J’avais l’impression que le sol dansait, les quatre murs de la salle tournaient autour de moi. J’entendais la voix du professeur se déformer, articulant des mots qui me paraissaient incompréhensibles. J’essaie d’entrouvrir mon œil droit, lorsque la lumière pénétra mon champ de vision, je le referme. Fronçant le front, je respire, puis décolle ma joue de la table, dans un mouvement fainéant, j’emballe mon visage dans la paume de ma main, frottant mes yeux et mon front, je mords ma lèvre inférieure en ouvrant mes yeux. Pliés, ridés, je regardais la scène fondre du blanc à des couleurs petit à petit distinctes. Clignant des yeux une ou deux fois, déboussolée… *Ah… à Shibusen*. Oui, à Shibusen, sur ma table, au fond. Les étudiants suivaient avec attention les explications. Je soupire, regarde la fenêtre à ma droite, je ne comprenais pas pourquoi j’étais aussi épuisée. Une douleur me pris par surprise, je pose ma main sur mon ventre, me pliant à deux je crispe mes sourcils cherchant à comprendre, dans l’incompréhension, la situation. Fixant maladroitement la date, l’expression de mon visage passa de l’étonnement au mépris. Je recule intérieurement, en arrière ; Me sentant extrêmement mal, autant de douleur que de dérision. C’était cette semaine du mois ?!

*Putain*

Je me redresse, attirant l’attention des élèves et du professeur, qui n’était pas vraiment surpris, il était tout de même curieux. Je ramasse mon sac-à-dos, me rend vers la porte mais il me la barra le chemin vers la porte. *Oh, c’est ce qui manque…*

-‘Où vas-tu ? Demande-t-il, plaçant sa main sur le poignet de la porte. Sans dédain, je baisse ma tête… je ne pouvais pas rester ! Je me décide alors de répondre honnêtement :
-‘Pharmacie’
-‘Oh… attends alors !’ Chuchota-t-il, je l’observais aller vers son bureau, puis retourner un papier en main. ‘Voilà ! C’est juste à coté de la pharmacie !’ Il me tendit le papier.

Je sors, en silence, lisant le papier. Une… Mission ! J’avais tellement envie d’aller lui crier au visage que, les gens, quand ils se rendent en pharmacie, c’est qu’ils ne se sentent pas bien ! Non pas qu’ils vont tellement bien au point de pouvoir effectuer une mission ! Et celle-ci allait être ma première de rang C. Mon arrogance pourtant est bien plus magistrale ! Je n’osais pas me cacher derrière cette maudite douleur et ne pas faire un travail assigné ! Je sortis alors, en silence, vers la pharmacie !


L’odeur répugnante du cartier me chassait dés l’entrée, mais dommage, je n’avais pas le temps de protester. Cherchant, vivement, la *la voici !*. Je sourie, marchant le long de l’allée vers la porte, puis à l’intérieur, marquant un arrêt pour à l’ouverture mettre proprement mon capuchon. J’attendis mon tour, patiemment, contrariant mon habitude. Je fixais la sortie, désirant que cet instant ici ne dure pas longtemps. Que cette semaine se passe aussi vite que possible. Maudissant presque ma nature féminine.

-‘Oui ?’

Une voix masculine me sortit de mes pensées. Je pose mes pupilles vertes sur le regard bleu du jeune homme. *P***** Soupirant, pour ne pas péter une crise de nerfs. Supportant toujours ma douleur.

-‘Tampon hygiénique et quelque chose pour les douleurs ?!’

♫ ♫ Bang
♪ Tan ¶ ♫
♪ ♫ Tra♫ nranran♫
raaaaaan ¶ ¶¶
♪♪ ♪ ♪ ♫

Je n’avais pas parlé doucement, les sons qui se laissaient entendre étaient extrêmement extravaguant. Les murs semblaient trembler. Je redresse mon visage observer les appartements à droite. Une nuée de fumée sortait de la fenêtre, mais surtout, cette musique qui déchirait mes oreilles. Regardant la réaction des habitants, ils avaient l’aire si habitués à cette catastrophe ? J’observe le pharmacien un regard plein de questions. Il répondit,

-‘La police ne daigne pas les arrêter ! On a déjà contacté Shibusen, ils ne doivent pas tarder !’

Je regarde le papier plié à huit dans ma main. Oui, Shibusen est là !

-‘Prépare-moi ça!’ Lui lançais-je en sortant sans hésitation. Voilà ce qui allait me faire changer d’idées ! Un combat ! Endurant mes douleurs, parce que je devais les ignorer. Je me rends à la porte de l’immeuble, préfère avoir une petite séance d’échauffement avant de me battre. Je saute m’accrocher à la poutre, j’escalade le bâtiment de l’extérieur visant leur fenêtre au sixième étage. M’asseyant sur le bord, je brise le verre d’un coup de poing puis les observe jouer dans le vacarme total. Je me joints à eux, tenant à mon tour une guitare, je l’accorde, ils étaient toujours si absorbés par leur jeu… je commence à jouer, cela faisait longtemps que je n’avais pas touché d’instrument, jouant des cordes, cet instrument était fantastique ! Mais quelle horreur faisaient-ils avec leur sens musical de m****. J’examine la salle, dépose la guitare comme elle était, me rend aux câbles électriques, je les retire de leurs prises. Les trois personnes se retournèrent immédiatement. Je sourie, plus ironiquement qu’honnêtement ! J’avais nettoyé le cartier de ce bruit sonore insupportable.
-‘Que fais-tu ? p***** ?’ Me criaient-ils.

D’accord, je sais que j’étais venue ici POUR me battre. Mais la douleur qui m’avait pris par surprise me fit fléchir, s’il y’a une raison suffisante pour haïr être une femme, c’est bien celle-ci. Les observant, œil semi fermé…

-‘Je suis normalement venu vous butter le c**’ !’ Dis-je, pliée faiblement en deux. *Pu*ain, je doute pouvoir vraiment bouger avec cette douleur*. Mes genoux furent engourdis et lourds. Je me laisse ridiculiser pour quelques secondes par cette ignoble douleur, puis je me redresse, non sans grimace, et fait face à mes adversaires. Ils se regardent entre eux. Puis me regardent se demandant toujours pourquoi j’étais là. J’ouvre le papier de la mission et le leur montre.

-‘Donc on vous demande d’arrêter cette misère !’

Leur réaction ne fut, bien sûr, pas amicale ! Deux d’entre eux se rendirent pour un placard un peu en arrière, remuant ma tête, retirer mon capuchon, le troisième m’attaqua, maladroitement. Je me retire de son passage, le balaye d’un léger coup de pieds, il tombe tête en premier sur la table, posée juste derrière moi, pleine de biscuits de chips et… qu’était ce truc qu’il ramassait de la terre ?... Des bonbons ? De petites billes pourpres. Il m’en lança une au pied, par instinct, je me retire en arrière pour éviter de justesse une légère petite explosion, assez forte pour creuser le sol. Ouvrant grand mes yeux, je n’eus pas vraiment le temps de comprendre lorsqu’on me tirailla, à l’aide de jumelle ? Par reflexe, j’évite le rayon rouge qui en sortait, tranchant en deux toutes les choses sur son chemin. Encore, fallait-il que je remarque l’adulte, tenant un poignet, il appuya sur un bouton pour qu’une épée électrique apparaisse. Je soupire. Cette fois-ci, je ne me retrouvais pas dans une histoire de monstres mythiques, mais dans un filme de science fiction Hollywood !

Je regarde le premier attaquant, déjà lassée de la situation, je ne voulais pas du tout jouer !

-‘Toi, tu restes là ! Et si tu fais le moindre mouvement, tu perds le c** !’ Lui dis-je, utilisant mon contrôle mental. Il s’appliqua, figé. Disparaissant du champ de vision de la gamine aux jumelles, j’apparus derrière elle, lui livre un coup sur un point vitale du coup, elle tombe à terre, lâchant ses jumelles qui s’éteignirent. Je me retourne au dernier, sonné par la réaction de son premier ami, qui justement, ne réagissait plus, et par ma disparition. Il se mit pourtant en position, je pris la première chose que je trouvais à coté, une chaine, en main. Il attaqua. Il avait une bonne position dites-donc ! Il frappa un coup droit que je pare avec le bois de la chaise. Je savais que l’épée allait pouvoir transpercer le bois, dans un mouvement fin, bien étudié, je me retourne sur mon dos, utilisant la chaise pour bouger l’épée. Celle-ci effleura mon coté gauche me blessant, une blessure qui rajoutait à la douleur une autre, et au saignement un autre plus intense. Mon mouvement avait pourtant marché, j’avais dépossédé mon adversaire de son épée, la jetant, avec la chaise, au coin de la chambre.

-‘Je n’aimerai pas me retrouver une seconde fois dans ton foutu appartement ! Ranges-moi ce putain d’endroit, et arrêtes de polluer le cartier ! ça fait c*ier !’

Le balayant, il tomba, non sans bruit, sur ses fesses.

-‘Cette fois, j’épargne vos culs, mais pas la prochaine !’ Ajoutais-je, le laissant, tremblant, derrière moi. Ayant utilisé mes techniques de contrôle mental, je me sentais plus ou moins mal, je ne les favorise pas vraiment, c'est tout de même le meilleur moyen d'en finir facilement! Et ces vermines n’allaient pas pouvoir contrarier mes paroles. Leur peur est, contre eux, ma meilleure arme ! Je prends à mon passage la guitare qui m'avait plu, je le fixe, il me permit de la prendre sans problème! Charmant jeune homme.

Descendant les escaliers. Je me rends vers la pharmacie, saignant du coté gauche.

-‘Un paquet de sparadraps, des pansements et de l'alcool!’ Dis-je, regardant l’homme qui se précipita d’ajouter ces choses au tout. ‘Contacter Shibusen pour une bande de gamins ! tssk… bande d’enc*lés !’

Je prends mes achats, paye, et sort. Pourvu que cette semaine soit courte.