Esplanade du café Shi-Bu-Sen. Il est environ deux heures que le Soleil s'est levé. Nous sommes en plein Août, et pourtant, en haut des escaliers de la ténacité, une fine couche de neige recouvre les dalles de pierres. Des bandelettes jaunes cerclaient la place, empêchant les passants d'accèder à la zone cerclée de policiers et d'enquêteurs. Il manquait cependant une pièce à cet échiquier. Montant les escaliers, sa veste noire ouverte sur sa cravate rouge volant au vent... Stephen allait au boulot sur une affaire qui allait faire parler les journaux pendant longtemps. On avait trouvé ce matin le cadavre fûmant d'un jeune homme devant le café vedette de Death City, son corps étendu dans une neige mystérieuse et rougit par son sang. Une mort apparemment brutale... Il ne savait pour l'instant rien de toute cette affaire, il serait le dernier arrivé sur les lieux du crime...

La première chose qu'il fît une fois arrivé en haut, ce fut de donner un billet de 5 dollars à un policier pour qu'il aiile acheter une canette de soda, avant de passer sous la bande jaune, présentant sa plaque et se dirigeant vers Peter, qui même de dos était reconnaissable à sa main robotique, reste d'une vieille intervention, autrefois. Celui-ci l'accuillit d'une tape sur l'épaule, lui présentant la situation, tandis que l'Inspecteur ouvrait sa canette de soda, observant et écoutant. Cadavre trouvé par la personne qui devait ouvrir le café Shi-Bu-Sen. La légiste de la Police de Death-City, qui était une femme toujours très sûre d'elle et pimpante, arriva, en pleine séance de remaquillage, se remettant du rouge à lèvre. Le flic se demandais toujours, en la voyant, comment elle pouvait marrier expertise scientifique, goût du macabre et fémineries. D'après elle la mort était récente à moins de 24 heures. Le gamin était visiblement mort après qu'une chose, comme un gros tuyaux, lui ai traversé le ventre de part en part, ne lui laissant aucune chance de survie. Les yeux d'émeraudes du Gardien se promenait à toute allure, observant méticuleusement le cadavre. Il attrapa un gant blanc, se baissant pour dévoiler la manche de la pauvre victime. Tâché de sang, un tatouage sur l'avant-bras droit était accompagné d'un chiffre. Pour le flic, aucun doute, il s'agissait d'un habitant de Death World. Était-il mort suite à l'annonce du ministre japonais, dont l'apparition mondiale à la télévision avait signée le début d'une chasse aux tatoués? Peut-être, mais cela semblait fort peu probable. La population de Death-City était connue pour être une des plus tolérante des États-Unis d'Amérique. Pas de piste de ce côté là. Toutes les photos nécéssaires au dossier ayant été prise, il fallait maintenant ramener le corps à la morgue pour une autopsie approfondie. Le cadavre disparut dans un sac noir, emporté par deux hommes qui descendirent les escaliers avec précaution. Comme il fallait rester sur les lieux pour interroger les témoins, Stephen resta, s'accoudant au garde-fou, sirotant son soda. Il n'était flic que depuis quelques jours, mais il avait déjà la tête ailleurs. Maze avait disparu, sans qu'il sache où elle ce soit évanouie. Elle était parti pêcher, ce qui était totalement débile. Et il n'avait trouvé qu'un mot de la robotte... Il était inquièt.

Soupirant, il baissa la tête d'un air las... Manquant alors de s'étrangler en voyant plus bas un tas de neige et de pièces mécaniques surmonté d'une perruque bleu. Laissant sa canette là, il se mit à courir vers les escaliers, les descendant le plus vite possible. Arrivé à mi-chemin, il cauta carrément par dessus, se laissant tomber d'un hauteur tout de même conséquente, se rattrapant simplement en faisant une roulade dans la neige en bas, remontant le mur. Au bout d'une vingtaine de mètres... Dans un cratère où neige et pierre était mélangée, se trouvait une carcasse mécanique démontée, dans un état pitoyable, à la forme vaguement humanoïde. Une tête aux cheveux bleus fixait de son regard inexpressif Steph'. Voilà qu'il venait de retrouver Maze, en bien mauvais état. Si toutes les parties de son corps étaient encore reliées, ce n'était parfois que par un fil... Affolé à moitié, il se saisit du corps, ne remarquant pas le bras droit couvert de sang caillé, se précipitant en sens inverse. Peter était en bas des escaliers, le voyant arriver avec un air curieux. Il n'eut pas le temps de s'exprimer, toutefois:

_Hey, le bleu, qu'est-ce qu'il...
_Pas le temps, continue l'enquête!
_Mais...

Le vieil inspecteur venait de se prendre un vent monumental, observant la nouvelle recrue se barrer avec un robot dans les bras. Le Gardien se dirigeait vers sa voiture de fonction, déposant le corps de métal sur la plage arrière, montant à l'avant, s'installant, allumant le contact, avant de foncer, pied au plancher. Ne respectant en rien les limitations de vitesse, il accumulait en attrapant son portable, composant distraitement le numéro d'une amie dont il allait devoir mandater les services dans les plus brefs délais. Bon sang, Angie... Décroches!

Aucune réponse, la mécano devait avoir éteint son portable... Fulminant, il jetta le sien sur le siège passager, zigzaguant dans les ruelles de la ville, et les avenues à peine aussi large qu'une route de campagne. Jettant un coup d'oeil dans le rétro, son regard passa sur la robotte, faisant éclater un neurone d'intelligence dans le crânu du policier à moitié affolé... Yowaki! C'était bien le moment que cette paire de lunettes se la ferme, tiens! Passant maladroitement la main sur la plage arrière, il cherchait la poche dans laquelle les goggles était dissimulée, ne sentant pas le plastique. Fuck! Yoyo n'était pas là... Où s'était-il caché?

On arrivait dans le quartier hype, rempli de villas et autres belles demeures. Stephen freina brusquement, tournant le volant, replaçant la voiture directement dans la direction de l'Appart'. Il sortît de la voiture, s'empressant de monter les marches du perron de la maison de Bridget et Angie, défonçant presque la porte.

_BRIDGET! ANGELIKA! Tain, BRIDGET? ANGIE? Vous êtes là?

Mais ce fut dans un salon désert qu'il arriva, la maison étant vide. Poussant un juron, il se retourna, prêt à repartir... Passant dans la cuisine pour subtiliser une canette de soda dans leur frigo.

La course effrénée reprit alors, et il ne lui fallût pas beaucoup de temps pour arriver à son immeuble. Il reprit la robotte dans ses bras, montant les escaliers deux à deux. Rentrant dans son Appart', il déposa Maze sur la table (qui était bien heureusement vide de toute chose emmerdante et prenant de la place), se retournant afin d'aller chercher sa boîte à outil... Quelle ne fut pas sa surprise d'alors trouver Angelika, tranquillement étendue devant la cheminé dont les cendres finissait de s'éteindre. C'était à ne plus rien comprendre sur cette histoire. S'agenouillant à côté de la mécano, il la secouait doucement pour tenter de la réveiller.

- T'sais que ça te vaudra un pack entier, pas vrai?

Cette table, toujours cette table, cette seule et même table dans ce même salon... Combien de fois Maze s'était-elle retrouvée allongée sur cette table ? Toujours pour la même raison, en plus : des réparations. Comment un être, pourtant inhumain, constitué d'une matière supposée plus solide et résistante qu'un sac de chair, d'os et de sang pouvait avoir autant de soucis techniques ? La vérité était là, cette machine à apparence et fonctionnement copié sur le schéma d'un être civilisé, bipède et humain au possible n'était rien de plus que son titre ne laissait en dire à son sujet : un simple androïde. Un robot, une boîte de conserve sans cervelle ni muscles, imitant le style de l'homme, mais incapable en tout point de le surpasser. Même ce tas de ferraille, posé ici sur cette table basse en était parfaitement conscient : sans "amis" pour l'entretenir quotidiennement, elle aurait déjà définitivement quitté ce monde.

Je suis déjà morte, de toute façon.

Non, toi tu n'as jamais vécu. C'est la propriétaire de l'âme d'où tu tire tes forces qui est morte il y a de cela plusieurs années. Ton existence elle-même n'est qu'un mensonge, une tentative vouée à l'échec, une erreur, parmi tant d'autres, commise par ceux qui avaient dans l'idée de se prendre pour dieu et d'instaurer la vie à la place de la nature.

Ce n'est pas moi qu'il faut réprimander pour cette faute, dans ce cas.

Utilises-tu ce qui ne t'appartient pas pour contester ces dires ? Si c'est le cas, alors, ces accusations se portent aussi sur toi. Toi, vulgaire marionnette en métal capable d'émettre des sons et agir grâce à la propriété légitime d'une autre personne. Tu es toi aussi fautive, après tout, d'avoir accepté d'utiliser cette âme, ne le nie pas.

Je suis une machine, je fais ce qu'on me demande, car je suis programmée à cet effet. L'erreur ne vient donc pas directement de moi. Par ailleurs, ma source d'énergie est actuellement inopérante, voire détruite. Je reste active par mes propres ressources. C'est également le rôle que je joue : J'héberge l'âme d'une personne pour vivre comme elle, et lorsqu'elle est épuisée, je la laisse se reposer en prenant le contrôle à sa place. "L'un aide l'autre tant que l'autre prolonge l'existence du premier."

Mais tu dépends toujours de la race qui t'as conçu, au final.

La création de l'homme est comme un nouveau-né : à sa naissance, elle ne peut se débrouiller seule, et ce, jusqu'à ce qu'elle atteigne maturité. N'est-ce pas ?

La machine, démembrée, posée sur la table se mit à remuer, reprenant peu à peu conscience. Gesticulant de manière discrète, à peine visible, ainsi pendant plusieurs minutes, alors que les deux autres personnes dans la pièce semblaient s'engueuler à propos d'une canette de soda volée. Puis elle finit par ouvrir les yeux et tenta de se relever. Sans succès, plusieurs articulations des bras et des jambes étaient foutues, la nuque était rompue et le torse enfoncé. C'était invraisemblable qu'elle fonctionne toujours, même dans cet état. Et elle était là, silencieuse, observant la scène, sans bruit, consciente, mais ne souffrait pas, pour une fois, comme un vrai robot insensible. Avec son âme hors service, seul son fonctionnement programmé était actif, laissant toute part d'humanité de côté, en attendant que l'âme se réveille à nouveau.

Elle se décida finalement à appeler les deux gardiens par leur prénom, d'une voix monotone et calme. Comment allaient-ils réagir ? Ils allaient sûrement être étonnés, non seulement par le fait qu'elle fonctionne encore, mais aussi peut-être parce que quelque chose avait changé chez elle, et pas seulement le comportement. Une anomalie était effectivement visible sur son visage, quelque chose d'intriguant et effrayant à la fois : ses yeux avaient maintenant deux couleurs totalement opposées, l'oeil droit avait gardé son profond bleu éclatant, tandis que le gauche était devenu parfaitement rouge, rouge comme le sang qui tachait ses vêtements. Mais quelle pouvait en être la cause ?

Not a single fuck was given that day, about this broken robot. Le Gardien avait besoin de l'aide de la mécano, il la réveillait doucement, et elle lui mettait un punch violent avant de clairement lui demander le remboursement d'une canette par un pack. Ce n'était clairement pas le moment pour le flic qui ne pensait qu'à sauver Maze, comme un chirurgien qui venait de recevoir un grand brûlé... Nous tournons bêtement autour de ce corps, au lieu de le réparer... On dev...Dafuck? Ce n'était pas une sotte illusion. La carcasse métallique bougeait. Les yeux étaient ouverts, l'un bleu comme le paradis, l'autre aussi rouge que les enfers. Et surtout cette voix monotone... Angelika... Stephen... Une voix claire, calme, légèrement lancinante, comme si malgré tout une sorte de fatigue se faisait ressentir. Le Gardien sus-nommé se pencha vers le visage de l'androïde, tellement près qu'il pouvait détailler les détails de la peau de celle-ci avec un certaine facilité. Aucune expression faciale. Aucune... Présence humaine non-plus. N'étant pas un Meister ou une Weapon, jamais il n'avait été habitué à ressentir les âmes environnantes et à les détecter. Malgré tout, lorsqu'il cotoyait Maze, ce robot avait quelque chose d'humain qui venait bien sûr de son âme motrice. Quelque chose de tellement profond et spirituel qu'il considérait Maze comme une humaine de métal, L'huile et l'acier remplaçant le sang et la chair. Mais là, c'était vraiment une coque de tôle recouverte de peau synthétique qu'il avait en face de lui. Il avait déjà réparé Maze, en connaissait les rouages presque aussi bien qu'il connaissait sa Double-Lame ou son shaker, connaissait l'origine de chacune des pièces qu'il lui avait installé... Il avait discuté avec Yowaki du fonctionnement de leur amie de longues nuits durant, avait étudié la robotique à minimat pour pouvoir assurer à cette jeune fille le même suivi médical qu'une adolescente normale chez son médecin... Et là, il été clair que...

_Elle est passée en protocole machine, l'âme est déconnectée de la génératrice interne, elle est sur réserve. C'était quoi la commande vocale que Yowaki m'avait apprise? Heu... Ah. A.R.W.H.A.C OFFLINE, Safe Mode, Seeking damages

Le robot garda son air absent. Le processeur analysait le système, vérifiait certains composant, faisant patienter les deux Gardiens qui attendait le verdict. Soudain, les lèvres bougèrent à nouveau.

_Task Completed...
_List.
_Le pourcentage de dommage externe est de 89,7%... Le pourcentage de dommage interne est de 87,34%... Les articulations hydrauliques principales sont hors d'usage...
Continuant ainsi la longue énumération de chacun des problèmes qui touchait le corps (discours qu'Angelika écoutait apparemment avec beaucoup d'attention... Ou alors avait-elle encore la tête perdue dans les nuages); un discours parfois interrompu par des blancs, avant que la voix ne reprenne cette longue liste. Laissant Angie à son écoute, le flic s'en alla vers l'aile droite de l'Appart'. Entrant dans la chambre de Maze, il attrapa quelques câbles qui traînaient. Sortant dans le couloir, il rentra presque aussitôt dans... Une salle qui servait d'entrepôt. Petite, peu lumineuse, poussièreuse, elle renfermait divers cartons plus ou moins remplis, un vieux matelas de travers, des armoires bourrées de drap, un présentoir sur lequel était exposé l'armure noirâtre d'un samuraï fan de raggea, et entre les caisses de Bourbon... Une boîte en carton, entourée de Gaffer, volumineuse et marquée à l'encre (celle-ci ayant bavée avec le temps)...Electronic Advices. Se saisissant de la lourde boîte, le flic revint alors dans le salon, déposant la réserve de pièces détachées en bout de table. Maze énumérait les organes internes détruits... Il ne manquait plus que la caisse à outils de Stephen, celle-ci étant rangée dans sa chambre. Il passa donc par le couloir de l'aile gauche, rentra dans sa chambre, dont les volets étaient fermés... Avant de se prendre un soutif violet dans la gueule. Le sous-vêtement lui était resté sur la tête, les deux bonnets lui donnant l'allure d'une mouche en costume ridicule. Soulevant une bretelle pour dégager un oeil scrutateur, il n'eut pas de mal à décerner dans son propre lit une silhouette féminine engoncée sous les draps. Son autre main tatônna sur le mur à la recherche de l'interrupteur, et lorsqu'il alluma la lumière, la personne dans son lit se révéla. De longs cheveux jais, des mirettes améthystes brillantes, une peau claire... Sa petite amie était tranquillement avachie dans son lit, l'attendant sans doute... Dans une autre situation, il aurait répondu à cette invitation en lui envoyant sa cravate. Mais là...

_...Coucou! Je, heu... Venais juste chercher ma boîte à outil, ç'aurait été avec plaisir que je t'aurais rejoins, mais j'ai une réparation urgente, et heu, ma boîte est juste sous... Ce tas de vêtements féminins de grandes marques que tu as l'habitude de porter...

Sa mine s'était déconfite à mesure qu'il prononçait sa phrase. Il se tourna vers la demoiselle, prononçant avec simplicité un _Heu... Je t'aime? Je suis occupé, donc, heu, n'hésites pas à te mettre à l'aise -c'est déjà le cas- ou à aller te servir à boire, ou je ne sais quoi... Je reviens! Enfin, je crois...
Attrapant la boîte à outil, il sortit de sa chambre, le soutien-gorge juché sur son crâne comme un chevalier sans peur et sans reproche. Il arriva dans le salon, prononçant un simple Je sais pour ma tête ; sortant une paire de ciseaux qu'il utilisa pour découper les lambeaux de vêtements qui gênerait la réparation de Maze. Le soutif tomba au hasard sur la poitrine, certe pas très opulente, de la robotte, assurant un minimum de pudeur à cette carcasse humaine le temps des opérations.

L'exo-squelette était réparé, le système relancé. L'automate se releva machinalement, plaqué d'un visage aussi expressif qu'un balai à chiottes et un mouveset calqué sur celui de 63PO. Elle ne remarqua qu'au bout de plusieurs secondes qu'elle était à moitié à poil et se mit à reproduire maladroitement la réaction cliché qu'une personne "normale" aurait dans ce genre de situation awkward.

- Tenue vestimentaire manquante... Début du cycle de honte. Rougissement des joues. Placement du bras devant la poitrine. Recherche active de vêtements en cours...

Bien-sûr, cela aurait correctement fonctionné si seulement ses mouvements n'étaient pas devenu si ridiculement articulés et accompagnés d'un agaçants bruits mécanique, ce, en plus d'énumérer chaque action d'une voix plus monotone que celle de Droppy. Et elle était maintenant debout, topless, à naviguer entre les meubles et les chambres de l'appart', en quête de fringues à se mettre, avec un pathfinding déplorablement sous-développé, à en juger par les trous béants qu'elle faisait dans les mûrs en s'y cognant la tête à chaque obstacle qu'elle rencontrait, pendant que Stephen et Angelika l'observaient sans savoir ni quoi penser ni quoi dire...

Sauf au moment où la robotte s'apprêta à rentrer dans la chambre de Steph, là, étrangement, l'homme à lunettes avait réagit au quart de tour et s'interposa rapidement entre la gamine articulée et la porte de sa piaule en faisant un triple salto digne des plus grands acrobates. Qu'est-ce qu'il cachait là-dedans ? Anyway, l'automate était sapée et errait tout simplement en mode roaming, maintenant, sans but précis. Il serait sûrement préférable de lui trouver une occupation avant qu'elle ne se décide à sortir de l'appart' dans cet état-là. Que faudrait-il faire pour réveiller son âme endormie ? Ou bien, s'il n'y a rien à faire, combien de temps faudrait-il attendre...?

Elle était fonctionelle, c'était un fait. Elle marchait sans boîter, n'avait apparemment pas de bugs... Mais comme l'avait si justement fait remarquer Angelika, il manquait à la robotte sa pointe d'humanité, si caractérisque, cela même qui faisait d'elle plus qu'une carcasse de métal...

Évidemment c'était son âme qui était déconnecté du système. Elle était en mode autonome, agissant sur son programme pur. Il fallait reconnecter le tout. Le policier se tourna vers la mécano à ses côtés.

_J'ai deux solutions. Soit on l'agresse pour obliger son âme à prendre les commandes et assurer la défense du corps... Soit on la choque comme jamais elle n'a était choquée... Amènes-là à la cuisine

Le Gardien gagna là-dite cuisine après être allé chercher un truc dans la chambre de Maze. C'était plutôt oblongue, rougeâtre, brillant... Et il en pendait un fil.

Maze fut bien vite poussée dans la cuisine. Son policier de colocataire manigançait quelquechose... Elle allait avoir le choc de sa vie! Il connaissait bien la robotte et ce qu'il prévoyait allait lui faire tout drôle.

_JE VAIS METTRE CES TOATS AU FROMAGE FONDU DANS CE GRILLE-PAIN COLLECTOR DE 1985! C'EST PAS GRAVE SI APRES LE TOASTER EST ABÎMÉ! PUIS JE VAIS BRANCHER LE TOASTER!

Il avait prononcé tout cela d'un ton volontairement éxagéré. Il voulait choquer le système interne de l'androïde dont les pupilles se rétrécirent à cette vision d'horreur. Il n'en fallut pas plus. Stephen se retrouva laggle dans le mur, la bouche en sang... L'impact d'un poing visible sur sa joue.

Maze, Angelika et Stephen était tous assis autour de la table de la salle à manger, celle-ci parcouru de quelques pièces mécaniques. Un tournevis servait de jouet, Stephen s'amusant avec, ronchonnant dans son coin, sa tête entouré de bandages... Angie et Maze discutaient ensemble, comme des pipelettes, de ce qu'il était arrivé la veille...
Et globalement...
Personne n'en savait rien.
Maze n'avait aucun autre souvenir que ceux qu'Angelika lui avait passée. Comme si toute trace de ce qui s'était passé hier avait disparue. Le policier n'en avait actuellement rien à foutre, trop occupé à pester son idée trop douloureuse...

WHY ? This was so wrong in so many fucking ways ! On ne met pas de fromage dans un toaster, collector, en plus, surtout s'il est déjà fondu, si c'est pour le brancher APRES ! Là, pour Maze, Steph avait mérité sa rouste... Ah tiens, mais qu'est-ce qu'elle faisait là d'ailleurs ? Elle était pas supposée être à Atlantide avec Caleb et l'autre vieil ermite débile et mal rasé ? Oh et puis zut, qui s'en souci ? Si maintenant elle était là, c'est que, logiquement, tout s'était bien passé et qu'elle avait tout connement oublié de rédiger un journal mémoire pour en tenir compte, et si c'était effectivement le cas, c'est que rien de bien important avait dû se produire...

Pourtant, c'est pas ce qu'en disaient les deux autres : Quelques événements assez étranges étaient réellement arrivés la veille et pas des petits sans importances. Selon Angie, la robotte avait agît de manière inhabituelle et voir même effrayante puis avait été retrouvée par Steph au pied des escaliers menant au Café Shibusen, dans un sale état et avec du sang sur les mains et les habits, et à en juger par les traces laissées dans la neige, le cadavre retrouvé au milieu de la place du Café et l'androïde au bout de la piste, le coupable était visiblement tout désigné...

La robotte écoutait attentivement et notait le maximum de détails dans sa mémoire interne, mais elle ne comprenait pas du tout comment elle aurait put mettre fin aux jours d'un inconnu juste comme ça, sans raison et sans même s'en souvenir. La bricoleuse passa un index devant le visage de l'automate, son regard aux couleurs opposées suivait parfaitement le mouvement du doigt, il ne semblait pourtant pas y avoir de problèmes, si on omettait le fait que son oeil gauche avait mystérieusement décidé de son plein gré de faire un fuck à l'autre et de devenir rouge pour s'en distinguer comme deux personnes qui auraient toutes deux une opinion politique différente... (Oui, je sais, c'est une comparaison sortit de nulle part) Puis la robotte baissa doucement la tête d'un air intrigué et sombre, s'inquiétant pour sa propre santé mentale, hors que, pour un robot, elle devrait logiquement en être dénuée.

La gardienne lui posa une question, si elle se sentait mieux au niveau de quelque chose, mais quoi donc ? Les envies meurtrières, peut-être.

- Je...je n'en sais rien. Vu que je m'en souviens pas, y'a de gros risques que je recom-

- BON, et fi on profitait de la prévenfe d'Anvie pour te faire toutes les v'améliorafions qu'on auraient dû te faire depuis longtemps, hein Mave ?

Fit le Ryu de son nouvel accent digne d'un gars qui sortirait d'un rendez-vous chez le dentiste afin de changer de sujet au plus vite. C'était une bonne idée, peut-être qu'Angie arriverait à faire en sorte que Maze soit ENFIN étanche et ne se mette pas à déconner comme pas permis lorsqu'elle fait la vaisselle !

- On pourrait commenfer par t'inftaller fe fameux toafter intégré dont tu me rabat les v'oreilles depuis pluvieurs mois dévà !

- Euh, j'aurais plutôt pensé à renforcer mon armature avant toute chose. C'est vrai quoi, il serait quand même grand temps de régler mon plus gros problème. Et puis...


- Hmm... Ce serait cool...

Elle s'était plongée dans ses pensées. Aussi robotique soit-elle, comment deviner ce vers quoi elle s'était tournée? Puisqu'elle était occupée à rêvasser, Stephen se leva, se dirigeant vers la chambre de la robotte qui rêvait de vacances et d'embruns. Il lui fallait chopper l'ordinateur portable afin de pouvoir disposer des plans mécaniques de Maze. Améliorer son étanchéité était en théorie simple... Encore fallait-il y arriver dans la pratique.

Il revint, posan l'ordi sur la table. Les pièces et la boîte à outil étaient déjà là... Tout était prêt pour l'opération: l'écran s'alluma, découvrant un schéma 3D du robot. Les plans rentrés par Maze elle-même. Quelques clics suffirent à mettre en surbrillance les zones clés qui nécéssitaient un remise à niveau sur l'étanchéité.

_Let the surgery begin.

Maze était à nouveau dans le plus simple appareil, allongée sur la table, mais cette fois bien consciente. Elle ne ressentirait pas la douleur, mais pourrait guider les deux chirurgiens si jamais ils s'approchaient d'un câble sensible.
Les zones à couvrir étaient bien évidemment les articulations; mais le corps mécanique de la demoiselle récelait nombres d'ouvertures propices aux fuites... Toutes les couvrir ne serait pas aisé, surtout qu'il fallait user de différentes techniques. Le plastique était sans doute la plus simple des solutions. Ou bien des joints en polymères... Tant de solutions à utiliser. La première chose à faire était de couvrir les articulations. Ces zones sensibles seraient les plus compliquées à protéger par leur nature... C'est là que des joints en cahoutchouc seraient utiles. Avec Angelika, à l'aide de petits coups de cutter, ils enevèrent la peau synthétique, comblèrent lesdites articulations, et reposèrent la peau. Et pendant qu'ils faisaient ça, Steph calculait mentalement combien cela allait encore coûter en pièces de rechanges... Un bon paquet.

Les articulations majeures des bras étaient terminées: coudes, poignets, épaules... Et pendant qu'Angelika attaquait les doigts, le flic s'occupait des jambes de la demoiselle: genoux, hanches, chevilles... rien de bien sorcier. Il fallut finalement bien peu de temps pour couvrir les zones les plus importantes. Enfin, bien peu de temps... Deux bonnes heures étaient passées. Luxia était sortie de la chambre et s'était installée devant la télé sans poser de question, laissant les roboticiens à leur oeuvre. Ils en avaient les mains tellement sales... Et pendant qu'il s'essuyait les papattes avec un chiffon, le flic regardait les plans en images de synthèses. Elle était étanche, il ne restait plus que le test final. Pendant que les filles faisaient connaissances avec Luxia, le flic s'était évaporé dans la cuisine, attrapant une canette de soda ; et, de retour dans le salon, il la décapsula... Apparaissant telle une ombre inquiètante derrière Maze, il leva sa main... Et déversa le contenu de sa canette sur la tête chevelue de la robotte. Le liquide mousseux coula sur sa peau, ses yeux, glissant en laissant une trace brillante. Aucun bug, le droïde se retournant simplement pour observer Steph avec un air curieux.

_Parfaitement étanche. On doit fêter ça en allant à la plage!

Il avait dit ça sur le ton de la plaisanterie, mais l'idée restait plaisante. Mais il restait encore des modifications à faire pour pouvoir profiter de la plage, des cocktails et des glaces.

C'est dingue comme les idées voyagent vite entre les cerveaux dans ce merveilleux monde. Avant même que Maze ne comprenne vraiment comment son idée saugrenue de robot en maillot de bain ai put se répercuter chez les autres, voilà qu'ils étaient déjà tous en train de faire leurs valises. Angie courrait dans tous les sens avec un air nerveux, Luxia prenait tout son temps pour choisir son ensemble de plage le plus affriolant et provocateur possible, Maze faisait l'inventaire et Steph avait une bouée canard autour de la taille et un dauphin gonflable sous le bras ! Mais la mécano avait pas l'air heureuse, quelque chose lui manquait, quelque chose de vital et dont elle semblait vraiment avoir besoin pour faire la fête.

- La bière ? Steph en garde plein dans le cagibi ! Mais il a tout cadenassé, tu sais, c'est une sorte de lubie...

La gardienne ne prit même pas le temps d'écouter la robotte jusqu'au bout qu'elle avait déjà ouvert les 24 verrous à l'aide d'un simple crayon cassé ! Pendant ce temps, Steph faisait la larve au sol, ce qui fut bien profitable à l'experte. Hey, mais attendez, pourquoi diable Steph était par-terre, bavant plus qu'un escargot baignant dans le sel ? Oh bon, vous savez quoi, c'est pas important, de toute façon, c'est lui qui fera le ménage. Quelques minutes plus tard, tout le monde était prêt, Luxia proposa de prendre une photo de tout le monde et Angie demanda à passer un rapide coup de fil avant de partir.

La soirée était déjà toute organisée : ce soir, saucisses et hamburgers au barbeuc ! Steph faisait le dromadaire de service en portant toutes les valoches, car c'est un homme serviable, et Maze transportait le Toaster, le précieux Toaster. Luxia, Angie et Bridget suivaient derri-... BRIDGET ?!


Angie avait passé un coup de fil à Bridget pour prévenir qu'elle risquait certainement de revenir tard. Etonnamment, la bestiole blonde aux attributs non-spécifiés avait parfaitement comprit ce que la bricoleuse entendait par "Petite fête entre amis" et avait aimablement accepté la supposée invitation sans faire d'histoire, non non, vraiment, ça lui faisait plaisir.


Steph avait prévu ce genre de situation et savait très bien comment ça allait finir si jamais quelqu'un posait ses yeux sur la mécano une fois en maillot de bain. Il dégaina son badge de flic et fit évacuer la plage ENTIERE afin d'éviter les désagréments de manière optimale, Good Guy Steph. Une fois tout le monde changé, que Maze fut baptisée à l'eau fraîche et rejetée par les vagues sur le sable telle une grosse méduse bleue desséchée, le festin et la musique vinrent se mêler aux festivités qui durèrent ainsi jusqu'à une heure si tardive que vous devriez déjà être couchés, bande de marmots. Allez, ZOUH ! AU PIEU ! Et coupez cette musique au passage, ça sert plus à rien, le post est terminée...









































Pendant ce temps, sur la commode dans le salon de l'appart de Steph et Maze venait d'être posé un petit cadre...