Une nouvelle journée commençait. Ni bonne, ni mauvaise. Une journée de plus, un quotidien normal pour quelqu’un qui travaille pour Shibusen. Sauf que cette fois, j’avais réussi à décrocher comme mission de classer tout les livres de la bibliothèque par ordre alphabétique et par auteur. Mission « gracieusement » donnée par le professeur Sid. Et autant ne pas discuter, avec lui. Ça ne servirait à rien. Bien que très sympa, il pouvait se montrer têtu comme une mule, lorsqu’il avait décidé quelque chose. Surtout lorsqu’il s’agit d’un boulot à donner à un élève. Du coup, à la place de faire des missions, à pourchasser des Akuheis, je me retrouvais à jouer les rats de bibliothèque, sortant les livres poussiéreux de leurs étagères pour mieux les remettre après, avec la poussière en moins et classés dans un ordre plus ou moins logique. Toutefois, je savais que cet ordre ne durerait pas. Vu le nombre d’élèves qui passaient par ici, je doute que tous feraient attention à bien remettre les livres là où ils étaient. Ils les remettraient simplement sur l’étagère, sans faire attention à l’ordre dans lequel ils étaient rangés.

Heureusement, il y avait moins de livres à classer que je ne le pensais. J’eus donc très vite fini et me dépêchai de sortir de l’école, pour éviter une autre des missions spéciales de Sid. Je descendis rapidement les marches de Shibusen et me retrouvai dans les rues de Death City. Après avoir fait un crochet à mon appartement pour prendre une bonne douche, et me retrouver propre et sans la poussière que j’avais accumulée en triant et époussetant les livres de la bibliothèque, je me mis à déambuler dans les ruelles de la ville, ne sachant pas trop où aller. J’avais encore une bonne partie de la journée pour moi, mais je ne savais pas trop comment la passer, cette journée. Les rues n’étaient pas désertes, mais pas loin. Même le centre de la ville semblait désert, en comparaison des personnes qui l’occupent les week-ends et le soir. Je continuai à marcher un petit moment puis pris la direction de la forêt. Après tout, cela faisait longtemps que je n’y étais pas retourné. Je me demande à quel point elle aura changé. Tout le monde sait que la nature est changeante. Je voulais voir si on voyait vraiment la différence ou pas. Et aussi parce que je voulais me relaxer un peu. Marcher dans la forêt me permet de faire le vide dans ma tête, de me déconnecter temporairement de la réalité et de faire un peu retomber la pression qui s’accumule en moi certains jours.

Je marchais vers la forêt lorsque je vis, dans une rue parallèle, une jeune femme aux cheveux argentés et habillée d’une robe à terre. En face d’elle se tenait un garçon. Plutôt jeune, voir même très jeune, vêtu d’un short et d’un pull. Au premier abord, on aurait pu croire que c’était un sans-abri, tellement ses habits semblaient vieux et usés. Mais en le regardant mieux, on pouvait se rendre compte que ce n’était pas le cas. Son visage et ses cheveux étaient propres. Chose qu’un sans-abri ne fait pas attention. La jeune femme semblait pleurer ou, en tout cas, avoir pleuré. Je m’approchai doucement et m’appuyai contre le mur de la ruelle, juste au coin de la rue où ils se trouvaient. Ils ne semblaient pas m’avoir remarqué car j’entendis le jeune garçon parler.

«Toi! la jolie décolorée. viens habiter chez-moi en tant que domestique! ....S'il te plais...é.è;»

Ainsi, tout ce qui importait ce jeune garçon, c’était d’avoir des domestiques ? Il se fichait de ce qu’elle avait pu subir ou quoi ? Il se fichait de ce qu’elle venait sûrement de vivre ? Si elle pleurait ou avait pleuré, c’était sûrement pour une bonne raison. Je sortis un mouchoir mais ne m’approchai pas pour autant.

« Tu ne crois pas qu’elle a d’autres choses à faire, pour l’instant, que de répondre à une demande aussi futile que la tienne ? Si elle est triste, ou si elle a pleuré, c’est pour une bonne raison. Mais tu te fiches sans doute de ses sentiments ? Tout ce qui t’importe, c’est ton recrutement de domestiques ?»

Après m'etre rendue vers le centre de la ville en pleurs, ma chaussure glissa et je me suis rétamée devant tout le monde... Ca continue encore! Avant même que je puisse lever la tete, je vis des chaussures pres de moi. Levant petit à petit mon visage encore rouge, une main se positionna pour m'aider à me relever. Je posa alors ma main encore pleine de poussiere entre ses doigts et me remis debout d'un vif mouvement. C'etait un geste délicat de la part de... De... D'un gamin haut comme trois pommes, aux cheveux bleus marines. Ses habits laissaient à désirer: sa chemise sortait de toute part de son pantalon, ses chaussettes, n'en parlons même pas. On voyait encore des plis sur sa veste, faisant bien remarquer qu'elle n'avait pas vus un fer à repasser depuis bien longtemps. Il me regarda et prit une certaine assurance:

«Toi! la jolie décolorée. Viens habiter chez moi en tant que domestique! »

Comment? Comment pourrais-je travailler chez lui franchement? J'ai beau le regarder de la tête aux pieds, il ne m'a pas l'air assez, voir pas du tout... aisé financièrement pour pouvoir se payer une domestique. Ce n'etait pas un probleme pour moi de faire le ménage, la lessive, la cuisine ou je ne sais quoi d'autre. Il fit la moue et je vis des larmes menacer de couler.

«....S'il te plait...é.è»

Ce changement si soudain me surpris au plus haut point. Il me faisait pitié le pauvre. Avec ses mains collées ensemble, me priant de venir travailler pour lui, c'était dur de refuser. Je frotta mes dernières larmes voyantes sur mes joues et avant même de pouvoir répondre, un autre jeune homme prit parole.

« Tu ne crois pas qu’elle a d’autres choses à faire, pour l’instant, que de répondre à une demande aussi futile que la tienne ? Si elle est triste, ou si elle a pleuré, c’est pour une bonne raison. Mais tu te fiches sans doute de ses sentiments ? Tout ce qui t’importe, c’est ton recrutement de domestiques ?»

L'homme était tres élégant et était adossé à un mur un peu plus loin. Il me rappelle vaguement quelqu'un... Dont j'ai été proche le temps d'un rêve. Mais bon... Un rêve reste un rêve. C'est vrai qu'il avait raison, c'etait une question futile. Mais je n'ai plus d'argent, je ne sais pas où dormir et je n'ai aucune compétence pour un boulot.
Soudain, les souvenirs de ce matin refirent surface... Allez savoir pourquoi je n'en ai aucune idée. Mes larmes réapparurent mais ne coulèrent pas pour autant. Je détaillais le garçon vêtu de noir, il ne semblait pas très amusant... Mais de toute façon, le coeur n'y etait pas...

«Hmm... Je... Je n'ai nul part où aller... On m'a jeté dehors de chez moi... Je n'ai pas l'habitude de faire confiance à quelqu'un mais... Je veux juste survivre, et si il le faut ... Je ferais n'importe quoi pour cela...»

Je tremblais... J'etais juste partie pour pleurer comme une proscrite le ferait. Et là, je suis en train de negocier mon travail à peine etre sortie de la forêt et franchement... Je ne sais pas quoi faire...

Je regardai le jeune homme. Toujours autant impulsif, à foncer tête baissée n’importe où. Il me dit qu’elle était sans-abri, et donc, qu’il avait envie de lui donner du boulot. De plus, elle ne saignait pas, donc je n’avais pas à m’en mêler. Et alors ? Si je voulais m’en mêler, je m’en mêlais. C’était ma décision, point à la ligne. Il s’excusa légèrement et repris de plus bel. D’après lui, je n’avais qu’à lui parler encore une fois comme ça et Death City aurait une statue pas très reluisante de moi. Bah, des menaces en l’air, qu’est-ce que ce petit bonhomme, pour ne pas dire enfant, pourrait bien me faire… Même s’il était reconnu comme étant un meister doué, je ne considère pas devoir le traiter comme une sorte de dieu vivant. Pour moi, ce n’est qu’un membre de Shibusen, rien de plus.

Je reportai mon regard sur la jeune femme. L’avais-je déjà vue ? Si oui, où ? Cette couleur de cheveux, ce visage qui semble si doux, j’avais le sentiment de l’avoir déjà rencontrée… mais je ne saurais dire où. En tout cas, une chose est sûre, elle n’était pas comme les autres. Il me semblait qu’elle avait un petit quelque chose de plus que les autres personnes n’avaient pas, vous savez, ce genre de trucs qui vous font vous sentir bien en présence de la personne et aux côtés de celle-ci. Le jeune homme regarda un moment la jeune femme puis reporta son regard sur moi.

"Toi aussi je t'embarque. Je sais que tu ne pourras pas résister à l'idée que je pourrais lui faire des saloperies... Hein? ~ ♫"

Je grimaçai intérieurement. Il avait raison, sur ce coup-là. Je serais prêt à la protéger coûte que coûte. Nous ne nous connaissions pas, mais pour une raison qui m’échappait, je sentais qu’elle était précieuse à mes yeux. Que je ferais tout pour ne pas la perdre ou la décevoir. Peu importe où elle irait, désormais, je la suivrai. A distance, ou à ses côtés, je la protégerai de tout et même du jeune homme. Après tout, il était plutôt connu pour ses habitudes, plutôt étranges, pour ne pas dire autre chose.

"Bieeeen... vous aurez un salaire de ministre, tout frais payé par Shibusen. Cela dit, ça impose une contrainte : vous êtes forcés d'habiter chez moi, et supporter les nombreux cris ......... Joyeux, des fem...Euh, des collaboratrices de mon entreprise..."

Les nombreux cris. Il y a plusieurs sortes de cris, je doute que ça soit le même genre de cris que ceux que l’on pourrait entendre dans le laboratoire de Stein. Du moins, je l’espère.

« Bien que j’aille le choix, je ne vais pas refuser ton offre. Mais sache que je veillerai personnellement à ce que tu ne dépasses pas les bornes. Et si cela arrivait, je m’occuperai personnellement de ton cas.»

Je m’approchai de la jeune femme et tendis ma main pour l’aider à se relever. Après tout, désormais, nous serions sûrement tous les deux au service du jeune homme.

On dirait qu'entre les deux mâles, ça n'allait pas fort. Leur duel de regard et de mimique me gênée, je me sentais de trop dans cette ambiance.

"Toi aussi je t'embarque. je sais que tu pourra pas résister a l'idée que je pourrais lui faire des saloperies... Hein? ~♫"

Je n'ai pas tout compris. Mais le prénom du jeune homme m'a fait tilt, c'était bien lui alors? En tout cas, son visage se crispa un peu, mais pas trop, restant presque stoïque. Qu'est ce que le gamin avait voulut dire en plus de me regarder? Je ne connais pas encore tout le language des humains. Je me tût, je pense que rester en retrait était le mieux que je puisse faire pour le moment. Je fis un pas de recul, je n'aimais pas le fait que l'on me regarde, et de plus l'on aurait cru que j'etais un morceau de viande à vendre. Je regardais Al, lui aussi semblé decontenancé ou du moins, exaspéré.

"Bieeeen... vous aurez un salaire de ministre, tout frais payé par Shibusen. Cela dit, ça impose une contrainte : vous êtes forcés d'habiter chez moi, et supporter les nombreux cris ......... Joyeux, des fem...Euh, des collaboratrices de mon entreprise..."

Je crois commencer à comprendre. Ce petit garçon, pouvait... avec des femmes? Je plains ses partenaires sincerement... Il revint à l'attaque, et me regarda un peu plus, un sourire étrange aux lèvres.

"Et puis...Mademoiselle-sans-nom semble avoir tapé dans l'œil du pingouin, nan? ce serait une bonne idée ~ ♫....Bref, je connais pas ton nom... alors je vais t'appeler "La-Mignonne" Ok? Nan, ne me remercie pas ♥"

Je rougis fortement et m'accroupis sur le coup de la surprise. Comment pouvait-il savoir si je plaisais à quelqu'un et qui? Et puis ce surnom "La-Mignonne" me fis froid dans le dos. Personne ne m'avait déjà appelée comme ça, je n'aimais pas trop ce surnom d'ailleurs. Il se croyait tout permis ma parole. Et surtout sur de lui. Et si je refusais tiens? Comme ça, je verrai sa mine joyeuse s'effaçer de son petit minois. C'etait assez sadique, mais je n'aime pas que l'on me marche dessus.

« Bien que j’aille le choix, je ne vais pas refuser ton offre. Mais sache que je veillerai personnellement à ce que tu ne dépasses pas les bornes. Et si cela arrivait, je m’occuperai personnellement de ton cas.»

Après ça, je dois dire que je ne peux plus refuser, mon plan tombe à l'eau... S'il y va, j'y vais aussi. Je suis tel un aimant avec lui bien que je ne le connaisse qu'en rêve, et encore, je ne sais meme pas si c'était le fruit de mon imagination. Al vînt vers moi et m'aida à me relever. Je resta près de lui alors que je pris la parole, il m'aiderait surement à prendre de l'assurance face à ce rejeton.

"J'accepte ton offre. Mais ne m'appelle jamais "La mignonne" c'est compris? Je ne suis pas "mignonne" et j'ai un nom. Je m'appelle Satsuki Sakai. Je te previens de suite, je ne finirais pas dans ton lit ~ J'ai une autre personne en vue, desolé pour toi mon chou."

Je leva la tête vers le "pingouin" comme dirait le minus quand j'avais prononcé cette dernière phrase. J'espère m'être bien fait comprendre... Surtout par mon "patron"...

J’aidai la jeune femme à se relever et continuai de regarder le jeune homme. La jeune femme prit la parole.

"J'accepte ton offre. Mais ne m'appelle jamais "La mignonne" c'est compris? Je ne suis pas "mignonne" et j'ai un nom. Je m'appelle Satsuki Sakai. Je te previens de suite, je ne finirais pas dans ton lit ~ J'ai une autre personne en vue, desolé pour toi mon chou."

Satsuki ? Elle avait dit s’appeler Satsuki ? D’un seul coup, la lumière se fit dans ma tête. Je revoyais une grande salle, plein de monde, de la musique, et, en face de moi, elle, Satsuki… Nous dansions ensemble. A quelle occasion, je ne m’en souvenais plus, mais de sûr, c’était là que nous nous étions connus, dans cette étrange salle. Je souris un petit peu. Non seulement, je connaissais cette jeune femme, mais en plus, elle avait assez de jugeote pour ne pas se laisser marcher sur les pieds par le jeune garçon. Je n’eus pas le temps de penser plus, il reprit la parole.

"Comme si je me payais la première venue, tiens! Et puis merde, je ne suis pas un gosse! J'ai seize ans bordel!!....Tss... Un conseil, parlez-moi sur un autre ton ou je vous jure que je vais finir par vraiment m'énerver..."

Parce que ce n’était pas ce qu’il était en train de faire, là ? Enfin bref, ne jetons pas une pierre de plus dans la mare, ça ne servirait pas à grand-chose, de toute façon. Je soupirai quand même. Il ne voulait pas qu’on le considère comme un gamin. Mais bon, vu sa taille et la vitesse à laquelle il s’énerve, j’avais du mal à ne pas le considérer autrement, pour l’instant.

"Vous avez l'air de vous connaitre...Il faut dire que j'ai l'impression de vous avoir vu, moi aussi... juste que, je ne me souviens pas vraiment d'où ou on était...mais je pense plus que c'était un rêve, cette salle de bal ... enfin , ça vous concerne pas, vous en avez rien a branler de toute façon."

Il y était aussi, dans cette pièce ? Oh et puis zut, c’était fort possible, après tout, il y avait quand même pas mal de monde, dans cette pièce. Et, à vrai dire, je n’avais pas vraiment cherché à regarder si je reconnaissais du monde ou pas. Une seule personne avait retenu mon attention, et elle se tenait à côté de moi, en ce moment même. Le jeune homme nous tourna le dos pour regarder le soleil puis il tourna la tête pour nous regarder, un sourire sans joie sur les lèvres.

"Ahhh... au fait, j'ai oublié de vous omettre un détail ~"

Il avait oublié de dire quelque chose, n’est-ce pas ? Eh bien, moi aussi, j’avais quelque chose à lui dire. Quelque chose que je considérais comme essentiel, pour Satsuki et moi-même.

"Tu dois encore nous dire quelque chose ? Très bien, moi aussi, j’ai quelque chose à te dire, et je parle pour Satsuki et moi, vu que ça la concernera tout autant que moi. Nous souhaitons avoir un contrat de travail, avec les tâches qui nous seront assignées, et des horaires décents."

Ayant dit ça, je me tournai vers Satsuki.

" Aurais-je oublié un détail ?"

"Comme si je me payais la première venue tiens! et puis merde, je ne suis pas un gosse! j'ai seize ans bordel!!....Tss... un conseil, parlez moi sur un autre ton ou je vous jure que je vais finir par vraiment m'énerver..."

J'y crois pas... Il a seize ans? Il ne fait vraiment pas son âge et puis, je pense qu'il faudrait que quelqu'un lui apprenne le respect pour ses aînés. Franchement, il essaye de faire peur avec ses grands airs de "Monsieur va s'énerver tout le monde a terre".

"Vous avez l'air de vous connaitre...Il faut dire que j'ai l'impression de vous avoir vu, moi aussi... juste que, je ne me souviens pas vraiment d'où ou on était...mais je pense plus que c'était un rêve, cette salle de bal ... enfin , ça vous concerne pas, vous en avez rien a branler de toute façon."

Je regardai alors Al puis le jeune homme aux cheveux bleus marine. Il était là lui aussi? Vraiment étrange que l'on se rencontre en 'vrai' si je puis dire. C'est bizarre! Je me rappelle a peine ce rêve et je ne me rappelle que de l'homme dont je suis proche en ce moment. J'y avais bien vu d'autres personnes mais leurs visages ne me rappelait strictement rien. Alors que je les regardai tour a tour, mon "futur patron" nous souria étrangement.

"Ahhh... au fait, j'ai oublié de vous omettre un détail ~ ♫"

Une détail qu'il a omis de nous dire... Je crains le pire. J'ai un mauvais préssentiment. Surtout que l'on ne connais pas le type de détail qu'un petiot du genre pourrait oublier de nous annoncer. Al prit alors parole.

"Tu dois encore nous dire quelque chose ? Très bien, moi aussi, j’ai quelque chose à te dire, et je parle pour Satsuki et moi, vu que ça la concernera tout autant que moi. Nous souhaitons avoir un contrat de travail, avec les tâches qui nous seront assignées, et des horaires décents."

Il se tourna vers moi pour me demander s'il avait oublié quelque chose. C'est très gentil d'avoir pensé à moi déjà... Personne ne fait ça d'habitude. Et bien que dire de plus... Bon je pense que je vais ouvrir ma bouche pour une fois ... Au lieu de jouer la timide, fonçons droit dans le tas.

"Non... Je pense que tu as tout dit, je lui souria puis pencha la tête vers l'autre garçon, et quel est ce 'détail' que tu as oublié de mentionner mon cher?"

A vrai dire, je ne suis pas rassurée. J'ai deja dû l'irriter, alors il ne sera pas très indulgent pour mon cas... J'aurais dû la jouer muette sur ce coup là...

"Non... Je pense que tu as tout dit, je lui souris puis pencha la tête vers l'autre garçon, et quel est ce 'détail' que tu as oublié de mentionner mon cher?"

J’avoue que cela m’intriguait aussi. Quelle était donc cette chose qu’il avait omise de dire ? Sûrement un détail, quelque chose d’insignifiant. En tout cas, je l’espère, ça serait stupide qu’il nous fasse poireauter trop longtemps, à attendre le bon moment pour nous dire ce qu’était ce détail. Je redoutais le pire. Mais, je ne pouvais m’empêcher de me demander ce que pouvait bien être ce détail. Une demande particulière ? Un service à rendre ? Ou tout simplement quelque chose de complètement différent. Je ne bougeai pas, attendant qu’il se décide à parler pour nous livre ce fameux détail.

"Détail..? Non, laissez, j'ai oublié. Je vous expliquerai tout une fois à la maison."

Zut… Il allait vraiment attendre le dernier moment pour nous le dire, ce fichu détail. Autant prendre notre mal en patience, alors. C’est ce qu’il y avait de mieux à faire et on verra bien ce qui arrivera. Après tout, il était toujours possible de négocier, de discuter des conditions ou bien des différents détails, s’il y en avait qui pouvaient prêter à confusion. Vu comme c’était parti, je n’étais pas sûr que nous puissions réellement discuter au calme. De plus, je me souvenais de bribes d’une soirée passée en compagnie de Satsuki, mais je n’arrivais pas à me souvenir en quelle occasion c’était. Tant pis, je m’en rappellerai bien assez vite. Bien qu’il me semblait que c’était important à mes yeux, je pensai que ce n’était ni le moment, ni la situation pour y repenser. J’aurais sûrement du temps libre, plus tard, pour m’en souvenir beaucoup mieux que maintenant.

"Puis-je connaitre les requêtes en question?"

Cette question me tira de mes pensées. N’avait-il donc pas écouté ? N’avait-il pas entendu ce que je venais de dire ? Bon, je me répéterai, alors. Je répéterai les requêtes jusqu’à ce qu’il comprenne exactement ce que je veux lui dire, jusqu’à ce que les mots que je vais prononcés soient gravés dans sa tête pour un bon moment.

"Donc, je disais, nous souhaitons avoir un contrat de travail, avec les tâches qui nous seront assignées, et des horaires décents. De plus, nous voudrions savoir maintenant ce qu’est ce détail."

Le jeune garçon aux yeux d'un bleu perçant me fixer avec un regard intense. Il m'intimide serieusement celui là... Ce regard me faisait penser à de la convoitise pure et simple. Cela me faisait aussi peur sur le coup. Comment un gamin tel que lui pouvait avoir ce genre de coup d'oeil? Je fis alors comme une gamine, je cacha mon visage dans la veste d'Al, n'ayant pas un autre bout de tissu à proximité.

"Détail..? Non, laissez, j'ai oublié.. je vous expliquerais tout une fois a la maison."

Je sortis ma tête pour le regarder, incrédule. Il a oublié? Il a oublié?! Ce boulet qui me tambourine la tête avec ce fichu détail a oublié! Si mon impulsivité était remontée à la surface, j'aurai plongée sur lui et le menacée avec mes griffes. Malheureusement pour moi, ici, personne ne sait ma vrai nature. Je dois me calmer. Et puis, je me doit de bien me tenir tout de même, après tout je suis en présence de deux hommes, d'un certain rang social je pense, en tout cas mieux que de vivre dans un trou près de la berge d'une rivière. Enfin bon... Se tenir à carreau en bref.

"Puis-je connaitre les requêtes en question?"

On les a pas déjà dit? Il a une mauvaise mémoire ou il ne nous a pas écouté? Je n'ai pas envie de lui redire, il se fiche de nous la parole... Il sourit en plus. A croire qu'il nous prend pour des débiles.

"Donc, je disais, nous souhaitons avoir un contrat de travail, avec les tâches qui nous seront assignées, et des horaires décents. De plus, nous voudrions savoir maintenant ce qu’est ce détail."

Ah... Alphonse pense comme moi on dirait. Inquiet du détail peut-être aussi? Ce détail pourrait être n'importe quoi... Tant au niveau du travail que du lieu où je devrai vivre. Bon... Je vais jouer la carte de la gentillesse et de la timidité sur cette partie. Je me rapprocha d'Al pour le coté timide, prenant un air de chien battu, craignant son maitre au plus haut point.

"S'il vous plait... Je ne connais même pas votre nom. Je ne pourrais pas travailler correctement si vous me cachez des choses. La... La confiance est prioritaire dans ce milieu. Je vous prie de ne pas nous faire attendre et nous dire tous les détails que vous oubliez de nous dire sur le champs. Je suis fatiguée, j'ai une journée difficile alors ne la compliquez pas davantage. Merci... "

Sur le 'merci' j'avais fermé les yeux, ne voulant pas voir les yeux posés sur moi. Je crois que j'en ai encore fait un peu trop... Il faudrait que je m'entraîne...

Satsuki avait confirmé ce que je venais de dire. Nous ne ferions pas un pas de plus sans savoir ce qu’était ce fichu détail. Il l’avait dit d’une façon tellement désinvolte que cela ne pouvait qu’être important, qu’il s’agissait de quelque chose que nous ne devions pas ignorer. Et lui, qui refusait toujours de nous le dire. Déjà, je commençais à perdre patience. Je devrais travailler dans ces conditions ? Entouré de secrets, de bruits de couloirs, comme si on me tendait un bout de pain et qu’on me dise qu’il faut simplement le regarder pourrir ? Non, définitivement non. Cela ne me conviendrait pas du tout.

J’étais en train de penser à ça lorsqu’il fit une remarque. Je ne fis pas attention à ce qu’il venait de dire. Mon esprit toujours occupé à cogiter sur ce fichu détail qui me trottait dans la tête. Il avait fait une remarque sur une gêne, ou qu’il nous gênait, un truc dans le genre. Boah, un détail, non mais, qu’allait-il s’imaginer ? je ne sais pas quel film il se faisait dans son esprit, mais je ne pense sûrement pas qu’il s’agissait de la réalité. C’est alors que la révélation arriva, ce fichu détail qui m’avait taraudé la tête depuis quasiment le départ, cette petite chose sans importance, comme le jeune homme disait.

"CE PUTAIN DE DÉTAIL, C'EST QUE JE SUIS PAS UN GARÇON!"

Quoi ? ce détail, c’était juste ça ? il nous avait fait tout ce cirque et tout ces mystère juste pour ça ? Juste pour dire qu’il n’était pas un garçon ? Franchement, je ne comprenais plus rien. En quoi cacher ce détail était-il si important ? Après tout, il y avait une foule de personnes, à Death City, qui n’étaient pas toutes forcément très normales, ou du moins, conventionnelles, nous allons dire. Il avait sûrement ses raisons, mais bon. C’était quand même assez bizarre.

C’est alors que le jeune homme...ou jeune fille, allez savoir. me prit par le poignet et commença à me tirer pour m’emmener je ne sais pas trop où. Peut-être là où il habite, je n’en sais trop rien. Mais une chose est sûre, c’est que ce geste de cette personne finit de me convaincre. Il pouvait toujours rêver pour que j’entre à son service. S’il fallait obéir au doigt et à l’œil, sans poser de question et dans des conditions pas possibles, il n’aurait qu’à se trouver un autre majordome, mais une chose est certaine, ce ne serait pas moi. Je me dégageai de l’étreinte de cette personne et m’arrêtai.

« Peut-être que ma décision finale va te décevoir, mais il est hors de question que j’entre à ton service, vu de la façon dont tu nous parle et comme tu nous traites. Vivre dans des petits secrets, à accepter tes petits désirs, très peu pour moi. Donc, tu peux te trouver un autre pingouin, ce n’est pas moi qui jouerait le rôle de majordome à ton service. Sur ce, Je suis désolé de vous laisser, mais bonne journée.»

Je m’inclinai brièvement devant Satsuki et je partis. Je ne regrettais pas ma décision, mon choix me paraissait juste et je restais libre de mes actions, sans avoir besoin de répondre de mes actes devant quelqu’un qui serait un maître.

"CE PUTAIN DE DÉTAIL, C'EST QUE JE SUIS PAS UN GARÇON!"

C'était donc ça ce fameux détail? Que les apparences peuvent être trompeuses? Ce n'est pas bien grave, ça ne dérangeait absolument pas la petite loutre, au contraire même! Le ou la jeune androgyne me prit le poignet pour me tirer vers un autre endroit ainsi qu'Al, mais celui-ci se degagea bien vite.

« Peut-être que ma décision finale va te décevoir, mais il est hors de question que j’entre à ton service, vu de la façon dont tu nous parle et comme tu nous traites. Vivre dans des petits secrets, à accepter tes petits désirs, très peu pour moi. Donc, tu peux te trouver un autre pingouin, ce n’est pas moi qui jouerait le rôle de majordome à ton service. Sur ce, Je suis désolé de vous laisser, mais bonne journée.»

Hein? Ai-je bien entendue? Il ne vient pas c'est ça? Bon en même temps je peux le comprendre, etre un gentil toutou ne plaît guère. Mais quand on peut être loger , il vaut mieux foncer. Mais ça c'est dans mon cas, l'homme aux yeux rouges et aux cheveux de jais a, je suppose, un bon petit studio bien douillet. Il me fit une révérence et s'en alla. Moi, toujours la main du jeune homme enroulée autour de mon poignet, lui fit signe.

"Au revoir! Je te souhaite bonne chance pour la suite! J'espère qu'on se reverra!"

Sur ce... Je partis avec mon nouveau patron, je le servirai tant que je ne pourrais pas me trouver un endroit où dormir indépendamment du manoir. Nous disparûmes ainsi, moi et le nain, de la sublime place de la ville de Death City, la ville qui renferme l'école de Shinigami...

Nous arrivâmes alors dans la somptueuse demeure où le patron habite.Il me donna une chambre et une tenue de travail. Je me deshabilla et enfila l'uniforme de soubrette assez... court pour tout avouer et attacha mes cheveux d'un ruban de soie rouge sang. Je terminai alors ma transformation en mettant mes doigts fins dans les gants immaculés que je mordillais pour les mettre correctement.

La nouvelle Satsuki est enfin apparue...

(Petit post je sais, mais c'est pour conclure le rp)