Marie continuait à marcher, malgré le poids qui tirait de toute ses forces sur son bras, elle restait impassible face au parole de sa sœur. Sœur qui persistait malgré tout à pensée qu'il se passait quelque chose dans les rues de Death City, la ville des manieurs et des armes. Elle sourit, c'était tout bonnement stupide de pensée une chose pareil. Qui oserait se mettre la tête dans la gueule du crocodile ? Personne, il n'y avait donc aucune raison qu'un quelconque Kishin ou une stupide sorcière ne pose ne serait qu'un bout d'orteil sur les dalles de la ville à moins de souhaiter la mort. Lou, elle, y croyait dur comme fer. Elle avait l'air superficiel, et c'était sans doute la plus stupide des deux, elle faisait tout de même confiance à son instinct féminin qui, jusqu'ici, ne l'avait jamais trompé, du moins, les peut de fois ou elle l'avait écouté. Mais, elle avait beau tirée sur son bras, rien à faire, Marie continuait à avancer dans la mauvaise direction, trainant sa jumelle comme un vulgaire chiffon. Depuis quelque temps, Lou arrivait à percevoir très faiblement les âmes des habitants, c'étaient floues, indistincte mais elle pouvait savoir par exemple combien de personnes se trouvaient dans la cour ou si celles si se déplaçaient. Elle ne pouvait pas percevoir la nature, ni la force, elle ne savait donc pas si c'était des armes, des manieurs ou pire encore. Néanmoins, l'une des trois âmes paraissait plus nette, comme si elle était bien plus grosse et donc bien plus facile à voir, à sentir et elle n'avait jamais rien observé de pareille, il était donc logique qu'elle en soit intriguée.


La pression sur le bras de Marie diminua, jusqu'a disparaître, et celle ci se retourna pour regarder sa sœur et fit la moue, agacée. Lou s'était arrêtée net, et évitait soigneusement son regard. Elle entortilla une mèche de cheveux autour de son doigt, signe qu'elle était nerveuse et mal à l'aise, chose qui arrivait généralement lorsqu'elle n'écoutait pas sa sœur pour n'en faire qu'a sa tête. Et lorsqu'elle le faisait, il lui arrivait souvent des bricoles et elle ne s'en sortait que de justesse, grâce à son double. Marie le savait, et c'était pour cette raison qu'elle refusait de jeter un œil à l'endroit ou se déroulait cette sois disant bataille. Elle n'avait qu'une envie, la gifler pour la calmer, mais elle savait que c'était une mauvaise habitude à prendre, que ça réveillerai le souvenir de leur père, et c'était justement ce qu'elle voulait éviter. Elle respira donc lentement, ferma les yeux et répondit d'une voie calme:

Elle ouvrit de nouveau les yeux pour lire sur le visage de sa sœur de la jubilation, elle soupira, Lou avait encore gagné, une fois de plus. Ça aussi c'était une fâcheuse habitude, Lou devenait une enfant pourrie gâter à force de céder à ses caprices, elle en devenait d'ailleurs plus chiante et elle avait le culot de s'étonner de ne pas encore avoir de manieur. C'était compréhensible, elle avait beau être belle, drôle et gentille, elle était agaçante, et seule Marie avait l'incroyable don de la supporter, et de la calmer. De toute façon, elle pouvait la manier, et vice versa, bien que Lou était la seule à se changer véritablement en arme, étant nul au combat. Marie avait donc abandonné tout espoir de devenir Death Scythe avec une empotée pareille sur les bras. Et c'est avec morosité qu'elle suivit sa jumelle dans les rues. Elle put alors observer un étrange spectacle, des oiseaux de feu volait dans le ciel, et non loin de là, une jeune fille étrange qui, pendant un court instant, avait sembler marcher dans le vide, mais elle avait sans doute rêver. Lou avait suivit son regard, et observa elle aussi la fille au cheveu blanc. Bien sur, andouille comme elle était, elle agita le bras en criant pour attirer son attention:

Se désintéressant instantanément de ce qui se passait sur le place, Siolith porta son regard sur une jeune fille qui l'interpellait. Elle était accompagnée d'une autre fille et elles se dirigeaient ensemble tout vers les événements mouvementés un peu plus loin. Siolith délaissa enfin le félin en le posant sur les tuiles en terre cuite et s'approcha du bord du toit, puis se mit sur la gouttière sans même que celle-ci ne plie. Un petit pas en avant et son corps fut soumis à l'impitoyable gravité terrestre. Elle tendit la main vers le bas et fit appel à sa longueur d'onde. Celle-ci se mobilisa, dérivant sa puissance vers la main tendue de son hôte. Un nouveau sceau se forma sous elle, sur lequel elle atterrit en souplesse tout en le faisant disparaître pour en former un nouveau, un pu en contrebas. Un moyen sûr et pratique se rejoindre le plancher des vaches sans prendre les escaliers.

Elle se planta devant les deux individus. Elles étaient moins âgées qu'elle, peut-être un ou deux ans. L'une avait les cheveux courts t l'autre les avait longs. Un certain contraste visuel s'établissait entre elles, mais Siolith sentait que l'apparence était trompeuse. Malgré l'aspect quelque peu exaspéré de l'une pour l'autre, elles avaient une sorte de connexion. Un lien très puissant les unissait comme si...Comme si elles étaient soeurs. L'évidence la frappa alors. Mis à part la longueur de leurs cheveux et leur mode vestimentaire, elles étaient la quasi copie conforme l'une de l'autre. Leurs âmes étaient parfaitement en phase, comme un manieur et son arme...Non, c'était encore mieux que cela... Des manieuses? Impossible pour deux humains d'être autant en phase, il n'y avait donc qu'une seule solution...

"Vous êtes des armes. Des soeurs, mais aussi des armes."

Sans autre forme de procès, elle leur avait balancé ses conclusions sans même savoir si c'était avéré ou s'il s'agissait d'une totale invention de sa part. Elles auraient pu être tout à fait autre chose, mais son instinct lui dictait qu'elle avaient ce petit quelque chose qui faisait toute la différence. Pas de bonjour, pas de formule de politesse, Siolith ne connaissait pas grand chose des manières qu'on appliquait couramment. Dans sa famille, on fermait sa gueule pour ne pas dire des choses inutiles et on parlait seulement après avoir mûrement réfléchit à ce qu'on allait dire.
L'une avait l'air d'une vraie puce, à regarder partout et à débiter comme un vrai moulin à parole. L'autre était plus calm, posée, réléchie. C'était la première qui l'avait appelée en lui signalant qu'elle se blesserait si elle tombait, sans savoir que pour Siolith c'était totalement impensable et quasi impossible de "tomber". Depuis son arrivée à la Shibusen, son envie d'utiliser ce "pouvoir" que fournissait la longueur d'onde était devenu plus fort, mais encore plus fort était devenu son désir de trouver une arme capable de reproduire la sensation qu'elle avait eue lorsqu'elle avait tenu la faux de sa mère.

A son arrivée, elle n'avait pas eu beaucoup de discussions avec les autres élèves. A vrai dire, le seul qui s'était intéressé à elle était une sorte de psychopathe multi-schizophrène nommé Angel. Celui-là, elle le retenait...La provoquer en duel sur un coup de tête, quel empoté ! Mais peut-être aurait-elle dû le remercier pour l'avoir forcé à utiliser sa longueur d'onde...

Vous ne passerez pas. dit-elle en tendant son bras droit pour leur barrer le passage. Il se déroule là-bas un combat dont vous ne pouvez pas faire partie. Ni moi d'ailleurs.

Marie poussa un soupir d'exaspération et attrapa le bras de Lou afin d'éviter d'amener l'intention vers elles. Trop tard, la fille les avait repéré - rien de plus normal avec la voie perçante de sa sœur - et c'était mise en mouvement. Instinctivement, Marie se plaça devant Lou, discrètement, sans montrer aucun sentiment mais prête à agir en cas de besoin bien qu'elle n'en voyait pas l'utilité, c'était une simple fille. Néanmoins, elle tiqua lorsque celle ci se jeta dans le vide et que, par magie, elle descendit tout en douceur jusqu'en bas grâce à de drôle de cercle qui se formait sous ses pieds. De la magie ? Ou autre chose ? Elle n'en n'avait aucune idée, elle espérait, priait juste le ciel pour ne pas être tombée sur une sorcière, bien qu'elle ne ressentait pas cette sensation qui l'avertissait et Lou ne semblait d'ailleurs aucunement effrayée par ce petit tour de passe-passe. Celle ci s'agrippait à son bras et jetait des regard curieux vers l'inconnue, tout en souriant. Parfois, ses yeux bleues saphirs glissaient lentement vers l'endroit ou s'était trouvée la fille au cheveux blanc, puis revenait de nouveau vers elle, tout ça avec une rapidité qui donnait le vertige. Elle était bien trop stupide pour chercher à comprendre qui était l'inconnue, ou même pour se méfier, ça s'était le travail de Marie, et elle s'appliquait à cette tâche. Elle avait d'ailleurs remarqué que les yeux azur de la fille les regardaient avec insistante, et elle avait l'impression de passer sous rayons X. Elle en fit de même. Elle avait l'air mystérieuse, peu être distante et sans doute pas très douée pour les contactes, sans oublier intelligente et vive d'esprit. Elle avait deviné leur lien, et sans doute beaucoup plus encore.

La réplique fusa, bien trop tard à son gout. Marie n'était pas peureuse, juste prudente, et elle se méfiait. Lou, cependant, ne voyait pas de cet œil là. Elle aimait sa sœur, serte, mais se faire couper la parole ainsi l'avait irrité. Elle passa sa main des ses cheveux lisses, et agrippa ceux de sa jumelle avant de les tirer en arrières pour se mettre en avant. Elle grimaça en imaginant sa réaction, mais préféra éviter d'y penser le plus possible, pas besoin de se torturer encore plus alors que Marie y prendrait un certain plaisir. Ce n'était pas dans ses habitudes de réagir ainsi, elle ne portait jamais la main sur sa frangine, mais là, elle était intriguée par l'inconnue et Marie allait une fois de plus tout gâcher. Faut dire que s'était pas sa faute, elle était juste un peu coincée, et carrément pas drôle en plus. Heureusement qu'elle était là pour lui enlever le balais des fesses, et de détendre l'atmosphère, parce que, bien que c'était sa sœur et qu'elle lui vouait un amour sans borne, elle était excédée par le comportement de Marie qui faisait fuir pas mal de gens à cause de son petit côté garde du corps. Elle allait donc prendre les choses en main, faire connaissance et ...


Elle empoigna le bras de Lou une seconde fois, tout en massant son crâne avec l'autre et avança d'un pas. Seulement, son chemin fut barrée par le bras tendu de l'inconnue au cheveux blanc. Un rictus se dessina sur ses lèvres, et Lou attrapa sa main et la serra de toute ses forces, d'un signe de tête de Marie, elle se transforma en faux. La brise jouait avec les ruban blanc du manche, tandis qu'un rayon du soleil se refléta sur la lame bleutée. L'arme était presque aussi grand que Marie, qui montrait une certaine assurance et une détermination. Elle défia du regard la demoiselle, et lui lança un sourire dédaigneux.

Marie pinça les lèvres, Blanche Neige était têtue et manquait d'humour en plus de ça. Il était évident qu'elle ne comptait pas les laisser passer, et Marie n'avait pas vraiment l'intention de se battre avec, d'une, parce qu'elle ne la connaissait ni d'Ève ni d'Adam, et de deux, elle ne comptait pas envoyer sa sœur directement vers les ennuies alors que son rôle était de l'y sortir. Cependant, elle était embêtée par cet obstacle inattendu qui contrecarrait ses plans. Bon, il était vraie qu'au départ, elle ne voulait pas voir ce qui se passait, mais fallait bien admettre qu'il y avait un truc louche là bas et qu'en tant qu'arme démoniaque, elle devait ramener sa fraise pour une quelconque bagarre qui pourrait surement lui rapporter un œuf de kishin. Maintenant, elle s'en fichait complètement, c'était cette fille et seulement cette fille qui l'intéressait. Non seulement, elle avait eu le culot de leur barrer la route, mais en plus elle leur donnait des ordres. Un rire faux sortit de sa bouche, où, à présent, s'épanouissait un sourire narquois. D'habitude, les gens étaient plutôt effrayés par Lou, une jeune fille idiote qui se changeait en faux pouvait effectivement inquiété plus d'un, mais aussi par cette fille aux airs de défis qui semblait familiarisées avec cet instrument, mais Blanche Neige ne pensait sans doute pas nécessaire le fait d'accepter gentiment sous la menace des deux frangines. Au moins, elle avait du répondant et semblait aussi sur d'elle que pouvait l'être un ... un manieur, une arme, un élève de Shibusen. Marie ne l'avait jamais croisée, mais a vraie dire, elle ne faisait pas vraiment attention aux gens alentours, mais elle ne doutait pas une seconde de son appartenance à la fameuse école de manieurs. D'ailleurs, celle ci n'y avait-elle pas fait illusion ?

En tous cas, il n'était pas question pour elle de se résigner à suivre ses ordres, autant demander à un lion de devenir végétarien. Il faisait peu être frais, la brise avait beau souffler et agiter le cheveux des deux jeunes filles, Marie comptait bien obtenir ce qu'elle voulait. Pas parce qu'elle voulait passer, juste pour avoir le dessus, pour ne pas se laisser faire et rebrousser chemin comme l'aurait fait n'importe qui d'autre. Se rabaisser devant une inconnue porterait atteinte à son honneur, et elle n'était pas du genre à refuser un défie, encore moins se plier au désir d'une personne. Et voila un de ses plus grand défaut ! Elle avait beau être mature, sérieuse et tout le tralala, elle restait une adolescente, avec ses petits coup de gueule et ses codes. Elle restait donc plantée là, son habituel sourire moqueur et son regard de défie destinée à l'inconnue. Inconnue qui avait montrer un certain intérêt pour sa sœur lorsqu'elle s'était transformée, ces yeux s'étaient éclaircies. Cela n'échappa pas au regard attentif de Marie.

-Tu souhaites donc la bagarre ? Il ne vaut mieux pas, il y a beaucoup de chose que tu ignores et il serait préférable de ne pas se frotter à nous.
-Oui oui oui ! Marie et moi, nous formons un duo d'eeennnfeer et nous n'avons pas besoin de manieur.
-C'est surtout que personne ne te supporte Lou ...

A cette dernière réplique, la faux redevint fille, et s'ensuivit alors une longue discussion sur la raison de l'absence de partenaire. L'une disait que c'était tout simplement le fait est que l'autre était bien trop chiante et agaçante, qu'elle paillait comme un oiseau sans arrêt, tandis que la deuxième persistait à penser que c'était tout bonnement parce que l'autre était bien trop coincé et ennuyante. Marie expliquait alors qu'elle était plus professionnelle, plus apte à se trouver un manieur bien qu'elle devait se traîner un boulet à longueur de journée, et que si elles n'en possédaient toujours pas, c'était simplement du au fait que sa frangine passait plus de temps à se pomponner qu'à travailler sérieusement. Lou de son côté, expliquait de sa voie de crécelle que la seule raison valable était que Marie avait la fâcheuse habitude de faire fuir tout le monde à force de lancer des regard froid et de défier n'importe qui. Pendant plusieurs minutes, les jumelles continuèrent à chahuter, puis, après avoir juger la discussion close, elles se tournèrent le dos et regardèrent ailleurs en signe de dédain. Tout cela avec une telle synchronisation que ça en devenait comique. Pendant ce temps, Blanche Neige avait complètement disparue de leur penser.

Bien que placées dos à dos, les frangines continuaient à marmonner par ci par là quelques remarques négligentes l'une sur l'autre, ignorant royalement Blanche Neige qui semblait quelque peu agacée par ce comportement. A vraie dire, elles étaient parties pour un bout de temps. Ces disputes fréquentes pouvaient paraître tendue, et parfois incroyable vu la complicité qui les liées, mais elles étaient beaucoup moins grave qu'elles n'y paraissaient. Généralement, Marie prenait conscience de l'absurdité de leur petit accrochage, qui leur faisait ressemblait à un couple de vieux, et Lou finissait toujours par se lasser, ou simplement ne trouvait plus aucun argument pour dénigrer l'autre et finissait par se taire. Mais pour l'instant, ce n'était que le début, et plus la discussion s'allongeait, plus les jumelles débitaient des atrocités. Cependant, Lou n'eut pas l'occasion d'envoyer une autre remarque cinglante qu'une main s'accrocha à son bras et se mit à la secouer. Un coup d'œil à sa sœur lui fit savoir qu'elle subissait exactement le même sort et elles tournèrent en même temps leur regard azur vers l'inconnue. Était-elle devenue folle ? C'était l'impression qu'elle leur offrait, là, à les agiter rapidement, ça en donnait presque mal à la tête. Pendant un instant, Lou avait cru à un tremblement de terre, et elle se serait sans doute couchée sur le sol si elle n'avait pas sentit cette poigne de fer qui lui emprisonnait le bras, et si elle n'avait pas entendu la voie qui lui criait dessous. Maire elle, lui jetait un regard perplexe, comme si elle la voyait pour la première fois et se demandait pourquoi cette fille les avaient agrippées. Ouvrant la bouche afin de sortir une longue tirade sur le comportement à ne pas prendre avec elle, Marie fut coupé dans son élan par un choc. Un coup de jus banal, qui la picota pendant quelques instant, pour finir par s'atténuer doucement et répandre une douce chaleur dans chaque fibre de son être. Un petit cri à côté d'elle lui apprit que sa sœur, tout comme elle, avait ressentit cette sensation.

C'était quelque chose de familier, et pourtant de nouveau. La main de Blanche Neige la tenait toujours, les reliant ainsi toutes les trois ensemble, et les trois filles avaient, semblait-il, ressentit la même chose à peu près au même moment. Quelque chose les avait traversé, et créait une douce sensation, douce et familière, chaude et amical, un peu comme le lien qui unissait les deux sœurs, celui qui faisait qu'elles étaient sur la même longueur d'onde, et qui leur permettait de manier l'autre. Oui, c'était ça, c'était la même sensation qu'une longueur d'onde, mais pourtant beaucoup plus forte qu'avec Lou. Celle ci regardait sa sœur avec des yeux ronds, exprimant exactement le sentiment d'incrédulité qu'elle éprouvait, interrogeant sa sœur du regard pour connaitre la raison logique de ce phénomène. Après tout, Marie était intelligente, studieuse et réfléchit, elle avait surement la réponse, c'était obligé, c'était sa jumelle ! Et effectivement, elle avait sa petite idée, mais ce n'était sans doute que son imagination. Elle lança un coup d'œil à l'inconnue, et parla la première.

Une brise balaya la place, et Marie replaça une mèche derrière ses cheveux. Elle aurait du rentrée à Shibusen, et tout cela ne se serait jamais produit. Mais, une fois de plus, elle avait écouté Lou, et maintenant, elle était dans une situation qu'elle ne contrôlait pas vraiment. D'accord, ce n'était pas la fin du monde, loin de là, cependant, elle n'aimait pas ce qu'il venait de se produire. Premièrement, elle ne connaissait ni l'origine, ni la signification du problème, deuxièmement, elle se trouvait dans l'incapacité de répondre à la question muette de sa sœur, qui ne cessait de la regardé avec des yeux de chien perdue qui ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. Ce qui était le cas. Elle se tourna donc vers son seul espoir, Blanche Neige. Mademoiselle la pimbêche devait surement savoir, à elle donc de les éclairer de sa lanternes et de ses connaissances, si elle en possédait.

Une sorte de sentiment de gêne s'empara d'elle. La fille aux cheveux courts la regardait fixement et gravement, tandis que sa jumelle constatait simplement ce qui venait de se passer. Non, ce n'était pas un simple coup de jus, c'était beaucoup plus... Quelque chose d'indescriptible et d'enivrant, mais elle en avait quelque peu peur, et apparemment elle n'était pas la seule, vu le regard que lui lançait une des jumelles, l'autre semblant simplement s'en amuser. Elle retira ses mains et les laissa pendouiller à ses côtés. Elle passa entre les deux soeurs, consciente qu'elle aurait très bien pu passer à droite ou à gauche, mais le geste était bien intentionnel.
Elle avait reprit son habituel regard lointain et sa démarche restait souple et silencieuse, un fantôme dans les rues de la ville de la Mort.

"Ce n'était rien du tout !" lança-t-elle sans se retourner.

"Ce n'était rien du tout..." redit-elle, comme pour s'en persuader.

Peu de choses avaient le don de la surprendre, mais ça, c'était vraiment...étrange. Elle contempla ses mains, comme si elles ne lui appartenaient pas, comme si ce n'étaient pas les siennes, mais des factices, des illusions destinées à la tromper, elles et ses sens. Sans jeter un oeil en arrière, Siolith s'éloigna, marchant dans les rues comme à son habitude -ou presque, puisqu'elle affectionnait les toits de la ville. Elle avait besoin de tranquillité maintenant; trop de choses sortant de l'ordinaire s'étaient passées en trop peu de temps aujourd'hui et, plus globalement, ces derniers jours. Venir à Shibusen avait peut-être été une erreur, il n'y avait finalement que des gens peu dignes d'intérêt ou encore complètement ravagés du cerveau. Ces deux-là confirmaient la règle d'une manière tout à fait exceptionnelle de par leur personnalité.
Sa routine était une chose à laquelle elle tenait et ce n'était pas deux petites pestes l'appelant par n'importe quel sobriquet ridicule. Rien ne lui enlèverait le droit d'exister comme bon lui semblait, ni ne lui polluerait l'air qu'elle respirait. Elle resterait l'électron libre qu'elle était.

Maire attendait bêtement dans l'espoir d'avoir une réponse correcte à sa question, qui était un peu plus claire. Cette jeune fille semblait connaître ce phénomène, il n'était donc pas difficile de leur répondre, ou au moins d'éclaircir quelque peu la chandelle. Mais, pour mademoiselle Blanche Neige, elle, ne semblait pas juger utile de les sortir de leur ignorance. Et, telle une reine marchant au milieu de ses sujets, sans un mot, sans un regard, l'inconnue passa entre elle et Lou et continua son chemin, en répétant que tout cela n'était rien et plus globalement, "ficher moi la paix, vous êtes trop bêtes pour comprendre". Du moins, tel était la signification de Marie. D'ailleurs, celle ci affichait un rictus peu amène sur son visage, mettant en évidence son indignation face au comportement de cette pimbêche, parce que c'était exactement ce qu'elle était. Madame se croyait surement supérieur aux autres, hors de question pour elle de parler avec deux petites prolétaires, mieux valait les laisser, comme deux vieux objets inutiles qu'on laissait sur la chaussée.
Peu importe, elle ne voulait pas perdre son temps pour une personne telle qu'elle, d'ailleurs, elle ne connaissait même pas son nom et ne voyait pas l'intérêt de se disputer pour une chose aussi étrange soit-elle. Il était évident que temps qu'elles étaient éloignés, le phénomène ne se reproduirait plus, donc, elle devait se contenter de l'éviter, tout simplement. Ce fut donc avec cette idée dans la tête qu'elle partit de son côté, opposé à celle de la jeune fille, il en va de soit, en ce jurant que leur prochaine rencontre, elle se ferait un plaisir de lui remettre les idées en place, surtout celle de la politesse et du respect. Elle en fit d'ailleurs part à sa sœur, puis, se rendit soudain compte que celle ci n'était plus à ses côtés.

Lou n'avait pas suivit sa sœur, ni même fait attention à ce qu'elle faisait. Elle avait suivit du regard Blanche Neige, tout aussi irritée que sa frangine mais, beaucoup moins enclin à le montrer. C'était plutôt son comportement qui l'intriguait. Lorsqu'elle c'était changée en faux, celle avait semblé intéresse par cette révélation, là, étrangement, elle était devenue comme apathique. Elle semblait même légèrement perdue dans ses pensées, à contempler ses mains comme si c'était la première fois qu'elle les regardait. Elle s'était donc dit qu'il s'était vraiment passé quelque chose, et que ce n'était véritablement pas un simple coup de jus, bien que cela aurait été plus plausible. Sa curiosité n'en fut alors que décuplée, et oubliant sa sœur qui s'était mise à marcher tout en parlant à Lou, qui elle, s'avançait vers l'inconnue. Elle ne mit pas beaucoup de temps à la rejoindre, et attrapant son bras, elle fit en sorte de la retourner afin de pouvoir la regarder, un sourire aux lèvres.

Spoiler:

Elle soupira devant l'innocence de sa sœur, bien qu'elle se sentait ridicule. Elle avait, toute fois, reportée son intention vers Blanche Neige qui s'était mise à réciter son cours comme une gentille petite élève bien élevée et sérieuse. Pathétique ! Oui, c'était le mot le plus approprié, en plus de celui de pimbêche. Ne voulait-elle pas partir quelques minutes plus tôt, n'avait-elle pas ignoré leur demande ? Marie ne comprenait décidément pas son interlocutrice, qui pouvait le faire. C'était comme si elle refusait de manger des carottes, mais après avoir réciter les bien fait de celles ci, elle se décidait tout de même à en prendre. La comparaison n'était sans doute pas la plus appropriée, mais c'est ce qu'elle avait pensée en premier. C'était une fille indécise, un mauvais défaut. Lors d'un combat, il fallait prendre un choix, et vite. Si elle hésitait, ça pouvait s'annoncer mal pour eux. Mais, elle ne devait pas être la seule à décider, Lou, bien qu'elle était la moins censée et surement la plus stupide des deux, avait son mot à dire dans cette histoire. Celle ci semblait d'ailleurs en intense réflexion, chose plutôt rare chez elle. Elle avait toujours écouté l'avis de sa frangine, puisqu'elle ne donnait jamais le sien. Mais cette fois ci, elle était autant concernée que Marie, et elle ne devait pas simplement se contenter d'écouter la conversation. Elle devait participer. Elle attrapa donc la main de sa jumelle, et toute deux se regardèrent pendant plusieurs minutes. On pouvait voir que malgré leur mutisme, elle communiquait tout de même grâce à leur regard. Elles étaient deux moitiés d'un être, séparées par quelque chose de matériel mais réunis par leur âme. A elle deux, elles formaient un tous. Marie n'était juste que le porte parole.


Marie s'arrêta un instant, histoire de respirée sans doute, mais aussi de faire légèrement mijoter Blanche Neige dans son jus. Elle avait de nouveau se sourire narquois affiché sur son jolie visage, et elle regardait l'inconnue dans les yeux. Elle semblait sans doute impassible fasse au jolie discours de la jeune fille, mais en vérité, un tas de question s'infiltrait peu à peu dans son esprit. Avaient-elles vraiment faite le bon choix, ou se trompaient-elles ? C'était dur à dire et à savoir. Elle n'était pas le genre de fille à vivre simplement dans le présent. Une partie d'elle était restée en arrière, tandis qu'une autre s'avançait curieusement vers le futur qui les attendait. Elle avait aussi ce petit bout d'âme qui restait relié à celle de Lou, et qui pensait aussi à cette sœur qu'elle aimait tant. Elle avait tellement de responsabilités que parfois, elle voulait respirer, compter sur quelqu'un pour l'aider, pour la soutenir elle aussi. Cette fille était sans doute la résolution à son problème, à son "fardeau", même si elle répugnait à penser ainsi de sa frangine. Sa main serra un peu plus fort celle de Lou, qui était restée silencieuse, pensive, égarée. Elle pensait à sa sœur, comme sa sœur pensait à elle. Elle appréciait lorsque Marie la maniait, mais celle ci n'avait pas eu se privilège et grâce à l'inconnue, elle participerai enfin à un combat en tant qu'arme. Elle répéta le geste de sa sœur, concluant leur accord. Marie tendit sa main en avant.

Un frisson parcourut l'échine de SioIlith; cette garce osait seulement supposer qu'elle pourrait faillir à son devoir et en plus elle lui posait des conditions. Mais après tout, elles étaient pareilles; toutes se tenaient à elles-mêmes. Les mains étaient tendues les une vers les autres, formant presque des entités à part entière, ne demandant qu'à se rencontrer et se saisir. Malgré le fait que les paroles des filles étaient sincères, l'envie de passer ce cap devanit presque palpable. Siolith osait à peine se l'avouer, mais lle en mourait d'envie depuis qu'elle avait tenu l'arme de sa mère et plus encore lorsqu'il avait vu la forme qu'avait adopté l'une des deux soeurs. Les armes doiubles étaient les répliques l'une de l'autre. Deux faux lui tendaient la main, comme un cadeau, une récompense que lui accordait l'au-delà après ses années d'errance.
Elle n'avait pas oser lui répliquer que même deux armes capables de se manier l'une-l'autre ne pourraient égaler la puissance de la connexion arme-manieur, mais la leçon théorique prenait fin. La pratique allait commencer avec un geste simple, mais plein de signification, impliquant toutes les conséquences que cela engendrerait.

"Vous n'aurez qu'à me suivre, mais un chemin sans dangers est un chemin où l'ennui conduit à la mort. Si vous croyez que chasser les Kishin est une partie de plaisir, alors, nous jouerons à trois au même jeu. J'ai vécu chaque jour depuis que je suis ici comme une punition. Peut-être que vous me ferez changer d'avis au final."

Leurs mains se rencontrèrent à nouveau, cette fois, pleines de volonté et d'accords, comme une musique que les trois filles joueraient sans en connaître les notes. Elle sentit la chaleur de leur longueur d'âme se mêler à la sienne, mais pas de la même façon que lors de leur précédent contact. Non, cette fois, en plus de cette chaleur, il y avait...un sentiment de puissance. Une puissance qui parcourait ses bras, puis son corps tout entier. Elles étaient fortes et elles le lui montraient. A elle maintenant de leur montrer ce qu'elle valait.
Sa longueur d'âme envahit leur corps sans résistance, preuve que le compatibilité était totale. Ses yeux prirent cette mauvaise teinte rouge, caractéristique du fait qu'elle utilisait sa longueur d'âme. Leurs fréquences n'étaient pas très égales, mais cela viendrait avec le temps, surtout qu'entre trois âmes, cela ne pouvait être que plus dur. Il était maintenant temps de conclure cet échange de bon procédés en apportant la touche finale.

"Transformation..." articula Siolith.

Ses armes en main, Siolith eut alors une pensée soudaine.

"Quels sont vos noms? Moi, le mien est Siolith..."

Il était bien ironique que ce ne fut que maintenant que se faisaient les présentations, mais mieux valait tard que jamais...

Marie empoigna la main de Siolith avec fermeté, sureté. Elle avait toujours ce petit air de défis, en plus de son sourire amicale qui dessinait deux petites fossettes sur ses joues. Lorsque la main de sa manieuse rentra en contact avec la sienne, sa longueur d'âme pénétra celle ci avec facilité, comme quelque chose de naturelle. La chaleur traversa ses doigts, son corps et chaque fibre de son être, tissant un lien invisible mais bel et bien réel. Les âmes s'assemblèrent, comme une seule et même entité, et la puissance les envahirent. Pendant un bref moment, Marie montra sa force, envoyant une salve d'onde dans cette main pâle et ferme, puis se fut au tour de la jeune fille. C'était une sensation douce mais forte, agréable mais légèrement piquante et, l'assurance prédominait sur tout les autres sentiments qui l'envahissaient. La joie, la curiosité, l'impatience, l'amusement et la nervosité. Tout comme sa sœur, qui s'exprimait d'une tout autre façon. Celle ci avait les yeux écarquillés, et la bouche grande ouverte. Elle lui aurait bien dit de la fermer, avant qu'elle n'avale un quelconque insecte, mais c'était bon de la voir heureuse, même si elle l'était régulièrement. Puis, elle prit un regard sérieux, et en pleine concentration, elle dévoila un son tour sa propre force, sa propre détermination, avec néanmoins, beaucoup moins de facilité que sa frangine. Peu importe, à eux deux, elles étaient suffisamment puissante pour combler leur manieuse. Bien que Lou tiqua à la remarque de Siolith. Celle ci se trompait, elle n'avait pas peur de tuer des kishins, c'étaient leur jeux préféré. Peu être ne comprenait-elle pas le lien qui unissait les jumelles, mais elle finirait pas savoir, par découvrir et par sentir se lien. Le lien de deux âmes.

Dans une synchronisation parfaite, les filles devinrent faux, les corps furent remplacés par des manches noirs recouvert de rubans rouge ou blanc, et les lames reflétèrent un éclat du soleil perdu parmi les nuages. Un visage apparut sur la lame droite, le visage d'une jeune fille blonde, aux yeux bleues. Quelques secondes après, la même chose se reproduisit sur l'autre arme, copie identique du premier à quelque détaille près, les yeux bleues clairs et les cheveux plus longs. Celle de droite, munis de rubans rouge était Marie, celle aux rubans blancs était Lou.