C'était le matin qu'elle avait redouté le plus, et allongée sur son lit, elle hésitait à ouvrir les yeux et partir à Shibusen pour passer les trois quarts de son temps le cul sur une chaise à écrire, écouter ou regarder les professeurs déblatérer sur un sujet qu'ils jugeaient intéressant, alors que ce n'était tout bonnement pas le cas. Néanmoins, une promesse était une promesse, et elle ne pouvait briser celle qu'elle avait faite à sa sœur, pas plus tard qu'hier soir. Ce fut donc dans le silence le plus total - seulement brisé de ci de là par quelques jurons qu'elle lançait lorsqu'elle se cognait le pied ou encore lorsqu'elle se maudissait d'avoir acceptée si promptement la condition - qu'elle s'habilla simplement d'un short noir et d'un haut blanc à rayures bleus, ou d'un haut bleu à rayures blanches, bref, dans tout les cas cela revenait au même, et qu'elle s'essaya à faire son petit déjeuner, bien que sa frangine avait soigneusement mit en évidence un petit bentô accompagné de tartine beurrée et d'un chocolat à réchauffer si elle le désirait. Ce fut lorsque son pain brûla, que la maison fut envahit par une odeur de cramer et que, pour la troisième fois consécutives, ses malheureux œufs brouillés finirent au fond de la poubelle qu'elle remarqua la petite boite accompagné d'un mot de Marie. Comme quoi, ouvrir l'œil pouvait se montrer bénéfique et lui éviter tout ce remue ménage et cette perte de temps, qui l'avait mise indéniablement en retard à présent. Comme Marie lui avait faire jurer d'aller en cours et de rester sage le temps qu'elles reviennent, Siolith et elle, Lou prit quelques affaires, son déjeuner et déboula comme un boulet dans les rues de Death City pour finir par se retrouver tout en bas de l'escalier menant à Shibusen. Escaliers qui lui fit perdre une bonne dizaines de minutes pour le monter, ce qui se révéla très fatiguant et ennuyant lorsqu'elle se trouvait seule, sans personne avec qui parler et faire passer le temps. Après tout, sa sœur avait toujours l'habitude de transformer les tâches rasantes en jeux. Seulement, comme dit un peut plutôt, elle était seule, complètement seule et irrévocablement seule ! Chose qui ne s'était jamais produite auparavant, puisqu'elles ne s'étaient jamais quittées d'une semelle, toujours collées l'une à l'autre que se soit à Shibusen, dans la rue et ou chez elle. Une avant première donc, et c'était angoissant, surtout les regards interrogateurs des élèves.

Comme elle l'avait imaginé, partout ou elle passait des têtes se tournaient et des murmures naissaient peu à peu dans son dos, pour savoir notamment pourquoi les jumelles n'étaient pas ensembles. Certains disaient qu'elles s'étaient violemment disputées, d'autres assuraient que sa sœur était morte suite à un combat contre un pré-démon et elle se surprit même à entendre une rumeur expliquant que Marie ou Lou, puisque malgré leur différence de cheveux - niveaux longueurs cela s'entend - et de comportement, il était difficile de les différencier parce que personne ne savait qui était qui, l'une d'elle avait sombré dans la folie et qu'elle était à présent sur la liste de Shinigami-sama. Bien sur, tous mensonges n'étaient que pur invention de la part de certain qui désirait simplement attirer l'attention des autres. Et comme une personne civilisée, elle se contentai de les ignorer tout simplement, bien qu'en son fort intérieur, elle avait grandement envie de leur remettre les idées en place à coup de cahiers et de règles, ce qu'elle aurait fait si la cloche n'avait pas annoncée le début des cours. Elle soupira, et marcha d'un pas lent dans les couloirs, jusqu'à la classe du professeur Stein qui avait encore prévu une dissection aujourd'hui. Là, elle croisa pendant un cour instant le regard d'un jeune garçon, qu'elle avait mainte et mainte fois croisée dans les couloirs mais dont elle n'avait jamais fais vraiment attention, et finit par continuer son chemin parce qu'elle ne voyait pas pourquoi elle engagerait la discussion avec lui.

Cependant, durant toute l'heure elle trifouilla sa mémoire afin de se rappeler le nom du jeune homme, car elle savait bien qu'elle le connaissait, enfin surtout de vue et qu'elle avait surement entendu son nom quelque part. Elle savait notamment qu'il était un meisteur deux étoiles, qu'il était donc doué et fort et qu'elle avait surement eu un cours avec lui, étant elle même une arme de niveau deux. Malheureusement, à la fin de l'heure elle ignorait toujours le nom du mystérieux inconnu - c'est ainsi qu'elle décida de l'appeler après mûr réflexion - et elle se sentait frustrée au plus haut point quite à se promettre qu'elle irait, dès la première occasion, le lui demander, au risque passer pour une idiote. Cette opportunité arriva plus vite qu'elle ne l'aurait pensée. Alors qu'elle flânait devant le panneau des missions, endroit qu'elle appréciait énormément pour sa jolie décoration colorée en raison des nombreux post-it désignant les dite mission de rang A, B, C, D, S et aussi SS. Combien de fois elle les avait lu, en piaffant d'impatience à l'idée de monter d'un cran et d'atteindre le niveau de Death Scythe. C'est presque comme si elle les connaissait par cœur. Et là, deviné qui se tenait debout, devant le tableau ?! Le mystérieux inconnu, qui se tourna d'ailleurs pas pour entamer la conversation mais, pour savoir si elle voulait être sa partenaire le temps d'une mission. Lou n'y était pas contre, mais sa sœur serait-elle d'accord ? Et si Siolith ne l'acceptait pas, que ferait-elle ? De toute évidence, elle ne pouvait pas leur demander, puisqu'elles étaient aux abonnées absent, elle devait donc prendre une décision comme une grande, sans l'aide de personne. Ce n'était pas de la trahison si elle acceptait, puisqu'elle se considèrerait toujours comme l'arme de Blanche Neige. De plus, cela pouvait se montrer particulièrement bénéfique pour elle, puisqu'elle gagnait de l'expérience et qui sait, peu être un œuf de kishin. Dans tous les cas, Siolith en profiterait tout autant que le jeune garçon, ils étaient donc tous sur un pied d'égalité. Elle souria au jeune homme et lui asséna une boutade dans le dos, habitude grossière mais amicale qu'elle avait acquise au fur et à mesure qu'elle rencontrait de nouvelles têtes.

Oui, elle avait accepté, consciente que cela ne plairait peu être pas à Siolith, ou même à sa sœur, mais elle ne comptait pas rester enfermer à Shibusen alors qu'on lui proposait de faire une mission. Elle trouvait cela excitant de partir en compagnie d'un total inconnu pour foutre deux trois raclés et s'amuser à fond. Elle voyait plus ça comme un jeu qu'autre chose, un jeu serte peu être dangereux et fatiguant, mais qui n'en restait pas moins divertissant et qui lui permettait de faire passer le temps en bonne compagnie qui plus est. Le garçon semblait d'un naturel joyeux, décontracté et un peu foufou sur les bords, ce qui eut pour effet de faire rire la jeune fille à gorge déployé. Elle se rappelait maintenant pourquoi sa tête lui disait quelque chose, c'était lui, le petit mariole du réfectoire qui amusaient la galerie, le même qui avait mit en rogne Marie par son comportement et qui s'était fait sévèrement critiqué par cette dernière, bien que Lou, au contraire, le trouvait plutôt gentil. Toujours le sourire aux lèvres, elle rigola de plus bel lorsque celui tomba, pour une raison qu'elle ignorait totalement, et se pencha au dessus de son visage pour vérifier tout de même s'il n'avait rien de casser. Elle ramena une mèche de cheveux derrière ses oreilles, et constata que mise à part son visage rougis, très semblable à celui d'une tomate, il était en parfait état et c'était levé aussi rapidement que lorsqu'il était tombé. Rassurée, amusée et excitée par ce qui les attendait, elle emboita le pas du garçon tout en balançant gauchement ses bras le long de son corps, chose qu'elle avait l'habitude de faire lorsqu'elle était d'humeur enjouée. Depuis qu'elle était arrivée à Shibusen, elle n'avait eu que de merveilleuse aventure, toujours suivit d'un nouvel amie. Il y avait eu d'abord Siolith, celle qui était devenue à présent sa manieuse officiel, puis, il y avait eu ce fameux Kishin, qui malgré le fait qu'il avait désiré leur mort à toutes les trois, n'avait pas vraiment eu l'intention de la tuer. Là, elle regardait le silhouette fine du jeune homme, qui riait toujours à tue tête, et se demandait bien qu'elle genre de relation naîtrait entre eux deux une fois leur travail fini. En tous cas, elle comptait bien garder contact avec lui, à son plus grand bonheur, et malheur de sa sœur qui est exaspérée par le comportement de sa jumelle, à savoir, se lier avec n'importe qui et n'importe quoi.

Lou suivit le garçon qui l'emmena elle ne savait trop où, mais lui fit entièrement confiance pour trouver la maison de la femme qui leur avait demandé de l'aide. D'après sa mémoire, la mission était de retrouver l'homme qui harcelait cette pauvre femme, ainsi que celui qui kidnappait les enfants avec les enfants. Il semblait effectivement que c'était une seule et même personne qui se cachait derrière tout ça et qu'il comptait sans doute enlever sa fille. Une affaire simple vu ainsi, enfin simple, pas tellement puisqu'elle n'était pas aussi douée que Sherlock Holmes pour régler des enquêtes, mais pas trop compliquée aussi. Elle craignait seulement que tout avait été orchestré par un pré-démon, elle n'avait pas peur pour elle, après tout, elle avait affronté un Kishin et en était revenue indemne, non, elle s'inquiétait pour les gosses qui devaient sans doute paniqués, s'ils n'étaient pas mort. Aucune importance, elle allait lui botter les fesses avec son partenaire ! Ce fut d'ailleurs à califourchon sur sa moto, à son plus grand bonheur, qu'ils filèrent à l'adresse décrite sur le papier de la mission. Elle s'accrocha d'abord à la taille du jeune homme, de peur de tomber, puis ce laissa vite griser par la vitesse et le sensation de liberté que lui procurait l'engin. Malgré le bruit du deux roues, il conduisait plutôt bien, même s'il ne respectait pas forcément la vitesse de limitation. Il glissait avec aisance parmi les autres voitures, et elle s'amusa bien vite à le lâcher pour lever ses bras en l'air et gouter au vent sur ses bras nues, bien qu'elle s'agrippa de nouveau au garçon après un virage qui avait faillit l'envoyer dans le décors. Puis, la ballade se termina et ils se garèrent dans un jardin, ou jouait un peu plus loin une jeune fille et son chien. Elle enleva son casque, et recoiffa ses cheveux en batailles avant de donner le casque au garçon et d'aller dire bonjour à la fillette. Elle caressa longuement l'animal, parce qu'elle adorait les animaux mais qu'elle n'en avait jamais eu, avant d'être inviter par une dame à entrer dans le maison. Montant les escaliers, elle laissa son compagnon dehors, et rentra dans la modeste maison, qui ressemblait plus à une vieille bicoque qu'autre chose. Lorsque la femme lui proposa du thé, elle se sentit gênée d'accepter étant donné la pauvreté de celle ci, mais n'eut pas le cœur de refusée face à son insistance. Sans doute voulait-elle cacher ses problèmes d'argent, Lou décida donc de faire comme si de rien était. Elles discutèrent longuement, et comme elle l'avait vu mainte fois dans les films policier, elle sortit un petit calepin - qui servait logiquement pour les cours - et nota tous les renseignements qu'elle pouvait lui offrir. Hélas, rien de bien intéressant. Elle ne voyait pas du tout comment résoudre cette enquête et que seuls des professionnels pouvaient le faire. Mais elle s'était trompée. Smiley venait de faire son apparition. Smiley ? Ah oui, c'était ainsi qu'il se nommait ! Il avait, d'une manière qui lui échappait, résolut l'affaire et qu'il fallait partir la réglée.

Elle enfila son casque, grimpa sur la moto et se délecta de nouveau du trajet, bien que cette fois ci, Smiley semblait plus sérieux que tout à l'heure. Une fois garé, Lou inspecta les lieux et fut désorienté par le changement de situation. Elle fut attristée de voir la condition de vie de la mère comparé à la gigantesque maison qui se dressait devant eux. Ils ouvrirent le portail - d'argent, il est important de le préciser - et ne put s'empêcher de regard le jardin impeccablement débarrassé des mauvaises herbes. Elle serra les poings, parce que cela l'irritait, surtout de savoir que celui qui vivait là kidnappait des enfants. Ils s'avancèrent dans l'allée et le garçon toqua poliment à la porte, bien qu'elle aurait préféré la défoncer à coup de pied. Elle le regarda et remarqua qu'il tenait à la main une épée, se demandant bien d'où il avait put la sortir. Elle n'eut cependant pas le loisir de lui demander ayant prit l'initiative d'entrer, il avait ouvert la porte et elle sonda avec lui l'obscurité du couloir qui s'ouvrait devant eux. Elle remarqua bien trop tard que quelque chose lui fonçait dessus, et ne fut sauvée de justesse que grâce à son partenaire, qui l'avait emmené avec lui dans sa chute. elle atterrit lourdement, il fallait l'avouer, sur le paillasson et s'érafla une nouvelle fois le bras, comme lors de sa confrontation quelques jours plus tôt. Le ressort rebondie, comme tous les ressorts bien que celui ci atteignait une taille plutôt impressionnante. Prenant son courage à deux mains Smiley se mit sur la route de l'objet, mais se fit malheureusement emporté à l'intérieur de la maison. Tout en criant son nom, elle se précipita à sa suite, mais la porte lui claqua aux nez, la laissant dehors, seule, sans nouvelle de son compagnon. Ce fut les minutes les plus longues de sa vie. Angoissée, curieuse, elle essaya de forcer la porte à l'aide des ses petits bras, de frapper à l'aide de ses poings mais se fit plus mal qu'autre chose. Elle se laissa donc tomber sur les marches du perron, anxieuse du sort de son amie. Puis, la porte ne devint que morceau de bois éparpillés par terre laissant ainsi donc Smiley visible. Il balança quelque chose devant lui, et ce qu'elle avait prise d'abord pour un vieux sac se révéla être un homme aux épaules carrées, portant un costard et des lunettes. Elle laissa échapper un crie de surprise lorsqu'elle remarqua une ressemblance flagrante avec la petite fille de la pauvre dame. Cet homme était donc son père ?! Elle n'eut aucune pitié pour lui, cet homme riche qui osait harcelée son ex-femme qui vivait dans un pauvre taudis méritait des claques. Elle n'avait plus aucun souvenir de son père, mais d'après les dire de Marie, il n'avait jamais été un bon père, et même si cet homme faisait tout cela pour récupérer sa fille, il restait rien qu'un moins que rien. Elle le gifla, parce que cela lui démangeait depuis pas mal de temps, avant de voir la maison se transformer en robot effrayant. C'était la chose la plus incroyable jamais vu dans sa vie, mais elle n'avait pas le temps de s'extasier car la machine s'était mise à les attaquer, et elle fila donc par l'ouverture qu'avait Smiley en cassant la vitre. Son bras se changea en lame, et elle lacéra une bonne partie des jouets qui leur avaient sautés dessus, puis se transforma en faux. Puis, ils détruisirent le système qui contrôlait la demeure et la mission prit fin par l'arrestation du père. Il fut embarqué, les enfants disparus pouvaient de nouveau se montrer et la mère put enfin dormir en paix. Plus tard, Lou apprit par la femme que celle ci avait gagné une coquette petite somme d'argent grâce au procès et que sa vie s'était améliorée, elle en fut très heureuse. A présent, ils étaient en route pour rentrer, mais elle était cette fois ci bien trop épuisée pour savourer la route sur la moto. En vrai gentleman, il l'a déposa devant chez elle, retrouvant son humour et sa jovialité, elle descendit de l'engin, rigolant à sa petite blague et le remercia. Mais elle s'arrêta bien vite de rire lorsque son visage s'approcha du sien, lentement mais surement ! Comme n'importe qu'elle fille face à cette situation, le rouge emplit ses joues et sans vraiment savoir pourquoi, son visage avançait lui aussi vers celui de Smiley. Elle déposa brièvement un baisé sur sa bouche et se retourna, gênée par la tournure des évènements, tortillant ses mains nerveusement. Elle jeta un petit coup d'œil en arrière et rentra chez elle, monta à toute vitesse l'escalier pour le voir repartir.