potentiel le plus destructif est l’endroit où vous vous trouvez, est une série de cordelette retenant chaque tronc et se rassemblant en un nœud. Coupé !
Entendant le bruit du scalpel puis le sifflement des lourds monceaux de bois leur atterrissant sur la gueule, les loups tournèrent leur tête vers le bruit ; certains, assez vite pour fuir, d’autres non.
Imaginez-vous dans la même situation. Il y a trois options* : fuir de l’autre côté ou être percuté de plein fouet par un des madriers taillés comme des hérissons et recevoir plusieurs entailles profondes.
Environ cinq loups moururent sous le choc, mais les positions relatives de la meute et des pièges n’étant pas optimales, et la taille du groupe n’arrangeant rien, certaines bêtes furent seulement blessées et se réceptionnèrent sur leurs camarades. Ce qui nous amène à l’avant de la meute, le côté non exposé aux madriers. Imaginez-vous fuyant la rangée de pendules mortelles, et imaginez que vous tombe dessus, alors que vous courrez dans la direction opposée…le même piège ! Impact accru car vous foncez vers la mort, distrayant n’est-ce pas !

Cette fois, la majorité des loups qui avaient eu le réflexe de fuir de l’autre côté fut balayée. Mais à cause encore une fois de la taille de la bande, tous les loups ne s’étaient pas enfuis, distraits par les premiers pièges à loup. N’ayant pas prévu une charge d’une telle ampleur, je n’avais pas tous les pièges adéquats à cet endroit précis, mais je pouvais encore faire quelques dégâts moi-même et via d’autres pièges.
*Ce qui nous amène à la troisième option : comme nous sommes dans une forêt, il est possible de fuir, non pas à l’opposé des premiers madriers, mais de côté. Habile, sauf si l’on considère des petits fossés dentés très douloureux pour les papattes, quelques pièges à loup et…des filets à déclenchement par détection de pression sur un mécanisme terrestre dissimulé par la neige ! Cela ne tuait personne, mais fit environ une dizaine de blessés plus ou moins graves et trois loups prisonniers !

Assénant un dernier coup avant la deuxième parti du plan, j’accrochai ma petite corde de bungee jumping à la branche qui me soutenait, serrait bien fort le nœud à mon poignet et…hop ! Me transformant en épée, je plongeai lame en avant vers le groupe de loups.


"Supernova !"

Le flash éblouit littéralement la petite foule à fourrure grisonnante, me laissant transpercer un de leurs congénères comme un oiseau marin pêchant sa proie en toute impunité. J’aurais pu recommencer, mais il me fallait profiter au mieux de leur aveuglement soudain. Je me transformai donc à nouveau et me rattrapai à une autre branche quelques centimètres plus loin, puis coupai vivement ma corde de bungee en voyant se briser la branche qui me soutenait auparavant. Cela fait, je gagnai un peu d’avance sur mes adversaires encore tout étourdis en me plaçant plus avant sur le chemin qui menait à l’arène, puis les sifflait pour les attirer vers moi.

C’est alors que je reconnus le chef de meute. Curieux que je ne l’ai pas remarqué plus tôt, c’était le deuxième à s’être pris un piège à loup. Le Yokaï faisait presque trois fois la taille de ses subalternes, et possédant une dentition et des griffes bien plus effrayantes aussi. Sa fourrure, un peu altérée par la magie, était mouchetée de blanc ou de bleu ciel. Bref, il avait une patte blessée, déjà cela de gagné.
Une fois la meute attirée, et me poursuivant faute de pouvoir m’atteindre dans les arbres, je commençai à courir à moitié dans les arbres pour conserver l’allure. Arrivé au point que je souhaitai, la quinzaine de loups qui me poursuivait, blessés ou non, commença à me dépasser. Deux mètres plus loin, je sautai dans le vide, comme pour tomber sur l’arrière de la bande de mammifères enragés. Mais pour me rattraper tout de suite à une corde.

Imaginez à présent que vous courrez, que vous êtes un animal, donc plus horizontal que vertical, et petit de garrot. Vous courrez à une allure rapide, lorsque soudain, une corde derrière vous est tirée. Celle-ci se prolonge sur plusieurs mètres au-dessus et devant vous et finit au sol, près d’arbres, ce pourquoi, à cause de votre vue récemment affectée, vous ne les aviez vus auparavant. Ces cordes soulèvent tout à coup une fine herse de pointes de bois acérées à trois mètres devant vous, vous freinez, deux-un mètre !... Quelques loups finirent empalés sur la herse de bois, mais l’un d’eux brisa le piège assez fragile en vérité, ne résistant pas à la confrontation avec une structure osseuse.

Ensuite, vous êtes un loup à l’arrière, votre meilleur ami d’enfance vient de vous sauver la vie en se faisant empaler, et le pieux a traversé son corps pour faire éclabousser une gerbe de sang sur votre museau (je sais, on est chez les animaux, mais on ne sait jamais…) ; vous restez donc pétrifié quelques secondes. Mais votre ouïe a distingué un bruit de couteau coupant une corde au-dessus de vous, et vous voyez votre proie, l’humain, qui s’est rattrapé à une autre corde grâce à son élan avant d’atterrir sur le plancher des vaches, et vient de déclencher un nouveau piège : un lustre de lames en bois affutées comme celles de la herse, retenues par des cordes assemblées dans le nœud coupé, qui vous tombe sur la tête.
Encore un beau massacre. Continuant d’avancer sous les gémissements des loups, Durandal jeta un regard bref en arrière : la meute était fortement réduite, peu de membres indemnes, et même le chef avait dû s’extraire de deux autres pièges à loup. Mais cela devait commencer à l’énerver vu que, s’approchant d’un tronc, il ouvrit grand la gueule et…arracha la base du tronc ! Le jeu de funambule à la cime des arbres allait devoir s’achever. Heureusement, nous n’étions plus qu’à dix mètres de la dernière scène de combat.
Courant pour ne pas être rattrapé par la chute de quelques arbres causée par la destruction des réseaux de courroies et de cordes, j’agrippai la dernière tyrolienne qui devait me faire descendre au bon endroit dans l’arène. Petit détail important, j’avais bien pris soin de diriger toutes les lampes vers l’entrée pour éblouir les adversaires en demeurant en pleine possession de ma vue. Lâchant le crochet au milieu du cercle illuminé par les lampes, je fis volte face pour faire face à mes dernières proies, saisissant mon scalpel et mon katar muni de cinq longue lames assoiffées.

Les loups les plus rapides et les plus heureux de me voir à leur portée s’arrachèrent les dents en tombant dans les derniers pièges à loups et surtout, lorsque certains s’apprêtaient à sauter vers mon cou pour m’égorger… pouf dans le trou ! En effet, déconcentrée par l’épreuve exténuante, les animaux sauvages ne virent pas bien les fossés mal dissimulés par un peu de neige tamisée et des branches légères. Les cinq loups trop téméraires finirent le corps à moitié déchiré par les pieux et échardes géantes disposées au fond des fossés. Cependant deux bondirent d’assez loin et se retrouvèrent sur la plateforme où je me trouvais, l’un d’eux se retrouvant devant moi, et l’autre ayant mis fin à mes jours si je n’avais eu le réflexe un peu fou de plonger sur lui en me transformant en épée. Une des moitiés de son corps s’éclata sur le loup qui avait sauté sur le promontoire, le gênant assez pour me laisser me changer en homme à nouveau, saisir mes armes tombées à terre et les lui enfoncer dans le ventre, avant de le pousser dans le fossé.

Je faisais face à ce qui restait de la meute : sept loups dont trois avec des pattes en moins, trois autres semblant de même gravement blessés, et un indemne. Le Yokaï, traînant une patte, me faisant face directement. Nous nous jaugeâmes un instant des yeux, confrontant nos iris ambrés d’un côté, et verts teintés de rouges de l’autre. L’œillade ne dura qu’une seconde, avant que les sbires du criminel, tous ensemble ne se jettent sur moi. Je fis de même vers les deux qui se trouvaient sur mon flanc gauche, deux des plus atteints, plongeant sur eux armes en avant. Ma charge les balaya, et je roulai sur eux ensuite pour me redresser. Me retournant en effectuant un geste circulaire brusque et agressif avec mon katar, j’éventrai un autre loup éclopé, puis évitai le bond d’un loup, accueillis un deuxième avec mon poignard, mais ne put éviter le troisième. Celui-ci mordit sauvagement le bras qui tenait le katar, me forçant à lâcher en poussant un cri de douleur. Avant que les loups qui restaient ne profitent de l’occasion, j’égorgeai le loup qui me tenait, et le lançai vers un autre en me transformant en épée. Le scalpel atteignit l’épaule d’un loup bien amoché, qui s’effondra dans la neige en n’émettant plus que des soubresauts. Ne restait qu’un loup blessé et le dernier, complètement sauf, qui me pris dans sa gueule. Le Yokaï aboya alors, donnant apparemment l’ordre à son serviteur de lui apporter l’ennemi. N’ayant plus d’atouts en main que moi-même, j’attendis d’être en face du molosse, puis, avant que l’autre animal ne me relâche, j’agis !


"Jeet Kune Do, GAIA RUNE ENSIS ! KAAH!"

Je transformai alors à nouveau en humain, explosant la gueule du loup trop petite pour mon corps. Je me relevais d’un bond, les runes s’étendant sur mes bras à moitié dénudés et mon visage légèrement tordu par la souffrance que me causait mon bras. Puis je fracassai mon poing contre le sol, dégageant ainsi une onde de choc qui fit trébucher mes deux adversaires restant. Profitant du répit, je fonçai vers l’arbre qui délimitait l’entrée du ring à gauche, et fracassai mon bras contre celui-ci, l’effet des runes détruisant carrément une parcelle de l’arbre à l’endroit de l’impact, et le faisant tomber vers le loup géant. Celui-ci eu cependant le temps de se décaler et de pousser un terrible rugissement que son haleine nimbait d’un halo noir, qui désintégra la moitié de l’arbre. Un instant pétrifié, je fonçai droit sur lui en criant. Reprenant un long souffle, je sentis venir l’attaque, et plongeai alors sur le côté en me couvrant.

"Supernova !"

"Wolufu Wolufu Tempeste !"

Ce fut effectivement comme si un bref cyclone avait déferlé autour du Yokaï. Je fus carrément balayé, emportant le loup dans ma chute, et aurait fini empalé sur les bouts de bois que j’avais moi-même planté dans les fossés si son cadavre et celui d’un autre loup ne m’avaient pas couvert. Cependant, les pieux traversèrent leur corps et plusieurs m’entaillèrent. Me relevant lentement, gémissant, je m’agrippai au rebord et relevai la tête vers mon immense ennemi qui avait repris forme humaine et était affligé d’un effroyable sourire.

Spoiler:

Incapable d’agir immédiatement, je fus soulevé comme une plume et projeté violemment au loin. Le Yokaï ricana, et commença à parler alors que j’entendais au loin quelques loups qui venaient rejoindre leur chef.


"Alors, Shibusennien, hein ? (il réduisit l’insigne en miettes entre ses doigts). J’ai tué je ne sais combien d’individus gênant de mes mains mais toi… bordel, mettre en déroute TOUTE MA MEUTE ! Tu m’as mis les nerfs en pelote…je vais te saigner et te bouffer !!!"

Je me relavai face à lui, toujours renforcé par les runes, et ripostai sèchement lorsqu’il tenta lourdement de me saisir. Puis, me mettant en position de Jeet Kune Do, attendis de pouvoir contre-attauqer. Il prit soudain une position fléchie, de combat, puis bondit poings en avant. J’esquivai de côté, lui cassant deux dents au passage et lui faisant sentir mon genou sur son flanc. Mais il me saisit avec une vélocité stupéfiante et m’envoya me briser contre un des murs de la plateforme. Titubant quelques secondes, je fis mine de m’affaisser sous lui pour bondir ensuite à son cou ; son pied lourd mais leste me cueillit à l’atterrissage et me plaqua à nouveau contre le mur. J’étais sonné, et mes runes décidèrent de partir à ce moment là. J’accusai le choc, alors qu’il me rouait de coups de pieds. J’opposai mes bras en défense qui souffrirent autant, puis esquivait une de ses jambes pour ensuite la saisir et m’y accrocher. Ce type était un colosse, je pouvais m’agripper entièrement à une seule de ses jambes ! Je me tordis alors, faisant jouer mes muscles et tout mon poids entre sa cuisse et son mollet, déboîtant sa rotule.

"RAAAAAAAH !"

[i]Nous poussâmes tous deux un cri de douleur, lui de sa jambe disloquée, moi de mon dos violemment mordu par deux des loups qui étaient arrivés en retard. Gueulant de douleur, je me transformai successivement pour me libérer puis, lâchant le prisonnier saisit un loup à la gorge et l’utilisai comme massue sur l’autre sans me soucier aucunement des règles de l’art. Une fois quelques os brisés, je balançai l’un dans la fosse à pieux et m’apprêtai à achever le deuxième lorsque j’entendis comme un bruit de succion semblable à une pompe industrielle extrayant l’eau d’un puits. Je me retournai pour voir le bandit, les mains dans la terre, concentré mais le visage tremblant, la neige fondue autour de lui et le sol scintillant et fumant. Je me jetai sur lui, paniqué, forcé à porter un coup décisif.


" THUNDER !"

Mais il fut plus rapide que moi. La succion stoppa, et il poussa un kiai. Une onde de choc me repoussa contre le mur une troisième fois, mais ce n’était qu’un simple coup de vent, préambule de la démonstration de puissance qui arrivait. Fan parmi tant d’autres de DragonBall, j’aurais cru que l’évadé formait un kaméhaméha de ses mains. Toujours est-il que la déferlante d’énergie m’aurait tué si je n’avais pas été aplati au sol de lassitude et de douleur. Un rayon éclatant détruisit la barrière de bois, et l’onde de choc horizontale et rougeoyante qui le suivit envoya valser tous les murs du ring que j’avais préparé pendant tout le jour, déracinant aussi les arbres les plus proches. Le vent déplacé me fit rouler sur deux ou trois mètres. Puis se fut le noir presque complet. Mes lampes-torches avaient été pulvérisées. Je savais où était mon adversaire cependant. Me relevant, je vis qu’il m’avait également repéré. Usant de ma capacité primaire, je m’élançai sur lui et plongeait en me changeant en épée pour le transpercer. Mais ce monstre me saisit par la lame, s’entaillant profondément la main droite, puis entreprit de me tordre de ses mains. Hurlant de rage, saignant, il me saisit et fit saillir ses muscles.

"…HUAAAAAARGH !"

Je saignais ! Sous forme d’arme, je saignais, il était en train de me casser ! Je me sentais pleurer et presque éclater, si je reprenais forme humaine, mes os seraient broyés et non ses mains. Je devais me renforcer.

"Supernova, urgh ! GAIA RUNE ENSIS !"

L’éblouissement contribua sûrement à me lâcher, en plus du dégagement d’énergie qui surchauffa ma lame. Il me balança à quelques mètres, me plantant dans le sol. Je sentis que si je me changeais en humain encore à ce moment, ce serait pire que tout. J’allais pousser une inflexion sismique dans le sol, mais il me vint comme une sensation émanant de la terre. Comme une connivence d’énergie presque imperceptible entre moi et la terre, causée par l’utilisation de mes pouvoirs. Je me concentrai alors. Peut-être que je pourrai obtenir un effet semblable à celui de mon émule. Celui-ci me cribla d’épines glacées, un autre de ses pouvoirs, mais je me concentrai malgré la douleur. Un tremblement. Il approchait. L’énergie déferla, je la puisais dans la terre. Il approchait. Elle se solidifia en moi, se concentra. Il était prêt à me saisir !

"GAIA ENSIS !"

L’énergie me fit fracturer la terre en profondeur, et l’élan d’énergie me fit virevolter à plusieurs mètres au-dessus de la tête du colosse dont j’avais au passage presque ouvert le ventre. Secoué par le séisme miniature, il trébucha puis tituba en maugréant de douleur. Sentant encore l'énergie circuler en moi, je me morphai en humain, ayant soudainement une idée. Je réatteris sur le Yokaï, concentrant ma force dans me jambes, je m'appuyai pieds joints contre son ventre, puis, emporté par l'élan que provoquait l'énergie en moi, je fis un salto en l'air et réatteris les jambes sur les épaules du prisonnier déboussolé. Tirant alors vers l'arrière, je le fis tomber mais, déséquilibré de même, je m'écrasai au sol devant lui en éprouvant tout à coup la douleur que causaient une vertèbre fêlée et un bras sorti de sa loge à l’épaule. Les conséquences du fait qu'il m'avait tordu sous forme d'arme se manifestaient. M’appuyant un instant à terre, je fis comme dans un certain film où figurait Mel Gibson : j’éclatai mon bras contre le sol, replaçant ainsi l’os correctement. Puis, las mais enragé, je me relevai, arborant les runes luisantes de pouvoir, puis fonçai en hurlant vers l’adversaire agonisant. Il se relevait à peine que j’étais sur lui. Six coups de poings près du plexus firent presque sortirent ses entrailles, que je fis suivre d’un coup de pied aux bourses et de deux autres aux flancs, faisant n tour sur moi-même pour en infliger trois autres dans sa mâchoire.

Hagard, il tenta de m’assommer en me frappant de ses deux poings, que je parai en frappant frénétiquement ses avant-bras, puis ses bras, puis effectuant un coup déhanché plus puissant sur son poumon droit. Mon coude bloqua ensuite un autre coup, laissant le champ libre à mon avant-bras qui se logea successivement dans sa gorge, dans son foie et dans sa mâchoire, à trois reprises cette dernière fois. Presque à bout, mais tenant encore comme un forcené, il tenta un coup de pied futile de sa jambe disloquée. Effectuant une figure oblique, je me morphai en épée, la lui coupait, puis revenait sur mes pieds en balafrant encore son visage d’un autre coup de pied, puis le saisis au coup pour l’assaut final :


"THUNDER !"

Paralysé, il encaissa pendant trois secondes une dizaine de coups de poings au torse.

"STRUCK !"

La déflagration l’envoya valser, complètement brisé, unijambiste, édenté et boitant de l’autre jambe, à quelques mètres, et dans les vappes.

M’agenouillant, je soufflai en essayant de m contrôler, mais la douleur commençait à revenir, et je saignai depuis un moment au bras et dans le dos. Arrachant une manche de mon pantalon, je me fis un garrot, et alla cherche mon sac de vivres en prenant soin de ne pas tomber dans les pièges par lesquels les loups n’étaient pas passés. Engloutissant deux sandwiches Krabtatouille, les derniers, j’entrepris de me reposer, avant d’aller ratisser le chemin en sens inverse. J’allais finir le travail, pour l’exemple. Mais pour être sûr de remplir le contrat, je vérifia le pouls de ma victime, présent, puis le ligotai solidement.
Je constatai ensuite que seulement un tiers des loups avaient trouvé la mort par mes pièges. Les autres étaient tous prisonniers de filets ou blessés. Je dus donc décapiter dix-neuf loups, laissant le vingtième et dernier en vie. Du moins celui-ci n’avait pas essayé de m’attaquer en retour, contrairement à d’autres que j’avais dû réprimander de manière sèche et définitive. Au lever du soleil, mon travail était achevé, il n’y avait plus qu’à trouver du réseau pour appeler mon contact. Foutue mission, j'allais encore séjourner à l'hôpital...


Combo Kolmen Sykloni Supplex


Une fois retourné au chalet, j'ai réussi à appeler les flics. J'entrepris, après avoir recousu la plaie au ventre du prisonnier et l'avoir aspergé d'alcool à 90°C en supportant ses hurlements, de prendre un moment pour méditer au dehors, ayant pris soin de bien entraver mon otage.

Quand on prenait son temps, l'endroit était finalement paisible, constatai-je en revenant nettoyer un peu le champ de bataille et le baliser pour que les flics ne se farcissent pas les pièges en arrivant. Je n'allais pas m'emmerder à enlever tout ce que j'avais installé, ils n'auraient qu'à le faire eux-mêmes.
Pendant ce temps, je repensais à ce qui s'était passé la veille. Ce pouvoir tiré de la terre, cette force que j'avais accumulé en moi venant de la forêt; cela m'avait fait la même impression que d'extraire l'eau d'une source souterraine, ou bien de sentir un geyser monter sous moi-même. il fallait que je tente de nouveau l'expérience.

Les premiers essais furent infructueux. Aucune sensation. J'avais beau me calmer, me concentrer, m'asseoir, attendre de sentir, puis appuyer mes mains contre le sol, même pas un soubresaut d'énergie ne se faisait sentir. Peut-être après tout n'était-ce qu'une sensation liée au combat et à l'adrénaline, me disais-je. Mais il fallait en avoir le cœur net. Je commençai donc à m'échauffer. Commençant à frapper contre un arbre, je sentis mes membres engourdis supporter difficilement les courbatures et les blessures fraîchement cicatrisées. J'avais d'ailleurs dû me verser moi-même une bouteille d'alcool dans le dos pour me désinfecter, puis brûler la plaie pour la cautériser et la refermer. Moment très désagréable, j'avais dû d'ailleurs me jeter dans la neige juste après. Me rappelant l'inconfort de la situation, je reprenais courage. Le plus dur était passé. Continuant de m'échauffer, je fis quelques minutes de course dans la forêt, constatant qu'après la nuit agitée, les animaux avaient simplement repris leur place et leurs activités dans la forêt, les rares oiseaux chantant timidement avant de se réfugier au chaud dans leurs nids, et d'autres animaux s'écartant de la route lorsque je passais près d'eux.
Finalement prêt, je revins près du chalet et retentait de sentir l'énergie. Rien, toujours rien. Exaspéré, j'eus l'idée de balancer une attaque énergétique dans le sol. Quelque chose répondit comme en écho. Enthousiasmé, j'invoquai les runes puis essayait de me concentrer pour ressentir l'écho d'énergie à nouveau. Je perçu la sensation un instant, puis elle disparut. J'attendis, me concentrant, pendant plusieurs minutes. je réinvoquais les runes lorsqu'elles disparaissaient, exercice plutôt fatiguant, qui commençait à m'éprouver et à faire perler la sueur à mon front. Frustré de ne presque rien sentir, je frappai du poing dans la terre molle en balançant un "Thunderstruck"...ce foutu poing se colla dans la boue! Je tirai quelque secondes pour l'extraire de la couche humide au sol, puis je repensai à hier soir. Effectivement, il y avait un détail qui m'avait échappé. Je n'étais pas sous forme humaine!

Effectuant un petit saut, je me transformai en épée et me plantai dans le sol, me concentrant pour ressentir le flux d'énergie. Et ça allait d'ailleurs bien mieux. Je pouvais même faire affluer l'énergie! Jusqu'à ce que mes runes disparaissent, et il fallait alors que je les appelle à nouveau.
Au bout d'un moment, ayant accumulé suffisamment d'énergie à mon goût, mais me sentant déjà bien fatigué pour une si courte séance, je me concentrai pour relâcher la puissance comme hier. Et comme hier, je bondis hors du sol en virevoltant vers un arbre. Au dernier moment, je notais que je m'étais transformé en homme à ce moment. Ce que je fis, n'anticipant pas la collision et m'étalant contre le tronc d'arbre puis glissant jusqu'au sol en me râpant la face.
Mais, persévérant, ou masochiste, je recommençai, visant désormais cet arbre ouvertement, travaillant ma réception, me concentrant pour atterrir pieds joints sur le tronc. Et, prenant une inflexion comme quelques heures auparavant, en concentrant l'énergie dans mes jambes, je tournais à toute vitesse en un salto arrière et me rattrapai avec mes jambes au tronc d'arbre, au même endroit, la tête en bas. J'imaginai alors que ce tronc était le cou du type que j'avais amoché hier. Je pouvais le faire tomber, en avant cette fois, en m'aidant de mon poids! Cette technique, déjà existante, était facilitée par l'énergie qui m'animait.
Je décidai de tailler un mannequin grossier et de m'entraîner dessus. Ce qui fonctionna à merveille, si efficacement que je dus réparer mon mannequin de bois plusieurs fois. Mais au bout d'un moment, repuisant de l'énergie dans la terre, je dus changer d'endroit. J'avais épuisé l'énergie à certains endroits. Je commençai à comprendre le principe.
Puiser une force terrestre condensée, la relâcher brutalement, puis retomber en effectuant mon combo! Seulement il fallait sauter assez haut, et je remarquai que je n'arrivai jamais à sauter plus haut qu'hier, et que mon amplitude d'attaque se réduisait lorsque je m'entraînais au même endroit pendant un moment, ce qui signifiait que la force puisée dans le sol était en lien direct avec la force de mon attaque.
Au bout d'un moment, ayant même réussi à soutirer l'énergie de la terre sous forme humaine, je dus m'arrêter, car non seulement je sentais la terre s'épuiser, mais de plus, les flics étaient arrivés pour foutre le criminel sous les barreaux et me ramener à la gare. Après quelques poignées de mains, j'embarquai dans une voiture et échangeai quelques mots avec mon contact.
Plus tard à Shibusen, je consultai un dictionnaire de finnois. J'avais trouvé un nom pour ma technique "K.Sykloni Supplex..."

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[MISSION] Loup y es-tu? (près de Rovaniemi, Finlande, Europe)

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