Je me promenai parmi les missions, scrutant le tableau pour essayer de trouver LA mission qui me brancherait. Il me fallait une mission originale, quelque chose qui sortait de l’ordinaire. Je ne voulais pas de l’habituel sauver le chat de cette personne ou bien garder une personne parce que celles qui s’en occupent doivent partir temporairement. Certes, ces missions permettaient de développer des liens sociaux, de discuter mais je voulais un peu d’action, quelque chose qui me permette de bouger, de ressentir l’adrénaline parcourir mon corps, ressentir la moindre étincelle d’énergie dans mon corps, combattre pour empêcher l’expansion des pré-démons mais aussi pour arrêter les voleurs en tout genre. Après tout, si ces missions étaient là, à attendre d’être prise par les élèves pour qu’elles soient accomplies, c’est qu’elles devaient être accomplie parce que les autorités normales, n’arrivait pas à les résoudre de façon conventionnelle, en faisant appel aux forces de police, etc… Soudain, je vis la mission, celle qui me plaisait et qui correspondait à mes envies du moment, elle était là, à me tendre les bras, placée entre deux autres papiers de missions. Je la pris doucement et la regardai d’un peu plus près. D’après ce qui était écrit dessus, une sorte de machine à visionner les rêves avait été créé. Mais à voir, une de ces machines avait échoué aux tests, car le bonhomme qui l’avait testé, a cauchemardé. Du coup, trois pré-démons étaient sortis de son rêve et désormais, semaient la terreur dans le village. Il me fallait donc me débarrasser de ces pré-démons et mener ma petite enquête sur le bonhomme qui avait matérialisé ces pré-démons à partir de son cerveau, à partir de se qui lui passait par la tête à ce moment-là. Une mission facile, en gros. Elle me convenait donc parfaitement pour me dérouiller un petit peu. Trois ennemis à combattre, ça ne devrait pas être trop dur, surtout si j’arrive à les prendre par surprise. Enfin, je verrai bien la situation sur place. J’aviserai là-bas, une fois arrivé.

Je mis la mission dans ma poche et je partis directement à mon appartement, pour préparer un minimum d’affaires à prendre pour ce voyage jusqu’en Asie. Ce n’était pas un voyage pour aller visiter la région, pour aller faire du tourisme. Donc je n’avais pas besoin de prendre des affaires tel que short, t-shirt, maillots de bain et tout ce genre d’habits. Je pris une tenue de rechange, au cas où ça se finirait très mal, le minimum d’affaires de toilettes, ma fidèle montre et quelques couteaux et fourchettes que je plaçai dans ma valise avec tout le reste. Bien que je sois une arme, je déteste utiliser la transformation partielle, sauf si j’y suis obligé par la situation, je préfèrerai toujours combattre normalement, avec ma montre, mes couteaux et fourchettes voire même à mains nues, mais sauf si c’est la dernière chose que je puisse tenter avant de mourir, je ne combattrai jamais en transformation partielle, ça me rend trop vulnérable face à l’ennemi. Je suis une personne qui combat au corps-à-corps, donc si je loupe mon coup, l’ennemi a tout le temps de me porter un coup et de m’enchainer dans un combo ou de déclencher une technique. Je finis de faire ma valise, je la fermai et je partis illico presto pour l’aéroport. J’avais hâte d’y être, d’en découdre avec ces trois pré-démons. Les contrôles passés, j’embarquai dans l’avion et attendit que le voyage se passe. C’est sûrement la partie que je trouve la plus longue de la mission, les voyages, surtout l’aller. On est là, à attendre, pressé d’arriver à destination pour se mettre au travail. Tellement pressé que je regarde ma montre très souvent. Du coup, j’ai l’impression que le temps ne passe pas, qu’il semble volontairement vouloir passer lentement afin de me faire bouillir d’impatience. J’essayai de faire preuve de patience, mais c’était plus fort que moi. J’étais pressé d’arriver à destination.

Après un très long voyage où le temps était passé avec la vitesse d’un escargot, nous atterrissions enfin dans le village où allait se dérouler ma mission. Je descendis de l’avion, récupérai ma valise et sortis de l’aéroport. Je fus assez surpris par les bâtiments et surtout par la grandeur des rues. Manifestement, nous n’avions pas la même notion de ce qui était un village et de ce qui était une ville entre l’Asie et Shibusen. Ce que les habitants du village appelaient, leur village, faisait en tout cas une fois et demi la ville de Death City. Tout était à une autre échelle, dans cette ville. Les rues semblaient interminables et les maisons toutes aussi nombreuses que le nombre de trèfles à trois feuilles d’un jardin. Je me rendis directement à mon hôtel afin de déposer ma valise et de prendre une bonne douche avant d’aller rencontrer le dirigeant de l’entreprise qui avait créé la machine à visionner les rêves. Je devais le rencontrer dans le bâtiment qui avait accueilli la machine qui avait échoué aux tests. Je me dirigeai donc vers ce bâtiment, se trouvant à quelques pâtés de maison de mon hôtel. Le dirigeant était pour le moins sympathique, il m’expliqua que le testeur, un type se faisant appelé Francis, avait testé la machine et avait commencé à cauchemarder. Le problème, c’est qu’avant que la machine ne puisse être éteinte, trois pré-démons aux formes pour les moins bizarres, c’était matérialisés dans la salle et étaient sorti dans la rue. Depuis, chaque nuit, ces démons se rassemblent juste devant le bâtiment pour ensuite aller terroriser les passants et les habitants de la rue sur laquelle se trouve la maison. Donc, il fallait que j’élimine ces démons et que j’en trouve l’origine également. Je remerciai le dirigeant et lui demandai l’adresse de ce fameux Francis. Ce à quoi il me répondit qu’il habitait juste en face. Je le remerciai une nouvelle fois et je pris congé de lui. Je traversai la rue et frappai à la porte de la maison dudit Francis. La personne qui m’ouvrit devait être le testeur. Vu la tête qu’il avait, j’avais dû le réveiller. Je m’excusai et lui expliquai que je travaillais à l’enquête concernant ce qui c’était passé avec la machine qu’il avait testé, lui demandant de me raconter tout ce qu’il avait pu voir, entendre, percevoir. Il me raconta le peu de chose qu’il avait pu voir, ayant été endormi pendant la majorité du test. Je le remerciai comme j’avais remercié le dirigeant et je pris congé de lui, le laissant retourner dans les bras de Morphée. Je retournai à l’hôtel et je m’enfermai dans ma chambre. Quelque chose ne tournait pas rond, dans cette histoire. Ces pré-démons avaient été matérialisés par une machine à visionner les rêves. Ce qui veut donc dire qu’ils n’avaient pas vraiment d’âme. Mais est-ce que ne pas avoir d’âme signifiait ne pas avoir de volonté… c’est là où la question importante se trouvait. Je décidai d’agir ce soir, en me postant sur le toit du bâtiment de l’entreprise qui avait produit cette machine. Mais en attendant, je descendis souper. Il fallait que j’aie quelque chose dans le ventre avant d’attaquer cette nuit et surtout, que je puisse tenir toute la nuit. Après avoir soupé, je remontai dans ma chambre et je me couchai sur mon lit, somnolant en attendant l’heure de ressortir.

L’heure tant attendue étant là, je me préparai pour la nuit. Je gardai ma tenue habituelle, j’ajoutai simplement les couteaux et les fourchettes que j’avais pris dans les poches de ma veste ainsi que deux dans chaque manche, afin de pouvoir les prendre très vite si je me retrouve désarmé au corps-à-corps. Je sortis de l’hôtel et grimpai sur le toit de l’entreprise, bien en face de la maison du testeur. Désormais, ce n’était plus qu’un jeu de patience entre moi et ces pré-démons. Je me plaçai de façon à voir sans être vu et j’attendis. Je n’eus pas à attendre très longtemps avant de voir le groupe de pré-démons arriver et s’arrêter presque contre le bâtiment de l’entreprise. Depuis où j’étais, je ne pouvais les louper. Je sortis trois couteaux et je les lâchai au-dessus d’eux. Je suivis leurs éclats étincelants jusqu’à arriver au contact des corps des pré-démons. Je m’attendais à les voir s’écrouler puis disparaitre, mais rien ne fit. J’entendis le bruit de mes couteaux frapper le sol. Est-ce que je les avais loupés ? Sûrement, je ne voyais pas d’autres explications. Je n’eus pas le temps de refaire un essai lorsqu’un mouvement attira mon attention. Il provenait de la maison du dénommé Francis. Je le vis qui sorti et qui vint rejoindre les prés-démons avant de partir tranquillement avec eux le long de la rue. Je descendis du toit et suivit discrètement le groupe. Pas inquiet pour deux sous, j’entendais Francis siffloter tranquillement. Je me rapprochai silencieusement d’eux et au dernier moment, je sortis un de mes couteaux et sautai sur un des pré-démons pour le tuer. Ce fut ma deuxième surprise de la soirée. Je passai au travers du pré-démon sans sentir la moindre résistance, comme si ce n’était qu’un fantôme. C’est à ce moment-là que Francis me vit et sourit. Il me dit qu’il était le créateur de ces pré-démons et leur maître, étant lui-même un pré-démon, mais qu’ils n’étaient pas encore au point vu qu’ils n’avaient pas de corps solide. Ils étaient donc parfaitement inoffensifs bien que leur simple vue permettait de terroriser les habitants. Bon, au moins, je n’aurai qu’un pré-démon à combattre et pas quatre. Il éclata d’un rire dément et lança ses trois illusions sur moi. Par pur réflexe, je sautai sur le côté pour éviter leur assaut. Grave erreur, ce n’était que des illusions et Francis m’attendait là. Il me balança un coup de poing dans le ventre qui me coupa à moitié le souffle. Je reculai un peu, tenant fermement mon couteau dans la main gauche. Francis fonça sur moi depuis mon côté droite, lançant ses illusions sur les trois côtés restants. N’étant pas dupe deux fois dans la même minute, je fonçai volontairement contre une des illusions, passant à travers comme prévu et je me retournai. Francis venais de passer, me tournant le dos désormais. Je sautai sur lui et lui plantai mon couteau dans sa tempe. Il s’effondra, sans un bruit. Son corps laissant place à une âme rougeoyante. Ses illusions disparurent en même temps que lui, désormais sans maître. Je ramassai l’âme et rentrai dormir à l’hôtel, avec la satisaftion de voir la mission accomplie et la tranquillité revenue dans le village.